DNC Chapitre 302
DNC Chapitre 304

J’ai malheureusement été débordé hier, alors je me rattrape ! Premier des deux DNCs de la semaine passée !

Bonne lecture !

 

 

Chapitre 303 – Gu Miaoling

 

Gu Yunlan fixa Gu Duxing un long moment en conservant le silence, puis il finit par pousser un long soupir.

« Ce qui est fait est fait. J’espère juste que ton frère et toi pourrez me donner des explications ultérieurement. » Le patriarche parut un peu perdu. « Comment aurais-je pu ignorer que… Que c’est deux-là n’étaient pas assez capables.. Qu’ils auraient détruit le clan Gu en un tour de main s’il était tombé entre leurs mains… Mais ils n’auraient pas dû mourir pour ça… »

Gu Duxing resta silencieux.

« Le clan Gu.. Haha… Si nous avions une base ancestrale assez solide pour maintenir en respect tous ces ennemis qui nous lorgnent… Je t’aurais tué sur-le-champ de mes mains, Gu Duxing. »

« Calmez-vous s’il vous plaît, Père adoptif. »

Ce dernier renifla froidement tandis que ses rides se creusèrent.

« J’ai besoin de temps pour réfléchir à tout ça. » L’homme entre deux âges soupira lourdement et s’en alla sans dire un mot. Tout à coup, il se figea sur place et dit d’une voix douce, sans prendre la peine de se retourner : « Personne ne doit jamais l’apprendre. »

« Bien, Père adoptif. » L’épéiste observa la silhouette de son parent disparaître au loin en sentant une irrésistible aigreur monter en son sein.

Ai-je eu tort de le lui dire ? Peut-être, oui…

Gu Yunlan croyait avoir toujours traité son fils adoptif avec tendresse, et avoir fait de lui quelqu’un de bien… Mais il avait fini par tuer ses deux frères adoptifs — ses véritables fils.

Gu Duxing ne semblait même pas éprouver le moindre regret durant ses aveux.

Je suis indubitablement coupable, mais Chu Yang l’a fait pour moi…

Il s’attendait à devoir affronter Gu Yanyang et Gu Yanyue après la mort de leur père. Le cas échéant, j’aurais été tué de leurs mains ou ils seraient morts des miennes.

Nous étions condamnés à devenir des ennemis mortels. Enfin, c’est comme ça que ça aurait dû se passer… Père adoptif n’aurait pas eu à voir le résultat. Maintenant, la situation va lui être très difficile à supporter.

Un étranger s’imaginera que frère Chu Yang a tué mes frères empêchés que le clan ne décline entre leurs mains, mais ça ne justifie tout de même pas qu’il les tue…

Ces points de vue opposés firent naître une migraine dans l’esprit de l’épéiste, mais il ne reprochait rien à son ami.

Il a pris de grands risques pour les assassiner, et il l’a fait au risque de briser notre fraternité.

« Je suis ton frère, alors j’essaierai de t’aider même si tu dois m’en vouloir pour ça. Tu seras en guerre contre eux tôt ou tard, et tu devras les tuer le moment venu. Ta culpabilité rongera ta conscience sans cesse et t’empêchera de progresser davantage dans le futur. Voilà pourquoi j’ai tué ta culpabilité avant même qu’elle puisse éclore, et pour que tu n’aies jamais à affronter ce problème. »

« Je le referais s’il le fallait et même si tu devais m’en vouloir. Je le ferais même si je devais briser notre amitié pour ça. Je le ferais même… aaah… Même si nous devions finir ennemis. Et je le ferais plus tôt que tard. »

« Je ne désire que de te voir sain et sauf, même s’il faut pour ça que je porte le fardeau de mon pêché jusqu’à la fin des temps. »

Chu Yang n’avait rien dit de tout ça ; en fait, il ne lui avait pas dit quoi que ce soit. Cependant, ça n’empêchait pas Gu Duxing de le savoir tout de même, et c’est pourquoi il avait assumé la responsabilité de ses actes. J’aurais assumé cette responsabilité même sans rien savoir, car mon frère aurait fait de même pour moi. Je porterai ce fardeau éternellement.

Il régna une certaine quiétude dans le clan Gu durant les trois jours qui suivirent, et ce à cause de l’absence de Gu Yunlan. L’armée du clan avait déjà été mobilisée et était prête à se rendre au champ de bataille de Canglan. Elle n’attendait plus que l’ordre du Patriarche.

Ce dernier réapparut le troisième jour en forme, mais ses cheveux étaient devenus complètement blancs.

« Suis-moi, Gu Duxing. » Dit-il à son dernier enfant.

« Tu mèneras les hommes au champ de bataille de Canglan. » Dit-il d’une voix grave. Il leva la tête et dit d’un ton impératif : « Je veux que tu mènes le clan Gu dans le combat avec une autorité imposante. Je veux que tu mènes le clan vers la gloire, de sorte que nous puissions un jour nous lancer vers les Trois Cieux Supérieurs… Peux-tu y arriver ? »

« Oui, Père ! » Répondit Gu Duxing d’une voix tonitruante.

« Alors file ! »

« Père adoptif, je voudrais voir soeur Xiao Miao. » L’épéiste savait que ce n’était pas le moment de faire cette requête, mais il n’avait pas pu s’empêcher de le demander.

Il avait voulu la voir depuis le moment où il avait quitté le clan, et c’était son seul désir maintenant qu’il était de retour.

Gu Yunlan le fixa un long moment : « Tu peux aller la voir, mais tu dois rapidement retourner à ton poste. »

« Merci énormément, Père adoptif. » Dit Gu Duxing tout heureux, avant de filer ensuite comme une flèche.

Gu Yunlang le regarda disparaître au loin un long moment, puis il marmonna : « On dirait que Duxing n’en est réellement pas responsable… Il aurait mieux valu qu’il me cache la vérité, dans ce cas… Au moins, j’aurais déclaré la guerre au clan Xie dans la confusion. Tu aurais dû le savoir, Duxing… »

Il marcha ensuite vers les troupes et monta sur une grande plateforme, que surplombait un grand drapeau aux couleurs du clan claquant au vent. Il leva les mains et les troupes poussèrent des acclamations.

« Chef de clan ! Chef de clan ! »

« Silence ! » Gu Yunlan glissa ses mains dans son dos et se tint bien droit. Il s’adressa à vive voix, le regard brillant d’arrogance. « Je suis venu pour vous annoncer quelque chose d’extrêmement important, aussi vous demande-je votre plus grande attention. »

Un silence de plomb régna aussitôt.

« Gu Duxing est désormais le seul héritier du clan Gu. Il a une autorité absolue sur l’armée du clan au champ de bataille Canglan. »

« À vos ordres, Chef !: » Répondirent les soldats.

« Tout mécontentement ou ragot préjudiciable envers le jeune chef de clan est banni, même en privé ! Toute personne manquant aux règles se fera décapiter, ainsi que toute sa famille. Vous avez tous compris ? » Dit le patriarche d’une voix extrêmement sévère.

« Nous comprenons, chef ! »

« Nous suivrons les ordres du jeune chef de clan dorénavant ! »

« Vive le Chef de clan ! »

Gu Duxing était beaucoup plus apprécié que ses frères au sein du clan, et il était même capable d’inspirer ses troupes. Tout le monde le reconnaissait comme étant un génie.

Quasi tout le monde avait confiance en ses capacités, aussi le croyaient-ils capable de les mener à la victoire au combat.

Tout le monde préférait choisir un jeune génie en tant que chef de clan plutôt qu’un individu médiocre, et c’est pourquoi tout le monde dans le clan se montrait cynique envers Gu Yanyang et Gu Yanyue. Ça en était au point où tout le monde était persuadé que leurs incompétences les mèneraient à la ruine sans pouvoir le dire.

C’est d’ailleurs pour ses raisons que bien peu de gens pleuraient la mort des deux frères. En fait, la grande majorité éprouvait un grand soulagement et leurs morts avaient même insufflé de l’espoir aux membres du clan. C’était même la principale raison derrière le moral éclatant des troupes.

Gu Yunlan attendit que les vivats cessent, puis il annonça : « Attendez tous un peu que le jeune maître de clan revienne, et je vous regarderai tous entamer votre voyage. »

« Oui Chef ! »

L’homme entre deux âges sentait son coeur le brûler en se souvenant que son propre fils, Gu Yanyang, n’avait jamais reçu une telle réponse durant son commandement.

*** ***

Gu Duxing courut à travers les jardins à toute allure, et ce n’est qu’après plusieurs virages et raccourcis qu’il atteignit le bout de la résidence du Clan Gu, là où se trouvait la caverne de la prison du dragon.

Plus il approcha de la prison, et plus il ralentit… En fait, il manqua presque de faire demi-tour et de détaller la queue entre les jambes. Il avait manifestement peur.

Ce n’était pas facile que de l’effrayer… Il pourrait même affronter un million d’ennemis sans sourciller. Il avait une volonté à toute épreuve.

Cependant, alors qu’il était sur le point de voir sa bien-aimée Miaoling, il avait la trouille.

Et si Soeur Xiao Miao m’ignorait ?

Et si elle…

Est-ce qu’elle…

Que devrais-je lui dire en la voyant ?

Gu Duxing s’immobilisa à distance de la cave-prison devant une flaque gelée, probablement issue de la fonte des neiges d’il y a quelques jours. Il resta devant à observer sa surface lisse et brillante, dont il se servit pour se recoiffer et réajustement ses vêtements. Il brisa ensuite un bloc de glace et s’en servit pour se nettoyer le visage.

Le froid perçant le réveilla complètement.

Pourquoi n’oserais-je pas aller la voir maintenant que je suis là…

Il se calma et reprit sa marche vers la cave à grandes enjambées.

« Stop ! » L’arrêta le garde d’une voix forte.

« Je suis Gu Duxing, je suis venu voir la jeune maîtresse. »

Le garde devint respectueux : « Jeune maître Duxing, puis-je vous demander si vous avez l’autorisation écrite du Chef de clan ? » Tout le monde savait qu’il allait devenir le chef de clan à présent que ses deux frères étaient morts.

« Je l’ai, effectivement. » L’épéiste sortit une médaille de sa poche intérieure.

« Attendez ici un instant s’il vous plaît, jeune maître. » Le garde se retourna et entra dans la cave pour prévenir de son arrivée.

Gu Duxing entendit vaguement quelques échanges, puis une vague énorme d’air glacée jaillit de l’entrée de la prison, couvrant l’entrée d’une grosse couche de givre et le faisant frissonner.

C’était la caverne de la prison du dragon, un endroit horrible à vivre où la température était bien trop basse pour qu’une personne normale n’y vive. Plus on s’enfonçait dans la cave et plus la température baissait, au point que les pierres les plus en profondeurs ne soient plus que des blocs de glace.

L’air froid ne sortait généralement jamais de la caverne, mais avec les portes ouvertes il donnait l’impression de pouvoir geler la terre entière.

Des bruits de pas sourds lui parvinrent depuis l’entrée de la cave, comme si quelque chose se déplaçait à l’intérieur.

Une jeune femme recouverte de givre sortit de la cave au bout d’un long moment, toute haletante. Elle regarda Gu Duxing et sourit : « Pourquoi es-tu venu ici, petit frère ? »

Son sourire était d’une beauté extraordinaire malgré sa condition. Le givre couvrant ses cheveux noirs lui donnait des airs de femme de soixante-dix ans, mais ils étaient propres et bien arrangés sur sa tête. Son teint était violet, car sa peau semblait avoir gelé. Ses mains et ses pieds étaient raides.

Ses vêtements étaient parfaitement arrangés sur son corps.

De toute évidence, elle avait passé un long moment entre ces murs pour se rendre présentable.

Gu Duxing la fixa un long moment sans dire un mot, tout enchanté que »il était par sa beauté.

« Petit frère… Que t’arrive-t-il ? Eh eh… » La demoiselle baissa la tête dans la confusion et se regarda. Elle se força alors à sourire et demanda : « Suis-je extrêmement laide à présent ? »

Wazouille
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8 thoughts on “DNC Chapitre 303

  1. Merci pour ce chapitre waz ! Je suis vraiment heureux que DNC puisse reprendre ! Mais avant tout ne te surmène pas trop 🙂

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