SSN Chapitre 97

Bonsoir ! Voici un autre chapitre bonus, que je dois cette fois-ci à Damien, aka le Taiseux Volubile. 😛 J’irai pas au delà pour aujourd’hui malheureusement, ça a été assez compliqué à faire avec une main. J’vous retrouve demain pour le régulier d’IATM et un bonus éventuel d’SSN, avant un nouveau chapitre régulier d’SSN mardi. Merci de votre soutien à tous et je suis content de vous retrouver aussi, sachez-le. Bonne lecture !

Chapitre 97 : Désarroi 2/2

Il était bien sûr trop tôt pour annoncer la fin des conflits. Il restait encore çà et là quelques individus et de rares groupes, mais leurs jours étaient comptés. L’exploit de Woojin avait eu un tel retentissement que plus de la moitié des troupes américaines mobilisées avaient déjà quitté le territoire. C’était surtout à l’Organisation des Nations Unies qu’il appartenait d’intervenir en vue de reconstruire et maintenir la paix encore fragile.

L’heure était pour l’instant à la fête. Dans le petit pub attenant à la base aérienne, l’alcool coulait à flots et la nourriture était abondamment servie. Les soldats dansaient et chantaient au nom du héros.

Lequel était d’ailleurs installé à un coin du bar, occupé à boire tranquillement ce que le barman voulait bien lui servir, peu désireux d’entendre ses louanges avinées. D’autant plus que quelque chose le tracassait.

Je suis tellement désolée, Kang Woojin… En mon nom autant que celui d’Alphène, je vous prie d’accepter mes excuses… Nous avons tous oublié que vous êtes humain.

La sainte vierge en était même venue à pleurer. Il n’avait d’apparence rien de très humain, aussi avait-elle sans doute surestimé ses capacités mentales. Depuis qu’elle était sur Terre, son regard avait commencé à changer. L’Immortel laissait peu à peu place à Kang Woojin. Cependant… Elle avait encore besoin de lui.

Je vous en supplie, nous avons besoin de votre aide. Alphène doit être libérée.

Il vida son verre et accueillit le Colonel Rogers à ses côtés, l’invitant à s’exprimer. Il eut un moment d’hésitation, ne sachant trop quoi dire. En vérité, il n’avait pas cru au succès de cette opération et avait surtout tenté de canaliser la fureur de Woojin.

« Écoutez Kang Woojin, j’ai des informations sur Nasser Saatchi. Je pense que nous pourrons bientôt le localiser. »

« Je sais déjà où il est. Je peux vous le dire si l’équipe Alpha s’occupe de le récupérer. »

« Comment ? Vous ne désirez pas faire ça vous-même ? »

« Non, j’ai autre chose à faire. En l’occurrence, trouver le reste des chefs. » s’opposa-t-il.

« Je vois… »

Rogers ne put retenir un sourire. Kang Woojin était bel et bien incroyable. Il avait su traquer le chef des rebelles Karim au point de le pousser au combat, quand il aurait pu tout à fait disparaître.

« Je pense, reprit Woojin, qu’ils sont au courant de ce qu’il s’est passé en Afghanistan. Ils vont sûrement essayer de la jouer discrète pendant quelques temps, quitte à devoir se séparer de quelques-unes de leurs recrues. Il va falloir que je frappe à la bonne porte pour espérer les choper… »

« Vous allez encore les pousser dans leurs retranchements jusqu’à-ce que les chefs sortent ? »

« Oui. Mais je vais me contenter de capturer leurs membres. Je ne peux pas tuer des gamins manipulés… Tuer tout le monde ne peut pas être une option, si je veux garantir une paix durable. »

Son interlocuteur se tint un instant au silence. Il parlait comme s’il était la plus grande armée du monde, aussi son pouvoir laissait deviner de terrifiantes perspectives s’il venait à perdre la tête.

« Bon, je vais les trouver et vous devrez les tuer, un par un. »

« Comment ? Vous ne voulez pas vous en occuper vous-même ? L’attention me touche, mais vous méritez bien cet honneur. »

Woojin eut un sourire face à cette réponse. Peu lui importait, en vérité, d’être ou non reconnu pour ses actions. La seule chose qui l’intéressait était que tous sachent que la moindre provocation à son égard était synonyme d’arrêt de mort. Il devait démontrer que même l’armée américaine était à sa botte… De fait, il était pour lui plus efficace qu’elle agisse selon son ordre. Par ailleurs, il avait mieux à faire que se s’attarder à tuer ces gens.

« Bon, je vais me mettre au travail. » trancha-t-il soudain.

« D’accord, je rassemble dès maintenant l’équipe Alpha. »

Woojin marcha alors jusqu’à sa chambrée et constata que Melody l’attendait sur le pas de la porte. Il eut un léger soupir.

« Qu’est-ce que tu fais là ? » lui demanda-t-il d’un air incrédule.

« Je viens quérir votre réponse… » répondit-elle en se mettant à genoux, tête contre le sol.

Il s’accroupit.

« Eh… »

« Oui ? »

« Tu ne m’as pas dit que tu allais essayer de me considérer davantage comme un être humain ? »

« Je… »

« Tu quoi ? Qu’est-ce que tu fous encore au sol à gémir comme un chien malade ? » s’agaça-t-il.

« J’essaie simplement de vous connaître et de vous comprendre davantage, Kang Woojin… »

« Tsss. Bon, de toute manière, j’avais déjà prévu d’aller sur Alphène. »

« Ça veut dire que… ! »

La sainte vierge eut le regard tremblant. Une telle annonce lui avait fait le plus grand effet, auquel Woojin répondit en haussant des épaules. Pour cause, il ne s’agissait pas de lui faire plaisir. La force maximale estimée d’un donjon était de 9 étoiles, que la Terre finirait bien par atteindre à un stade critique de saturation de mana.

Pour lui, c’était surtout l’occasion d’acquérir de précieux ingrédients d’artisanat, et donc de pouvoir récupérer son équipement. L’ennui était que pour oser se montrer face aux véritables suppléants de Trahnet, il ne pouvait courir le risque de laisser la Terre atteindre ce stade critique. Il fallait qu’il aille sur Alphène.

« Je vais aller sur Alphène, Melody. Tu vas me suivre et secourir les gens. » lui dit-il.

« Merci ! Oh, merci Kang Woojin ! »

Sa tête n’avait de cesse de s’incliner de haut en bas. La déesse avait donc vu juste. Il était bien le héros d’Alphène.

« Je vais me reposer pendant quelques jours. Reste prête à ce qu’on doive bouger à tout moment. »

« Bien… »

Elle s’écarta afin de laisser son sauveur entrer dans sa chambre. Désormais seul, Woojin avait tout le loisir d’obtenir les informations qu’il désirait.

« Gaebo, renvoie ton ombre. »

« Ah, enfin ! Je vais aussi pouvoir découvrir qui se cache derrière tout ça… » répondit le spectre.

S’exécutant, le clone qui avait traqué Nasser Saatchi revint immédiatement à leurs côtés. Une telle décharge d’informations cognitives donna aussitôt à Woojin un puissant mal de crâne.

Se massant les tempes, il s’efforça de concentrer son attention sur le souvenir d’un carnet au sein duquel figuraient des dizaines de noms. Un en particulier lui fit grincer des dents.

Ah, le petit fils de pute…

Lee Sahngho, le maître de la guilde Hwarang. Le comparer à un insecte aurait été les insulter, mais il avait eu le courage de lancer une telle opération… À bien y réfléchir, ça n’avait rien de trop surprenant.

Je verrai ça à mon retour.

Il se saisit à son tour d’un petit carnet et commença à y griffonner quelques notes. Les jours de Nasser Saatchi étaient comptés.

« Melody ? » dit-il soudain d’une voix puissante.

« Oui ? » répondit cette dernière en entrouvrant la porte.

« Tiens, donne ça au Colonel Rogers. Si tu peux, ne laisse personne entrer dans ma chambre pour les trois prochains jours. »

« C’est compris. »

Elle referma la porte et Woojin en profita pour réappeler Gaebo.

« Gaebo, allonge-toi sur le lit. Tu ne bouges pas pour les trois prochains jours. Je te jure que si tu sors de ce lit, je vais te démolir. »

« Hahaha. Ne t’inquiète pas… »

Aussi loyal lui soit-il, la personnalité profondément perfide de Gaebo était pour lui une source perpétuelle de suspicion. Il n’avait cependant d’autre choix que de recourir à ses talents, aussi échangea-t-il son enveloppe corporelle avec la sienne, si tant est qu’on puisse s’exprimer ainsi pour un spectre.

Six ombres, hein… Je vais pouvoir en suivre six. Pas mal.

Des informations soutirées à Karim et Nasser, Woojin aurait tôt fait de trouver ses cibles. Les six plus puissants chefs. Sentant la présence de Woojin s’éloigner, Gaebo se redressa tout à coup et se jeta vers le réfrigérateur pour y prendre une bière.

« Héhé… »

Il n’avait que rarement l’occasion de profiter des plaisirs du corps, aussi cette seule bière l’emplit-il d’une profonde joie. Se rasseyant sur le lit, Gaebo avait les yeux rivés sur la porte.

Elle est juste là… Héhéhé…

Il comptait bien s’amuser un peu, mais il fallait encore faire preuve de patience. Son maître et lui ne s’étaient pas retrouvés depuis assez longtemps pour se permettre de genre de fantaisies. Il se rallongea alors, en laissant échapper un nouveau rire sournois.

Dans la salle de conférence de la guilde Alandal, les membres fondateurs se jetaient des regards perdus. Jung Minchan en vint enfin à briser le silence.

« Vous saviez qu’il était capable de telles choses, directeur Hong ? »

« Hmm… Je savais qu’il était puissant, mais pas à ce point. » répondit Sunggoo avant de soupirer.

Les images des reporters avaient longuement fait la démonstration de ses capacités. Son armée de dix mille squelettes était visible aux yeux de tous.

« J’ai peine à croire qu’on soit dirigé par un type pareil… » dit Woo Soonghoon.

Leurs expressions se firent plus moroses encore en jetant un regard vers la fenêtre, d’où on voyait au rez-de-chaussée quantité de journalistes, à laquelle ils s’étaient en vérité plutôt bien habitués. Ce qui les perturbait davantage, c’était les barricades de police en place pour stopper les hordes de civiles venus s’amasser devant le quartier général du prodige.

« Bon, de toute façon on ne peut rien y faire. Il faut juste limiter la casse. » trancha Minchan.

En effet, malheureusement, il ne s’agissait pas de fans. Les gens étaient terrifiés qu’un seul homme ait pu ainsi mener une guerre à lui seul. Son armée avait massacré jusqu’au dernier des terroristes, et ce n’étaient pas des soldats, mais bien des morts-vivants. Il y avait de quoi avoir peur.

« Dans l’hypothèse où il venait à découvrir que des gens viennent manifester sous nos fenêtres, comment pensez-vous qu’il réagira ? » demanda prudemment Kim Haemin.

Woo Soonghoon se redressa de sa chaise et, le poing levé, prit une expression dégoûtée que tous reconnurent.

« Qu’est-ce qu’ils veulent, ces petites merdes ? Une branlée en bonne et due forme ?! »

Sunggoo explosa de rire en le voyant faire, et répondit : « Vous avez raison monsieur Woo, ça risque de se passer comme ça… »

« C’est pour ça qu’il faut agir maintenant. » répéta Minchan.

« En plus, le Parlement nous voit d’un mauvais œil depuis que nous avons refusé leur proposition. Maintenant qu’ils savent de quoi on est capables, je crains les retombées… » déplora Haemin.

« Ils s’imaginent qu’on va faire un coup d’État, ou quoi ?! » vociféra Soonghoon.

Les autres faisaient en sorte de contenir leurs émotions, mais le tempérament impulsif de Woo Soonghoon trahissait bien ce qu’ils ressentaient. Ils le savaient, le pouvoir d’Alandal représentait une menace pour les pouvoirs politiques…

En refusant de rejoindre leurs rangs, ils le savaient, ils s’en étaient fait des ennemis. Le gouvernement ne pouvait cependant espérer se débarrasser ainsi d’Alandal. C’était une structure trop imposante.

« Plusieurs ministres parlent d’interdire le président de revenir en Corée du Sud… » répondit Kim Haemin, dont les liens avec plusieurs journalistes s’étaient avérés très intéressants.

« Je ne comprends pas, il n’a jamais menacé la Corée… Ah, peu importe. Il nous faut un plan ! » dit Jung Minchan.

Les journalistes du monde entier n’avaient d’yeux que pour lui, le héros qui tentait de mettre fin jusqu’au terrorisme. Si seulement les gouvernements avaient pu en faire autant… Sans parler des groupes religieux !

Kang Woojin ne pouvait de toute manière pas revenir comme ça en Corée du Sud. Dans une pareille situation, il allait perdre son sang froid. Les risques de l’ignorance des gens à son sujet étaient trop grands. Personne d’autre n’appliquait la loi du Talion autant que lui…

Réalisant ces faits, Minchan poussa un nouveau soupir. Personne ne venant à trouver d’idée lumineuse pour se dépêtrer de cette situation, Sunggoo et Haemin en firent bientôt autant avant que Woo Soonghoon, les yeux encore posés sur son téléphone, ne change complètement de sujet.

« Tiens, on dirait qu’il y a une invasion au donjon de Daegoo… »

« Comment ?! »

Minchan se saisit en courant de la télécommande et mit la chaîne d’informations en continu.

[Oui, je me trouve actuellement à Daegoo. D’après les informations du gouvernement, c’est une tentative d’assaut ratée qui est à l’origine de cette invasion. Les troupes armées ont déjà mis en place des barrières dont on ne peut approcher et un couvre-feu permanent a été dressé suite à l’événement. Ah, on me signale à l’instant que le gouvernement souhaite la coopération de toutes les guildes dans la gestion de cette tâche.]

Laissant ainsi l’image de la jeune journaliste, c’est une scène de chaos filmée par un hélicoptère qui se déroula soudain sous leurs yeux. Le feu se répandait partout et plusieurs bâtiments s’étaient déjà effondrés. Personne n’avait pu prévoir une telle issue et ainsi, aucune sécurité n’avait été mise en place. L’issue de cette invasion risquait d’être du même acabit que celle de la toute première survenue en Corée. Ils ne pensèrent plus qu’à une seule personne.

Oh, maître, revenez-nous…

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Ancien administrateur et traducteur d'EER, IATM et SSN. Nostra est un personnage obstiné, perfectionniste et dont seul l'ego parvient à rivaliser avec son talent.

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