DNC Chapitre 308
DNC Chapitre 310

Désolé pour le retard, ce fut un aprem chargé !

Voilà la suite des aventures de votre Fourbe favori !

Bonne lecture et bon dodo x_x

 

 

Chapitre 309 – Une femme vraiment courageuse !

 

La jeune femme devint plus enjouée encore : « Vous n’êtes pas un académicien ? Alors ça veut dire que… Vous êtes diplômé de l’académie impériale ? »

« Nope ! »

« Un diplômé du palais ? »

« Faux ! »

« Le meilleur élève du palais ? »

« Absolument pas ! »

« Qu’êtes-vous alors, bon sang ? »

« Là maintenant, je suis profondément embarrassé… » Dit le Ministre Chu, le visage teinté de rouge comme s’il éprouvait un embarras réel.

La demoiselle éclata soudainement de rire et manqua de tomber dans l’eau. Elle tourna la tête, absolument ravie, et cria : « Jeune maîtresse, ce rat de bibliothèque est si drôle que j’en ai mal au ventre… »

Une douce voix féminine lui répondit depuis la cabine : « Cet homme te taquine ; il se joue de toi. » Cette voix était fort attirante, avait des intonations à la fois masculine et féminine, et en plus… Elle contenait une puissance formidable !

D’une certaine façon… Elle avait un ton assez neutre.

Chu Yang avait déjà remarqué ce duo étrange il y a quelques jours déjà. La jeune domestique ne cessait d’aller et venir dans la cabine à tout bout de champ, mais la jeune maîtresse avait encore à montrer le bout de son nez.

Il pêchait sur le Lac Lotus depuis plusieurs jours déjà, et les deux femmes y naviguaient depuis un moment à présent. En fait, il les voyait presque quotidiennement, au point qu’il trouve ça quelque peu étrange.

Je suis venu ici trouver un fragment de l’Épée des Neuf Calamités… Mais que faites-vous donc toutes les deux ici, exactement ?

Il n’allait évidemment pas croire qu’elles étaient venues apprécier le paysage, puisqu’aucune plante ne couvrait le lac à cette période de l’année.

Le jeune homme, lui, était venu pour deux raisons. Il voulait non seulement comprendre la puissance flexible de l’eau, mais aussi trouver le troisième fragment de l’Épée caché dans ce lac afin d’accomplir son but. Ainsi, les indices cachés dans la Maison des Beautés Exceptionnelles l’avaient aidé à trouver son emplacement, en plus d’embrouiller ce cher Diwu Qingrou.

Depuis son arrivée au lac, l’adolescent avait tenté de déterminer la position exacte du fragment, et ça faisait à présent un moment qu’il sillonnait le point d’eau de long en large dans son embarcation pour laisser la pointe et la lame de l’épée sentir leur compagnon.

Cependant, malgré plusieurs journées entières de recherche continue, ils n’avaient pas senti sa présence.

Le Roi des Enfers était certain que sa mémoire ne l’avait pas trahi ; s’il n’avait pas pu trouver le fragment, alors il n’avait qu’une seule explication pour se consoler. Ce n’est pas encore le bon moment !

Sur l’embarcation voisine, quelqu’un tira les rideaux et une silhouette humaine émergea de la cabine, apparemment la ‘jeune maîtresse’ mentionnée précédemment. Alors qu’elle avançait à grands pas, le bateau se mit à tanguer et la jeune femme poussa un cri d’alarme en manquant de peu de tomber à l’eau. Cependant, sa démarche majestueuse évoquait le maintien résolu d’un dragon et la prestance mortelle du tigre !

« Accepteriez-vous de me rejoindre sur mon esquif, jeune maître ? »

Chu Yang lui jeta un rapide regard et ne put s’empêcher de s’exclamer intérieurement. Mes dieux !

Lorsque la domestique l’avait appelée ‘jeune maîtresse’, il s’était attendu à voir une demoiselle belle et gracieuse à l’attitude féminine, mais la jeune maîtresse en question devant lui le laissa complètement ébahi !

Elle faisait deux mètres dix, des sourcils féroces ressemblant à ceux d’un léopard, des yeux perçants, des épaules larges, un dos félin et des hanches d’ours. Autant dire qu’elle était solidement bâtie !

Elle avait en gros une aura naturellement héroïque de tyran paré à dominer le monde entier ! Si seulement elle avait été un homme…

Le jeune homme ne répondit pas et garda une expression calme, mais tout plongé qu’il était dans sa contemplation, il sentit son estomac commencer à le brûler. S’il n’avait pas remarqué sa pilosité faciale inexistante, l’absence de pomme d’Adam, s’il n’avait pas remarqué sa poitrine généreuse et ses fesses rebondies, la jupe qu’elle portait… Alors il l’aurait absolument prise pour un homme !

Et pour un homme grand et bien bâti, pour être exact !

Il pressentait qu’elle ne devait être en rien ordinaire…

La jeune femme se renfrogna et répéta sa question sans trahir la moindre colère dans son ton : « Accepteriez-vous de me rejoindre sur mon esquif, jeune maître ? »

« Très bien, dans ce cas je vais accepter votre offre. » Le Fourbe tourna sa canne à pêche vers son bateau pour que le gros poisson au bout de la ligne l’y amène.

La domestique le fixa avec de grands yeux ronds et lui demanda d’un ton stupéfait : « Vous ne ramez pas, alors comment… Comment votre embarcation peut-elle avancer seule ? »

Le Ministre Chu lui adressa un clin d’oeil et sourit  : « Je suis tracté par un poisson que j’ai ferré tout à l’heure. »

« Frimeur ! » Répondit-elle en pinçant les lèvres.

Chu Yang était déjà arrivé devant elle, aussi lui remit-il sans hésiter sa canne en lui disant : « Tenez ça et amusez-vous… »

La servante bouda et lui dit, visiblement défiante : « Qui vous croirait… »

« Ah ! » Cria-t-elle soudainement de peur, et elle tomba dans l’eau dans un ‘plop’ ! Le gros poisson l’avait prise par surprise, et en avait profité pour l’entraîner dans le lac.

Cependant, elle remonta immédiatement à la surface où elle flotta, s’essuya le visage de la main et se mit à crier : « Alors le bateau était vraiment tracté par un poisson… Et par un poisson aussi gros qui plus est… Hé, ne t’enfuis pas… Reviens ici ! »

La domestique se servit ensuite de ses mains et pieds pour remonter dans leur embarcation, puis elle se saisit de la canne à pêche fermement et se lança dans un affrontement féroce avec le poisson.

Chu Yang l’observa d’un air dubitatif. Cette servante a l’air de pratiquer un art martial, et elle a l’air plutôt puissante !

La grande et robuste jeune maîtresse tendit la main dans sa direction dans un geste de bienvenue et lui dit, le sourire aux lèvres : « Entrez, jeune maître, et installez vous confortablement. Oh, et veuillez avoir l’amabilité d’ignorer cette cinglée. »

Son invité lui sourit et entra dans la cabine. « Merci infiniment. » Il vit une petite table à l’intérieur, sur laquelle se trouvait une grosse théière ainsi qu’une grande tasse. Un mobilier rustre et simple !

« Excusez-moi, jeune maîtresse, mais puis-je savoir comment vous vous appelez ? »

« Huyan est mon nom de famille. » La jeune femme versa du thé dans la coupe et l’offrit à son convive en s’asseyant face à lui. « Huyan Aobo, pour tout vous dire. » Ajouta-t-elle en souriant.

« Je vois, vous êtes donc du clan Huyan. » Le Fourbe sentit son coeur bondir subitement dans sa poitrine. Elle fait partie d’un clan des Trois Cieux Intermédiaires ! Les gens des Trois Cieux Intermédiaires sont censés être rentrés là-bas depuis un moment, non ? Pourquoi est-elle encore là, dans ce cas ?

« Et vous, jeune maître, comment vous appelez-vous ? » Demanda Huyan  Aobo avec un léger sourire.

« J’ai pour nom de famille ‘Chu’. »

« Jeune maître Chu, donc. » La demoiselle sourit doucement : « Puis-je vous demander d’où vous venez ? Êtes-vous des Trois Cieux Intermédiaires, ou des Trois Cieux Supérieurs ? » Elle ajouta en le regardant droit dans les yeux : « Et ne me répondez pas que vous êtes un étudiant ou un érudit, autrement je n’aurais d’autre choix que de vous mépriser. »

Chu Yang réalisa subitement qu’elle allait être véritablement difficile à gérer ! Non pas parce qu’elle l’accablait de question, mais parce qu’elle était aussi sage que clairvoyante !

Il serait très difficile de lui mentir vu qu’elle serait facilement capable de s’en apercevoir.

« Je ne suis ni de l’un ni de l’autre. » Lui répondit-il avec un rire nonchalant.

Huyan Aobo leva sur lui un regard acéré d’oiseau de proie ! « Eh ?! Ne me dites pas que vous êtes le Roi des Enfers Chu ? »

Un tel regard irait mieux sur le visage d’un homme bourru… « D’où tirez-vous une conclusion aussi soudaine qu’absurde, jeune maîtresse ? N’est-il pas quelque peu ridicule de m’appeler ainsi ? » Dit-il en souriant.

« Oh, vraiment… » La demoiselle sourit calmement et lui répondit : « Tout d’abord, vous pensiez que je ne l’avais peut-être pas remarqué, mais vous avez beau avoir l’air tranquille et libre de toute attache dans votre esquif, vous êtes néanmoins d’une manière ou l’autre parvenu à manipuler un gros poisson avec une canne à pêche toute simple. Pensez-vous qu’une personne ordinaire puisse faire une chose pareille ? »

« Peut-être allez-vous m’expliquer que c’est grâce à votre ligne que vous parvenez à haler votre bateau, mais… Votre ligne ne peut qu’empêcher le poisson de s’échapper, elle ne peut pas contrôler la direction qu’il prend. »

« Ah oui ? » Répondit l’adolescent, intrigué.

« Ensuite, j’ai vu de nombreux jeunes maîtres des Trois Cieux Intermédiaires, mais aucun d’entre eux ne vous ressemble. »

« Enfin, j’ai entendu dire il y a quelque temps que deux jeunes maîtres du clan Chu étaient descendus des Trois Cieux Supérieurs. Diwu Qingrou avait lancé deux nombreuses personnes à leur poursuite avant de s’apercevoir qu’ils avaient disparu sans laisser de traces… »

La jeune femme abattit sa dernière carte : « Seriez-vous resté dans les Trois Cieux Inférieurs, dans les frontières du Grand Zhao, qu’une personne de votre stature aurait déjà été capturée par ses subordonnés. Alors même que nous parlons, le Grand Zhao traverse une période de troubles, mais vous n’êtes pas le moins du monde inquiet, ce qui prouve que vous ne venez pas ce pays. »

Elle sourit : « Les érudits du Grand Zhao sont ébranlés de voir le chaos et la folie se répandre à travers leur pays… »

« Mais ça ne prouve en rien que je suis le Roi des Enfers Chu… Vos conclusions ne sont-elles pas un peu trop capillotractées, jeune maîtresse ? » Répondit le Fourbe avec calme.

« Je ne peux pas le prouver, mais je peux le sentir. » La jeune femme éclata d’un rire franc. « Je peux sentir que même si vous n’êtes pas le Roi des Enfers Chu, vous êtes sans le moindre doute un des deux jeunes maîtres Chu… »

« De plus, je suis persuadée que vous êtes bel et bien le Roi des Enfers Chu… Et vos dénégations ne vont rien y changer ! »

Quelle personnalité écrasante !

Chu Yang avait rarement croisé une femme avec un tel tempérament et aujourd’hui,  il avait clairement pu le découvrir au travers de leur discussion !

« Eh bien, dans ce cas, je ne peux vraiment pas prouver le contraire. » Dit-il en se forçant à sourire. Que pouvait-il faire après une telle argumentation ? Cette femme était opiniâtre, rusée, déterminée et elle avait aussi des traits masculins comme son agressivité écrasante et son audace…

Continuer de nier les faits était inutile, alors la meilleure chose à faire était encore de ne rien admettre et de maintenir le doute.

Son instinct lui disait : Cette femme n’éprouve aucune hostilité à mon égard ; au contraire, elle m’admire même beaucoup… C’est même une appréciation incisive, qu’on ne trouve généralement qu’entre deux adversaires de même niveau dans une partie d’échecs.

« Jeune maître Chu, connaissez-vous Gao Sheng ? » Lui demanda Huyan Aobo avec un sourire serein.

« Gao Sheng ? » S’il ne le connaissait pas avant, c’était à présent chose faite après son passage au Grand Zhao.

Il était l’héritier principal du clan Gao des Trois Cieux Intermédiaires. Personne ne savait pourquoi il était descendu aux Trois Cieux Inférieurs mais pour une raison ou l’autre, il avait assisté Diwu Qingrou ces deux dernières années. C’était son soutien qui avait permis au Premier Ministre d’établir et d’étendre sa domination !

« Oui, Gao Sheng… » Dit-elle avec indifférence comme si elle évoquait un étranger. « En fait, je suis sa fiancée, et il est descendu et resté aux Trois Cieux Inférieurs pour échapper à notre mariage arrangé… »

« Il s’est échappé…. *tousse*… » L’adolescent s’étouffa en buvant son thé. Il opina du chef répétitivement : « *tousse*… Je peux comprendre… »

La demoiselle le fusilla du regard et demanda : « Et que comprenez-vous ? »

« Je peux comprendre où vous voulez en venir ! » Répondit-il solennellement. « Ça a dû être douloureux pour vous. »

« Douloureux ? Non, pas du tout. » Répondit-elle sans comprendre son allusion précédente. « Je savais qu’il allait s’enfuir pour éviter notre mariage, mais comme j’étais un peu curieuse à son égard, je suis venue le voir. »

« Oh ? Vous êtes juste venue le voir ? »

« Oui, juste pour ça. » Huyan Aobo  lui adressa un sourire suffisant. « J’ai beau ne pas être belle, je voulais tout de même voir le déserteur qui avait fui notre mariage. Je voulais savoir à quoi il ressemblait et s’il était digne ou non d’être mon époux ! »

« Hein ? » Répondit Chu Yang, quelque peu perplexe.

« Gao Sheng doit être fier d’avoir enfin réussi à m’échapper. » Ses yeux étaient teintés de mépris. « Mais il ignore que le garde du corps impérial barbu qui était resté à ses côtés jusqu’à il y a peu… C’était moi. Je l’ai suivi pour le voir et j’ai passé pas moins de quatre mois avec lui ! Il y a peu, il menait ses troupes vers les Trois Cieux Intermédiaires mais moi, je suis restée là. »

Wazouille
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7 thoughts on “DNC Chapitre 309

  1. Je peux comprendre…”

    La demoiselle le fusilla du regard et demanda : “Et que comprenez-vous ?”

    Je peux comprendre où vous voulez en venir !” Répondit-il solennellement. “Ça a dû être douloureux pour vous.”

    Cette situation géré comme un prince !!!

    Merci Waz pour ce chapitre.

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