OG Chapitre 22
OG Chapitre 24

Dernier OG de la semaine ! Et qui se termine sur un de ces cliffhangers… :p

Bonne lecture !

 

 

Chapitre 23

 

« Hé, vieux machin ! Tu ne t’es pas encore décidé ? Remets-nous cette forge, et tu pourras picoler tous les jours jusqu’à ta mort ! »

Les types qui venaient d’entrer dans la forge avaient l’air de brutes musclés. Ils me rappelèrent les employés de Mère Nature Est Heureuse. Ils remirent au vieux forgeron une feuille de papier d’un air agressif.

C’est quoi, ça ?

Instinctivement, je réalisai que c’était un contrat de vente du bâtiment et de ses terres à la Compagnie Mero.

D’après mes récentes expériences, je vais probablement me retrouver mêler à une quête à la con.

Je ne pouvais absolument pas le permettre. Ma priorité était de gagner de l’argent en produisant des objets.

Je n’ai pas de temps à perdre avec des quêtes dont je ne peux pas.

J’admirai ma présence d’esprit et m’éloignai pour éviter les ennuis. Mais comme rien ne se déroule comme je le voudrais, je parvins à peine à m’éloigner de quelques pas que les bandits me remarquèrent.

« Hé, mais d’où sort ce débutant ? Bah alors gamin, tu essaies de te glisser dans notre affaire comme un rat ? »

Ils commencèrent à m’interroger de façon intimidante.

« T’es venu découvrir le contenu de notre contrat ? T’es un espion, c’est ça ? C’est la Compagnie Skaner qui t’envoie ? »

Pourquoi me retrouvai-je mêler au contenu du contrat ? Qui s’intéressait à un truc pareil ?

J’aurais dû rester en arrière en évitant de les regarder.

Je haussai les épaules comme pour dire : ‘Moi ? Un espion ? Mais de quoi parlez-vous ? Ce n’est pas du tout le cas, alors ne vous préoccupez pas de moi. Je veux juste m’en aller.’

Mais ils continuèrent de jouer les gros bras.

Gulp.

Et merde.

Ma gorge s’assécha et de la sueur froide coula sur mon front. Tout ça me rappelait mes débuts dans Satisfy.

Était-ce dû aux souvenirs horribles des brutes qui me harcelaient à l’école, ou aux voyous adolescents PNJs des ruelles sombres ? Ou peut-être était-ce parce qu’ils ressemblaient aux employés du service financier de Mère Nature est Heureuse.

Je me recroquevillai par réflexe devant le groupe ; je ne pouvais pas supporter la situation.

Je devrais faire profil bas.

Les PNJs violents ne craignaient pas la loi, alors ces types pourraient parfaitement me blesser grièvement, voire même me tuer si je devais ne serait-ce que les toucher. Bien sûr, je pouvais toujours les dénoncer aux gardes, mais leurs poings étaient plus près de moi que la loi. J’aurais peut-être pu faire quelque chose si j’avais été plus fort, ou alors assez rapide pour fuir de là… Mais comme ça n’était pas le cas, il valait mieux éviter de les énerver.

D’après leurs apparences et l’impression qu’ils donnent, ces types ne doivent pas être de petites frappes. Ils ne sont pas du genre à traîner dans une ruelle en fumant et en exploitant leur victime.

La Compagnie Mero était la deuxième plus grosse compagnie commerciale du Royaume Éternel, ils n’embaucheraient pas des minables. Ces enfoirés étaient tous des gangsters.

Si je me fis à leur équipement, ils doivent être au moins niveau 35.

Des voyous d’au moins niveau 35 ! Combien de gens avaient-ils dû frapper et effrayer pour monter en niveau ? Je n’arrivais pas à imaginer tous les crimes que ces types devaient avoir commis.

Ils sont cinq… Par contre, moi je suis seul et niveau 3. Mes stats sont peut-être supérieures à celles de gens de mon niveau, mais elles doivent tourner autour des stats d’un niveau 20.

Et comme si ça ne suffisait pas, j’étais désarmé. J’avais tout à perdre en me battant contre eux.

Oui, autant jouer la prudence et abandonner sa fierté.

Dès que j’eus fait le point, je souris aussi joyeusement que possible et leur expliqua : « Je ne suis pas venu vous espionner, je suis juste un client qui passait par là, alors vous n’avez pas à vous montrer aussi méfiant. Hé hé. »

Je me montrai servile envers des PNJs toute honte bue ! Le type qui avait empoigné mon épaule me relâcha légèrement.

« Un client ? Dans cette forge ? »

« En effet. »

« Oh ? Un client dans cette forge… »

Le type resserra son emprise sur mon épaule.

Aïe, ça fait mal.

Je fronçai les sourcils et manquai de jurer, mais je restai patient. Au lieu de m’énerver, je fis de mon mieux pour maintenir mon sourire. Pourquoi ? Parce qu’autrement, il pourrait me cogner ! Un vieux proverbe disait qu’on ne pouvait pas cracher au visage d’un homme qui vous souriait.

Les voyous me regardèrent avec suspicion.

« La rue gérée par la Compagnie Mero a de nombreuses armureries, alors pourquoi viendrais-tu dans une forge pareille ? C’est pas bizarre, ça ? »

« Cette rue a peut-être plein d’armureries, mais elle n’y a pas d’autre forge. Je ne suis pas venu acheter une arme ; je voulais trouver un forgeron pour une question technique ! Du coup, je ne pouvais pas aller ailleurs. Hé hé, j’ignorais que cette forge était en difficulté ; je suis nouveau à Winston. »

J’aurais pu me lancer immédiatement dans une carrière d’acteur et être le candidat parfait pour l’oscar du meilleur acteur. Dans ma voix comme dans mes gestes, j’étais servile à souhait. Je continuai de sourire et la brute douteuse me relâcha.

« J’ai envie de te frapper, bizarrement… Mais tu es aussi un forgeron ? Hum, j’avoue que tu es trop faible pour être un espion… Okay, fous le camp et ne t’avise pas de revenir. »

Il avait envie de me frapper ? J’avais l’air faible et pauvre ? Ces ordures pensaient pouvoir se payer ma tête juste à cause de mon apparence ? La furie monta en moi, mais je devais être patient.

« Hé hé, merci de m’avoir cru. Je m’en vais. »

Je parvins à maintenir mon sourire jusqu’à la dernière minute et me dirigeai rapidement vers la sortie. C’est alors que la voix furieuse du vieux forgeron retentit dans mon dos. « Vous avez raison… Autant ne pas faire traîner ce sale boulot plus longtemps. Je suis trop fatigué pour ça. »

Tandis que je me figeai un instant dans mes pas, le vieil homme cligna ses yeux injectés de sang pour empêcher les larmes de couler.

« Donnez-moi ce contrat. Je vais le signer, comme vous le désirez. »

« Eh ? V-vraiment ? »

« Ohh ! Bonne idée, l’ancêtre ! »

« Tu as mis le temps, mais tu as enfin fait le bon choix. »

Les brutes se réjouirent à sa déclaration. On aurait dit un festival. Le type qui paraissait être le chef tendit le contrat au vieillard.

« Tu n’as plus qu’à signer, et tu pourras te la couler douce !

……”

Le vieux forgeron fixa le contrat et hésita un moment avant de tendre une main tremblante. Des larmes coulèrent alors sur ses joues : « Aaah ! C’est la fin d’un commerce dans ma famille depuis sept générations ! Je ne pourrais pas regarder mes ancêtres en face après ma mort ! »

C’était insupportable que de voir ce vieillard triste et abattu, mais les voyous se payèrent sa tête au lieu de le réconforter.

« Tu as brusquement cessé de bosser, alors c’est normal que tes clients soient allés voir ailleurs, non ? Et tu n’avais pas un fils, vieux machin ? Ton fils unique est mort, alors tu t’es réfugié dans l’alcool ? Comme tu n’as pas de successeur, ta famille s’éteindra avec toi ! Tu protèges un truc qui n’a pas de valeurs, et tes dettes viennent d’augmenter non ? C’est pathétique, vraiment pathétique. »

« Ne parle pas de mon fils avec ta bouche vulgaire ! »

« Pourquoi es-tu aussi bruyant, bordel ? Tu veux qu’on te corrige comme la dernière fois ? »

Voir cette brute du nom de Johnson menacer de frapper le vieillard m’énerva prodigieusement.

C’est une personne âgée, non ? Non seulement il est grossier avec lui, mais en plus il menace de le tabasser… 

À ce moment, le voyou du nom de Um prit la parole. « Écoute, il faut que le contrat soit signé avant la fin de la journée. »

Ensuite, le type du nom de Praga joignit la conversation comme un chien enragé : « Non, je suis furax. On a dû attendre des mois que ce vieux débris finisse par céder ! Pensez à tout ce qu’on a subi à cause de lui. »

Le truand appelé Neil continua : « Je suis d’accord… Putain, on a même pas pu s’occuper correctement d’un vieux con. On va même être payé moins parce qu’on a dépassé la date prévue à cause de lui. »

Le chef de la bande jusque là silencieux, Veil, sourit froidement et dit : « Ils ont raison, tu dois nous dédommager correctement pour tous ces désagréments. »

Veil gifla le vieux forgeron et dit : « Eh vieux machin, une fois que tu auras reçu l’argent du rachat de la forge, la moitié servira à éponger tes dettes, et l’autre nous reviendra. C’est normal de se faire pardonner après avoir causé autant de dégâts, non ? »

« Fils de putes ! » Rugit le vieil homme du nom de Khan.

« Hé, t’as pas de femme ou de fils à nourrir, alors pourquoi aurais-tu besoin d’autant d’argent ? Tu devrais aider les jeunes gens miséreux comme moi. »

……”

Je bouillis intérieurement de rage.

Je ne respecte pas les personnes âgées, mais…

Dans les transports en commun comme le bus ou le métro, je ne cédais jamais ma place aux vieux. On payait les mêmes taxes après tout, alors j’avais autant le droit qu’eux de profiter de mon siège. Je ne leur cédais jamais mon siège, quel que soit leur regard.

Mais…

Je n’insultais ou ne me moquais pas des vieux, contrairement à ces brutes. J’étais vraiment furieux.

C’est vraiment terrible que de voir des gamins traiter leurs aînés comme ça…

Alors ? Devrais-je aider ce vieil homme, malgré mon petit niveau ?

NON~ NON~ Je n’avais pas du tout le sens de la justice, alors pourquoi aiderais-je quelqu’un d’autre ? Je n’arrivai pas à trouver le moindre intérêt à cela. Quand j’étais petit, les super héros me dégoûtaient, contrairement à tous les autres enfants.

Pourquoi se blessent-ils pour sauver d’autres personnes ? Ils sont cinglés ou quoi ?

Je n’arrivais pas à comprendre ces héros qui se sacrifiaient pour vaincre le méchant. Ces sacrifices désintéressés me faisaient grimacer alors quand les enfants du voisinage jouaient aux héros, moi je prétendais être le méchant. J’eus alors plaisir à harceler mes potes qui jouaient les héros et comme j’étais assez sage pour prétendre mourir à la fin du jeu, les autres enfants ne m’en voulurent pas.

Quand j’y pense, je suis comme ça depuis tout petit. Ouais, depuis le début, j’ai toujours détourné le regard devant l’injustice.

Alors je détournais du vieil homme qui se faisait humilier et qui était sur le point de perdre la forge qui était dans sa famille depuis sept générations. Et bien sûr, je le regrettais un peu.

La situation s’est tellement dégradée qu’il m’est impossible de forger quoi que ce soit ici. Je vais encore devoir payer ces escrocs de cochers hors de prix pour changer de village ? Dois-je vraiment encore changer de village ? Non, pas besoin : je vais juste chasser et monter en niveau jusqu’à ce que le nouveau propriétaire de la forge commence à bosser.

Attends une seconde ?

J’ai besoin d’équipement pour chasser ! Bordel de merde ! J’ai entreposé mon épée et mon armure dans le hangar. Mes 50 pièces d’argent !

Mon niveau de stress était au plus haut. J’avais mal au bide rien qu’à imaginer l’argent partir en fumée. Pourquoi ma vie devait-elle être aussi tordue ? Uuuh… Ça y est, j’ai un ulcère. Je devrais partir d’ici au plus vite.

Mais bizarrement, mes pieds n’avancèrent pas.

Je peux vraiment laisser le vieillard comme ça… ?

Ah ! Sans déconner ! Chié !

Peut-être que la vie que je rêvais de mener était loin d’être correct, mais j’avais quand même un minimum de conscience morale. Ma conscience ne pouvait pas supporter d’ignorer un vieil homme encerclé par des brutes.

Non, pourquoi devrais-je risquer ma peau pour quelqu’un d’autre ? Je suis stupide ou quoi ?

J’étais parfaitement conscient que j’aurais dû faire comme si je n’avais rien vu, alors pourquoi hésitais-je ?

Quand ai-je commencé à fourrer mon nez dans les affaires des autres ? Ça ne me ressemble pas. J’ai toujours ignoré l’injustice.

Au moment où je me préparai à quitter la forge…

[Votre colère a atteint son apogée après avoir vu des voyous maltraiter un forgeron.]
[La quête ‘La colère du forgeron’ a été créée.]

Wazouille
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13 thoughts on “OG Chapitre 23

  1. Je crois que le pire cliff que j’ai vu dans cette série reste le chapitre 151 (oui, j’ai été chercher pour être sûr du chapitre mdr)

  2. Mais qu’est-ce qu’il est con il se fait toujours avoir même s’il était parti au début il y aura quand même la quête quoi qu’il arrive

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