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Hop, pour une fois, on va commencer par le Fourbe ! :p

Bonne lecture à tous !

 

 

Chapitre 381 – Tie Butian attend

 

Tie Longchen ne put contenir sa furie davantage. Il asséna un terrible coup de pied à Wu Kuangyun, qui fut envoyé bouler telle une balle de caoutchouc avant d’atterrir sur ses fesses grassouillettes et de rebondir deux fois.

« Tu es victime d’une injustice ? Mon cul ! Je t’ai vu rouler des mécaniques avec contentement et suffisance tout à l’heure ! Bordel de merde, je t’aurais botté le cul jusqu’au Neuvième Ciel si ce n’était pour les deux grelots qui pendent au fond de ton caleçon ! » Dit le vieux général avec une rage authentique.

Wu Kuangyun voulut pleurer, mais aucune larme ne coula de ses yeux. Il se souvint que Tie Longchen l’attendait à son arrivée et que par conséquent, il avait effectivement violé la loi martiale.

Mais… Quelle loi ai-je violée ? C’est Sa Majesté qui a pris cette décision…

Tie Longchen ne réalisait-il pas la situation ? L’Empereur était constamment à ses côtés, alors comment pourrait-il oser prendre le commandement ? Comment pouvait-il prendre la moindre décision ?

« Commandant Suprême… » Chouina-t-il.

Le Vieux Général dégaina son épée à deux mains, puis il la brandit soudainement. Wu Kuangyun pleurait et gémissait, mais il se tut aussitôt qu’il vit la lueur d’épée scintiller. « Commets encore une fois un crime pareil et j’extrairai ta graisse pour alimenter un lampion volant ! »

La corde qui l’attachait fut coupée en un éclair.

La lame brillante de l’épée était passée très près des yeux du général chouinard, qui les écarquilla comme s’il était absolument terrifié. Même ses cils furent partiellement coupés par le fil de la lame, et la sensation glacée qu’elle lui avait infligée lui avait donné l’impression d’avoir fait un tour au palace du Roi des Enfers. Il ne put se retenir de pousser un cri étrange…

Tie Longchen montra du doigt la sortie du camp et beugla avec la force d’un coup de tonnerre : « Fous le camp ! »

Wu Kuangyun bondit agilement sur ses pieds et fila à toute vitesse hors de la tente de commandement, en se tenant la tête de terreur. Il s’enfuit dans un état pitoyable…

Non seulement n’avait-il reçu aucune récompense pour avoir livré les prisonniers de guerre, mais en plus il avait servi de défouloir pour la rage injustifiée du Commandant Suprême. Il n’avait vraiment pas eu de chance ce coup-ci…

Tie Longchen réfléchit un long moment, puis il se saisit d’un stylo et écrivit une lettre. Il ordonna alors à son second de trouver un homme fiable pour livrer une lettre à son neveu impérial.

Le second en question, perplexe, lui demanda : « Le Général Wu est reparti il y a quelques instants ; pourquoi ne lui avez-vous pas confié… »

« Bah tiens ! Comme si je pouvais remettre des informations confidentielles à ce bâtard éhonté ! » Le Vieux Général ne s’était pas encore débarrassé de toute sa colère..

Le général adjoint se recroquevilla de peur et n’osa plus rien dire.

« Demandez au Ministre Chu de venir. Dites-lui que le Commandant Suprême veut discuter avec lui. » Ordonna formellement Tie Longchen.

***

Tie Butian se tenait à la cime d’une montagne et avait le regard perdu au loin. Les manches de sa robe battaient au vent, sa posture révélait sa confiance et son aise… Mais une expression sérieuse et assez mélancolique couvrait son visage.

Qui sait où se trouve Chu Yang à cet instant… ?

Je me demande comment il va. Est-ce qu’il se porte bien ?

Il n’avait reçu aucune nouvelle à son sujet, récemment, et ça l’inquiétait énormément. Ça le détendait plus ou moins également.

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles, comme on dit. Aurait-il mis la main sur le Fourbe que Diwu Qingrou se serait lancé dans une propagande folle pour détruire le moral du Nuage de Fer.

Par conséquent, le fait qu’il n’ait aucune nouvelle de son ministre prouvait que ce dernier se débattait encore opiniâtrement. À tout le monde, il n’était pas mort et n’était pas tombé entre les mains de Diwu Qingrou.

L’Empereur brûlait d’impatience, mais il ne pouvait pas le laisser paraître. Il ne savait pas quoi faire et se sentait impuissant de ne rien pouvoir faire d’autre que d’attendre…

Il n’aurait pas su dire pourquoi il n’avait pas le moral. Pour faire court… Il était vraiment bouleversé ces derniers temps. Il avait perdu l’appétit et avait du mal à avaler la moindre nourriture ou même de l’eau. Il cauchemardait toutes les nuits de Chu Yang : il le voyait dans ses rêves se tenir au bord de son lit, complètement couvert de sang…. E se réveillait à ce moment-là.

Tie Butian fronça doucement les sourcils. Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?

Non, ce n’est pas ça. Le Ministre Chu est un fonctionnaire travaillant dur pour le pays ; il nous est indispensable. Le Nuage de Fer ne peut se permettre de le perdre, voilà tout. Je m’inquiète juste pour sa survie, voilà tout. Il n’y a aucune autre raison…

Absolument aucune autre ! Voilà, il n’y en a vraiment pas d’autres.

L’Empereur se répétait ces pensées continuellement, mais c’est alors qu’une autre pensée s’immisça dans son coeur. Que devrais-je faire si Chu Yang devait mourir durant sa fuite, sur ce trajet dépassant les cinq mille kilomètres… ? 

Il eut l’impression qu’on poignardait son coeur à cette éventualité. Son esprit se vida un instant. C’est… C’est comme si je n’avais plus la moindre confiance sans le Ministre Chu… ? Y’at-il autre chose en moi ?

Non ! Rien du tout !

Chu Yang n’est qu’un ministre ! Un ministre ingérable et téméraire ! Devrait-il mourir que ça ne serait pas bien grave…

Tie Butian se le répéta mentalement encore et encore… Mais plus il le faisait, et plus il était confus. Il ignorait totalement pourquoi il était aussi angoissé.

Il resta juste silencieusement sur la cime de la montagne, les mains croisées dans le dos. Il resta ainsi immobile un long moment. Les nuages passèrent sur le sommet de la montagne et d’en bas, l’Empereur ressemblait à la figure d’un immortel parmi la brume…

Deux ombres apparurent derrière lui et lui suggérèrent à voix basse : « Vous devriez descendre, Votre Majesté. »

« Bah, je vais me reposer ici un moment. » Répondit le jeune empereur en souriant. « Des nouvelles ? »

« Aucune. L’armée du Grand Zhao sur la ligne de front principale n’a pas réagi à la destruction de l’armée de cinq cent mille hommes. Diwu Qingrou n’est pas encore arrivé sur place, mais on estime qu’il arrivera dans un mois. Ils attendent sa venue pour prendre une décision. » Répondit une des ombres.

« Je vois. Nous pouvons donc progresser un peu plus en territoire ennemi. » Dit Tie Butian à voix basse.

« Absolument pas ! » Objectèrent les deux ombres en choeur. « Nous avons déjà pris un grand risque en marchant jusqu’ici ! Si nous devions rencontrer le moindre problème en progressant davantage, nous nous retrouverons incapables de retourner à notre bastion ! »

« Nous serons incapables de retourner à notre bastion… ? » L’Empereur se représenta mentalement la carte topographique des environs, puis il se plongea dans ses pensées un moment. Il finit alors par dire : « Ça n’arrivera pas ! Voyez, il y a trois boyaux à cinquante kilomètres dans cette vallée, et deux font le tour de la montagne. Nous devons simplement établir notre camp dans celui du milieu et ainsi, nous pourrons facilement faire un détour et reculer si quelque chose devait nous forcer à battre en retraite. Même une armée de millions d’hommes ne pourrait pas nous submerger ! »

« Nous sommes en sécurité ici ! » Dit nonchalamment Tie Butian. « Ne vous inquiétez pas, vous deux ! »

On ne doit pas s’inquiéter… ? Eh bien… Certes, son explication sur la topographie locale est logique, mais… Comment pouvons-nous nous détendre quand nous sommes en plein territoire ennemi ?

« Et à part ça, quoi de neuf ? » Demanda doucement le jeune souverain.

« Rien d’autre… » Répondit avec hésitation une des ombres. Il savait tout à fait quelles nouvelles son seigneur voulait entendre, mais il n’en avait aucune à lui donner. Le Hall des Cavaliers Dorés avait verrouillé toutes les sources d’information, et ils ne laissaient rien filtrer. Ils n’avaient rien appris de nouveau depuis dix jours.

Tie Butian hésita un moment ; il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais la referma à nouveau. Il recommença alors son manège, et demanda d’une fébrile et hésitante : « Dites… Il n’y a aucune information quant au Ministre Chu ? »

Et c’est reparti…

Les deux ombres soupirèrent.

Leur jeune seigneur finissait toujours par poser cette question à chaque rapport. Et ensuite, il se murait dans son mutisme. C’était la routine de ces derniers jours.

« Non, aucune. » L’ombre soupira à nouveau dans son for intérieur. Ces deux hommes étaient des experts de niveau Roi et selon leur expérience… Nous deux n’aurions aucune chance de survivre, même en joignant nos forces pour nous enfuir… Et encore moins en étant poursuivis et attaqués par le Hall des Cavaliers Dorés… Et en étant cernés par toute l’armée du Grand Zhao…

C’est un voyage particulièrement plein de dangers ! Espérer revenir en un seul morceau est aussi difficile que de monter au paradis !

Le corps de Chu Yang doit être en train de pourrir au pied d’une montagne dans un coin…

« Oh… » Lâcha pensivement Tie Butian. Il tourna ensuite son regard vers les nuages qui couvraient le ravin, puis il dit d’une voix étouffée : « Descendez, vous deux. Je vais rester ici et regarder le paysage. »

Regarder le paysage, hein… Les deux ombres s’échangèrent silencieusement un regard, puis elles disparurent sans bruit.

L’Empereur regarda la chaîne montagneuse qui s’étendait sous ses yeux, captivé, et il marmonna dans sa barbe d’une voix inaudible : « Bien, je peux encore avancer de cinquante kilomètres, mais c’est la limite… Mais les deux cent cinquante kilomètres que j’ai parcourus ne sont rien face à cette fuite de six mille cinq cents kilomètres où le danger guette à chaque pas… *soupir*… »

Il poussa un léger soupir alors que sa tristesse et son anxiété furent décuplées.

C’était la première fois qu’il laissait ses émotions influencer ses décisions et ça arrivait au pire moment, vu la situation éprouvant entre les deux nations. Il fut lui-même choqué par les décisions qu’il avait prises et les trouva inconcevables, vu qu’elles pouvaient éventuellement décider de la grandeur ou de la chute de son pays.

Cependant, en s’interrogeant honnêtement, il découvrit qu’il n’avait aucun regret. Il semblait prêt à prendre tous les risques sans même sourciller ! En fait, il aurait même voulu pouvoir progresser de quatre mille kilomètres encore pour sauver son ministre…

Il semblait même se ficher qu’une telle décision puisse le mener à la mort…

« Je suis devenu cinglé ! » Murmura-t-il avec remords.

Un petit groupe de cavaliers arriva au pied de la montagne. C’était Wu Kuangyun, de retour après avoir livré les prisonniers de guerre. Il était parti en prenant des grands airs, mais il était revenu la queue entre les jambes. Il semblait aussi abandonné qu’un type qui aurait été exilé…

Il a l’air si ébranlé !

Tie Butian ne put se retenir d’éclater de rire. Second Oncle Impérial doit être absolument furieux envers ma témérité, mais… J’ai tout particulièrement envoyé Wu Kuangyun pour l’aider à se passer les nerfs… Il doit s’être calmé à présent, non ? Oui, certainement.

Il avait tout prévu depuis le début.

Si le général Wu Kuangyun devait apprendre que sa livraison de prisonniers n’était qu’une excuse pour qu’il serve de souffre-douleur à Tie Longchen… Il vomirait trois litres de sang sur-le-champ et déprimerait à mort.

« Ça fait maintenant vingt-trois jours que Chu Yang fuit le Grand Zhao… SI je devais calculer la distance qu’il a parcourue depuis… » Le jeune empereur regarda le ciel pittoresque et continua : « … Et en prenant en compte le fait qu’il n’est pas blessé aux jambes et qu’il avance à un rythme normal… Il devrait avoir parcouru plus de cinq mille kilomètres à présent… »

« En fait, il devrait avoir couvert plus de trois mille cinq cents kilomètres même blessé — tant qu’il n’est pas capturé, du moins. Par conséquent, le résultat de ces estimations tourne entre quatre milles et quatre milles cinq cents kilomètres en prenant les deux scénarios en compte. On peut donc supposer qu’il doit encore parcourir plus de deux mille kilomètres pour arriver ici. Il devra quand même parcourir mille cinq cents kilomètres si j’avance de deux cent cinquante kilomètres encore… »

Tie Butian prit une grande inspiration. « Mais ces mille cinq cents kilomètres avoisinent la zone de combat, alors il court plus de risques d’être attaqué et encerclé… Ça va être bien plus dangereux encore… Sois fort, Chu Yang… »

Il fronça sévèrement les sourcils après ces calculs.

Cependant, il ignorait que le Fourbe avait été blessé et que malgré ça, il progressait bien plus rapidement que selon ses estimations, car il avait presque suivi une ligne droite durant son voyage. Il avait même plongé au milieu des forces ennemies pour continuer d’avancer tout droit !

Il n’avait pris aucun détour et si l’on devait tracer son itinéraire de fuite, on serait surpris de voir qu’elle suivait une ligne parfaitement droite du Centre du Continent jusqu’au Nuage de Fer !

Sans le moindre détour !

Même un géographe d’élite en serait stupéfait !

À ce moment, Chu Yang luttait pour approcher de la Secte au Delà des Cieux. Cependant, il s’était retrouvé dans la plus terrible crise de sa folle échappée se faisant !

Alors que Tie Butian était au sommet de sa montagne — le jeune homme s’était retrouvé dans une situation délicate, et il essayait de s’en échapper à ce moment…

Wazouille
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11 thoughts on “DNC Chapitre 381

  1. Merci pour ce chapitre ! 

    Hâte de voir le fourbe arrivé ENFIN en zone sûre.

    Et quel crevard Tie Butian d’avoir envoyer le général uniquement pour but de faire défouler son oncle.

    Je persiste aussi à penser que Tie Butian est une femme. M’enfin, ça n’a pas d’importance.

  2. Merci pour cette traduction de qualité

    Je pense que Tie Butian est gay vu la mentalité plutôt traditionnelle de l’auteur

    Hâte de voir la nouvelle ruse du fourbe !

    1. Et si on prend comme comparatif une autre œuvre de ce même auteur, moi je pense que c’est une nana 😉

      Merci pour le chapitre Wazouille

  3. Tu n’as pas le droit de nous laisser sur ça XD.
    Merci pour la trad j’ai trop hâte de lire la suite.

  4. Merci pour le chapitre, j’ai tellement hâte de voire la retrouvaille avec de Chu et Qingwu

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