SSN Chapitre 127
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Noyez Joël ! Comme l’a signalé Waz hier soir, les hostilités prendront fin à minuit ce soir, soit environ au moment où le père Noël apporte les cadeaux. 😀 Bonne lecture et j’espère que vous en profiterez dignement !

 

 

Chapitre 128 : Clôture 3/3

 

Seules quelques âmes purent quitter leurs enveloppes corporelles, toutes les autres ayant réagi à la magie du nécromancien. L’explosion avait produit un bruit aussi assourdissant qu’immonde, vaporisant jusqu’au souvenir de l’Effroyable.

〈Vous avez pris un niveau.〉

Il ne lui restait plus que quatre niveaux à obtenir avant d’enfin atteindre le niveau 80. Blanka cracha un peu de sang après avoir déversé tant d’énergie. Il n’avait eu qu’un délai très court pour dresser une barrière magique autour du groupe.

« Vous auriez au moins pu prévenir ! » vociféra-t-il.

« Personne ne t’a rien demandé. » lui répondit Woojin.

En effet, sa barrière n’avait eu qu’un effet très limité. C’était l’armure spirituelle qui les avaient tous protégés, que Woojin avait chargé dès l’apparition de l’Effroyable. Dès lors, il était loin d’avoir envie de le remercier. Il n’était d’ailleurs pas le seul…

« Pfff, vous avez vomi tout ce que je me suis ennuyé à préparer… » pesta Sunggoo.

« Vous comprenez maintenant pourquoi on vous a dit d’attendre ? » lui lança à son tour Baek Jongdo.

Blanka, humilié, s’efforça de ne pas fondre en larmes. Il était pourtant lui aussi parmi les meilleurs éveillés au monde…

C’est quand même normal que je veuille les aider… J’ai l’impression d’être un criminel, avec eux…

Il était sonné et ne se sentant pas à l’aise sur ses appuis, se rassit. Il n’avait même plus la force de contre-argumenter. Woojin avait bel et bien quelque chose de différent des autres éveillés.

Il est incroyable…

Invocation, maître en armes, sorts ou encore soin, l’arsenal de ses capacités semblait infini. Son regard sur lui changea et il entreprit calmement de se soigner.

« Tiens, c’est rare de voir des soins auto-centrés. » observa Woojin.

Tout moine soit-il de par ses capacités de bénédiction, il profitait de toute évidence de soins de magie blanche. C’était là un étrange fait, qui ne manqua pas de piquer au vif l’intérêt de Woojin.

« C’est quoi déjà, ton nom ? »

« Blanka. »

« J’ai rencontré des coréens qui parlaient plus mal que toi. Tu es bien de la guilde Vishnu, c’est ça ? Combien ils te paient ? »

« Comment ? »

« Rejoins Alandal. »

Blanka regarda Woojin droit dans les yeux. Quelque chose le perturbait.

Il est vraiment en train d’essayer de me recruter en plein donjon, alors que j’ai cru mourir ? Il est taré, ou quoi ?

Il s’efforça toutefois de conserver son calme et répondit : « Votre attention m’honore, mais le maître de la guilde Vishnu et moi sommes très proches. C’est avec eux que je ferai mes vieux os. »

« Ah, c’est dommage. »

Sa loyauté le rendait à ses yeux plus digne encore d’intérêt. Il passa pourtant à autre chose, rangeant toutes les affaires dans son inventaire. Il tourna alors son regard vers la plage, ou plutôt l’endroit où elle avait été. L’explosion fut en effet tellement puissante que la mer s’était étendue jusqu’aux berges où ils se trouvaient. Même les pierres de sang avaient disparu, au contraire d’une gemme violacée en lieu et place du cadavre de l’Effroyable.

〈Marche légère〉

Cette compétence de guerrier était en principe davantage utilisée pour couvrir une distance entre deux précipices, mais elle rendait le corps tellement léger qu’il pouvait s’en servir pour marcher sur l’eau. C’est d’ailleurs ce qu’il fit.

〈Vous avez obtenu un fragment dimensionnel.〉

Enfin, il était sien. Enfin, il pouvait obtenir un moyen d’accès vers Alphène. Il ne lui restait plus qu’à récupérer la pierre de retour, profondément enfouie dans le palais sous-marin, demeure de l’affreuse pieuvre. Il désactiva alors la marche légère et utilisa au contraire une compétence qui le rendit beaucoup plus lourd.

Il tomba comme un piquet au fond, prenant de vitesse même les rares monstres survivants. La précieuse gemme entre ses mains, il pouvait ressortir. Cependant, s’étant surtout focalisé sur l’augmentation de ses attributs d’intelligence et de magie, il ne pouvait plus ressortir. Son énergie était pratiquement vide.

Shingshi, j’ai besoin de toi. Maintenant.

Sa monture apparut aussitôt et le remonta en moins d’une seconde aux abords du rivage, n’observant même pas les précautions d’usage vis-à-vis des paliers de décompression grâce à son armure spirituelle.

« C’est bon, on peut s’en aller. » leur lança-t-il en se secouant les cheveux.

« Comment ? N’allez-vous pas récupérer les artéfacts ? » s’étonna Blanka.

« Non, je ne peux pas respirer sous l’eau. Je dois pouvoir rester en apnée pendant une dizaine de minutes, mais je doute que ça suffise. »

Les guerriers profitaient en effet de très grandes capacités de souffle, toutefois celles-ci ne pouvaient suffire à fouiller le palais. L’eau était de surcroît trop vaste pour utiliser son sort de détection.

« J’ai une compétence qui permet de respirer sous l’eau. »

« C’est vrai ?! »

Blanka avait enfin réussi à les intéresser, comme en témoignait la surprise de son audience. Woojin, tout particulièrement, le regardait d’un air très intéressé. Ses facultés étaient presque aussi versatiles que les siennes. C’est ce même intérêt qui le poussa à décider de sortir. Il avait trouvé bien plus riche que tous les artéfacts du monde.

De nombreux journalistes et une foule compacte étaient venus les accueillir, parmi laquelle on trouvait même plusieurs membres du gouvernement. En temps normal, il les aurait tous fait fuir, mais il monta au contraire cette fois dans la voiture qui leur avait été préparée.

Kassim, maître de la guilde Vishnu, les attendait au sein de la limousine.

« Je dois vous remercier, messieurs. Vous avez réussi à venir à bout d’un donjon auquel même notre guilde n’a pu s’attaquer. » dit-il dans sa langue natale.

« Il vous remercie de votre assistance, monsieur Kang. »

« Hmm… Il parle en hindi ? »

« Tout à fait. »

〈Pilule de langage : hindi〉

« Vous devriez mieux me comprendre dans cette langue, Kassim. Vous êtes bien le maître de la guilde ? »

« Oh ! Vous parlez hindi ? Ça pour une surprise… »

« Je viens juste de l’apprendre. »

« Ha ha. »

Il semblait parfaitement incrédule, mais le fait qu’il ait pris le mot pour une plaisanterie ne nécessitait pas de clarifier la situation. Il manquait de temps, il fallait en venir à l’essentiel. C’était dans ce seul but qu’il était monté dans la limousine, qui ne progressait absolument pas sur la route.

« J’ai une proposition à vous faire, Kassim. C’est au sujet de votre guilde. »

« Laquelle ? » répondit-il plein d’intérêt.

« Je veux Blanka. »

« Oh, Blanka. Je ne peux pas vous le donner. » répondit Kassim.

« Nous sommes frères, monsieur Kang. » abonda en ce sens l’intéressé.

Les deux se lancèrent un regard complice. Ils étaient liés par le sang, il n’était pas question de le négocier. Malgré tout, l’intérêt du plus grand éveillé mondial les touchait.

« Vous en voulez combien ? »

« Je ne vais pas vendre mon frère pour de l’argent. Ne me vexez pas, monsieur Kang. Je ne sais pas comment fonctionnent les choses en Corée, mais… »

« Je vous offre le donjon. »

« Que… »

Un tel donjon représentait une formidable promesse de gains futurs. Kassim en vint ainsi presque à évaluer la valeur de son frère, mais sous le poids du regard de celui-ci, s’apprêtait à refuser. Woojin ne lui en laissa pas l’occasion.

« Si un autre donjon de ce type vient à apparaître, je vous l’offrirai aussi. »

Kassim fut pris d’une légère quinte de toux, très gêné de la situation. D’un côté, c’était une offre très intéressante, mais de là à en vendre son propre frère ?

« Allez, je vous fais un prix de gros, trois pour le prix d’un. »

« Pfff… Bon. J’accepte. »

« Comment oses-tu me faire ça ! » hurla tout à coup Blanka.

« Oublie le passé, Blanka. Il faut vivre avec le présent. Je crois qu’il est temps pour nous de régler cette vieille dette. »

L’Inde avait elle aussi subi son Jour du Traumatisme. Kassim avait été l’un des premiers secouru par Blanka. C’était ainsi qu’il l’avait pris sous son aile au sein de la guilde Vishnu quand ses capacités s’étaient révélées.

« Je t’ai sauvé, Kassim. La dette sera réglée quand je déciderai qu’elle sera… »

« Et comment veux-tu que je te rembourse ? En t’empêchant d’évoluer au sein d’une guilde qui saura honorer tes véritables capacités ? »

Woojin s’en tint au silence, laissant les deux s’expliquer. Le ton finit par descendre.

« Bien, je crois que la question est réglée. Bienvenue à Alandal, Blanka. »

« Qu’est-ce qu’il se passe, Woojin ? Je ne comprends pas ce que vous racontez… » se plaignit Sunggoo.

Woojin lui expliqua à voix basse le fruit de leur conversation, créant chez Sunggoo la plus grande excitation. En tant que pyromage, lui pouvait tout à fait bénéficier de ses compétences d’amélioration. Che Haesol, elle aussi, ne tarderait pas à profiter d’une augmentation de moitié de sa puissance.

« J’ai quand même l’impression d’avoir été vendu. » lui signifia Blanka, en coréen cette fois.

« Oh, il ne faut pas trop s’en plaindre. Moi on m’avait laissé pour mort, regardez maintenant ce que je suis devenu ! » s’amusa Sunggoo.

« Vous êtes… ? »

« Ah non, je suis bien vivant. C’est d’ailleurs un miracle que vous ayez survécu, c’est une vraie chance. »

Kassim resta silencieux, fuyant jusqu’au regard désespéré de son propre frère.

 


 

Avec une telle popularité, chacune des actions de Kang Woojin ne pouvait passer inaperçue. La presse du monde entier ne s’intéressait plus qu’à lui.

[Paris libéré !]

[Voyage autour du monde : comment un homme a décidé de sauver la planète.]

[EXCLU Éveillé Mag’ ! Le nettoyeur de donjons Kang Woojin : zoom sur sa carrière.]

Dans son ombre, un homme travaillait à chaque seconde à gérer les relations et à limiter les éventuels dégâts. Cet homme n’était plus juste le régisseur d’Alandal, il en était devenu le Premier Ministre. C’était maintenant jusqu’aux relations internationales que devait gérer Jung Minchan.

Le Japon, la Chine, l’Inde et même la France souhaitaient négocier avec Alandal. Depuis ses actions au Moyen-Orient et grâce au travail des reporters de guerre, Kang Woojin s’était érigé au rang de héros. C’était désormais plus vrai que jamais, secouant la plus proche nation d’Alandal jusque dans ses fondations.

Dans le bureau présidentiel, Kim Byungmahn savait bien qu’il n’avait plus le moindre choix.

« Il faut rallier ce traité. »

« Oui, nous n’avons plus le choix, Président. » consentit à dire le Premier ministre.

Le monde entier, jusqu’à l’ONU, avait reconnu Alandal comme une nation à part entière. Si la Corée du Sud refusait de s’y plier, ce n’était plus seulement à Alandal qu’elle risquait d’avoir à s’affronter, mais aussi au monde entier. Les américains eux-mêmes souhaitaient accueillir cette nouvelle terre promise.

« Je n’ai pas eu le temps de suivre les informations, admit Kim Byungmahn, comment le public voit-il les choses ? »

« Pour eux, c’est déjà chose faite. Certains veulent d’ailleurs immigrer à Alandal… »

Il ne servait plus à rien de lutter. Alandal était indépendante.

« Bon. En tant que Président de la République de Corée, j’ordonne le début du référendum national. »

Ils ne pouvaient plus dicter leur conduite à Alandal. Il ne leur restait à présent plus que l’espoir de rester dans ses bonnes grâces…

Nostra
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