DNC Chapitre 291
DNC Chapitre 293

Et on continue avec un chapitre en l’honneur d’Evald, grand amateur de DNC !

Bonne lecture à tous et merci encore, Evald =)

 

 

Chapitre 292 : La lettre du Roi des Enfers Chu est inestimable !

 

Par respect à son égard, Diwu Qingrou s’était préparé à dédommager considérablement Jun Xhizu pour l’intervention de ses hommes aux Appartements Célestes et à la capture d’un de leurs hôtes, sans quoi il aurait perdu toute face. Tout d’abord, la capture du Roi des Enfers Chu valait bien à ses yeux non pas un ou deux millions, mais une dizaine de millions même ! Cependant, ses hommes furent incapables de s’en emparer.

Ensuite, un million de taels était une somme bien trop élevée pour l’avoir raté ! Ils avaient gâché tous les efforts, créé un scandale pour rien mais en plus, ils n’avaient pas été fichu de toucher le moindre de ses cheveux. Et en plus, ils avaient même été insulté ! Et à présent, ils devaient payer un million de taels ?!

Enfin, ce qui dérangeait Diwu Qinrou le plus n’était pas tant d’avoir à dépenser une telle somme, qui restait somme toute assez dérisoire pour lui. Non, le problème venait du fait qu’ils leur avaient fait écrire une lettre de reconnaissance de dettes. Imaginerait-on le Chef de niveau Roi du Hall des Cavaliers Dorés ne pas l’honorer ? Et on avait osé associer son nom à cette mascarade ?!

« Parfait ! » Explosa-t-il tout à coup. « Je n’avais jamais réalisé que le Chef de niveau Roi Jing n’était pas seulement doué dans les arts martiaux et dans la direction du département du Hall des Cavaliers Dorés, mais aussi dans les arts littéraires ! Quelle plume, vraiment ! Tu as écrit cette lettre avec tellement de grâce ! »

Jing Menghun, couvert de honte, se contenta de baisser la tête.

« Non mais, c’est parfait ! Juste parfait !  » Continua-t-il, mû par une colère folle comme il n’en avait plus connu depuis des années. « Je t’envoie en mission capturer quelqu’un, et c’est ça que tu me ramènes ?! »

« Premier ministre, je vous en prie, pardonnez-moi ! » Répondit Jing Menghun, la tête toujours baissée.

« Hmm… » Grommela-t-il en s’efforçant de reprendre son calme. « Étudions cette lettre de plus près… »

Diwu Qingrou ferma les yeux un instant et prit une profonde inspiration. La lettre était peut-être de son pire ennemi… Il fallait procéder avec précaution. Enfin, après quelques hésitations, il finit par l’ouvrir d’un coup.

Cher Premier ministre Diwu. Chu Yang vous adresse ses plus sincères remerciements.

« Ha ! » S’exclama Diwu Qingrou en se tapant sur la cuisse. « Il y a de la dignité dans ces mots, mais en analysant plus finement, on y découvre une épée à même de percer les cieux ! Pour juger du caractère d’une personne, il faut prêter une attention toute particulière à son trait. »

« Son trait est vif et droit, mais il est aussi parfaitement maîtrisé. » Jugea Han Buchu, les sourcils légèrement froncés. « Pour autant, ils ne sont pas francs… il se retient. »

« Précisément. Il avance pour attaquer et recule pour se défendre. C’est un calculateur. Mais son trait laisse toujours une part de surprise. C’est un filou… » continua Diwu Qingrou avant de s’interrompre pour étudier un peu plus sa façon d’écrire. Puis il reprit : « Son verbe coule paisiblement, sans aucune précipitation. Il semble sincère… Il a sûrement eu le temps de préparer tout ça. Ce qui veut dire qu’il est parti aussitôt après nous avoir vu ! Je comprends mieux pourquoi le Roi Martial Jing a échoué. »

Il ouvrit alors l’enveloppe afin de voir le contenu de la lettre.

Frère Diwu…

On m’a longtemps compté toute votre gloire. Comme j’ai haï de n’avoir jamais pu vous rencontrer ! C’est pour cette raison que le petit frère Chu a voyagé par des milliers de lieues, juste pour atteindre le centre du Grand Zhao et vous voir.

L’année passée, nous avons combattu à des lieues l’un de l’autre. Quelques victoires, quelques défaites, et vous m’avez manqué. Frère Diwu, vous êtes l’être le plus consciencieux qu’il m’ait été donné d’approcher. Vos plans dénués du moindre défaut et vos stratégies, malgré les lieues qui nous séparent, sont devenues ma première source d’inspiration.

Des lieues de routes glacées et rugueuses. C’est grâce à elles que j’ai enfin pu voir le Frère Diwu.

Cette vie est un cadeau ! Frère Diwu, la capitale tient dans votre main. Vous avez la possibilité de créer votre propre destin, et votre clairvoyance éclaire comme une torche. Le simple fait que vous ayez su percer à jour mon identité en est la preuve irréfutable.

Hélas, mon parcours dans votre capitale touche à sa fin. Je suis contraint de la quitter, la peur au ventre, sous peine de finir prisonnier de votre si somptueuse prison au moindre faux pas.

Je vous fais mes adieux à la hâte, car le papier est court, mais notre lien est éternel. Le Grand Zhao est magnifique, la capitale vaste et opulente. Ces merveilles resteront à jamais dans mon cœur ! Si le destin le permet, peut-être nous retrouverons-nous un jour, à boire jusqu’à finir allongés !

 À chercher des héros en ce monde, je n’en vois que deux : vous, mon cher frère Diwu, et moi-même. Un jour, quand nous nous reverrons sur le champ de bataille, je repaierai la bonté dont vous avez fait part ce jour.

Le frère Chu est encore jeune, mais l’on me surnomme le Roi des Enfers. Je n’en ressens rien d’autre que de la honte. Je vous l’assure céans, j’honorerai ce nom en prenant la tête de mon frère Diwu de ma propre lame.

Adieu, à des milliers de lieues d’ici. Jusqu’au jour où nous nous reverrons, moi victorieux, vous captif. Je vous saluerai alors. Je n’ai pas eu la chance de vous dire au revoir, vous n’avez pas eu la chance de me dire au revoir. La prospère capitale est tombée en ruines, et j’en suis profondément attristé. Nous travaillons tous deux pour notre chef…

Nos buts diffèrent, mais seules importent la vie et la mort.

Sincèrement, votre petit frère, Chu Yang.

Tel était le contenu de la lettre. Diwu Qingrou la lut avec un étrange sourire, plus léger qu’il ne l’avait sans doute jamais été.

« Le Roi des Enfers Chu est complètement délirant ! » Trancha Jin Menghun, les veines temporales prêtes à exploser.

Han Buchu fronça encore davantage les sourcils tandis que Cheng Yunhe s’en tint au silence. Gao Shang, pour sa part, semblait pensif.

« Qu’en pensez-vous ? » lança Diwu Qingrou à la petite assemblée, le même sourire plaqué au visage.

« Premier ministre, il n’est pas exclu que le Roi des Enfers Chu ne soit pas l’auteur de cette missive. » Estima tout d’abord Han Buchu.

« Vous m’ôtez les mots de la bouche. Le Roi des Enfers Chu ne peut pas l’avoir écrite, ceci ne fait pour moi aucun doute. » Abonda en son sens Cheng Yunhe.

« Vraiment ? Et qu’est-ce qui vous permet d’arriver à une telle conclusion ? » Demanda Diwu Qingrou.

« S’il devait partir, alors il est tout simplement parti. Le Roi des Enfers Chu était venu semer la discorde dans notre province et il y est parvenu. Il a accompli ce qu’il désirait et, si on en croit sa personnalité très directe, cette lettre ne correspond absolument pas à sa façon ni de procéder, ni de penser ! » Expliqua Han Buchu.

« Je suis d’accord, ce n’est absolument pas le genre du personnage. Vous l’imaginez, se vanter comme ça et se réjouir du malheur des autres ? » Ajouta Cheng Yunhe.

« De plus, parlons justement de son trait… Ne pensez-vous pas qu’il peut avoir été fait justement pour susciter de la méfiance ? Premier ministre, regardez vous-même. Ne trouvez-vous pas que la façon dont les mots sont présentés est bien plus hésitante dans la lettre que sur l’enveloppe en elle-même ? On a voulu nous faire croire à un sentiment de confort chez son écrivain, mais on voit bien à l’analyse de ces deux éléments qu’il y a un parallèle. La lettre est tendue, l’enveloppe posée. » Alla même jusqu’à dire Han Buchu.

« C’est vrai ! Le Roi des Enfers Chu n’est pas aussi impatient ! » Cria Cheng Yunhe.

« Vous vous trompez ! » Répondit plus fort encore Diwu Qingrou. « Vous êtes tombés dans son piège. »

« Un piège ? » S’étonna Han Buchu.

« Cette lettre a bien été écrite par le Roi des Enfers Chu ! » Dit-il d’un ton affirmé.

« J’ai peur de ne pas vous suivre ? » Lança Cheng Yunhe.

« Je sais ce que vous pensez. D’abord, il y a eu ce scandale dans la cour impériale du Nuage de Fer. Les responsables étaient ceux qui avaient réussi à s’échapper la dernière fois. Ensuite, il y a eu ces rumeurs qui ont explosé au sujet du Nuage de Fer et qui ont été réduites au silence en l’espace de seulement quelques jours, grâce aux actions monstrueuses du Roi des Enfers Chu. Des milliers de personnes ont été tuées en ce but. Vous le savez tout comme moi, ces deux actions portent la marque de son règne. Dès lors, vous vous demandez s’il est seulement venu ici, je me trompe ? » Leur demanda Diwu Qingrou, après une longue explication.

« Non, c’est bien le fond de notre pensée. » Avoua Han Buchu.

« Et pourtant, vous vous trompez ! Comment aurait-il pu réagir si vite ? Croyez-moi, avec sa façon de faire, même s’il avait été au Nuage de Fer, il n’aurait certainement pas géré lui-même ces affaires-là. Je suis même persuadé qu’il aurait tout fait pour faire enfler les rumeurs et s’en servir comme prétexte pour nous traquer. Il en est parfaitement capable. Pourtant, il ne l’a pas fait, et pourquoi ? Parce que c’était la meilleure chose à faire ! Nous nous étions préparés à l’éventualité, et finalement, c’est tombé à l’eau. Parce qu’ils craignaient que ce faisant, le véritable Roi des Enfers Chu ne tombe sur un os en venant ici. C’est pour ça qu’ils nous ont induits en erreur ! Pour ça qu’ils nous ont fait croire qu’il n’était pas venu ! Réfléchissez un peu, c’est le but même de cette lettre de nous faire croire que ce n’est pas lui. En analysant bien cette lettre, deux hypothèses sont possibles : soit il n’est jamais venu, soit il est déjà parti. Il nous a roulés, tous autant que nous sommes. Même si je n’étais pas votre chef, je vous affirmerais que le Roi des Enfers Chu peut tous nous tuer ! Même moi qui vois dans ses manigances, j’ai dû utiliser de toutes mes capacités pour essayer de l’attraper, et qu’est-ce que j’ai obtenu ? Rien ! J’ai même perdu de l’argent ! » Conclut enfin Diwu Qingrou, le front perlant de sueur.

Il n’était d’ailleurs pas le seul… Son long soliloque avait convaincu tout le monde.

« Mettez cette lettre dans ma chambre. Je veux qu’on analyse avec soin le trait du Roi des Enfers Chu. C’est son trait, j’en suis sûr et certain. Ces mots valent de l’or ! » Ordonna-t-il.

« Bien, Premier ministre. »

« Que le département du Hall des Cavaliers Dorés continue à s’occuper du plan d’évacuation. Privilégiez ce qui compte le plus, et surveillez les évolutions au sujet de cette épée. Un sabre a déjà détruit le palais, imaginez ce que pourra faire une épée ! » Lança Diwu Qingrou, les marques de l’inquiétude plaquées au visage.

Wazouille
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10 thoughts on “DNC Chapitre 292 [Bonus]

  1. Merci pour le chapitre.
    Ps : Hé ho l’auteur, même avec les meilleurs personnes, machines et intelligences artificiels ont peut pas faire ça ! Maintenant les poivoirs martiaux te rendent peu à peu omniscient ?

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