TheDAB : Chapitre 72

Chapitre 73

 

 

« Comment fais-tu pour être encore debout ?! » Son adversaire ne comprenait pas comment Shi Kun avait réussi à se sortir indemne d’une telle frappe, même après avoir détruit un mur. Il avait pris soin de sonder sa base de cultivation et il n’était qu’un disciple du quatrième niveau de la maîtrise du Qi ! Bien sûr, la technique de cultivation corporelle qu’il employait lui était inconnue mais il ne pouvait exister de technique capable de rendre un cultivateur de ce niveau totalement insensible à une attaque pareille !

Il tituba légèrement, reculant de deux pas quand Shi Kun s’avança vers lui pour lui demander des explications. « Je… Je… »

Cela dit, Il se reprit rapidement et secoua la tête. « Non ! Peu importe ! Je ne sais pas ce que tu as fait pour réussir un exploit pareil mais je vais te faire découvrir la différence entre les cieux et la terre ! Tu ne pourras pas réitérer un tel tour de passe-passe ! »

Xue Yan fit quelques gestes rapides et disparut pour la deuxième fois du combat.

« Ah ! Pas encore ! » Shi Kun voyait déjà 8% du Qi qu’il avait stocké dans la technique de l’Idiot Impassible s’envoler en fumée inutilement. Mais que pouvait-il y faire ? Il ne voyait plus son adversaire et… « Mais attends… Incarnation de la Paresse… Ou es-tu ? »

L’air se déchira à ses côtés et la tête de tortue à moitié endormie de la Paresse en jaillit. « Hm ? Oh, Shi Kun. Tu as besoin de quelqu~ ? »

THUNG ~ PFWAAAAA

Au moment où la Paresse apparut, Xue Yan lui frappa l’arrière du crâne. La Paresse fut interrompue et sa tête se décala légèrement vers l’avant dans un bruit sourd. Cependant, mis à part une onde de choc visible à l’œil nue et qui se propagea sur plusieurs mètres, un silence de mort tomba sur l’arène et dans la foule.

Pendant un instant, plus rien ne bougea. Mais tandis que le démon réalisait que quelqu’un l’avait frappé par derrière sans lui laisser le temps de finir sa phrase, un profond soupir résonna.

« Shi Kun, pourquoi ce garçon veut-il m’attaquer ? » La Paresse ne prit même pas la peine de se retourner ; consciente de celui qui se trouvait derrière elle, l’air hébété et le poing en sang, elle secoua simplement la tête. « Tu veux encore te servir de moi comme d’un bouclier ? Tu es épuisant. »

« Eh ? Tu pourrais au moins faire ça pour moi ! N’est-ce pas toi qui disais vouloir passer du temps ici ? Pourtant, je constate que tu ne te montres pas souvent ! Et quand c’est le cas, tu es encore plus paresseux que moi ? » Shi Kun fronça les sourcils. Il arrivait tant bien que mal à se forcer à vivre une vie sur ses deux pieds, allant même jusqu’à accepter de se battre pour des raisons très idiotes, alors il attendait au moins que la Paresse fasse de même lorsqu’il l’invoquait.

« Shi Kun… Tu es si faible. » La Paresse secoua la tête une fois de plus. « Ne te rends-tu pas compte que lorsque tu m’appelles, je dois y mettre du mien pour venir te voir ? Si cela ne tenait qu’à ton Qi, tu n’arriverais qu’à me parler. Et seulement si je souhaitais répondre. Je fais des efforts pour donner satisfaction à celui qui me demande et je me fais encore critique… C’est fou. »

Shi Kun sentit un souffle de culpabilité dans son cœur. Il avait parfaitement compris où la Paresse voulait en venir. Lui n’était pas assez puissant pour invoquer un tel démon, un péché capital, rien que ça. Aussi le démon en question devait-il assurer pour que l’invocation se passe bien… Non, il ne pouvait pas dire que la tortue ne faisait pas d’efforts.

De son côté, Xue Yan ne comprenait pas ce que Shi Kun et cette tête de tortue sortie d’une faille étrange dans la réalité se disaient. Il serra les dents et se rappela qu’il était là pour gagner le tournoi inter-sectes. Il en allait de la fierté de sa secte de la Porte Vermillon.

Une série de gestes plus tard, il s’évapora à nouveau. « Tu ne m’auras plus ainsi ! Meurs ! »

Shi Kun se figea, l’espace d’une pensée fugace. Mourir ? N’était-ce pas totalement illégal dans ce tournoi ? Pourquoi ce disciple voulait-il le tuer ? Ce monde de cultivateurs était décidément empli de fous et d’experts qui ne cherchaient sans doute pas à donner le moindre sens à leurs actions.

« Et si tu me tues, ne seras-tu pas disqualifié ? » Shi Kun eut le temps de tenter de le dissuader de frapper. Sans doute qu’en entendant ses mots, son adversaire allait-il hésiter et se montrer, même si ce n’était que pour un court instant.

Mais ses espoirs furent de courte durée. La Paresse bailla et sortit la tête, juste un peu plus. Apparemment elle arrivait à suivre cet adversaire invisible du regard pour une raison quelconque.

« Eh bien, il prend son temps. Shi Kun, pourquoi ne coures-tu pas en rond autour de l’arène ? Il ne te rattrapera jamais. Il ne peut pas se déplacer rapidement en restant invisible. Qu’il est lent… On dirait qu’il marche dans de la colle. »

« Eh ? » Shi Kun prit la Paresse au mot et recula d’un pas avant de partir sur le côté d’un pas assuré. Il jugeait que son adversaire allait vouloir contourner la tête de tortue afin de ne plus refaire la même erreur, et Shi Kun partit donc à l’opposée. La Paresse bailla une fois de plus. « Bon. Je ne peux pas faire grand-chose de plus pour toi. Je suis fatigué. »

Sans une explication de plus, il disparut comme il était arrivé, laissant Shi Kun seul face à son destin – non sans lui avoir donné un précieux conseil : la technique de son adversaire était puissante pour un cultivateur de son niveau et sans doute était-ce une technique secrète que sa secte avait mis à sa disposition. Mais une telle technique demandait une concentration énorme et consommait une quantité de Qi tout aussi importante. Il ne faisait nul doute qu’il allait devoir l’annuler bientôt.

Aussi Shi Kun se rendit-il à l’autre bout de l’arène. Si Xue Yan devait être si lent, alors il serait peut-être obligé de réapparaître avant de l’atteindre. Et il avait raison.

L’air vibra près de l’endroit où il se trouvait précédemment et Xue Yan apparut comme prévu. Il avait les dents serrées et une grosse veine battait sur son front. « Shi Kun ! Lâche ! Affronte-moi ! »

« Eh ? Es-tu idiot ? Pourquoi devrais-je affronter quelqu’un que je ne vois pas ? »

« Tu es un lâche ! Nous sommes en plein tournoi, nous devons nous affronter ! »

« Un lâche… » Shi Kun se souvint de ce que lui avait un jour dit le patriarche et répéta ces mêmes mots. « Ce sont les vainqueurs qui ont raison, et les perdants n’ont pas leur mot à dire. Tu me traiteras de lâche quand tu auras gagné. »

Bien sûr, Shi Kun aurait aimé perdre ce combat et en finir avec ce tournoi une bonne fois pour toutes. Mais la tournure des évènements le rendait vraiment mal à l’aise. D’un côté, son adversaire voulait le tuer pour une raison qui lui échappait. D’un autre côté, il soupçonnait qu’avant de pouvoir réellement perdre, il allait devoir encaisser des coups – sans quoi le patriarche allait lui tombe dessus en se rendant compte de la supercherie – et était désormais plutôt sûr que chaque dégât serait immédiatement absorbé par la technique de l’Idiot Impassible. Il était hors de question qu’il perdre presque cent jours de cultivation ! Il ne pouvait pas prendre ce risque, maintenant que le patriarche était de retour dans la secte. Une nouvelle mission pouvait tomber à tout moment et il fallait qu’il soit le plus puissant possible avant ça.

Mais il n’y avait pas que ça.

Son adversaire l’avait traité de lâche. Tandis qu’il se fichait bien de l’avis des gens, qu’il acceptait volontiers être traité de paresseux, d’alcoolique, d’ivrogne même… quelque chose dans cette situation sonnait faux. Ou plutôt… quelque chose en lui résonnait, comme une fierté depuis longtemps enfouie et écrasée. Non, il ne voulait pas être traité de lâche devant une telle foule.

« Je vais gagner ce combat… Au moins celui-là. » Shi Kun prit sa décision. Quoi qu’il arrive, il devait en sortir victorieux, à la fois pour sa vie mais également pour sa fierté.

Xue Yan ne l’entendait pas de cette oreille et produisit une épée de sa sacoche spirituelle. « Je t’ai dit que tu allais mourir alors tu vas mourir. Si je ne te tue pas, … »

Sans terminer sa phrase, il bondit en avant, lame en avant. Cette dernière scintillait d’un Qi crépitant, visible tout autour de sa surface.

« Huh… 15 jours… ? Non… Au moins 50 ! Je vais perdre au moins 50 jours de cultivation si je me prends celle-là ! » Shi Kun écouta son instinct et même s’il savait qu’il ne mourrait sans doute pas d’un coup bien placé, il ne voulait pas perdre le Qi stocké, qui devait lui servir à percer au cinquième niveau de la maîtrise du Qi.

Cinquième niveau que son adversaire avait déjà atteint et qui lui servait à exercer une certaine pression sur Shi Kun. Pas suffisamment pour l’immobiliser et le réprimer mais assez pour le rendre mal à l’aise, lui faire perdre sa confiance face à un adversaire plus puissant que lui.

Le patriarche Destinée, qui ignorait tout de cette technique et qui voyait uniquement Shi Kun en danger immédiat, décida de déclarer forfait afin de le protéger. Quelque chose ne tournait pas rond : les mises à mort étaient interdites dans ce tournoi. Pourtant, personne ne réagissait… Il fallait qu’il sorte Shi Kun de là.

Il tendit la main vers l’arène et essaya de repousser Xue Yan d’un geste ample. Une telle intervention signerait la défaite de Shi Kun et mettrait fin au combat. Son adversaire ne pourrait alors plus tenter de le tuer… et il se promit d’enquêter sur ce qui se passait dans ce tournoi.

Mais un champ de force repoussa son Qi, le faisant simplement rebondir lorsqu’il atteignit la périphérie de l’arène. Le patriarche Destinée se leva d’un bond, le visage sévère. « Un champ de force ?! Mais que… »

Il n’avait cependant pas le temps de se poser la moindre question. Inconscient du fait que Shi Kun allait survivre à une attaque en consommant du Qi durement gagné, il bougea pour le sauver.

Il tendit la main vers la sacoche spirituelle que Shi Kun portait à la hanche et tenta d’en appeler une relique. Il pouvait le faire malgré le champ de force car il ne cherchait pas à introduire sa puissance dans l’arène. Il se servait uniquement de sa connexion avec la sacoche et les objets qu’elle contenait. Il voulut en sortir une épée, l’une des sept reliques faisant partie d’un ensemble qu’il n’avait jamais réussi à récupérer au complet, La Lame Runique de l’Océan, afin de s’en servir à distance pour bloquer l’attaque de Xue Yan et mettre un terme à ce combat ridicule.

Mais il fronça les sourcils. Où était la Lame Runique de l’Océan ? Il ne trouva sa signature nulle part dans la sacoche spirituelle. Avait-elle disparu ?! Un tel trésor était inestimable et il regrettait chaque jour d’avoir eu une telle confiance aveugle en le destin… Cela dit, après avoir confié sa sacoche à Shi Kun, le destin lui avait affirmé avec clarté que le gosse et la sacoche reviendraient.

La séparation qu’il avait placée à l’intérieur devait alors suffire à retenir tout risque.

Dans ce cas, où était l’épée ?

Le patriarche n’avait pas le temps de réfléchir. Il fallait agir autrement. Sa conscience se précipita dans la sacoche spirituelle et il y trouva un autre objet magique puissant qu’il pouvait utiliser pour mettre un terme au combat. Il s’apprêta à le sortir lorsqu’il sentit une pression plus que familière l’en empêcher et le retirer de force de cette position de faiblesse dans laquelle il se trouvait.

Quelqu’un l’empêchait de sortir le moindre objet de la sacoche spirituelle de Shi Kun.

« P… Patriarche Tête-de-Fer ? Pourquoi le patriarche de la secte de la Porte Verte fait-il ça ? »

Raka
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19 thoughts on “TheDAB : chapitre 73

  1. merci pour le chapitre !
    ps : le nom « tête-de-fer », parce qu’il a un niveau intellectuel faible ou parce qu’il aime mettre des coup de boule ?

  2. L’écriture de cette novel est arrêtée ? Raka je viens sur ce site juste pour tes créations. J’attend la suite depuis des mois !
    Bon courage

  3. J’en suis à un point ou lire une histoire non complète fait peur… Tellement de belles idées stoppées….

      1. Pas pour le moment, je croule sous le travail et il faut que je gagne ma vie 🙂
        Si j’étais payé pour ça par un patron, j’écrirais à longueur de journée haha. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas.

          1. Oui. Je suis en train de réécrire et de prendre de l’avance.
            Je repars sur les rails, là.

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