LDO : Chapitre 40

LDO : Chapitre 39
LDO : Chapitre 41

Chapitre 40      Le calme après la tempête

 

 

Après les évènements concernant le qi de mort, le seul et unique témoin qui restait de la scène, le chef de ces cultivateurs venus tenter leur chance en même temps que nous, fila sans demander son reste. Il ne s’approcha pas de nous, et ne laissa derrière lui qu’une trainée de peur et d’angoisse, une urgence dans la fuite.

Dada m’avait adressé un sourire et avait disparu. Je savais qu’il avait repris sa place dans mon dantian, et je constatai au silence lourd et épais qui y régnait alors qu’il avait décidé qu’il était l’heure d’une nouvelle sieste.

Il aurait pu se vanter de sa toute-puissance, de la facilité avec laquelle il avait semblé s’amuser avec le Gardien mort-vivant d’un niveau extrême ; il aurait pu attendre qu’on loue sa grandeur, pour ensuite se baigner dans la gloire de n’avoir aucun égal.

Mais il avait décidé qu’il était plus important de laisser libre cours à sa flemme.

Le qi de mort était scellé. J’attendis plusieurs heures afin d’être certain de ne plus détecter aucune fluctuation indiquant un quelconque affaiblissement du sceau mais il était désormais parfaitement hermétique : les runes lumineuses flottant autour de son origine et tournant lentement étaient désormais implacables. D’après Xinlong, même moi, je n’aurais su les ouvrir maintenant qu’elles étaient complètement formées.

Et ce fut une confirmation étrange que j’obtins lorsque, par curiosité, je voulus plaquer mes mains une nouvelle fois à sa surface.

– Eeh ? Elles sont passées à travers ?

Tel un hologramme, le sceau était devenu immatériel, comme une simple projection lumineuse, dans un autre espace, un autre monde.

Alors confiant dans le fait qu’il était maintenant impossible pour quiconque de toucher au qi de mort, je me permis enfin de souffler.

Dai Lin était toujours inconsciente, ça faisait plusieurs heures. Elle était décidément bien fragile, si la simple vue – ou l’odeur – de ma jambe de chair morte était capable de la mettre dans cet état.

Je baissai les yeux vers cette fameuse nouvelle jambe.

– C’est incroyable. Le qi de mort peut donc faire ça…

Le qi de mort crée de la matière morte à partir de rien… Ou plutôt, à partir du qi environnant. Il se sert de n’importe quel qi qu’il peut trouver, le pervertit et…

– C’est un qi de plus… que je pourrai utiliser à l’aide du Bagua. Voilà ce qui m’importe surtout.

Non, Osumba. Les qi spéciaux ne peuvent pas être utilisés de la sorte. Le Bagua a été spécifiquement conçu pour permettre l’utilisation des qi naturels, afin de ne pas tenter celui qui…

– Alors à quoi me sert-il, si ce n’est à me fabriquer une nouvelle jam…

Tu as fini de me couper la parole ?!

– …Désolé.

En vérité, j’étais excité même si je ne le montrais pas. Je savais qu’un cultivateur possédait normalement une affinité principale, et deux affinités mineures. Dans mon cas, je pouvais accéder au pouvoir de la foudre et de la glace grâce à mes deux lances, et je possédais en moi le qi primordial du temps ainsi désormais qu’un soupçon de qi de mort.

Les possibilités me paraissaient infinies, et Xinlong ne faisait que briser mes attentes encore et encore. Si le qi de mort ne pouvait pas être utilisé avec le Bagua du Taiji, alors à quoi servait-il ?

Normalement, tu pourrais utiliser des techniques, qu’elles soient terrestres ou divines, en te servant de ce qi. De n’importe quel qi en toi, en réalité. Mais puisque le Bagua du Taiji t’interdit aujourd’hui l’apprentissage de telles techniques, alors… il ne te sert, pour l’instant, qu’à créer de la matière morte à partir de rien… j’en ai peur.

– Super. Comme c’est utile.

S’il ne le comprenait pas, j’étais ironique. J’avais appris l’ironie depuis mon arrivée en ce monde ; maintenant, j’attendais juste le bon moment pour en faire usage à mon tour. Et j’avais senti que le moment était idéal pour ça.

Mais Xinlong ne sembla pas relever et parlait toujours d’une voix profonde, grave, et sérieuse.

Je ne peux pas encore le dire de façon certaine, mais je sens que même ce qi inutile va te servir… Tu ne sais jamais ce que la vie te réserve.

Je ne sus que répondre à ça. Mon propre grand-père avait l’habitude de dire exactement la même chose : ‘La vie, c’est la loterie. Un jour tu gagnes, un jour tu perds. Mais tu ne sais jamais quand l’un ou l’autre va arriver’.

Bon, d’accord, ce n’était pas tout à fait la même chose, mais l’idée me semblait être la même. Repensant à mes propres ancêtres, je sentis une larme qui menaçait de monter dans mon œil droit et je secouai rapidement la tête afin de chasser ces idées au loin. Il n’était pas encore temps de repenser à mon chez-moi.

Même si j’avais pu posséder la puissance nécessaire pour rentrer sur Terre à ce moment précis, quelque chose en moi vibrait. Comme une corde tendue, un sentiment nourri par ce que je venais de vivre. Le qi de mort était dangereux, et alors qu’il était affaibli, avait réussi à semer mort et destruction sur ces terres pendant si longtemps. Xinlong m’avait urgé de sceller les qi « mutants » et quelque chose me disait que c’était désormais à moi de le faire, comme s’il m’avait confié une mission divine que j’étais seul à pouvoir mener à bien.

Sur cette idée, je bombai le torse, pris une profonde inspiration, et sans prêter attention à ma nouvelle jambe factice, je demandai immédiatement :

– Où sont les autres qi à sceller ? Dis-moi tout.

J’étais maintenant prêt à me lancer dans cette aventure épique, qui allait me mener par monts et par vaux et qui me semblait bien plus importante que le simple fait de rentrer chez moi. J’espérais que Xinlong pouvait comprendre ce que je ressentais et qu’il allait être impressionné par mon courage et ma détermination. Et effectivement, ce qu’il me répondit ne me laissa pas indifférent – même si ce n’était pas tout à fait ce à quoi je m’attendais.

Tu n’es pas assez puissant pour ça.

Merde ! Je le savais bien ! J’avais déjà compris que toutes ces sources de qi étaient disséminées au travers des continents immortels et que j’allais devoir me frayer un chemin, depuis ces sous-sols sous lesquels il n’existait plus rien d’autre que la Terre, tellement basse que j’aurais pu passer une vie à chuter pour y accéder.

Mais tout de même, je m’attendais à ce qu’il me félicite, pas à me faire rabaisser.

– C’est bon, je le sais… Je ne demande qu’à devenir plus fort ! Mais comment faire ? Il faut que je force la cinquième Porte temporelle… Pour ça, j’ai besoin de qi temporel. Ce n’est pas comme si j’allais en trouver à tous les coins de rue !

Xinlong ne répondit rien, mais je pouvais sentir qu’il discutait mentalement avec les autres passagers de mon dantian – peut-être simplement pour que je n’entende pas ce qu’ils se disaient, ou pour ne pas réveiller Dada et subir son ire.

Je tentai de lui tirer les vers du nez, mais il resta silencieux après ça.

Attendant que Dai Lin daigne enfin se réveiller et peu désireux de lui balancer une claque comme l’avait fait Cheng Shun, je me mis à méditer, afin de continuer à renforcer mon corps grâce au qi de mon dantian.

Tout en ressentant les bienfaits de mon qi passer à travers mes méridiens pour se ramifier jusqu’à chacune de mes cellules, je me mis à penser à ce à quoi ce qi de mort allait bien pouvoir me servir. Me créer des membres si les miens venaient à disparaître ? J’espérais malgré tout les conserver dans leur état actuel, je les préférais ainsi.

Pourrais-je créer un corps à partir de rien ? Je n’étais pas confiant. J’avais eu un mal fou à me concentrer suffisamment pour créer une simple jambe et je sentais que fabriquer un membre aussi précisément était déjà ma limite actuelle.

– Bon. Puisque tu ne réponds pas, je suppose que je vais devoir découvrir ça par moi-même. Pour l’instant, méditons.

Je méditais, assis là jusqu’au matin suivant. Je pouvais désormais voir le soleil s’allumer peu à peu, l’étrange miasme recouvrant les terres autour de qi de mort ayant disparu au cours des heures qui suivirent la pose du sceau.

Je soupirai.

– Je suppose que maintenant, ces terres sont prêtes à voir la vie fleurir à nouveau… Ce n’est plus qu’une question de temps.

Tandis que je me perdais en contemplation dans le monde qui m’entourait, Dai Lin ouvrit les yeux, d’un seul coup.

– Haap !

Elle me fit naturellement sursauter, je ne m’attendais pas à ce qu’elle reprenne connaissances tout à coup.

– Eh, ça va ? Tu m’as fait peur.

– O… Osumba ? Argh…

Son visage se crispa lorsqu’elle aperçut ma jambe.

– Ce n’était pas un rêve…

Mais à ma grande surprise, elle ne tomba pas dans les pommes une fois de plus.

– C’est bon, tu supportes ce que tu vois ?

Je dois dire que ça m’amusait un peu.

– Ce n’est pas ce que tu crois ! J’étais simplement épuisée après notre voyage et ce combat, qui m’a mis une immense pression !

Je levai un sourcil.

– …Mais tu n’as presque rien fait, pourta…

PLATCH !

Une claque plus tard, j’appris à tourner ma langue dans ma bouche avant de m’adresser à une femme. Ou plutôt, elle me rappela une vérité que j’avais presque oubliée : il ne faut jamais rabaisser une femme, même quand on a raison. De peur que mes ancêtres m’aient entendu et ne me renient à tout jamais, je décidai de ne plus rien dire et de baisser les yeux. Mais ils ne feraient pas ça, hein ? Pas pour un petit dérapage comme celui-là… Hein ?

– Désolée… C’est parti tout seul.

Elle s’excusait ?

– Non, c’est moi. Je n’aurais pas dû dire ça.

Les yeux toujours rivés aux sol, je fis amende honorable. Elle voulait même porter la faute sur ses épaules pour me ménager, c’était bien ça ? Je ne pouvais pas l’accepter ! Il fallait que je change rapidement de sujet afin de ne pas créer une ambiance désagréable.

– Que… Que faisons-nous, maintenant ?

Elle ne répondit pas immédiatement. Elle semblait jauger la situation et réfléchir à la suite des évènements. Elle observa le sceau de qi, puis les environs dévastés par le combat qui venait de se jouer, et son regard se posa ensuite sur le soleil artificiel, tout là-haut.

– On va prévenir tout le monde.

– Quoi ?

– Prévenir tout le monde que les morts-vivants, c’est terminé…

Elle jeta un regard dégoûté vers ma jambe.

– …plus ou moins.

Ça ne collait pas.

– Dai Lin, tu as l’habitude d’affronter des morts-vivants. Pourquoi d’un seul coup, cette vision te dégoûte-t-elle ainsi ?

Elle releva les yeux pour me lancer un regard incertain.

– Je… Regarde ça… Être un mort-vivant, d’accord. Même Pio, je… il ne me dérange pas… ne me dérange plus. Mais toi. Tu as une jambe morte sur un corps vivant ! C’est de la chair pourrie, Osumba ! C’est… beurk. Voilà. C’est dégoûtant. Je ne peux pas m’empêcher de m’imaginer le sang qui circule là-dedans et qui remonte vers ton cœur… Aaaah… Ne m’en fais pas dire plus !

En effet, elle s’était exprimée de façon claire, et j’avais compris quel était son souci. Malheureusement pour elle, je ne pouvais rien y faire et elle devrait rapidement s’y faire. Après tout, je ne sentais pas de différence, pour ma part, si ce n’était l’absence de sensation nerveuse – et donc de douleur – dans ma nouvelle jambe, du genou jusqu’aux orteils.

Et puis, ce n’était pas comme si elle avait à la supporter en permanence. Après tout, je possédais le pantalon de cette tenue magique, et…

…Oh, le bas d’une jambe avait disparu en même temps que ma propre jambe, effectivement. J’avais omis ce détail.

– Bon sang, c’était un… un truc légendaire des temps passés ! Heureusement que Xinlong n’a pas remarqué.

…On va dire ça…

– …

Un silence s’abattit dans mon dantian à nouveau, qui n’avait été percé que par ces quatre mots emplis d’une signification profonde. Je le remarquai bien : il faisait du sarcasme !

Fier de moi pour avoir remarqué cette subtilité compliquée dans le ton de sa voix, je me relevai en bombant le torse.

– Ok. Je veux bien aller prévenir le monde que c’en est fini. Mais… vont-ils nous laisser entrer et nous accepter tels que nous sommes ? J’ai comme un doute.

Dai Lin se mit à penser à nouveau, et après quelques minutes, sa langue claque contre son palais.

– Tu as peut-être raison, oui. Mais dans ce cas, …il est tout de même de notre devoir de…

Elle ne finit pas sa phrase, une autre idée naissant dans son esprit.

– Et si nous…

Elle faisait une grimace et n’osait pas déballer son idée devant moi.

– …si nous ?

Ceci dit, elle n’avait plus trop le choix, maintenant. Comme on dit, une fois que la banane est épluchée, il faut la manger.

– …Si nous retournions dans mon village afin de voir s’il y a des survivants ? Eux nous accepterons. Et ils pourront envoyer des messagers aux quatre coins du monde souterrain.

Elle voulait rentrer dans son village ? Celui qui avait été mis à feu et à sang par une horde de zombies ? Me souvenant encore de ce qu’il s’était passé, je ne pus réprimer une grimace, moi aussi. Après tout, les choses s’étaient passées de façon étranges, là-bas. Ce sous-sol, cet autel, cette statuette servant à attirer les zombies… Et puis les départs de feu.

Il y avait eu quelque chose d’autre. Des zombies plus intelligents, sans nul doute. Comment était-ce possible ? Il ne fallait pas me le demander. Mais y retourner était sans nul doute dangereux.

– Je ne crois pas que ce soit une bon…

Alors même que j’allais finir ma phrase pour tenter de la dissuader d’y retourner, elle m’attrapa par les épaules et me plaqua au sol.

– Tais-toi !

Je lus de la panique dans ses yeux ; elle nous avait plaqués au sol, mais ce sol était exempt de toute végétation, où croyait-elle nous cacher ? Nous n’étions pas en train de chasser la gazelle dans les hautes herbes… Nous étions deux idiots couchés sur une terre noire maudite, sans nul endroit où nous cacher.

Mais elle avait fait ça par réflexe. Je sentis moi aussi la même chose qu’elle et tournai la tête dans la direction où elle regardait. Il y avait quelqu’un qui arrivait droit vers nous. Et cette aura…

– …Un mort-vivant ! …Encore ?! Non… Ils sont deux, et ils foncent droit vers nous à une vitesse folle !!

– Osumba ! L’origine du mal a cessé de les produire, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont tous morts !!

– …Dai Lin, tu es prête à te battre ?

– Ce n’est pas comme si j’avais le choix. Je ne peux pas te laisser mener tous les combats…

 


 

 

Et maintenant que c’est reparti, j’ai beau avoir ma petite idée quant à la suite des évènements, j’aimerais bien votre avis, parce qu’il compte… la plupart du temps :p

À vous de faire preuve d’imagination si vous le souhaitez !

Raka
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12 thoughts on “LDO : Chapitre 40

  1. Merci pour ce chapitre !

    Pauvre Osumba ! Chaque fois qu’il s’imagine être devenu plus fort que tout le monde, Xinlong le fait revenir à la réalité. Mais laissez-le rêver dans sa vie au moins une fois !!! Il doit gérer tellement chose que ça m’étonne qu’il ne soit pas devenu fou depuis longtemps ^^ »… Mais ouais ! C’est un chapitre vraiment calme jusqu’à l’évènement de fin. Que va-t’il se passer maintenant ?

    Pour ma part, la première chose à faire est de se débarasser de ses deux zombies qui leur foncent dessus. Bien sûr, Osumba ne leur fera pas seul puisqu’il sera aidé par Dai Lin. Comment le combat se déroulera ? Je pense que Dai Lin leur balancera des flèches pendant qu’Osumba les taillaidera avec ses 2 lances contrôlées par le démon (je ne me souviens plus de son nom par contre ^^ »…). Si les zombies ne sont pas trop durs, le combat ne devrait pas durer trop longtemps mai s’ils s’avèrent être plus puissants que prévu, ça risque de durer un moment. Au pire des cas, si c’est trop chaud, ils pourront toujours tenter de fuir mais je ne vois pas trop comment ^^ »…
    Une fois la menace zombie écarté, je propose qu’ils se dirigent vers le village de Dai Lin pour voir s’ils restent des survivants. Par contre, qu’ils le fassent avec prudence car un imprévu peut toujours arriver et vu comment Osumba est un poissard, ça ne métonnerai pas ^^.
    Après ça, je n’ai plus d’inspiration.

    Bref, hâte de voir ce que tu vas nous réserver et si tu va prendre quelques unes de nos idées car comme tu le dis si bien à la fin, elles comptent… la plupart du temps :p !

  2. Alors que Dai Lin et Odumba se préparent à combattre, l un des deux zombies arrivés à portée de voix fit un signe de paix pour calmer les deux personnages, puis tout en s approchant, fit part à Osumba de la requête de son maître… l un des deux zombies est le zombie spécial rencontré quelques chapitres plus tôt, mais le plus surprenant, c est qu il chevauche Zombicorne !!

    1. Ce serait tellement drôle si dans le prochain chapitre, ça se passerait comme ça XD ! Ce serait tellement absurde que ça en serait génial mais bon, je ne pense pas que Raka puisse écrire ça. Ça serait beaucoup trop invraisemblabe comme situation ^^ ». Mais qui c’est ? Par un concours de mystérieuses circonstances, ça pourrait se produire :p.

        1. Je ne suis pas seul alors ^^.
          Serait-ce un signe que tu pourrais éventuellement écrire en te basant sur cette idée :p ??? Comme je viens de le dire plus haut, ça m’étonnerai mais soyons fou quand même ^^.

          1. Le twist est que le maître en question n est nul autre que Pio !
            Mais ça chut, on ne le sait pas encore … :p

  3. il doit d’habord trouvé un substitut viable a cette jambe pourris comme par exemple une relique.
    Sinon il risque d’avoir des problème.

  4. merci pour le chapitre
    pour la suite je vois bien les zombie se prosterner devant le nouveau maître du qi de mort et donc à la place d’un combat, le début d’une armée de zombie contrôlé par osumba

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