LVL1S : Chapitre 80 Bonus

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Et un grand merci à Athomic 🙂

 


 

Chapitre 80

 

« Eh, allez, bouge, t’es dans le chemin. »

J’ouvris les yeux pour voir apparaître le garde qui m’avait initialement permis d’entrer à Gartmar pendant le festival.

C’est le destin ? On continue à tomber l’un sur l’autre.

« Urgh, j’ai si bien dormi. Quelle heure est-il ? »

« Il est 10 h, c’est l’heure de se lever. »

« Oh, ok, compris. »

Je m’étirai confortablement avant de me rendre vers l’hôtel de ville.

* Tak *

Une pièce d’argent plus tard, je pus voir le maire.

« Qu’y a-t-il, cette fois ? »

Encore et toujours dans sa paperasse.

« Pillgion est dans la maison du comte Sion. »

Il me regarda de haut en bas, la surprise clairement inscrite sur le visage.

« Pillgion ? Vraiment ? »

Je hochai la tête en réponse, ce qui lui fit froncer les sourcils et prit une expression sérieuse.

* Ting *

Il sortit une pièce d’or de son tiroir et me la balança depuis l’autre côté de son bureau.

« Attrape-le. Mais je le veux vivant. Et assure-toi de ne pas toucher au comte Sion. »

Il avait pris une décision rapide mais nous étions sur la même longueur d’onde.

Se mettre un comte à dos ne finirait pas bien. Au contraire, si nous nous occupions uniquement de Pillgion, alors peut-être que la cible que j’avais dans le dos disparaitrait elle aussi.

« Ok. »

Je quittai son bureau et me rendis droit vers la propriété du comte. Elle était située à deux jours de marche de Gartmar mais parce qu’il avait investi quelque argent dans les mines de la ville, il séjournait régulièrement dans l’enceinte de Gartmar afin de surveiller les diverses transactions associées. Sa mine la plus fructueuse produisait de l’argent mais elle commençait à arriver à bout de souffle. La perte de revenu lui rendait la vie difficile et finalement, il s’était associé à Miriam dans toutes ces affaires louches.

Sion avait jadis été un noble respectable, aimé du peuple. Cependant, il trempait désormais dans un business sale avec Miriam. Bien entendu, maintenant que j’avais informé le maire de son implication, il allait garder un œil sur le comte mais sans preuve concrète… nous ne pourrions rien faire à un noble. Pour l’instant, notre seule option était de couper les ponts entre lui et Miriam.

Hmm… Sion ne m’a jamais fait de mal. Je vais uniquement me venger sur Pillgion. Je vais le torturer jusqu’à ce qu’il soit presque mort.

Je donnai rapidement naissance à un sourire diabolique et attendis que la nuit tombe. Sirotant ma bouteille de lait, je surveillais la résidence Sion.

Cette nuit d’automne était fraiche et les insectes offraient toutes sortes de bruits à mes oreilles, comme si rien d’autre ne comptait pour eux. Avant l’hiver, ils allaient devoir se reproduire afin que leurs différentes espèces survivent et les mâles tentaient de séduire les femelles par des moyens qui leurs étaient seuls connus. Entre eux et les lucioles, on se serait presque cru à un concert.

« Lena, donne-moi un visuel des ennemis. »

« Oui monsieur ! »

Je pouvais maintenant voir l’intégralité des 32 pièces de la maison. Je notai qu’il y avait six gardes de plus que la veille, sans aucun doute à cause de l’évasion de la fillette.

« Alors il est au deuxième étage, aile sud. »

Pillgion était confortablement allongé sur un lit, deux gardes surveillant la porte de sa chambre.

* Tak *

Les gardes n’étaient que des Guerriers de niveau 24 et ne pourraient pas sentir ma présence. Je fis le tour de la maison par le sud et entrepris d’escalader le mur vers la chambre de Pillgion sans faire de bruit.

« Qui est là ? »

« Shhh ! »

Je pressai ma dague contre son cou pour m’assurer qu’il ne ferait pas de mouvement soudain ou qu’il ne s’amuserait pas à appeler à l’aide.

« Tout va bien, là-dedans ? »

Un garde avait sans doute entendu Pillgion et s’inquiétait.

« Ce n’est rien. »

Les yeux de Pillgion étaient grands ouverts sous le choc ; Lena avait parfaitement imité sa voix et avait parlé par ma bouche. Il était complètement perplexe, n’ayant jamais entendu parler d’une telle magie.

« Pourquoi ne ferais-tu pas une jolie sieste ? »

* Puck ! *

Le frappant droit au menton, il perdit conscience sur le coup. Je l’accrochai ensuite au rideau et le fis lentement descendre jusqu’au sol. Sautant en bas à sa suite, je le ramassai et courus vers le Temple désert où je l’attachai à l’aide de nouveaux morceaux d’acier. Le frappant du pied, je tentai alors de le réveiller, en vain.

« Soin mineur. Soin mineur. »

Après quelques soins, il ouvrit enfin les yeux.

« Eh, tu as bien dormi ? »

« J… Johra… Pourquoi m’avoir kidnappé ?! »

« Eh bien… C’est une petite vengeance pour ce que tu m’as fait. »

Je sortis ma dague en lui offrant un sourire sinistre.

« Que veux-tu ? Je ferai n’importe quoi. Des femmes ? De l’argent ? Mon boss peut t’offrir les deux, simplement… épargne-moi ! »

« Ooh ? Bien sûr, de l’argent… Et quel genre de femmes puis-je avoir ? »

« Je peux me permettre de t’offrir une séduisante esclave Elfe, une race que tu n’as jamais vue avant ! Elle s’occuperait de toi et assouvirait le moindre de tes désirs, alors s’il te plait, ne me tue pas ! Et puis, mon boss est plutôt influent et adorerait te rencontrer… Il aimerait que vous soyez amis plutôt qu’ennemis. »

Selon ses dires, son boss Miriam était assez puissant pour pouvoir s’assurer des esclaves Elfes. Même si nous étions 20 ans dans le passé, les Elfes étaient déjà chassés par les humains.

Ceci dit, malgré ses promesses délicieuses, je devais traquer Miriam pour m’assurer qu’il cesserait de me chasser, moi. Je devais minimiser mon exposition aux évènements du monde afin de ne pas affecter le cours de l’histoire.

« Si tu réponds à ma question honnêtement, je te laisserai vivre. »

« Je ne peux pas répondre à quelque question que ce soit à propos de mon maître pare que s’il apprenait ça, ma famille toute entière se ferait massacrer. Je préfère mourir que voir ça arriver. »

« La ferme ! La vie de ta famille ne représente rien pour moi. »

« C’est… »

« Maintenant, est-ce vrai que Miriam est un marchand du nord de l’Empire Balkan ? »

Il resta silencieux pendant un moment avant d’ouvrir la bouche.

« Je ne dirai rien. »

Je l’attrapai par la nuque.

Lena.

« Oui, monsieur ! »

Lena me parla au travers des vibrations de mes os, une voix que moi seul pouvais entendre. Je suivis alors ses instructions.

« GAAAAAaaaah ! »

J’avais passé toute la nuit précédente à créer des matériaux afin de m’assurer qu’elle ait toute l’énergie qu’elle désirait pour ce que j’allais faire ce jour-là. Nous utilisions alors des chocs électriques directement sur son système nerveux afin de lui faire ressentir la pire douleur qui soit. Même si ça ne dégradait pas son corps, il avait sans doute l’impression qu’on lui arrachait les dents ou les ongles à vif.

Ce manège dura pendant plus d’une heure avant qu’il arbore une expression impuissante et résignée, sans vie.

« Sommes-nous allé trop loin ? »

« Eh bien, même s’il ressent la douleur, son corps est toujours en parfait état. Tu peux appeler ça de la torture humanitaire. »

Même si ce que disait Lena était techniquement correct, je doutais que beaucoup de personnes puissent être d’accord avec elle.

Je lui laissai alors 30 minutes de répit avant d’y retourner pour le réveiller avec un seau d’eau glacée.

« Allez, c’est l’heure, on continue. »

L’attrapant par la gorge, j’allais reprendre les festivités mais il cria.

« Stop… Stop ! Je te dirai tout ce que tu veux savoir… »

Pillgion n’avait pas une volonté de fer, après tout. Il avait flanché après une petite heure de torture seulement. Même si je considérais ça comme une courte période, il était vrai qu’il avait dû ressentir ça comme une éternité en enfer.

« C’est vrai… Il est le plus jeune fils du président de l’association des marchands dans l’Empire Belkan. »

« Si j’en juge son rythme cardiaque et son taux de transpiration, il a moins de 1% de chance de mentir. »

Lena me tenait informé au travers de mes os, elle surveillait de nombreux facteurs, comme son cœur, sa transpiration et la dilatation de ses pupilles.

« Ok, maintenant, quels autres nobles sont de mèche avec lui ? »

« Le comte Sion et le Marquis Leon. »

Il répondit à mes questions naturellement et réalisa seulement ensuite l’importance de ce qu’il venait de divulguer, des larmes de terreur coulant le long de ses joues.

« Quel est le but de Miriam à Gartmar ? »

C’était la chose dont j’étais le plus curieux. C’était une petite ville isolée qui avait à peine été reconnue comme une ville tout récemment.

J’avais appris de Darryl que le poste d’adjoint au maire était plus honorifique que pratique et qu’il n’était même pas payé ; c’était un poste habituellement pris par des marchands ou des bureaucrates locaux.

Avec une telle famille, pourquoi voudrait-il devenir adjoint au maire d’une petite ville et le leader d’un gang ? Il doit y avoir quelque chose à creuser.

« C’est… »

« Lena, on se prépare à lui donner un second service. »

« Oui monsieur ! »

Je l’attrapai à nouveau par le cou, de façon insistante. Je voulais une réponse à cette question.

« Ah, …Ah ! Ok ! Je te le dis ! Ne révèle pas que cette information vient de moi ! Je t’en prie ! Miriam prévoit d’utiliser Gartmar comme une base secrète de l’Empire Balkan, ici, dans l’Empire Mirin. C’est tout ce que je sais, promis ! »

Je sentais que je venais de recevoir un sacré coup sur la tête. Cette situation ne devait pas arriver, pas aussi tôt dans l’Histoire.

Les deux Empires se tenaient prêts à se sauter dessus depuis un certain temps déjà. Les Balkans étaient des militaires et conservaient leur empire via les taxes imposées aux petites nations conquises. Mirin, de son côté, était plus religieuse et basée sur la bienveillance des Anges, et les taxes reçues des petits pays l’étaient de façon volontaire.

Naturellement, deux idéologies conflictuelles comme celles-ci étaient destinées à s’opposer quant aux tributs reçus par les petits pays limitrophes. Mais malgré de nombreuses embuscades, ça n’avait jamais éclaté en une guerre ouverte parce que malgré la puissance militaire de l’Empire Balkan, s’ils attaquaient l’Empire Mirin, tous les pays environnants se rallieraient derrière leur religion.

La croyance en leur dieu s’était répandue en long et en large au travers de nombreux petites nations et ils possédaient désormais de nombreux sujets loyaux, prêts à devenir martyrs. Pourtant, les tensions étaient présentes et la guerre ouverte était imminente. Ce serait naturellement un problème pour moi puisque j’étais bien conscient que 20 ans plus tard, les deux pays étaient censés ne pas encore avoir combattu. Un tel changement dans l’Histoire pourrait résulter en une situation qui réfuterait même ma création.

« Si tu veux combattre l’Empire Mirin, ne devrais-tu pas d’abord combattre le Temple ? »

« Je ne sais pas… Je répète simplement ce que j’ai lu dans les notes de mon boss. »

« Il dit la vérité, Johra. »

« Hmm… »

J’étais complètement sidéré par tout ça. C’était comme un effet papillon qui s’envolait rapidement hors de ma portée. Je devais tenter de gérer les choses avant qu’il ne soit vraiment trop tard.

Je continuai à presser le pauvre homme afin qu’il me donne des réponses mais il avait vraiment dit tout ce qu’il savait. Au moins, j’avais eu certaines des informations les plus cruciales à propos de Sion et de Leon, ainsi que de leurs faiblesses. Je pourrais les utiliser contre eux si je n’avais plus le choix.

« Lena, occupe-toi de lui. »

« Oui ! »

Lena était parfaitement capable de cibler des parties spécifiques du cerveau, comme celle responsable de la mémoire à court terme. Sur Terre, elle avait développé une technique à l’aide de nanorobots qui s’occupaient en particulier de l’hippocampe à l’aide de chocs électriques précis, provoquant une amnésie à court terme.

Ainsi, Pillgion fut choqué et perdit conscience. Il venait de perdre deux ou trois jours de souvenirs ; je le balançai par-dessus mon épaule et me rendis à l’hôtel de ville.

« Eh, que se passe-t-il ? »

Les gardes à l’entrée m’interpelèrent, leurs épées croisées devant moi. C’était vraiment et uniquement une formalité, parce que j’étais déjà un visage connu dans le coin.

« J’ai un colis pour le maire. Emprisonnez-moi ça. »

Laissant Pillgion aux gardes, je me rendis en direction d’une colline surplombant la maison du comte Sion.

Il faut que je le mette de mon côté.

De tout ce que j’avais entendu à son propos, il avait l’air d’être un seigneur plutôt bon. Malheureusement, Miriam avait attaqué son point faible lorsqu’il avait des soucis financiers à cause de la pénurie de sa mine la plus rentable. Tout ça avait résulté en une implication dont il se serait sans doute bien passé, jusqu’à ce qu’il soit suffisamment dans la merde pour ne plus avoir le choix.

J’attendis jusque tard dans la nuit, lorsque tout le monde dormait. Cela dit, la lumière dans la chambre du comte était toujours allumée.

« Lena, je vais avoir besoin de ton aide, encore. »

Il y avait maintenant bien plus de monde dans le manoir. Presque 50, dont 20 étaient des gardes.

Eh ben, je suppose que c’est logique. Il a été attaqué deux fois en quelques jours.

Je grommelai intérieurement. Cette fois, ça allait être plus difficile de m’introduire sans être repéré.

Comme l’aube approchait, le comte avait finalement trouvé le sommeil mais les gardes étaient toujours vigilants et faisaient des rondes efficaces, en groupe. Ils possédaient même des chiens qui pourraient me sentir arriver de loin.

« Hmm… Devrais-je prendre ce risque ? »

Les gardes étaient en moyenne de niveau 27. Si ce n’était que ça, j’aurais probablement pu courir incognito, mais ils étaient si nombreux qu’il allait être impossible d’utiliser des méthodes conventionnelles.

J’approchai prudemment d’un groupe de gardes et quémandai l’aide de Lena.

« Eh, les gars, c’est l’heure de la rotation ! Allez piquer un somme ! »

Elle imita la voix de leur supérieur et fit en sorte qu’ils l’entendent venir de la maison. Elle s’assura de faire rebondir l’écho de la voix pour qu’il semble venir de l’intérieur.

« Oui, compris ! »

Les gardes étaient heureux de pouvoir aller dormir après une nuit de rondes et entrèrent rapidement dans le bâtiment.

« Et les chiens ? »

« Pff, fastoche. »

Elle les bombarda d’une fréquence qui ne pouvait pas être entendue par les humains, les rendant fous ; ils se mirent à aboyer frénétiquement et attaquèrent même leurs maîtres, attirant l’attention de nombreux gardes.

Je saisis cette opportunité en or pour escalader le mur, une tâche facile pour un Guerrier de niveau 43 comme moi, et arrivai bientôt sur un balcon, celui de la chambre du comte.

« Johra, c’est une magie de feu ! »

« Oups ! »

Juste au moment où je mis le pied sur le balcon, une boule de feu arriva dans ma direction et je pus l’esquiver à la dernière seconde grâce à Lena. Je vis le compte, qui venait de lance le sort, appeler les gardes.

« C’est une attaque ennemie ! »

Il tenait plusieurs pierres magiques dans la main et les gardes arrivèrent en catastrophe. Je savais que j’avais déjà perdu la chance de discuter avec lui et je devais filer vite fait bien fait.

« Putain de merde ! Pourquoi n’étais-je pas au courant qu’il pouvait utiliser la magie ! »

Dans toutes les informations que j’avais rassemblées à son sujet, il n’y avait aucune mention de la magie. Mais j’avais ignoré le fait qu’avec l’aide de pierre magiques, il serait capable de lancer des sorts.

« Merde… Ce comte est trop chiant ! »

Raka
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8 thoughts on “LVL1S : Chapitre 80 Bonus

  1. Merci à toi, Raka, et à surtout toi, Athomic, de nous donner un chapitre bonus ! Vous nous gâtez là ^^ !

    On l’oublie parfois mais Johra peut vraiment être un sadique quand il le veut. Et Lena qui le rassure en lui disant :« Eh bien, même s’il ressent la douleur, son corps est toujours en parfait état. Tu peux appeler ça de la torture humanitaire. ». J’avoue que sur le coup, ça m’a fait plutôt rire XD !!! Et honnêtement, elle a l’air de rien la petit Lena mais c’est aussi une sadique quand on y pense. Ils font la paire tous les 2 ^^.

    Enfin, Johra qui s’inquiète de savoir si ce qu’il fait risque de changer le cours de l’Histoire… J’ai envie de dire qu’au stade où il en est, ça fait longtemps qu’il a foutu un bordel pas possible dans l’Histoire ^^ ». Sa présence même suffit amplement à bouleverser le cours des choses même s’il fait tous les efforts possibles pour ne pas faire grand chose. Enfin, je dis ça, je ne dis rien ^^.

  2. Super chap, dires moi je viens de commencer le Ln est n’est pas au courant su rytme de sorti, pouriez-vous me l’indiquer s’il vous plait

    1. C’est tous les mardi et vendredi. C’est indiqué sur la page de ce novel et si tu remarques bien, il y a toujours un rappel en haut à droite sous la bannière « Programme de tel jours » pour nous prévenir quel novel sortira ce jour-là. ça ne marche pas avec tous les novels pour diverses raisons mais la grande partie suit ce schéma.
      J’espère avoir répondu à ta question ;).

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