SSN Chapitre 65
SSN Chapitre 67

Hop, voilà le deuxième bonus du jour pour lequel je tiens une nouvelle fois à remercier Évana de sa générosité !

 

 

Chapitre 66 : Une occasion à ne pas rater 2/2

 

« Arrêtez-vous ! »

À peine sorti du couloir souterrain, la voix d’Haesol Che l’interpela à nouveau. Elle avait couru jusqu’à lui en grimaçant. La douleur était encore bien présente.

« Je vous en supplie, arrêtez le massacre. On peut peut-être encore faire quelque chose. » lui dit-elle, une fois arrivée à son niveau.

Elle ne pouvait laisser un conflit armé voir le jour. Elle allait tout faire pour sauver la vie de milliers de gens.

Toutefois, pour seule réponse, Woojin se contenta de la regarder avec la plus totale indifférence.

« Ce… Ce n’est pas possible… » lâcha-t-elle avant de tomber à genoux, persuadée d’avoir pu lire quelque chose dans son regard.

Quelle erreur avait-elle faite de recommander cet Éveillé dans une telle opération ! C’est tout du moins ce qu’elle pensait en se mettant à pleurer.

« Il n’est pas encore mort. » lui dit enfin Woojin en souriant un peu.

« Comment… ? Vraiment ? C’est bien. Attendez, comment ça pas encore mort ? Vous avez l’intention de le tuer ? » se reprit-elle en séchant ses larmes.

« On verra bien ce qu’il se passe. »

Il fallait en effet que soit puni justement le commanditaire de cette tentative de meurtre, sans quoi devrait-il une nouvelle fois s’en mêler.

« Contenez-vous, bon sang ! Je vous offre ma vie s’il le faut ! Je suis sincère ! » cria-t-elle soudain en se mettant pour de bon à le prier.

« Vraiment ? » dit-il en souriant.

« Une nouvelle guerre de Corée serait une tragédie insupportable. La précédente a déjà laissé bien assez de traces comme ça… Je vous en supplie, monsieur Kang, contentez-vous de ma vie. »

Son pays tout entier aurait en effet couru à sa perte, la technologie ayant évolué. Elle pouvait bien sacrifier sa vie pour l’éviter.

Woojin lui lança alors un regard perçant. Moins à elle qu’à son corps, d’ailleurs. C’était son âme qu’il regardait.

Elle ne brûlait pas de la même innocence que celle de Jiwon, mais il était rare sur Terre de voir une âme si pure. Elle était donc parfaitement sincère…

« Lieutenant Haesol Che. »

« Oui… »

« Vous m’offrez réellement votre vie ? »

« Oui. Je ferai tout pour éviter la guerre ! »

Kim Jong-Un en vie, il serait facile d’enterrer la hache de guerre. L’offre était intéressante.

« Je ne vais pas vous tuer. Démissionnez de votre poste. »

« Pardon ? »

« Quand ce sera fait, venez travailler pour moi. C’est à ce prix que je laisserai Jungun en vie. »

Elle rêvait de devenir un soldat d’élite, mais comment pouvait-elle refuser après une telle promesse ?

D’autant plus qu’à la joie de Woojin, la voix de Kim Jong-Un résonna.

« Nettoyez tout ça, et trouvez-moi ce connard de Pyunggahn ! »

« Dois-je aller le faire rôtir ? » lui demanda-t-il en guise de menace.

« Non, non. Je vais rejoindre Alandal. » répondit Haesol en se relevant.

Elle avait une volonté à toute épreuve. Woojin se remit alors en marche. Grâce à Gaebo, il savait maintenant tout de Kim Jong-Un, y compris l’emplacement de ses précieux trésors… Toutefois, encore à portée de voix, il donna son premier ordre à Haesol.

« Retourne négocier. »

Il fallait encore en effet couvrir l’incident qui avait eu lieu.

Profitant du chaos alentour, Woojin se glissa rapidement dans le Palais du Soleil.

 


 

Trois jours passèrent dans cette ambiance terrifiante. Pyunggahn Ri, ses soldats ainsi que sa famille avaient tous été arrêtés. Il en allait de même pour ses amis, aussi innocents soient-ils. L’équipe diplomatique de la Corée du Sud avait déjà quitté le pays, laissant la suite des opérations à la Corée du Nord.

C’était d’ailleurs tremblant de colère de Kim Jong-Un menait son interrogatoire.

« Vous êtes fini. Mort, vous m’entendez ? Vous avez osé voler les trésors acquis à la sueur du peuple ! Vous avez volé le futur de notre république ! Pauvre imbécile ! »

« Président… Je vous le jure… Je ne sais rien… » dit Pyunggahn Ri d’une voix haletante.

« Vous osez me mentir ? Vous là, faites-le parler. »

« Compris. » répondit un soldat.

Pyunggahn Ri était suspendu par les deux bras au dessus du sol. Deux soldats se mirent à le fouetter, tandis que Kim Jong-Un regardait la scène en essayant de se calmer.

Les trésors avaient tous disparus. Seuls restaient un portrait de lui et Woojin Kang, ainsi que son autographe. Sa colère n’était pas feinte. On l’avait dépossédé de cinq ans de travail.

Il ne suspectait personne d’autre que cet homme, qui avait d’ores et déjà admis sa trahison. Sans doute avait-il prévu de blâmer ça aussi sur la Corée du Sud.

« Sans le camarade Woojin, notre pays serait entré en guerre… Non, ils n’ont rien à voir avec ça. » pensa-t-il.

Il aurait bien porté ses soupçons sur la Corée du Sud en temps normal, mais ils étaient arrivés avec seulement deux voitures. L’impressionnante collection ne serait certainement pas rentrée dans leurs coffres.

On avait même été jusqu’à fouiller les deux Éveillés Woojin Kang et Haesol Che, mais on ne trouva sur eux aucun Artéfact capable d’abriter des objets.

L’Artéfact d’Inventaire le plus gros connu au monde était détenu par une princière d’Asie, mais il ne pouvait contenir au mieux qu’un gros réfrigérateur. D’autant plus qu’aucun de ses membres ne se trouvait sur place.

Seul donc un membre de son propre gouvernement pouvait être responsable du vol.

« Il résiste bien, cette espèce d’enculé… » lâcha Kim Jong-Un en grinçant des dents.

 


 

« Nous arrivons aux abords de Panmunjom. »

« Ah, enfin ! » répondit Woojin en s’étirant.

Durant les trois jours de négociation qui avaient suivi son ultime sortie du donjon, Woojin s’était contenté de se prélasser même s’il avait joué un rôle très important dans cette histoire.

La Corée du Nord avait admis sa faute et, ce faisant, cédé du terrain à celle du Sud. La situation avait ainsi évolué en bien.

Tous les Éveillés de haut rang nord-coréens étaient morts des mains de Woojin, et ils n’avaient plus à présent de forces suffisantes pour espérer même essayer de s’attaquer à un donjon 6 étoiles. Kim Jong-Un avait cessé tous les accords avec la Chine et la Russie n’étant pas une option, c’est à la Corée du Sud qu’incomberait désormais leur gestion, en échange d’une partie des gains.

Les négociations avaient été, en dépit de tous ces aspects, assez complexes, mais même l’exécution par fusillade de Pyunggahn Ri n’avaient empêché Woojin de dormir tranquillement dans le Palais du Soleil Kumsusan.

À l’inverse, Haesol Che avait été terriblement nerveuse tout le temps de leur séjour en Corée du Nord.

Ils franchirent enfin la barrière de la zone démilitarisée. Ils étaient rentrés en Corée du Sud, mais Haesol était toujours aussi nerveuse.

« J’ai quelque chose à vous demander… »

« Je t’écoute. » lui répondit-il, de façon officiellement plus informelle.

« Qu’est-ce qui vous a décidé à vous calmer ? Ce n’était certainement pas que je rejoigne Alandal… »

S’il avait pu frapper le président de la guilde Hwarang sous l’objectif des caméras, sa personnalité brutale ne s’arrêterait certainement pas à de tels aspects. Il avait dû planifier autre chose, elle en était persuadée.

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? »

« Comment ? » s’étonna-t-elle en se passant une main dans la nuque, gênée.

L’embarras fut tel qu’elle n’osa plus révéler pleinement le contenu de sa pensée qui portait sur deux objets. Quelque chose avait bien dû le décider à ne pas tuer le dictateur nord-coréen, mais pourquoi alors avait-il insisté pour qu’elle le rejoigne…

« Ce n’est rien, laissez tomber. »

« Il faut des gens compétents pour gérer une entreprise. Un patron ne peut pas tout faire. »

C’était donc ça. Il voulait qu’on fasse le travail pour lui.

« Tu es compétente, Haesol. Tu es un élément unique, avec de nombreuses qualités. » ajouta-t-il en se tournant vers elle.

Il vit alors son jeune visage aux yeux humides. Le compliment l’avait touchée.

« Je me rendrai directement à votre bureau après ma démission. » lui dit-elle alors.

« Si tu veux. »

Il décida de ne rien dire sur le fait qu’il n’avait eu, à aucun moment, l’intention de tuer le dictateur.

 


 

Tous les membres fondateurs de la guilde d’Alandal, exception faite bien sûr de Woojin, s’étaient réunis dans son bureau pour regarder les informations sur l’écran géant attaché à un mur.

Ils avaient pris ce réflexe depuis déjà plusieurs jours. Les images étaient gravées dans leur mémoire.

[Oui, c’est bien ça. De toute évidence, le Commandant des Forces Supernaturelles de Corée du Nord était derrière la tentative de coup d’État.]

[On peut voir les Éveillés comme une épée à double tranchant, non ? Ils mettent leurs capacités surhumaines au service de leurs pays, mais certains peuvent aussi perpétrer des crimes. C’est une force qui peut menacer le régime nord-coréen. On ne connaît pas encore la décision de l’O.N.U. au sujet de la trahison de Pyunggahn Ri ?]

[Non, en effet. Sans le président de la guilde Alandal, il aurait d’ailleurs sûrement réussi son coup d’État et renversé le pouvoir de Kim Jong-Un.]

[C’eût été plus dramatique encore. Ce que Woojin Kang a accompli, c’est d’avoir maintenu le statu quo entre les deux pays.]

[Vous pensez qu’il sera récompensé ?]

[Il recevra bien sûr une médaille. C’est ni plus ni moins qu’un début d’entente mutuelle entre la Corée du Nord et celle du Sud qu’on lui doit ! »]

[Pourtant, le procès l’opposant à Sahngho Lee pour agression…]

Minchan Jung éteignit soudain la télévision pour attirer l’attention de ses collègues.

« Elle avait raison, cette femme. Notre président a véritablement une personnalité à double tranchant. » dit alors Soonghoon Woo.

À leur air, ils devaient partager son opinion. Il continua.

« On commence à y voir plus clair sur cette histoire. Peut-être notre président a-t-il menacé Kim Jong-Un ? On raconte que Pyunggahn Ri aurait volé tous ses Artéfacts, mais ça ressemble plutôt aux méthodes de celui que nous connaissons… »

« Ne dites pas n’importe quoi ! Certes, il s’affranchit un peu parfois des règles, mais ce n’est pas un voleur. » s’opposa fermement Haemin Kim.

« S’affranchir des règles ? Vous rigolez, ou quoi ? Il est excessif, vous le savez aussi bien que moi ! » reprit Soonghoon en s’énervant.

Les voyant ainsi commencer à se disputer, Sunggoo prit la parole.

« La première fois que je l’ai rencontré… » commença-t-il.

Il leur raconta alors avec quel calme il avait fait les poches du groupe de Dohsoo Bae, Éveillé de rang D, après les avoir tous tués. Les visages se teintèrent d’une expression sombre, exception faite de celui de Soonghoon.

« Vous voyez ? Je vous l’avait dit ! On ne peut pas faire confiance à ce que racontent les médias ! »

« Maintenant que j’y repense, il m’a dit qu’il voulait aller tuer Kim Jong-Un, peu avant qu’on ne créé la guilde… » assentit péniblement Sunggoo.

Soonghoon se redressa.

« Peut-être qu’il l’a déjà tué. »

« Hein ? Mais non ! »

« Monsieur Hong, vous venez de dire qu’il avait déjà planifié de l’assassiner. Peut-être a-t-il organisé spécialement sa visite à Pyongyang en ce sens. C’est peut-être un patriote ? Quel sud-coréen n’a jamais rêvé de voir Kim Jong-Un pendu sur la place publique ? »

« Je vous dis que non, il était juste en colère parce qu’il venait de recevoir sa convocation pour l’armée… »

« Comment ? Pour une simple lettre ?! Puis, quel rapport d’ailleurs ? » lança Soonghoon en fronçant les sourcils.

« Il ne voulait pas rejoindre l’armée… »

« Mon dieu. Vous voyez jusqu’où peut aller notre président ? Ça ne vous file pas la frousse, à vous ? »

Aurait-il réellement été jusqu’à tuer un président, tout dictateur qu’il fut, pour éviter d’avoir rejoindre l’armée ?

« Bon, écoutez. Je ne voulais pas en parler, mais je n’ai plus le choix. Quand j’étais encore vendeur de téléphones, il est venu me… »

Soonghoon s’interrompit soudain et regarda en direction de la porte qui s’ouvrait.

« Eh, ça va ?! » lança Woojin en souriant aux éclats.

Tous les visages se glacèrent.

« Bah, qu’est-ce que vous avez tous ? » ajouta-t-il alors.

« Nous… Nous pensions que vous aviez été invités par le président de la Corée du Sud ? » balbutia Minchan.

« Pour quoi faire ? Ça ne m’intéresse pas. Je préfère boire un coup avec vous. »

Même pour lui, il ne ferait preuve d’aucune déférence.

« J’ai les oreilles qui sifflent… Quelqu’un aurait parlé dans mon dos ? »

Tous les regards se tournèrent alors vers Soonghoon, qui eut un mouvement involontaire de la paupière gauche en réaction. Il se leva soudain.

« Applaudissons notre président ! Il a tout enduré et c’est en héros que nous l’accueillons ! Merci président de tous vos efforts. Nous sommes tous très fiers de vous ! » cria Soonghoon.

Les réactions tardant à arriver, le poids du regard de Woojin lui donna une sueur froide. Enfin, tous se mirent à applaudir en réponse à cette tirade pleine d’exagération.

« J’ai réussi, hein ? » dit Woojin en souriant.

Soonghoon était vraiment l’homme de toutes les situations…

Nostra
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