MWLU : Chapitre 168
MWLU : Chapitre 170
〈 169. L’Attente (4) 〉

 

Faire tomber la pluie était une tâche des plus faciles pour moi. Après avoir rassemblé des particules d’eau dans l’atmosphère et formé des cumulonimbus, la pluie tombait le lendemain.

« Oh, la voilà ! »

Sous ce ciel gris et couvert et en traversant cette pluie incessante, j’entrai dans la taverne, l’eau coulant le long des rebords du chapeau de paille que je portais constamment. J’y trouvai les mêmes hommes que la veille ; ils m’attendaient, choqués.

« Mec, tu as un don divin ! »

Le premier à m’adresser la parole montra des expressions exagérées. Il se fraya un chemin d’un pas lourd jusqu’à ma table et s’assit juste à côté de moi.

« Haha. Barman, un bol de riz et de la soupe, s’il te plait. »

Chaque chose en son temps. Tout d’abord, la nourriture. Pendant ce temps, le type à mes côtés ne put se retenir de poser une question. Il en crevait d’envie, ça se voyait.

« Comment savais-tu ? »

« J’ai juste demandé à Dieu, rien de plus. »

Ses yeux s’arrondirent d’un seul coup.

« Tu dis que tu peux parler à un dieu ?! »

« Oh, quelque chose comme ça. »

« C’est incroyable !! »

Tandis que nous riions et conversions de tout et de rien mais surtout de choses sans importance, mon repas fut déposé devant moi.

Et je pouvais clairement voir que la quantité avait doublé par rapport à la veille.

« Ohh, ça a l’air délicieux. »

« Tu sais, le district voisin souffre également d’une sécheresse morbide, alors… Est-il possible de savoir quand il va pleuvoir là-bas ? »

Entendant la question de mon voisin de table, je lui répondis en exhibant le riz dans ma bouche à travers un sourire.

« Il semble qu’il pleuvra après-demain. »

« Dans deux jours… Oh, merde. Nous ne nous sommes même pas encore présentés, n’est-ce pas ? Je m’appelle Yi Si-Eup. Et tu es… ? »

« Unni~ Voilà tes ingrédients~ »

Avant que je puisse répondre, une petit voix honnête et rafraichissante entra dans mes oreilles. Je tournai la tête pour apercevoir une jeune fille ; mon voisin suivit mon regard et me sourit d’un air narquois tout en me tapotant les côtes.

« On dirait que tu as de bons yeux, huh. Elle est la plus belle fille de notre village, tu vois. Elle est encore un peu jeune mais bon… Son âge est juste parfait pour prétendre à un mariage, tu ne penses pas ? »

« … »

La considérer comme la plus belle était… Bon, peut-être que mes standards avaient pris trop d’importance après avoir côtoyé celles que j’avais côtoyées pendant des années mais elle m’avait l’air à peine au-dessus de la moyenne. Je ne pouvais pas dire si c’était à cause de l’ère ou de mes préférences personnelles…

Je secouai simplement la tête en souriant amèrement.

« Il y a déjà quelqu’un qui m’attend. »

« Mais tu n’as pas encore eu de sangtu ? » 1)Sangtu est une coupe de cheveux réservée aux mâles « adultes », si vous voyez ce que je veux dire, pendant l’ère Joseon.

« …Keum. Je la ferai faire une fois rentré. »

« Vraiment ? C’est regrettable, hum, hum. Oii, barman, sers-moi le même riz et la même soupe que ce jeune homme ! »

Ceci dit, Yi Si-Eup ne reçut qu’un demi-bol et toute une flopée de plaintes. Le barman lui réclamait de régler son ardoise, pour commencer.

Je ricanai légèrement en les observant, avant de sentir une paire d’yeux posées sur moi.

Tournant la tête par réflexe, je découvris la plus belle fille du village en train de me regarder ouvertement.

« Heup !! »

Lorsque nos regards se croisèrent, elle détourna le sien assez timidement, dans l’urgence. Mais rapidement, ses yeux se levèrent à nouveau vers moi, plutôt furtivement, pour ne rencontrer que mon regard une fois de plus.

« !!! U, Unni, je dois y aller maintenant ! »

Au bout du compte, elle fila aussi vite que ça.

« Heuhmmm. »

Hmm. Sans aucun doute, je devais être canon, peu importe l’ère dans laquelle je me trouvais.

Je passai une main dans mes cheveux, empli d’une fierté totalement accessoire.

Mais bon, il semblait bien que les gens du village étaient bien plus intéressés par mes prévisions météo que par mon apparence.

Un peu plus tard, d’autres villageois arrivèrent dans la taverne. Comme si la rumeur s’était répandue aussi rapidement que ça, même les villages voisins avaient envoyé des types pour me demander ce que je pensais des prochains jours.

« …Vous pourriez voir arriver la pluie d’ici quatre jours. »

« Et… Et notre village ? »

« Vous n’avez pas à vous inquiéter, il va pleuvoir bientôt. »

Après ce jour, je devins ce que l’on pouvait considérer comme l’émissaire des dieux.

Mais c’était amusant de se trouver ainsi parmi d’honnêtes et simples citoyens.

Et comme je commençais à rester de plus en plus souvent dans le village, même les ‘femmes au foyer’ se mirent à développer un intérêt certain pour moi.

Bien entendu, la plus belle fille était incluse dans le groupe. Mes standards étaient trop élevés après avoir été aux côtés de Yu Sae-Jung pendant toutes ces années… Je trouvai une excuse, j’étais un vagabond sans but. Ainsi, je pus décliner toutes leurs avances.

Une semaine s’écoula et il était déjà temps pour moi d’aller dormir.

« Tu pars déjà ? »

« Oui. Je reviendrai dans trois mois. »

« Trois mois, tu dis… C’est regrettable. Tu étais vraiment la seule personne à qui je pouvais parler librement ici. Les gens du coin sont vraiment trop simples et directs, tu sais. »

« Haha. Je préfère ça, en réalité, Yi Si-Eup-ong. » 2) NdT : -Ong est une forme archaïque utilisée pour s’adresser à un homme plus âgé.

Sur ce, je baissai la tête.

« Prends soin de toi, et n’oublie pas de revenir. »

Avec cet adieu digne de l’homme nommé Yi Si-Eup, je quittai le village. Ce village que j’avais trouvé plutôt sympathique pendant ce trop court séjour.

 

*

 

Au fond de cet océan qui semblait avaler toute lumière, j’ouvris les yeux. Déjà, trois mois avaient filé.

Je vérifiai tout d’abord les fenêtres informatives. Malheureusement, le Léviathan n’avait grandi que d’une fraction de pourcentage.

Un grognement déçu sortit automatiquement de ma bouche. Cependant, il se changea aussitôt en une violente tempête sous-marine et se rua vers la surface. Sidéré par cette petite erreur, je repris rapidement les rênes de l’océan avant de me changer en humain.

Une fois sur le rivage, je bâillai bruyamment et étirai mes membres avant de me tourner vers le village.

Cela faisait déjà trois mois et la plus belle fille du village, celle qui disait être tellement folle de moi, était déjà avec un autre type. Son mari était un fermier connu dans le village pour être honnête et travailleur. Elle fut quelque peu désorientée par mon retour mais je lui offris un sourire généreux.

Yi Si-Eup m’accueillit à bras ouverts. Il ne me demanda rien à propos de la pluie – mais il voulut savoir si je voulais offrir mon aide pour la récolte automnale. Bien sûr, j’acceptai. Après tout, j’étais confiant en ma capacité à travailler dur, plus dur qu’une vache dans tous les cas.

Cependant, j’en vins rapidement à réaliser à quel point c’était difficile – pas être plus fort qu’une vache, hein, la récolte en elle-même. Elle nécessitait un savoir-faire important, bien plus que de la puissance physique.

Mais peut-être grâce à l’Artisanat Gobelin, je fus capable de m’adapter rapidement. Au bout du quatrième jour, j’étais devenu le plus grand fermier que la Terre eut porté. Je finis même par m’occuper du travail du village tout entier, tout seul.

Cette semaine de travail passa en un éclair. Je devais retourner dormir une fois de plus.

Je souhaitai mes adieux à tout le monde, des adieux bien plus chaleureux que les précédents.

Après ça, tous les trois mois, lorsque la saison changeait, je rendais visite au même village. Les habitants m’accueillaient toujours avec chaleur et amitié et il s’y passait toujours des choses amusantes et intéressantes.

C’était une vie simple, un style de vie que j’appréciais.

Cependant… Eux et moi ne vivions pas selon les mêmes règles. Plus les jours passaient, plus des choses tristes arrivaient.

Trois ans plus tard, la toute première personne à m’avoir adressé la parole, Yi Si-Eup, contracta la tuberculose et rendit son dernier soupir.

Deux ans plus tard, ce fut le tour de sa femme.

Un an après ça, le barman de la taverne que je fréquentais tomba malade, lui aussi. Naturellement, l’établissement dut fermer.

Déjà plus de six ans qu’ils me connaissaient. Pour moi, à peine plus de trois mois.

Avec tout ça, il devenait de plus en plus difficile de me rendre au village. Les gens commençaient à devenir suspicieux, pourquoi ne vieillissais-je pas ? Certains se mirent à me traiter comme un dieu tandis que les plus idiots du village s’imaginaient que j’étais une espèce de démon.

Ainsi, je dus quitter le village pour de bon. Après quoi je ne restais plus dans un même village pour une période trop longue, me contentant de vagabonder sans but.

Les fleurs passaient leur temps à éclore et à faner, un nombre incalculable de fois même. La mousson, la neige, tout s’enchaînait et se répétait sans cesse.

J’imaginais que vivre à travers le temps était maintenant mon devoir, un travail que je devais terminer, une mission que j’étais obligé de mener à bien ; et je me désintéressai rapidement du monde alentour.

Par hasard, je rencontrai Dasan Jeong Yak-Yong 3)NdT : Un philosophe Coréen qui a vécu entre 1762 et 1836. « Dasan » est un titre qui lui était donné, qui signifie simplement « la montagne de thé ». et comme dans les livres d’Histoire les décrivaient, je pus voir ses actions saintes de mes yeux.

Puis la période de gouvernance de l’ère Joseon, qui allait ultimement mener à la chute du royaume, commença. Chaque village dans lequel je me rendais était empli de gens de plus de plus dégoûtés et faisant de moins en moins confiance ; le nombre d’attaques de grand chemin augmenta de façon significative.

Quand Gojon devint le nouveau roi, le prince régent Yi Ha-Eung s’empara de tous les pouvoirs politiques.

Il contrôlait tous les proches du roi, mena à son terme une politique isolationniste et profita de sa montée en puissance pendant un moment.

Mais cette ambition sauvage ne pouvait pas durer.

Un bateau de guerre non-identifié s’introduisit dans les eaux de l’île de Ganghwa. Il s’agissait de l’incident du même nom, en 1875.

Complètement humilié par un unique bateau, Joseon fut forcé de signer le traité de Ganghwa le 27 février 1876.

La révolution paysanne de Donghak échoua, et je fus témoin de l’annonce du traité de protection entre le Japon et Joseon.

Le premier jour de mars cette année-là, je vis la tristesse et la colère des citoyens qui venaient de perdre leur pays se propager comme un raz-de-marée.

Je vis également les jeunes hommes de ce pays, enrôlés de force dans l’armée à cause d’un simple désir conquérant étranger.

Malgré tout, le soleil se lève toujours, et le temps passe sans se soucier de tout ça.

Ce jour-là… 500 ans après mon arrivée en 1440, nous étions le 15 août 1940. Exactement cinq ans avant la libération de l’occupation japonaise.

« De l’alcool… hein. »

Je marchais dans les rues de Gyeongseong lorsque j’aperçus un établissement de type occidental qui venait d’ouvrir ses portes. Je n’avais pas touché une goutte d’alcool depuis près de 100 ans. Mon intérêt fut piqué au vif et je m’y rendis 4)NdT : Gyeongseong était le nom de Seoul sous l’occupation japonaise.

La clochette sonna lorsque j’ouvris les portes. Il y avait déjà là quelques clients mais il devait y avoir quelque chose dans mon apparence, peut-être ma longue barbe… Je devins rapidement le centre d’attention de la salle.

J’enfouis la tête le plus profondément possible dans mon col et trouvai une place au bar avant de commander un verre d’une liqueur d’import très coûteuse. Tandis que je la sirotais, un type non loin attira mon regard.

Il possédait des sourcils tranchants ; ses lèvres étaient résolument closes et ses yeux brillaient d’un quelque chose d’acéré, comme s’il fixait un souvenir, au loin.

Son apparence prouvait qu’il était un homme demain. Pourtant, il semblait accomplir son devoir de façon totalement débutante.

Il y avait une légère odeur chimique provenant de son sac, et il regardait nerveusement sa montre, toutes les cinq minutes.

Je pouvais dire qu’il allait faire quelque chose d’énorme.

Je lançai quelques mots au barman et envoyai une bouteille de la plus coûteuse liqueur vers ce type.

Il sembla plutôt perplexe sur le coup mais lorsqu’il me repéra finalement, il inclina la tête en guise de remerciement.

Je ne m’arrêtai pas là, ceci dit. Je voulais initier une conversation.

« Quel est votre nom ? »

« Je m’appelle Yu Jyung-Jin. »

Yu Hyung-Jin… Yu Hyung-Jin. En l’entendant, je réalisai que je l’avais déjà entendu auparavant.

Je lui posai simplement la question :

« Par hasard, avez-vous un fils ? »

Ce type, Yu Hyung-Jin, réfléchit un moment avant de répondre.

« …En effet. »

« Puis-je vous demander son nom ? »

« Pourquoi vous intéressez-vous soudain au nom de mon fils ? »

« Si vous ne voulez pas répondre, c’est sans importance. Mais si vous voulez me remercier pour la boisson ? »

Seulement alors répondit-il, le visage légèrement crispé.

« …Yu Dae-Ho. »

Soudain, l’ampoule s’alluma dans ma tête.

Yu Dae-Ho.

C’était le nom du grand-père de Yu Sae-Jung. Le fondateur de l’Aube.

Et ce type, là, c’était son père. Il était un guerrier libre qui avait porté une bombe, cinq ans avant la libération. Mais il ne vit malheureusement pas le soleil se lever ; il rendit son dernier soupir après avoir été enfermé derrière des barreaux, dans une sombre prison.

Le trophée de l’Aube s’appelait, celui remis aux personnes extraordinaires, portait son nom : La récompense Yu Hyung-Jin.

« Et qui êtes-vous, pour poser ces questions étranges ? »

Il avait une étrange lueur au fond des yeux. Voyant que sa main descendait vers sa taille, je jugeai qu’il devait se préparer à se saisir de son revolver.

« Je suis un humain comme vous. »

En disant ça, je sortis un morceau d’une chose jaune et brillante de ma poche intérieure. Comme il était délicat de transporter toutes les différentes monnaies de l’Histoire, j’avais choisi de me promener avec des objets qui auraient de la valeur à toutes les époques, et il était temps de les utiliser.

Yu Hyung-Jin me regarda d’un air confus.

« …Le même humain que moi ? »

« Je vous cherchais. »

« Vous me cherchiez ? Mais qu… »

« C’est exact. Je suis porteur d’une importante mission qui n’aurait plus aucun sens si votre famille devait mourir de faim. Prenez ceci et utilisez-le pour l’éducation de vos enfants. »

Je lui tendis un lingot d’or d’un demi kilo. Ses yeux se teintèrent d’une couleur de pure panique.

« C’est de l’or pur. Peu importe ce qu’on en dit, de l’or reste de l’or. Souvenez-vous de ça et prenez-le. »

« P… Pourquoi… »

« Je vous l’ai dit. Pour l’éducation de vos enfants. »

Mon interlocuteur déglutit nerveusement. Mais je ne pouvais pas voir la moindre trace de cupidité dans ses yeux, seule y résidait le désespoir pour cette famille qu’il s’apprêtai à laisser derrière lui.

« Qu’attendez-vous ? Prenez-le. »

En le pressant un peu, je fus capable de le convaincre, bien que de manière hésitante, à se saisir du lingot.

« Cependant !! »

Et comme sa main touchait le précieux, je lui attrapai le bras plutôt durement.

« Vous devez me promettre que vous n’utiliserez pas ceci pour votre profit personnel. Vous devez jurer que vous ne donnerez jamais ceci au mouvement de résistance et que vous ne le dépenserez que pour votre famille. »

Après tout, ce lingot allait représenter le capital de départ de la fondation créée par sa famille à l’avenir.

Il me fixa un moment, le regard perdu mais finit par hocher la tête.

« …Promis. »

 

*

 

Après cette rencontre inopinée, je me rendis à l’hôtel où je séjournais.

Me versant un autre verre de cet alcool délicieux, je m’assis sur une chaise et ouvris mon journal.

Ce journal que j’ouvrai à chaque fois que tout le monde me manquait un peu trop, à chaque fois que j’étais sur le point de perdre la raison. Il y avait de multiples traces de mes doigts ainsi que des taches de larmes séchées çà et là sur les pages.

« J’ai vraiment attendu pendant très longtemps, hein. »

Supportant l’attende pendant 500 ans, le jour où j’allais rencontrer Lillia pour la première fois approchait.

La date se trouvait cinq ans après la libération.

J’avais déjà entendu parler du premier endroit où Lillia avait commencé son voyage sur cette planète, elle me l’avait dit elle-même. Alors je savais où aller.

Thump… Thump…

Ça faisait vraiment longtemps, et mon cœur battait violemment.

****

 

Finalement, l’indépendance arriva et au sein de la pauvreté du peuple, cinq ans filèrent rapidement.

Nous étions désormais le 20 juin 1950, cinq ans avant le début de la guerre de Corée.

Je me rendis dans la caverne sous-marine près de la Province de Gangwon, celle dont Lillia m’avait parlé. Elle avait dit qu’elle était alors l’éclaireur des Nosferatus et avait traversé le portail avant tout le monde afin de trouver des endroits où son clan pourrait vivre.

Et je l’y trouvai effectivement – la silhouette d’un vieil homme, le dos courbé, regardant autour de lui la caverne dans laquelle il venait d’arriver, perdu dans ses pensées. Et si je lui retirais cette robe, elle reprendrait son apparence féminine.

Je me glissai derrière elle et lui tapotai légèrement sur l’épaule.

« Salut. »

« %$&* !!!!! Gracehobiack ?!?! »

Sa robe fondit de façon impuissante et Lillia cria une injure de surprise en tombant sur les fesses.

« … ? »

Même moi, je fus pris par surprise. Sa personnalité était-elle telle ? C’était définitivement elle, alors…

Elle était désormais toute rouge et continua à balancer des insultes et des injures, comme si elle se foutait royalement de tout ce que j’avais au fond du cœur.

« Stpem fabohac racehobiack !!! »

« Exprime-toi en Coréen, veux-tu ? »

« Fragh !! »

« Je t’ai dit de parler Coréen. »

Comme si elle venait finalement de me comprendre, Lillia prit plusieurs profondes inspirations, puis…

« Putain de merde !!! Qui es-tu, gros con, fils de pute ?! »

Elle me laissa totalement perplexe, de fond en comble.

Mais bon. Vieillir n’avait pas été vain, après tout. J’avais gagné suffisamment de maturité pour ne pas me faire avoir par des choses insignifiantes de ce genre. Je fus capable de comprendre ce qui se passait assez facilement.

70 ans dans le passé. C’était ça. Elle était juste dans la phase adolescente, pleine d’énergie et avide de découvrir la vie. Quelqu’un n’avait-il pas dit que même une montagne toute-puissante changeait en dix ans ? Dans ce cas, une personnalité sortant de la jeunesse pour se retrouver impliquée dans la destruction d’une planète pouvait changer, elle aussi.

« Meurs ! Meurs ! Meurs !!! »

Mais avant que je puisse m’exprimer clairement, elle se mit à balancer ses ongles tranchants à droite et à gauche, de façon agressive.

J’esquivai facilement chacun de ses assauts et tendis la main pour l’attraper par le cou.

Cinq minutes plus tard, elle était…

« …terriblement désolée. »

Elle était agenouillée devant moi, un cocard ornant son joli visage en guise de bienvenue sur Terre.

Raka
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1 Sangtu est une coupe de cheveux réservée aux mâles « adultes », si vous voyez ce que je veux dire, pendant l’ère Joseon.
2 NdT : -Ong est une forme archaïque utilisée pour s’adresser à un homme plus âgé.
3 NdT : Un philosophe Coréen qui a vécu entre 1762 et 1836. « Dasan » est un titre qui lui était donné, qui signifie simplement « la montagne de thé ».
4 NdT : Gyeongseong était le nom de Seoul sous l’occupation japonaise.

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18 thoughts on “MWLU : Chapitre 169

  1. Plutôt rapide la sortie du chapitre du jour ^^. Tu nous gâtes là :p !

    Il y a une question que je me pose quand même depuis qu’il est revenu aussi loin dans le passé : il ne devrait normalement avoir énormément de difficultés pour comprendre le langage des habitants et pourtant, c’est tout l’inverse. L’effet de son Trait peut-être ? Je dois avouer que c’est un peu perturbant mais ce n’est pas ça qui va gâcher l’oeuvre ^^.

    Par contre, impressionnant la force mental de Sae-Jin. C’est certainement pas du niveau de Yu Ilhan qui est champion toute catégorie mais quand même, ça reste impressionnant. Et puis, contrairement à ce dernier, il voit les événements du passé donc ça lui fait quand même une forme de distraction si on peut dire ^^.

    Les « retrouvailles » entre Sae-Jin et Lillia sont plutôt… musclées si je puis dire ^^ »… Comme quoi, elle ressemblait énormément à Bathory dans sa prime jeunesse. On va voir comment Sae-Jin va faire pour l’assagir mais on peut bien se l’imaginer vu la fin de ce chapitre XD !!!

    Bref, merci pour ce chapitre et à demain ^^ !

    1. Il le dit au chapitre précédent : il avait du mal avec les accents et les différences de prononciation mais dans l’ensemble, ça allait.
      Une langue n’évolue pas fondamentalement en 500 ans.

      1. Oui, c’est vrai, je viens de m’en souvenir maintenant. Seulement, c’était sur une petite phrase et sur le moment, je n’avais pas fait gaffe. Comme quoi, un petit détail comme ça peu être important pour la suite ^^.

        Vraiment ? Alors qu’il y a quand même 500 ans d’écart ? Bon, comme tu viens de le dire, une langue n’évolue pas fondamentalement en plusieurs centaines d’années mais ça m’étonne quand même. Je pensais qu’avec un écart comme celui-ci, la langue avait pas mal évolué. Bref, autant pour moi ^^.

        1. On lit toujours des textes moyenâgeux chez nous et même si la grammaire a changé, on les comprend.

          1. Ah d’accord ! Je ne savais pas. Merci pour l’info. Je mourrai moins bête au moins ^^. Qui l’eu crû qu’en lisant un LN, j’apprendrai quelque chose par rapport au langage ^^ ? Pas moi en tout cas :p.

    1. Peut-on réellement parler de violence envers les femmes à ce niveau-là quand face à une vampire en pleine force de l’âge (donc, de base, 3x plus puissante qu’un humain normal) tente de tuer le héro et auquel celui-ci, pour la calmer, est obligé de se défendre quitte à aller jusqu’à la tabasser pour être sûr d’être en sécurité :p ??? Question à un million si je ne m’abuse ^^.
      Mais bon, blague à part, pour un début de rencontre, c’est plutôt violent XD !

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