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Chapitre 138 – Camelot en danger (7)

 

 

— Emerick… tu boîtes. Tu t’es foulé une cheville ? demanda l’officier tandis qu’ils avançaient tous les deux en direction de la ville avec un contingent de soldats armés et prêts à en découdre.

— Je pense avoir une cheville cassée, fit-il en secouant la tête. Je souffre le martyr, pour tout dire. Et je ne vous parle même pas de mon bras, dans un état encore pire.

— Pourquoi être venu, dans ce cas ? Rentre à la caserne et fais-toi examiner, lui intima son supérieur.

— Avec tout le respect que je vous dois, non. Mon métier, ma vie, mon rôle, n’est-ce pas là ce qu’on nous apprend à l’académie militaire ?

— Allons… chuchota l’officier comme il aurait pu parler à un enfant qui ne comprenait pas ce qu’il disait. Pas de ça entre nous, tu le sais bien. Ta vie vaut plus que cette chasse. Rentre.

— Non, insista fermement le vieux soldat.

— C’est un ordre, lâche plus sèchement l’officier en lui jetant un regard sévère.

Loin de se laisser perturber par son attitude, Emerick se contenta de sourire en coin tout en accélérant le pas, contrairement à ce qu’on aurait pu attendre d’un type à la cheville brisée et portant une épaisse armure, un bouclier presque aussi grand que lui et une épée qui ne l’était pas moins.

Pendant quelques secondes, son supérieur ne répondit rien et le suivit au pas. Il était inhabituel pour un simple soldat de pouvoir sortir du rang pour marcher aux côtés de son officier supérieur, mais il était celui qui avait vu l’Orc partir et bien que ce fût peu nécessaire, l’officier en avait profité pour lui accorder ce petit privilège en lui demandant de lui montrer le chemin.

Au bout d’un moment, cela dit, il finit par soupire.

— Tu boîtes de plus en plus, dit-il. Je suis certain que tu gardes les dents serrées. Je ne serais même pas surpris de te voir transpirer de douleur. En fait, je ne sais pas comment tu fais pour tenir le choc. C’est l’expérience qui parle ?

Nom de dieu, n’allait-il pas arrêter de lui rappeler sans cesse cette blessure ? Comme si la douleur atroce n’était pas suffisante pour ça ! À chacun de ses pas, Emerick avait l’impression que l’une ou l’autre de ses dents allait casser tant il les serrait. Chaque inspiration qu’il prenait lui faisait tourner la tête et voir des petites étoiles, mais il fallait qu’il continue.

Il avait prêté ce serment en choisissant ce métier, après tout.

Je jure de toujours protéger la veuve, l’orphelin et de défendre leurs maisons contre les désastres. Je jure de devenir le bouclier qui se dressera entre les citoyens d’Albion et les menaces qui s’opposeront à eux. Je jure d’offrir jusqu’à mon dernier souffle pour ne pas faillir à ma tâche.

Il n’avait jamais oublié. Et malgré sa longue carrière, malgré tout ce à quoi il avait participé, il sentait que ce jour était celui où il avait l’obligation morale de respecter sa parole, plus que jamais. S’il fuyait maintenant, il pouvait tout aussi aller mourir de honte dans un coin sombre, oublié de tous, indigne de faire face à ceux qu’il aurait laissé mourir sans réagir.

— Je reste. Foutez-vous ça dans le crâne, officier, lâcha-t-il enfin en grognant après s’être fortement concentré afin de pouvoir parler sans tourner de l’œil.

Conscient qu’il s’agissait là de son dernier mot et puisqu’ils avaient d’autres choses plus importantes à gérer, l’officier soupira et laissa tomber. Après tout, si Emerick lui-même parvenait à avancer avec une blessure de ce genre sans se plaindre, il méritait au moins qu’on lui accorde cette faveur.

— Bien. Tu peux rester, concéda-t-il. Mais souviens-toi… Si je vois que tu ne peux plus avancer, je te fais escorter, avec ou sans ton consentement.

Emerick pouffa tout bas.

— Pff, comme si un jeunot pouvait me tenir tête…

— Sil sont trois, ou quatre ou dix jeunots, ils te tiendront tête. Mais tu sais, mon vieux Emerick, plus tu refuseras l’inévitable, plus je devrai assigner d’hommes à cette tâche ingrate. Et moins nous aurons de forces pour combattre l’Orc qui s’est aventuré en ville. Tu comptes vraiment garder ça sur ta conscience ? Si des collègues se font tuer, ce sera en partie ta faute.

Emerick ne répondit rien mais il savait que ce n’était qu’une série de belles paroles. Face à un Orc pareil, fussent-ils dix ou trente, le résultat serait le même. D’ailleurs, il ne se berçait pas d’illusions : ils perdraient des hommes dans tous les cas, et n’étaient pas à même d’arrêter un monstre de ce calibre. Il savait que cet Orc possédait un niveau extravagant – les gens discutaient plus que nécessaire, en remontant du donjon – et que la seule personne sans doute capable de mettre l’Orc à mal était sans doute Lancelot le tout-puissant.

— Bien, bien, finit-il par lâcher juste pour faire taire ce grand imbécile. Bien, si je ne peux plus marcher, je me laisserai tomber et vous me récupèrerez en revenant. Ça va, comme compromis ?

— …On va dire que oui, accepta l’officier, conscient qu’il n’obtiendrait rien de plus acceptable que ce marché de la part du vieux garde.

— Parfait, alors maintenant, je ne veux plus entendre parler de ça, laisse-moi serrer les dents et avancer.

La suite de la marche de la cohorte se déroula sans heurt. Il faisait pleine nuit, désormais, et peu de gens étaient de sortie dans les rues de la ville. L’Orc, ils ne pouvaient pas le perdre, bien qu’il ne fût pas en vue. Il leur suffisait de suivre les décombres, les murs fracassés et tous les dégâts qu’il avait provoqués dans son sillage.

— Il n’a pas l’air de tout détruire au hasard d’une rage destructrice, nota Emerick au bout d’un moment.

— Hm ? Comment ça ? demanda l’officier, qui ne lui avait plus adressé la parole depuis. Moi, ça m’a tout l’air de…

— Regardez, le coupa-t-il. Il aurait pu partir tout droit à ce croisement, et ici également. Pourquoi a-t-il détruit ces deux portes-ci, mais pas celles-là ? Parce qu’il voulait aller dans cette direction uniquement.

— Je ne comprends pas… Oui, il détruit les portes des maisons mais…

— Il cherche quelqu’un… ou quelque chose. Et je crois qu’il le fait en reniflant. Il traque sans doute une proie bien particulière grâce à son odorat.

— …

L’officier fronça les sourcils, ne comprenant pas comment il aurait pu faire ça. Pour les Orcs, tous les humains devaient avoir la même odeur, et…

— C’est pour ça qu’il fracture toutes les portes qu’il voit ? réalisa-t-il. Parce qu’elles portent toutes cette odeur humaine

— C’est ce que je crois, en effet, confirma Emerick. Et nous sommes plus rapides que lui, je pense. Les rues sont encore emplies de poussière par ici. Il n’est plus très loin, tendons l’oreille et hâtons-nous.

C’était évidemment le choix logique. L’officier, ses éclaireurs et le contingent d’hommes armés se mirent à marcher dans un silence exemplaire. Au bout d’un moment, des hurlements de rage résonnèrent non loin, dans les rues – il était tout proche.

L’officier leva la main et la troupe d’homme s’arrêta net. Il fit un signe, puis un autre, et ses hommes se divisèrent en deux groupes distincts partant chacun dans une ruelle adjacente. Quand tous furent hors de sa vue, il se tourna vers Emerick.

— Reste sur tes gardes. Je ne pourrai pas te sauver si tu te fais attaquer par l’Orc. Je préfèrerai que tu rentres mais…

— Je vais rester en arrière, chuchota Emerick, qui n’avait pas du tout cette intention en réalité.

— Bien. Je compte sur toi.

L’officier prit une profonde inspiration et s’engagea au-delà du coin de la rue pour tomber face à face avec le monstre, quelques dizaines de mètres plus loin. Il venait de lever la tête après s’être coincé dans cette petite porte humaine. Il n’avait pas trouvé ce qu’il cherchait dans cette maison non plus. Une fois de plus, il hurla et se dirigea vers une autre porte.

— Mais que cherche-t-il… ? Bon sang, j’espère que le messager que j’ai envoyé à Sir Lancelot est arrivé au plus vite et que Sir Lancelot est en route. Nous ne pourrons rien faire contre un monstre de cette puissance…

Un reflet lumineux lui parvint depuis l’ombre d’une ruelle. Puis un autre. Ses troupes étaient en place, prêtes à intervenir.

Il inspira une fois de plus, conscient qu’il risquait sa vie comme jamais il ne l’avait risquée, et s’avança.

— Eh ! Monstre ! cria-t-il en levant son épée, la pointant vers l’Orc. Regarde par ici !

L’Orc tourna la tête ver lui. Pendant quelques secondes, un mutisme sinistre s’abattit sur la rue, à peine perturbé par quelques gravats qui tombèrent du cadre de porte défoncé. Aucun des deux n’osa bouger, l’un tétanisé par la peur et l’autre perplexe face à un humain qui osait l’interpeler.

Finalement, les babines de l’Orc se soulevèrent légèrement en un rictus moqueur. Dans ses orbites, on ne pouvait distinguer que deux lueurs d’un rouge vif, telles deux flammes se consumant à l’intérieur de ses yeux et dansant dans la nuit. Lorsqu’il bougea, ces mêmes yeux laissèrent derrière eux une trainée lumineuse magnifique mais de très mauvais augure.

L’Orc se mit à charger en direction de celui qui venait de le provoquer ; ce dernier sortit de sa transe panique et cria un ordre sec. Aussitôt, les deux troupes en place dans les ruelles de part et d’autre de l’ogre se jetèrent en avant pour l’intercepter. Une attaque en tenaille qui l’obligerait à diviser son attention et à perdre pied.

Tous coururent vers lui, boucliers, lances et épées pointés vers l’avant. L’Orc jeta un rapide coup d’œil de chaque côté et décida de ne pas ralentir. Lorsque ceux qui voyaient comme de vulgaires insectes arrivèrent sur lui, il se contenta de frapper des deux pieds au sol avant de continuer sa charge.

Cette frappe provoqua une violente secousse qui fit tomber les attaquants à la renverse. Bien sûr, ils s’y attendaient – ils étaient même résolus à mourir face à une créature de ce niveau – mais la surprise n’en fut pas moindre : ils avaient espéré pouvoir lui infliger au moins quelques blessures, ne fussent-elles que superficielles.

Cela dit, il les ignora parfaitement. Peut-être ressentait-il quelque chose de particulier chez l’officier, l’odeur de celui qu’il cherchait, ou celle de la hiérarchie. Mais il n’avait d’yeux que pour lui désormais. Tous ceux qu’il avait fait tomber pouvaient bien rester au sol, pour ce que ça lui importait.

Il arriva très – trop – rapidement sur lui et brandit ce qui semblait être un morceau de pilier en pierre, qu’il avait sans doute arraché quelque part en chemin et dont il se servait désormais de massue. Il l’abattit aussi vite qu’il l’avait levé, bien décidé à totalement écraser cet avorton qui avait osé le provoquer en face.

PROTCH !

Un bruit atroce résonna dans la rue, mélange d’os brisé et de chair broyée. Une seconde plus tard, l’arme de fortune dont se servait l’Orc percuta le sol en tournoyant, quelques mètres plus loin et dans un bruit sourd.

L’officier rouvrit les yeux qu’il avait fermés au dernier instant par réflexe et résignation et constata qu’il était toujours en vie, intact. Il regarda ses mains, ses pieds toujours posés sur le sol, et leva les yeux vers son assaillant.

L’Orc était un peu hébété, mains vides et yeux furieux tournés vers son bras droit – sanglant, pris de quelques spasmes nerveux et transpercé par une épée blanche comme la lumière, qui était entrée par le poignet pour ressortir au-dessus du coude.

— C… Cette épée… bafouilla l’officier, avant de tourner la tête pour passer de la lame à la garde, au bras qui tenait l’arme, et au visage de la personne à qui appartenait ce membre.

— S… Sir Lancelot… Vous êtes là ! s’écria-t-il, reprenant d’un seul coup espoir.

Lancelot ne lui accorda ni regard ni signe de la tête – il ne pouvait pas baisser sa garde rien qu’une demi-seconde face à un adversaire de ce calibre, plus puissant que lui. Il avait réussi à lui infliger cette blessure et à l’empêcher de mettre un de ses officiers à mort en le prenant par surprise, mais il savait que ça ne fonctionnerait pas une seconde fois.

— Recule. Va-t-en. Tu ne fais pas le poids, lui intima-t-il.

L’officier rampa en arrière, encore totalement choqué, avant de parvenir à se relever tant bien que mal pour s’enfuir, rapidement imité par sa troupe d’hommes. Miraculeusement, personne n’avait perdu la vie, et il s’en estimait le plus heureux des hommes. Maintenant que Lancelot était là, la situation était forcément sous contrôle.

Une rafale de vent souffla dans la rue désormais presque déserte, où Lancelot comme l’Orc n’avaient pas bougé d’un poil. L’un concentré, l’autre choqué.

Finalement, ce fut l’Orc qui bougea le premier. Lancelot espérait simplement que son arme enchantée eût pu provoquer dans son bras suffisamment de dégâts pour le handicaper assez durement – sans quoi, il ne pourrait pas l’affronter, il le savait.

Et l’Orc hurla en levant son autre poing – celui dont le bras n’était pas totalement bloqué par une lame.

— TOI ! vociféra-t-il en faisant même trembler l’air autour de lui. TU VAS PAYER !

Il avait enfin trouvé celui pour qui il était remonté. Celui qui l’avait fait voir rouge, celui qui l’avait poussé à briser tous les tabous et les interdits, à renier sa déesse et maîtresse pour suivre ses propres convictions à la place… Celui qui avait tué dans son bar.

Il abattit son énorme poing vers la tête de Lancelot. Celui-ci fit un geste de la main et la leva au-dessus de lui. Le poing de l’Orc frappa le bouclier de métal blanc qui venait de se matérialiser et deux choses se produisirent simultanément.

D’abord, Lancelot plia les genoux, le sol de la rue sous ses pieds craquela de toutes part sous la puissance de l’impact, et il serra immédiatement les dents. Il ne sentait plus que des fourmillements dans son bras.

Ensuite, une onde de choc visible à l’œil nu prit naissance au point d’impact et se propagea à l’horizontale, dans toutes les directions, brisant toutes les vitres à des kilomètres à la ronde. Lancelot secoua la tête, dents serrées, pour tenter de faire disparaître ce sifflement dans ses oreilles.

L’Orc profita de ce moment pour lever la jambe et frapper Lancelot dans le torse, de face et de plein fouet. Même si l’armure de ce dernier encaissa une partie du coup, elle se fissura immédiatement et le chevalier fut envoyé rouler à plusieurs dizaines de mètres.

Il se releva en crachant du sang à deux reprises et posa rapidement son regard sur son ennemi pour ne pas le perdre. L’Orc avait déjà commencé à courir vers lui, décidé à continuer à le massacrer, apparemment.

— Merde, quel monstre ! Je ne pensais pas devoir en arriver là mais…

Lancelot fit disparaître son bouclier, et l’épée que l’Orc avait toujours à l’intérieur du bras s’évanouit elle aussi, lui arrachant une grimace de douleur.

Lancelot leva les mains au ciel, un filet de sang coulant toujours le long de son menton. Dans chacune de ses paumes naquit une lueur blanche qui inonda presqu’aussitôt la nuit, jusqu’au firmament.

— Puissance cél… commença-t-il.

BAAAAM !

Un violent coup du revers de la main l’interrompit en le faisant voler encore un peu plus loin. Lancelot sentit se briser les os de sa joue et réprima un hurlement. Même son casque n’avait pas arrêté le coup de ce monstre. Monstre qui ne comptait apparemment pas lui laisser le temps d’invoquer la puissance des cieux qu’il pouvait demander, en tant que Paladin de très haut niveau.

Pendant plus de trente échanges unilatéraux, l’Orc lui brisa de nombreux os, sans le tuer, sans l’achever. Lancelot ne pouvait rien faire, et à chaque fois qu’il essayait quand même, il se faisait interrompre au tout dernier moment, comme par pur sadisme.

La seule fois où il parvint à utiliser une autre compétence plus rapide, elle n’eut qu’un effet des plus négligeable sur la peau bien trop solide de l’Orc.

Orc qui lui souriait de toutes ses dents, jaunes et pointues. Il ne se hâtait plus, conscient que sa proie, celui qu’il était là pour punir, ne pouvait plus rien lui faire. Hors d’état de combattre, Lancelot gisait au sol, incapable de bouger le moindre membre sans hurler de douleur sous la pleine lune.

L’Orc s’approcha lentement et se pencha sur lui. Lancelot pouvait sentir son haleine fétide, et un filet de bave du monstre coula sur son torse.

— Tue-moi. J… Je reviendrai… Je vais… revenir… mieux préparé… Tu vas disp…araître de… mon royaume…

Même marmonner des menaces que l’Orc ne pouvait peut-être même pas comprendre dans son état le faisait souffrir le martyr. Le monstre secoua la tête comme pour lui montrer qu’il avait honte d’avoir eu à combattre un tel adversaire, avant de lever le pied au-dessus de la tête du chevalier afin de l’écraser pour de bon.

Lancelot ferma les yeux et attendit que ce douloureux moment se termine.

Au bout de quelques secondes cela dit, il était toujours en vie.

Transpirant, il osa ouvrir les yeux et aperçut l’Orc, parfaitement immobile, les yeux perdus quelque part loin au bout de la rue. Il semblait lutter contre des liens invisibles, le pied toujours levé haut et ne demandant qu’à s’abattre.

Lancelot toujours couché au sol, leva la tête avec grand mal vers l’endroit où regardait le monstre.

Il y vit une silhouette obscure s’avancer en silence dans leur direction, et discerna enfin quelques mots.

— …omme ça, on se rebelle… ? Il est temps de te calmer.

Une voix étrange ? Quelque chose de familier mais de différent à la fois. La voix était connue, le ton n’était… pas humain.

L’Orc explosa dans un cri de rage – les liens invisibles qui le retenaient volèrent en éclat face à sa puissance – ils n’avaient guère tenu que quelques secondes. Il abandonna totalement Lancelot à son sort, frappant du pied à deux centimètres de sa tête à peine pour se propulser vers l’avant dans un hurlement de colère, bave au menton et yeux d’un rouge intense.

Il chargea ce nouvel intrus qui avait osé lui faire ça, lui parler de la sorte, poings brandis.

— Alors tu ne te calmeras pas ? lui demanda la voix toujours aussi impassible et autoritaire.

Pour toute réponse, le monstre hurla de plus belle. Il savait qu’il était plus puissant que tout et que rien ne pouvait lui résister.

Un soupir dans les ténèbres plus tard, la voix lasse et inconnue émit son verdict, sur un ton définitif.

— Appropriation.

Raka
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