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Chapitre 39     La fin d’un mal

 

 

Tandis que le qi primordial que je venais de condenser suintait toujours par mes yeux, je parvins à lui imposer ma volonté grâce à la technique de Xinlong. Je trouvais vraiment ça dommage de ne pouvoir l’utiliser que pour sceller des sources de qi comme celle-ci ! J’aurais pu devenir incroyablement fort d’un seul coup si j’avais pu l’utiliser pour combattre. Ceci dit, je devais faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Plissant les yeux, fronçant les sourcils, je me mis à me concentrer sur cette boule de qi mutant ; je voyais bien évidemment le Gardien arriver vers moi à toute vitesse mais je n’avais pas d’autre choix que de compter sur Dada pour le ralentir et parvenir de mon côté à sceller ce qi une bonne fois pour toutes avant que le dragon ne m’atteigne.

– Allez !

Je criai ma hâte, mon empressement et je pouvais sentir mes yeux s’injecter de sang sous l’énergie qui s’en dégageait. C’était comme si cette puissance prenait le contrôle de mon corps, et non l’inverse.

Tout le qi que j’avais extrait de l’Arbre Immortel et qui se dégageait maintenant de moi sous ses deux formes primordiales suivit alors mon commandement et se rua vers la source du qi de mort. Il se changea devant moi en une immense cage numineuse noire et blanche qui aurait facilement pu contenir dix éléphants adultes et ses portes s’ouvrirent autour de cette boule noire violacée qui flottait de façon menaçante tout là-bas.

Le dragon, conscient de l’urgence de la situation – ou n’agissant que par pur instinct peut-être – hurla, un cri à déterrer les morts et à ébranler les cieux. Des nuages noirs se formèrent rapidement dans toute la zone et assombrirent le monde ; mais il n’était toujours pas arrivé sur moi.

– Comment… ? Il est pourtant si puissant ! Pourquoi n’est-il toujours pas là ?!

Je m’attendais en effet à me faire attaquer dans les deux secondes suivant son élan furieux. Mais il était toujours là-bas, près de son point de départ, à hurler à la mort. Si un regard pouvait tuer, je me serais déjà fait enterrer une bonne dizaine de fois.

Mais je n’avais pas le temps de me poser la question, je devais rester concentré sur l’enfermement du qui de mort. Ce dernier s’était mis à lutter et la cage avait un mal fou à fermer ses portes ; je devais donner tout ce que j’avais. Suivant les instructions de Xinlong, j’injectais mon propre qi dans la cage, mais j’étais loin d’être assez puissant pour ça et ce que je fis n’eut pas plus d’impact que si j’avais craché dans le désert.

La cage n’arrivait pas à se refermer, et j’étais à peu près certain que le Gardien, qui n’agissait définitivement pas en réfléchissant mais par pur instinct, allait se jeter dessus au lieu de chercher à tuer le lanceur de la technique… moi.

Mais il remuait dans tous les sens et n’avançait toujours pas, le regard fou ; les nuages tourbillonnaient toujours plus vite au-dessus de sa tête et une foudre noire frappa à plusieurs reprises le sol, y laissant des marques indélébiles, cratères sombres et purulents.

Tandis que je luttais avec la cage et le qi de mort, Dai Lin fut la première à réagir.

– Mais… Regarde ! Le dragon, il ne peut pas avancer parce que… sa queue, elle est gelée !

Tournant les yeux si légèrement, pendant une fraction de seconde – tout ce que je pouvais me permettre – je le vis, moi aussi. Le dragon tentait bel et bien de se jeter en avant mais sa longue et puissante queue était parfaitement gelée, bloc de glace totalement incrusté dans un sol tout aussi gelé. On aurait dit le début d’une sculpture qui cherchait à échapper à son état.

S’il avait été plus intelligent, il aurait cherché à se débarrasser de sa queue. Après tout, il n’était rien d’autre qu’un cadavre géant, il n’avait aucun besoin de ce membre inutile, et il pouvait sans doute le régénérer à volonté. Fort heureusement, il était aussi stupide qu’un mort et ne comprenait que violence et spontanéité.

Sur sa queue, Dada était nonchalamment allongé la tête reposée sur ses pattes avant et les yeux mi-clos. Il émanait de lui une aura glaciale, je pouvais voir qu’il mettait tout en œuvre pour que le monstre ne se libère pas, malgré son apparence décontractée et somnolente !

– Dada… Promis, tu pourras dormir, plus tard.

Je me surpris à chuchoter des mots de remerciement et d’encouragement à celui sans qui nous serions déjà tous morts, enterrés et sans doute à nouveau debout et transformés en morts-vivants.

Je n’attendais pas de réponse. À vrai dire, je ne m’attendais même pas à ce qu’il m’entende. Contre toute attente cela dit, il entrouvrit un œil, si peu, pour me fixer de loin et me répondre, d’un chuchotement qui explosa comme une immense gerbe de feu jusqu’à moi.

– C’est toi qui l’as promis, n’oublie pas.

Je ne savais pas ce qu’il voulait dire par là, mais je sentis cette sueur froide typique me couler dans le dos. Me retournant à nouveau vers la cage qui luttait difficilement contre l’origine du qi de mort, je tentai de lui fournir encore plus de qi.

– Ça ne va pas fonctionner…

Je serrai les dents en sentant mon qi s’amenuiser en vain. La cage était définitivement autour du qi de mort, mais la porte refusait de se fermer. La boule noirâtre luttait de toutes ses forces pour l’en empêcher. Auparavant, toute sa puissance était libérée tout autour d’elle, mais maintenant que la cage limitait sa zone d’action, tout le qi de mort pulsait vers la porte ; et il fallait avouer que la cage ne s’en tirait pas à bon compte.

Si j’avais pu m’approcher, j’aurais peut-être pu faire quelque chose, peut-être… peut-être plus de puissance… Peut-être plus de contrôle… Je ne savais plus que penser.

J’étais là, assis par terre, il me manquait la moitié d’une jambe et je me battais de toute mes forces rien que pour maintenir l’intégrité de la cage. Un moment d’égarement et elle s’effondrerait, définitivement détruite. Et à ce moment, je savais que je serais incapable de la reformer. J’étais trop épuisé.

Mon qui était déjà presque asséché, et même si j’aurais adoré demander de l’aide à Dai Lin, elle ne comprenait pas la technique de scellement, et je ne pouvais pas la lui expliquer. Il fallait…

…simplement que je tienne bon, en espérant que le qi de mort s’épuise, lui aussi. Moi, je n’avais besoin que de concentration, donc je pouvais sans doute encore y arriver.

Au loin, j’entendais toujours le dragon hurler et pester tandis que tout autour de lui, des éclairs noirs s’abattaient et creusaient de plus en plus de cratères putrescents, comme si le fond, au lieu d’être carbonisé, n’était plus qu’amas de chair morte et grouillante d’asticots.

– Allez… Encore un peu…

Je sentais que le qi de mort faiblissait. C’était peut-être l’origine de ce qi, mais il était hors de question que je m’imagine qu’il avait des réserves illimitées. En tout cas, je me raccrochais à cet espoir.

Mais la cage ne voulait pas entendre raison et se refermer. Elle essayait de toutes ses forces, mais le qi en repoussait les portes, encore et encore. J’avais même l’impression parfois qu’elles se rouvraient légèrement et perdaient du terrain.

Je ne pouvais plus injecter de qi dans la cage, je n’en avais plus. Mon océan de qi était plus ou moins à sec, une simple flaque dans le néant de mon dantian. J’avais peur de subir de lourdes conséquences si je vidais totalement le peu qu’il me restait et de toute façon, à quoi bon ?

Après tout, la cage était composée d’un mélange des deux qi primordiaux, Lumière et Ténèbres. Mon qi de ténèbres n’était qu’une affinité mineure, un douzième de ce qu’était un qi Primordial. Il n’y avait pas moyen qu’en offrir en support à la cage eût un quelconque effet majeur.

Pourtant, j’avais essayé avant de me rendre compte de cette évidence, j’étais un parfait idiot.

– Si seulement mon qi de ténèbres n’était pas mineur… mais primordial !

Ce cas aurait tout changé. Seulement, ce n’était pas le cas et je ne pouvais rien y faire. Même moi, j’étais soumis aux lois de l’univers.

– Mais attends…

Soudain, je réalisai quelque chose d’important, que j’avais négligé jusqu’alors.

J’avais cru entendre, lors d’une de nos conversations, qu’il existait quatre types de qi primordiaux.

La Lumière.

Les Ténèbres.

L’Espace.

…et le Temps.

– Je n’osais pas utiliser le qi temporel parce que j’avais peur des conséquences, je ne voulais pas risquer d’envoyer le qi de mort quelque part dans le temps, pour ne plus avoir aucune chance de le sceller… mais…

Quelque chose me disait que ça valait le coup d’essayer, après tout. Le Temps était une forme de qi primordial, et il était presque certain qu’au sein d’une cage composée de deux qi primordiaux différents et servant à sceller toute forme de qi, même s’il devenait incontrôlable et que je prenais des risques… j’étais certain qu’il se ferait réprimer.

– Pas le choix, de toute façon.

Plus loin, le dragon s’était enfin retourné vers Dada, après avoir finalement compris qu’il n’irait nulle part tant que son ennemi était là, couché sur sa queue gelée. Mais je faisais confiance à Dada, il maîtrisait la situation. Si ce n’était pas le cas, il ne se serait pas permis de faire une sieste là, sur la queue de son ennemi… N’est-ce pas ?

Je serrai les dents une fois de plus et je sentis mes pupilles se contracter.

C’était le moment de vérité. Si ce que j’allais faire échouait, alors j’aurais tout à gagner à abandonner et fuir, fuir le plus rapidement et le plus loin possible.

Puisant dans mes ressources jusqu’à… presque la dernière limite, je fis tournoyer le nuage de qi temporel dans mon dantian et d’un geste de la main, l’envoyai en direction de la cage. Il se matérialisa sous la forme d’une femme magnifique mais indistincte, paradoxalement, tenant dans ses bras un bébé et le regardant avec un amour infini.

– Hein ? Mais qu’est-ce que… Je n’ai pas utilisé de technique ! Je me suis contenté de… !

N’ayant pas le temps de me demander pourquoi tout se passait de cette façon, j’ordonnai mentalement à mon qi temporel de se jeter vers la cage afin de l’aider dans sa tâche. La femme de qi ouvrit les yeux et la bouche en grand, tel un spectre vengeur. Le bébé dans ses bras tourna la tête et fit de même, les yeux vides, la bouche bien trop grande ouverte.

Même moi, j’avais peur.

Ils crépitaient d’une énergie bleutée et transparente, laissant échapper des fluctuations qui me donnaient la chair de poule.

Je n’avais plus le temps de penser.

Je les vis se jeter vers la cage en une fraction de seconde et mère comme enfant se mirent à frapper les portes de l’extérieur, se matérialisant et disparaissant à tour de rôle, hurlant de cris stridents comme une armée de mille fantômes et tambourinant comme des malades mentaux afin de refermer la cage de force.

C’était un spectacle que je souhaitais ne plus jamais revoir. J’étais alors persuadé que j’allais en faire des cauchemars jusqu’à la fin de mes jours. Mais ça fonctionnait, pourtant et je ne pouvais que souhaiter que le qi de mort finisse par abandonner la lutte pour se laisser sceller pour de bon.

Peu à peu et sous les coups répétés et violents de ces deux êtres de qi primordial, les portes se refermaient.

Ce fut à ce moment que je vis voler quelque chose au-dessus de ma tête, à toute vitesse, une chose qui projeta une ombre gigantesque sur la zone, comme si les cieux venaient de s’assombrir à tout jamais.

Je levai la tête par réflexe et je vis qu’il s’agissait de la tête arrachée du dragon Gardien mort-vivant, les yeux vides et les os totalement inertes !

– M… Merde !? Dada ?

Je tournai inconsciemment la tête vers Dada, qui était debout par là-bas, et répondit à mon regard en haussant les épaules :

– Hm, j’avais la flemme de continuer à jouer avec lui.

La f… Oh, merde. Et il disait ça d’un monstre quasi-divin. Je ne savais pas si je devais rire ou pleurer, mon cœur balançait sincèrement entre ces deux options, aussi pertinentes l’une que l’autre.

Dada se contenta de m’ignorer et tout en s’allongeant et en posant la tête sur ses pattes avant comme l’aurait fait un félin, ferma à moitié les yeux en vérifiant que le corps du dragon était désormais bien immobile et exempt de toute puissance.

Quelques volutes de qi de mort se dégageaient encore de ses restes mais se dissipaient déjà.

Tournant à nouveau les yeux vers Dai Lin, qui restait là, parfaitement impuissante avant de me concentrer une fois de plus sur la cage de qi primordial, je fronçai les sourcils pour la troisième fois en peu de temps – j’allais avoir des rides plus tard, c’était sûr.

Après de longues minutes, les esprits de qi primordiaux du temps parvinrent enfin à claquer la porte de la cage de qi de Lumière et de Ténèbres, qui se referma pour de bon autour de la boule noire du qi de mort. Puis, ils se transformèrent en une myriade de lucioles bleutées et crépitantes qui voletèrent joyeusement dans ma direction pour entrer dans mon corps et retourner former ce nuage de qi dans mon dantian.

De son côté, la cage brilla intensément tout en rétrécissant à vue d’œil, et je ne pouvais plus sentir la moindre fluctuation de la part du qi de mort. Il était définitivement et clairement scellé. La cage se transforma en une boule lumineuse, puis en un millier de rayons colorés avant de devenir des symboles blancs et brillants enveloppant la source du qi de mort.

Et contrairement au moment où j’étais arrivé, cette fois-ci, il n’y avait aucune variation. Les symboles étaient efficaces, un sceau parfait et pas affaibli le moins du monde. Il mettrait sans doute à nouveau des millions d’années à perdre de sa puissance.

– Fiouuu… Et dire qu’avec ma petite cultivation, je parviens à faire ça…

Je ne réalisais pas vraiment que c’était uniquement grâce à Xinlong que j’avais pu déchaîner une technique pareille. Lorsque j’avais voulu jeter mon qi temporel en avant, lui et Zhou Xuefang avaient fait quelque chose de particulier pour m’aider, et c’était ça qui avait provoqué l’apparition de ces esprits étranges et angoissants, je pouvais maintenant le sentir.

Ceci dit, je n’avais pas le cœur de leur demander des explications. Plus vite je pourrais ne plus entendre parler de ces figures fantomatiques, mieux je me porterais.

Dai Lin resta silencieuse encore un long moment avant d’ouvrir la bouche, transpirant légèrement.

– Tu… Tu as réussi ? La source du mal… ? Ça y est ?

Je hochai légèrement la tête, épuisé mais soulagé.

– Oui. Elle n’a pas disparue, mais… elle est scellée. Maintenant, une fois que les morts-vivants auront disparus, il ne restera plus rien. À partir d’aujourd’hui, il va être temps de pratiquer un grand nettoyage.

Elle réalisa que ça n’allait pas être une tâche facile et murmura :

– Il faut… prévenir l’ensemble du monde souterrain… que tout le monde se joigne à l’effort… Sinon, nous n’y arriverons jamais.

Et elle avait raison. Ceci dit, je ne pouvais pas m’en aller en riant et en gambadant afin de me porter messager de la bonne nouvelle au travers des terres ; j’avais un peu une jambe en moins, une jambe dont il ne restait plus rien sous le genou. Absolument plus rien, tout était parti en poussière.

Il était d’ailleurs temps de me poser la question.

– Et pour ma jambe… que vais-je faire ?

Évidemment, je ne l’avais pas posée à voix haute. Elle était destinée en premier lieu à mes deux vieux locataires, qui étaient rusés, savants et devaient bien posséder un début de réponse.

Il y a des tas de moyen de remplacer ta jambe. Beaucoup d’entre eux te seront interdits pour la bonne raison que tu maîtrises le Bagua du Taiji et tu ne pourras pas les apprendre. Mais il y a une rune… qui pourrait être exactement ce que tu cherches.

– Une rune ?! Je prends ! Où est-elle ? Vite, dis-moi !

Doucement, mon garçon. Même moi je ne sais pas ce que sont devenues toutes les runes, après tout ce temps. Les runes vont et viennent depuis des millions d’années en même temps que leurs propriétaires les trouvent et les abandonnent. Je sais qu’elle existe, mais je suis parfaitement incapable de te dire où la trouver.

– Alors, pourquoi m’en parler ?

J’étais clairement déçu par sa réponse.

Tu as posé la question. J’ai répondu. Tu voulais que je garde le silence ? N’aurais-tu pas déprimé ?

– Sans doute pas autant que maintenant.

Il m’avait vraiment cassé le moral et je m’apprêtais à poser la même question à Dai Lin. Elle avait mentionné la possibilité de rendre un membre perdu, un peu plus tôt ; elle devait en savoir plus.

Mais il existe un moyen, plus rapide et se basant moins sur la chance. Ceci dit…

– Quoi ? Un autre moyen ? Ne me dis pas que…

Si. C’est exactement ce à quoi tu penses.

– …que je vais devoir vivre avec une jambe de bois ?!

Non ! Ce n’est pas du tout ce que tu penses ! Petit idiot !

Là, je devais avouer qu’il m’avait pris par surprise. Je ne voyais pas d’autre moyen rapide de remplacer ma jambe, autrement que d’enfiler une jambe de bois et d’avoir la classe d’un pirate !

– Et puis qui sait, si je perds un œil à l’avenir…

Arrête de rêver, imbécile !!

– Ouais, c’est bon, j’ai une jambe en moins et je viens de passer à deux doigts de l’extermination. Tu pourrais me laisser deux minutes.

Non. Parce qu’il faut faire vite. Le qi de mort va bientôt être scellé pour de bon.

– Il me semble qu’il l’est déjà, papy.

Si je ne dépendais pas de toi ! Je t’aurais déjà frappé pour ton insolence !

Il n’avait qu’à être moins vindicatif et insultant, je serais alors plus gentil avec lui.

Tu te souviens de ces volutes de qi qui se sont échappées du dragon ?

– Bien sûr que je m’en souviens, c’était à l’instant. Je ne perds pas la mémoire. Pas encore.

Elles contenaient une révérence, Osumba. Une révérence ! Le qi de mort a accepté de te reconnaître comme quelqu’un de puissant ! C’est une occasion à ne pas manquer ! Va vite poser tes mains sur le sceau avant qu’il ne soit totalement fermé !

– Mes mains sur… Oh ?

Insinuait-il ce que je pensais qu’il insinuait, au lieu de dire les choses clairement ?

Ceci dit, je fis ce qu’il me demandait : à l’aide de Dai Lin, je me rendis rapidement à proximité du sceau et j’y apposai mes deux mains. Il se mit à briller intensément, conscient peut-être que j’étais celui qui l’avais créé, et laissa s’échapper un souffle de qi noir violacé avant de se refermer totalement et définitivement.

Ce souffle de qi entra directement dans mes narines et je sentis qu’il se rendit immédiatement en direction de mon dantian ; sur place, il se transforma en une brume épaisse, un miasme qui me donna l’impression que ce qui restait de ma mer de qi ressemblait désormais plus à un marécage qu’à autre chose. Ce n’était pas comme ce nuage de qi temporel, qui flottait sans but, loin au-dessus. C’était réellement et totalement un brouillard grisâtre dans lequel j’avais même du mal à distinguer clairement les Portes Terrestres.

– Qu’est-ce que… C’est du qi de mort ?

Je pouvais le sentir. Il ne s’était pas mélangé à mon qi de ténèbres ou à celui du temps. Il m’avait certes reconnu et accepté comme maître mais il ne demandait qu’à être dompté, peu prêt à se soumettre si ce n’était par la maîtrise et la force.

Mais tu peux tout de même t’en servir, mon garçon. Ce qi est particulier, c’est un qi spécial. Il possède d’autres attributs physiques et ne réagit pas aux mêmes règles et lois que les qi classiques. Essaye de le projeter dans ta jambe, fais-le sortir par ton genou. Imagine… une nouvelle jambe !

– Une nouvelle jambe ? Une jambe de qi ?

L’idée me paraissait être exceptionnelle ! Assis par terre et sous les yeux toujours incrédules de Dai Lin, je mis à faire tourner le qi de mort dans mon dantian, tel un tourbillon malsain qui semblait vouloir emmener dans la mort tout ce qu’il toucherait. Peu de temps après, je le sentis, conformément à ma volonté, sortir par mon moignon et prendre la forme de ce qui manquait à ma jambe.

Soudain, une légère odeur nauséabonde entra dans mon nez, et je ne pus m’empêcher de regarder. En ouvrant les yeux après n’avoir rien senti de plus, ma mâchoire tomba.

J’aurais préféré garder une demi-jambe, voilà ce que je me suis immédiatement dit.

Au bord des larmes, j’avais maintenant une demi-jambe faite de chair morte, à moitié décomposée et sentant comme un cadavre après deux semaines sous le soleil. Comme si je n’avais aucune terminaison nerveuse dans celle-ci, je ne pouvais rien sentir. Elle était là et bien réelle, je pouvais la bouger malgré l’absence de sensation physique ; je pouvais marcher, mais…

…à quel prix ?

Dai Lin recula de trois pas avant même de voir d’où venait l’odeur.

Et lorsque ses yeux tombèrent sur ma nouvelle jambe…

…ma foi, elle tomba aussi.

 


 

À vous de m’imaginer ce qu’il / ils va / vont vouloir faire, maintenant que cette crise est passée.

Il y a beaucoup à faire, finalement. Pas mal de possibilités, voyager, s’entraîner, chasser, partir prévenir tout le monde, … tant et plus à faire, à vous de me dire ce qu’ils vont décider maintenant, que ce soit vague ou détaillé, je prends toute proposition !

Raka
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8 thoughts on “LDO : Chapitre 39

  1. Merci pour le chapitre qui me permet d’attendre que ce c*n de site de Parcoursup ne soit plus saturé…

  2. Merci pour ce chapitre !

    Ah ! Ce cher Dada ! En plein milieu d’un combat, il se permet de faire une sieste :p. Enfin, c’est pas comme s’il craignait quelque chose depuis le début vu qu’il ne faisait que jouer depuis le début malgré sa fureur… Au moins, on sait qui est le vainqueur et enfin, un problème de moins pour notre fameux poissard ^^.

    D’ailleurs, en parlant de lui, ça a été laborieux mais au moins, le Qi de mort est enfin scellé en lui. Certes, il ne l’a pas dompté mais au moins, il l’a en lui ^^. Par contre, il a pu récupéré sa jambe mais à quel prix effectivement ^^ ». Il se retrouve avec une demi-jambe à moitié pourri ressemblant à celle d’un mort-vivant. Bref, que du bonheur ^^ ». Bon, au moins, il peut remarcher mais il aurait préféré une vrai jambe plutôt que ça XD ! L’idée de ressembler à un pirate n’est pas une idée si pourrave au final ^^. Et mille pensées pour notre pauvre Dai Lin qui tombe dans l’inconscience à la fin ^^.

    Pour la suite, je dirai que lui et Dai Lin aillent prévenir tout le monde que la menace zombie est fini. Suite à ça, ils tentent tant bien que mal de trouver quelqu’un pour leur fournir des infos sur un moyen permettant à Osumba de retrouver une jambe normale et non une à moitié décomposé. Une fois fait, Osumba s’entraîne pour acquérir un niveau convenable afin que lors d’un prochain combat, il puisse gérer beaucoup mieux que jusqu’à maintenant ^^ ». Enfin, une fois tout ça fait, ils repartent à l’aventure retrouver les runes. Bref, voilà mes propositions ^^.

  3. Pourquoi n’utiliserais t’il pas son Qi temporel pour faire revenir sa jambe mort vivante dans le temps de manière a la rendre vivante de nouveau

    1. Il a déjà pensé à ça pour changer la couleur de Dai Lin et s’était vite rendu compte que c’était dangeureux.
      Mais il ne maîtrise pas son qi temporel, il ne sait déjà pas « quand » il envoie ce qu’il jette dans le temps, alors de là à prendre un tel risque, tu es sûr ?

  4. Merci pour le chapitre !
    Prochaine étape : enfiler un pantalon et trouver un moyen d’effacer l’odeur :p

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