DMS : Chapitre 130 Bonus

DMS : Chapitre 129
DMS : Chapitre 131

Pour ce chapitre, on remercie chaleureusement et bien bas Dagua. Ton soutien et le long paragraphe qui m’était adressé me font toujours chaud au cœur.

Pour ce que tu souhaites après la fin de LVL1S, on va dire que pour des lecteurs passionnés comme toi, je pourrai peut-être fortement y songer, pendant une semaine ou deux tout du moins.

Encore merci et bonne lecture 🙂

 

DMS est à 1/3 pour un bonus offert parce que oui, mon event de Noël n’était toujours pas terminé quand j’ai reçu ce don.
Je vais donc le faire continuer encore jusqu’à la fin du Week-end qui vient au cas où certains voudraient compléter la série de bonus en cours.

 


 

Chapitre 130 – Le Destin du Fou (6)

Le Roi Arthur ? Répéta Joc. Mais de quoi parles-tu ?

Je secouai la tête.

Mais qu’est-ce que le roi vient faire dans le donjon ? Et… merde ! Il porte Excalibur à la hanche ! Friderik ? Il l’aurait manipulé pour le pousser à descendre ?! N… Non, comment aurait-il pu faire ça ? Il faut que j’aille le voir immédiatement ! Il m’a l’air étrangement mal à l’aise !

Tous les explorateurs s’étaient tournés vers le nouvel arrivant et nombre d’entre eux le reconnurent. Par respect pour par peur de faire du grabuge dans la taverne d’un monstre de puissance, ils n’osèrent cependant pas se lever ou lui adresser la parole et se contentèrent de l’observer du coin d’un œil incrédule tout en continuant à converser entre eux.

Je me précipitai en direction du miroir de pierre et m’y jetai corps et âme, sans réfléchir à rien. Le monde se tordit tel un vortex, devint flou et réapparut progressivement pour m’offrir l’intérieur de mon donjon. J’étais de retour sur Albion.

Le roi Arthur m’avait l’air de chanceler un peu, ou plutôt de dodeliner de la tête comme si quelque chose n’allait pas avec son esprit. Il la secouait incessamment, d’ailleurs, cherchant à en chasser quelques idées obsédantes peut-être.

Lorsqu’il m’aperçut, il ouvrit de grands yeux et se jeta dans ma direction.

Wuying !

Sa voix reflétait une émotion intense et il me donnait l’impression de m’avoir retrouvé après une vie à me chercher. Étais-je sa dulcinée perdue, comme dans les contes de fées ? Comptait-il faire de moi une reine et me demander de lui donner des enfants, les enfants Pendragon qui porteraient à leur tour sa légende ?

Mais j’étais une Architecte et je ne m’étais pas transformée. Alors comment m’avait-il reconnue ? Il ne m’avait jamais vue sous cette forme auparavant et voilà qu’il s’était jeté vers moi en scandant mon nom avec force et conviction.

Arthur se jeta à mon cou et me serra aussi fort qu’il le pouvait. Derrière lui, je pus entendre un hurlement.

Tu oses poser tes mains crasseuses d’humain sur la Reine ?!

L’Orc croisé Orc’Geist venait de balancer sa chaise, celle qu’il allait balancer de toute façon en gueulant qu’il allait reprendre sa ville. Mais cette fois, il l’avait fait avec une rage intense et au travers des fentes de son casque, je pus voir le rouge de la colère luire intensément là où devaient se trouver ses yeux.

Orc’Geist bondit en avant et malgré sa lourde armure, il parvint à atterrir à portée de main du roi, toujours pendu à mon cou.

Si tu savais comme je t’ai… cherchée ! Murmurai Arthur. Ce que j’ai fait, je… Ourk !

Il venait se faire attraper par la nuque et lever à près d’un mètre du sol. On aurait presque dit une chatte qui soulevait tendrement son petit, une chatte XXL qui tentait de lui briser les cervicales.

Argh ! L… Lâche-moi ! Merde !

Arthur se débattit sans savoir contre quoi il luttait. L’Orc dans son dos serrait son cou en grinçant des dents et en bavant tout ce qu’il pouvait. Étrangement, le cou du roi tenait bon ! Je n’aurais jamais imaginé qu’un Orc pareil ne puisse pas le broyer d’un simple mouvement de la main.

Pas un craquement, le visage du roi ne rougissait même pas. Il semblait simplement gêné de ne plus pouvoir bouger, pendu ainsi par un bourreau qui n’arrivait pas à le mettre à mort.

Orc’Geist, arr… commençai-je.

J’allais lui dire de cesser, qu’Arthur était avec moi et qu’il ne fallait surtout pas lui faire de mal, qu’une malédiction le rongeait déjà petit à petit… Mais mes mots furent pris de court par le roi, qui perdit patience face à un agresseur inconnu et invisible, dans son dos.

Putain, tu me gonfles ! Je ne suis pas là pour ça ! Cria-t-il d’un seul coup.

Ses bras et ses jambes cessèrent de s’agiter et se teintèrent d’un gris légèrement transparent pour devenir des espèces de tentacules qui se mirent à chercher à l’aveugle celui qui tentait de le mettre à mort. Une couleur que je connais d’ailleurs plus que celle de mes propres mains.

Friderik ?!

Sans même réaliser la situation, son nom était sorti tout seul, instinct venu du plus profond de mes tripes. Je secouai la tête en voyant le reste de son corps fondre et devenir cette boule gluante et adorable qui glissa des mains de l’Orc pour tomber au sol dans un Plouk humide.

Merde, Friderik, c’est bien toi ? Réalisai-je alors pour de bon. Mais… Arth… Oh, merde. Ne me dis pas que…

Je ne parvins pas à formuler correctement ce que je craignais ; la peur de l’entendre de ma propre bouche, sans nul doute. L’Orc se calma légèrement en voyant que le roi avait fondu.

Oh. L’humain est devenu un slime. Le slime est cool, compagnon de la Reine.

Sans autre forme de procès, il fit demi-tour et s’en retourna clamer qu’il allait libérer Orcsalem à qui voulait bien l’écouter. Depuis que le donjon était ouvert aux explorateurs, le schéma classique dans lequel il se jetait dehors après la réinitialisation n’avait plus cours. C’était comme si la taverne était désormais dotée d’une vie propre qui ne se remettait plus à zéro et que ses occupants avaient gagné une espèce de libre arbitre.

Friderik ne me laissa pas le temps de prononcer un mot de plus et leva ses petits yeux vers moi.

Wuying, j’ai fait quelque chose que je regrette et il s’en est suivi une conséquence que je regrette encore plus.

Pardon ?

Il fronça ce qui lui servait de soucils.

J’ai par mégarde absorbé le roi… avoua-t-il comme si je ne l’avais pas déjà compris.

Arthur… Il est mort ? Osai-je finalement demander.

Tu penses sincèrement qu’il pourrait être en vie après avoir été décomposé par mes soins ? Ironisa amèrement mon slime.

Je ne sais pas… C’était un humain. Tu n’avais jamais fait ça. Peut-être qu’il y avait une chance.

Aucune, trancha-t-il. Je l’ai égorgé et tué avant de le dévorer, tout ça en pensant que l’individu crasseux et dément qu’il était devenu était en réalité une espèce de gros gobelin. Et puis, il m’a agressé, tu sais, je n’avais pas vraiment le choix. Enfin, si. Je l’avais. Mais pour aller plus vite et ne rien gâcher, j’ai choisi de…

Chut, le coupai-je en lui posant le doigt sur la bouche après m’être baissée. Chut. Tu commences à bafouiller et à paniquer. Je comprends. Je sais que tu n’as pas voulu. J’ai entendu ce que tu as dit.

Je voulais le rassurer et je lui parlais sur un ton assez doux pour le réconforter. Malgré ça, il semblait nerveux, anxieux et quelque chose n’allait pas. J’eus l’arrogance de penser qu’il s’en voulait réellement pour le roi.

Tu sais, continuai-je, j’ai moi-même rencontré des obstacles imprévus qui m’ont empêchée d’aller le voir pour lui fournir le vin que je devais lui donner. Il devait déjà être à moitié fou lorsque… Enfin… tu sais. Tu lui as peut-être même sauvé son âme, qui sait ? Peut-être désirait-il au fond de lui en finir ? Peut-être… souhaiterait-il te remercier, désormais.

Il leva la tête vers moi une fois de plus, les yeux pleins d’espoir mais toujours sacrément nerveux.

Tu crois ? Tu crois vraiment que je n’ai rien fait de mal ? Parce que je ne peux plus faire machine arrière. Je… J’ai même gagné une forme humaine. Celle du roi, rien de moins. Ah, Wuying… Je…

Oui ? L’incitai-je en remarquant qu’il n’osait pas dire ce qu’il avait réellement sur le cœur. Tu peux tout me dire, tu sais. Nous sommes liés à tout jamais. Tu le sais, n’est-ce pas ?

Il hocha la tête.

Oui. Je le sais, souffla-t-il.

Je posai la main sur sa crête iroquoise et la lui ébouriffais gentiment, avec tendresse.

Un jour, tu m’as dit une chose que je n’ai pas oubliée.

Une chose ?

Tu m’as dit que j’étais ton monde, que je comptais plus que tout pour toi. Pensais-tu que ça m’était sorti de la tête, que j’avais pris ces mots pour une déclaration sans aucun sens ?

Oh, j’ai… J’ai dit ça ? Vraiment ?

Il semblait ne plus s’en rappeler mais son état laisser à désirer et quelque chose le perturbait encore. Je ne pouvais pas lui en vouloir.

Oui, tu l’as dit. Avant que je ne parte pour le camp des géants, la toute première fois, lui rappelai-je.

Ah… Ah ! Lâcha-t-il avec une étincelle au fond des yeux.

Eh bien, tu vois, tu es également et sans doute l’être le plus important qu’il m’ait été donné de rencontrer… Dans cette vie ou dans la précédente. Je ne me souviens plus vraiment de mes parents. Mon oncle et ma tante étaient de mauvaises personnes. Je n’avais pas d’amis, je n’ai jamais fréquenté d’homme… J’ai toujours été seule.

Je soupirai et retournai m’asseoir sur un tabouret de bar. Friderik se hissa en face de moi, sur le bar.

Depuis que je suis arrivé… Bien sûr, il y a FeiLong mais c’est quelqu’un de distant. Et je ne l’ai pas vu depuis si longtemps… Et tu es arrivé dans ma vie. Depuis que je te connais, tu es la personne qui a été la plus proche de moi, depuis toujours. Quand j’ai appris que tu avais disparu pour venir me trouver, j’ai paniqué. Complètement. Je ne savais plus que faire et je ne pensais plus qu’à une chose. Tu fais partie de mon âme, tu es…

Je sentis une larme naître au coin de chacun de mes yeux. Je pris une profonde inspiration et je m’apprêtais à dire des choses… En réalité, je ne savais même pas ce que j’étais sur le point de dire, les mots coulaient sans que j’y réfléchisse, tel une mélopée de vérité, un aveu à moi-même et au monde. Étais-je en train de déclarer ma flamme à un slime ?

Tu es…

Wuying, je ressens le besoin du vin qui rongeait le roi. Et au-delà de ça, je suis persuadé d’avoir absorbé une partie, sinon la totalité, de sa démence.

Friderik venait de couper un élan mélodramatique et possiblement romantique pour m’avouer ses problèmes et il l’avait fait comme un cheveu tomberait dans la marmite de soupe. Je ne pouvais pas dire s’il l’avait fait exprès pour m’empêcher de parler ou s’il avait vraiment ressenti l’urgence d’une situation qui devait être expliquée mais dans tous les cas, il venait de casser l’ambiance pour de bon.

Cela dit, ce qu’il venait de dire avait le mérite de primer sur tout le reste.

Quoi ? Tu es drogué au vin ? Lui demandai-je pour être sur de ce qu’il me disait. Et tu développes toi aussi la folie du manque ?

Non, non ! Non ! S’écria-t-il en secouant la tête. Je… J’ai besoin de ce vin, en effet ! Mais la folie que je ressens au fond de moi… Ce n’est pas dû à ça ! C’est celle du roi ! J’ai l’impression qu’elle ne peut plus disparaître.

Il tourna la tête et regarda dans le vide.

J’ai peur, Wuying. J’ai de plus en plus de mal à lutter contre ce mal insidieux. Le besoin de vin ne me fait pas peur, je sais que je pourrais en avoir auprès de toi et des géants mais… cette démence, tapie dans l’ombre et qui grignote mon esprit petit à petit…

Tu… Et merde. Il faut qu’on rentre demander à Pyt s’il peut faire quelque chose. C’est lui, le spécialiste.

Je me levai et Friderik suivit rapidement pour se poser sur mon épaule, comme au bon vieux temps. Cette sensation m’avait tant manquée que je faillis en tomber à la renverse.

Je me retournai une dernière fois vers le donjon.

Le roi est mort. Je suppose que je n’ai plus rien à faire ici. Il va falloir que je songe à fermer ce donjon. Pour ça, je reviendrai et ferai en sorte qu’un explorateur vienne à bout du défi.

Je me tournai à nouveau vers la dalle de sortie.

Mais avant ça, on a bien plus urgent à régler,

Raka
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9 thoughts on “DMS : Chapitre 130 Bonus

  1. Attends pourquoi la forme humaine du slime arrive à tromper les gens. Elle n’est pas juste une forme qui garde la texture et la couleur du slime comme tout les autres ?

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