LVL1S : Chapitre 153

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Chapitre 153

 

* Nyaaaaaaa *

Un bébé dragon rouge tout mignon craqua la coquille de l’œuf, luttant crocs et griffes pour aspirer une bouffée de cet air frais, les paupières lourdes.

« Oh, et je suis censé faire quoi, maintenant ? Il est trop mignon ! »

Seigneur, essayez de vous contrôler.

Ignorant l’injonction de Bianca, je plaçai Valenor dans la paume de ma main.

* Nya~ Nya~ *

Elle s’exclama à plusieurs reprises, échouant à grignoter mon doigt de ses tous petits crocs.

« Tu as faim ? Tiens, avale ça. »

Je sortis une bouteille de lait chaud et la portai jusqu’à sa gueule. Elle se mit à sucer le liquide maternel avec avidité.

Il ne lui fallut pas longtemps pour tout descendre. Aussitôt et instinctivement, elle se roula en boule pour s’endormir dans le creux de ma main. Absorbé par le moment présent, je ne remarquai même pas que j’étais resté là plus de deux heures à la regarder dormir paisiblement.

Et en se réveillant, elle se mit à crier, comme un bébé dragon pourrait le faire. De façon adorable.

« Alpeon. »

Voici, Seigneur.

Alpeon arriva rapidement avec une nouvelle bouteille de lait chaud.

J’étais une fois de plus réuni avec ma femme, mon aimée. Celle qui m’avait forcé la main mais pour qui j’aurais finalement tout fait, absolument tout au monde. Elle rampait dans ma main, heureuse de sa nouvelle vie. S’en rendait-elle compte ? Sans doute pas.

Ainsi, trois ans s’écoulèrent, dans la quiétude la plus bienheureuse.

Je lui appris Polymorphe, et même si elle avait désormais l’apparence d’une enfant de quatre ans, sa puissance dépassait toutes les limites de ce qu’une gamine aurait pu déployer.

« Valenor… Ces vêtements… »

« Les vêtements de Johra ne sont-ils pas aussi mes jouets ? »

À cause de ses prises de niveaux excessives, son envie de jouer était devenue un sacré danger, du genre qu’un humain normal n’aurait jamais pu affronter tout en espérant en sortir vivant.

Heureusement, Valenor était consciente que je ne pouvais pas être tué. Elle avait pris cette mauvaise habitude qu’était l’escalade de mon corps, et tentait sans arrêt de me renverser pour s’amuser. En vérité, je n’avais aucune idée de ce qui pouvait l’amuser dans tout ça, mais je ne pouvais m’empêcher de rire avec elle.

C’était sincèrement une nouvelle ère de bonheur et de paix, appuyée cette fois par ma toute-puissance absolue que plus rien ne pouvait menacer.

« Johra, un dragon inconnu s’approche de la Fosse. »

Je levai les yeux et vit un Dragon bleu géant effectivement arriver dans ma direction.

« Ah. Elle arrive, finalement. »

Comme il s’approchait, le Dragon atterrit et se transforma en une magnifique jeune femme qui courut vers moi, bras ouverts.

« Johra ! Johra ! Johra ! »

« Huh ? Tu… Comment peux-tu te souvenir de moi ? »

Elle accéléra afin de se jeter dans mes bras pour se faire intercepter à mi-chemin.

« Dégage ! Il est à moi ! »

« …Qui es-tu ? »

« Ah… Je vais vous présenter. Voici Valenor. »

« Je suis la femme de Johra ! »

Un jour, j’avais osé laisser échapper par mégarde que nous étions mariés. Depuis, elle avait pris cette vérité à cœur, clamant qu’un beau jour, lorsqu’elle serait assez grande, nous nous marierions pour de vrai. Et je ne pouvais contrarier un Dragon qui donnait sa parole…

« Johra… Tu avais vraiment ce genre d’attirance perverse ? »

Je secouai la tête, un peu gêné. Même si j’avais tenté de m’expliquer, c’était une histoire impossible à avaler.

Nous nous retirâmes dans le Palais de Necropolis et y tînmes un festin afin de célébrer l’arrivée de Lilinor. Elle se permit de goûter à de nombreux plats en montrant un appétit des plus voraces.

« Au fait, tu ne m’as pas raconté. Comment as-tu fait pour te souvenir de moi, Lilinor ? »

« Naturellement, à cause du contrat que nous avons passé. Il transcende le temps et l’espace. »

« Hein ? Comment ? »

« Mon identité réelle… Je suis l’Espace et le Temps. Je peux alors évidemment conserver tous les souvenirs de toutes les lignes temporelles grâce à ça. Et puis, il y a ces enfants, ceux de qui tu étais le maître. Eux ne se souviennent pas de toi. »

« Eh bien, c’est un peu compliqué, je ne peux pas les rencontrer maintenant. Cependant, je suis certain que je les reverrai un jour, alors je vais simplement patienter jusqu’à ce jour. »

« Fiou. Oh, c’est vrai, tu dois te dépêcher. Ton esclave est en danger. »

« Mon esclave ? Qui ? »

Valenor tenta soudain d’attraper de la nourriture depuis l’assiette de Lilinor mais je fis un signe de la main pour la forcer à tout lui rendre.

« Tu parles de Viezda ? »

« J’ai rencontré une femme qui correspondait à sa description mais elle ne portait pas de nom. Son état était déplorable et j’ai bien tenté de l’aider mais elle était bloquée par une entité puissante alors je suis venu te trouver. »

« Quoi ? Pourquoi as-tu attendu jusqu’ici pour me le dire ?! »

« Ah, désolée. J’ai été happée par nos retrouvailles. »

« Ok. Vous pouvez tous attendre ici. Je vais la ramener. »

« J’y vais aussi ! »

Valenor cria pour m’empêcher d’y aller seul en s’accrochant à ma jambe.

 

« Merde, je ne vais pas pouvoir la convaincre, celle-là… »

Je tentai plusieurs fois de la détacher en vain avant de me résigner à la laisser m’accompagner. Après tout, elle était un Dragon, et j’étais là pour veiller sur elle.

« Attends, Johra ! Tu ne sais même pas où elle se trouve ! »

« Et qu’attends-tu pour monter ? Tu viens, naturellement ! »

« Ouah ! Ce gâteau est vraiment délicieux ! »

« Quand es-tu devenu un tel glouton ? »

« Je ne suis pas gourmande ! C’est juste que… ces plats sont si bons ! »

En quelques instants à peine, nous étions arrivés à Gartmar.

« Par ici. »

Jetant un œil à travers la vitre sale d’un vieux bâtiment insalubre dans une allée sombre et déserte, je vis de nombreux drogués à l’intérieur.

« Mon amour ne devrait pas souffrir dans un environnement aussi dégueulasse ! Création ! »

Je donnai naissance à un paquet de pièces d’or et les balançai vers les racailles. Pendant qu’ils étaient occupés à faire plus attention à l’or qu’à moi, j’enlaçai Viezda, qui tremblait et toussait dans un coin de la pièce, pour l’emmener avec moi.

« Viezda ! »

Je réalisai d’un seul coup que je la serrais dans mes bras. Son corps était incroyablement plus léger qu’il ne l’avait jamais été ; c’était comme tenir une branche morte.

Je me servis alors de la magie du réseau Séphiroth pour lui administrer un traitement d’urgence et j’en profitai pour sevrer tous ces drogués encore occupés à se battre pour la moindre petite pièce.

« Qui es-tu ? Ce n’est pas mon nom. »

Elle ouvrit les yeux et me regarda, surprise. Naturellement, elle n’était pas encore consciente qu’elle s’appelait Viezda.

« À partir de maintenant, tu es Viezda, mon amour. »

Je la tins avec tendresse pendant le voyage de retour vers Necropolis.

J’étais vraiment inquiet quant à son apparence décharnée et je pris soin d’apporter mon aide aux termites affectées aux soins pendant tout un mois. Bien entendu, j’aurais simplement pu accélérer les choses grâce à la magie mais elle aurait laissé des effets secondaires et la manière naturelle restait ce qu’il y avait de mieux, à la fois pour le corps et l’esprit.

« Seigneur, pourquoi êtes-vous si gentil avec moi ? Je ne suis rien de plus qu’une prostituée sans nom. »

Je secouai fermement la tête en réponse.

« Tu es ma femme, Viezda. Ne t’inquiète pas pour le reste. »

J’avais permis à sa santé de s’améliorer et devais maintenant m’occuper du problème suivant. Elle souffrait toujours de cette malédiction alors peut-être qu’elle regagnerait confiance si elle pouvait enfin voir à quel point elle était belle.

Nous fûmes capables d’achever ceci en chassant des Sabords du Vide avec l’aide de Lilinor. Après quelque temps, elle fut capable de suffisamment progresser pour supprimer sa malédiction mais son mental n’avait pas énormément progressé. Au lieu de ça, elle avait l’air de plus en plus anxieuse à propos de sa condition.

« Merde, que suis-je censé faire ? »

J’avais été capable de la soigner avec facilité mais son cœur ne m’appartenait toujours pas.

Une nuit, des pleurs venant de la terrasse m’éveillèrent en sursaut. C’était la voix de Viezda, baignée dans le clair de lune.

« Johra ? Tu vas aller la rejoindre ? Puis-je t’aider ? »

« Gaia ? Comment pourrais-tu m’aider ? »

« As-tu oublié que je suis une incarnation de Sha ? Il est en mon pouvoir d’affecter les souvenirs d’une personne. »

« Tu serais capable de lui faire retrouver les souvenirs d’une vie qui n’a jamais existé ? »

« Ce ne sera pas parfait, naturellement. Cela dit, ce serait suffisant pour qu’elle se souvienne du temps passé avec toi. »

« S’il te plait, je t’en supplie. Aide-moi, dans ce cas. »

« Huhu… Ok, je vais t’aider. Mais j’ai également une faveur à te demander. »

« Laquelle ? »

« Ce n’est rien de difficile, ce pourrait juste être un peu ennuyant. Mais ça ne te fera aucun mal. »

« Eh bien, c’est une manière suspecte de le formuler mais si ça peut permettre de régler les problèmes de Viezda, alors je le ferai ! »

« Bien sûr. Mais avant ça, n’y en avait-il pas une autre, également ? Melp… »

« Melopomene ! Oui ! Où est-elle maintenant ? »

« Ha ha ! Je considèrerai ça comme une part de la faveur. Tu le sauras bien assez tôt. »

« Parfait. Aide Viezda, s’il te plait. »

« Lorsqu’elle s’éveillera demain matin, elle aura retrouvé ces fameux souvenirs, ceux de la vie que vous avez partagée. Je te l’ai dit, ce ne sera pas parfait mais elle se sentira bien mieux, j’en suis sûre. »

Et comme Gaia l’avait prophétisé, le matin suivant, la Vizeda que je vis était la mienne. Ma Viezda à moi.

« Johra… ?! »

« Viezda ! »

« Co… Comment ai-je pu oublier tout ça ?! »

« C’est très, très compliqué. Des pouvoirs célestes sont impliqués, et même plus que ça. Tout est fini, maintenant. »

C’était une moitié de vérité et j’avais hésité un instant avant de lui mentir.

« Je suis désolée, Johra… »

« Non, rien de tout ça n’était ta faute. »

Comme nous nous embrassions l’un l’autre de façon plus intime, Valenor surgit et tenta de nous séparer.

« Bouge de là !! Je suis la femme de Johra !! »

« Oh… Oui, j’ai entendu beaucoup de choses à ton sujet, Valenor. »

« OK ! Hmpf ! Puisque ma renommée a même atteint tes oreilles et que tu as l’air polie, je vais te pardonner pour cette fois, mais je suis toujours sa femme ! »

Vizeda ne put s’empêcher d’éclater de rire en entendant cette déclaration spontanée et qui venait du cœur.

Raka
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