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Chapitre 386 – La ville de la Marque Noire

Xiao Yan resta couché sur l’herbe tandis que les vents sifflaient autour de lui. Il n’osa pas bouger d’un pouce, de crainte que cette chose mystérieuse cachée dans les ténèbres soit encore là, ne devienne soudainement violente et le tue.

Il resta ainsi dans le noir sans avoir la moindre idée du temps qui pouvait s’écouler et, alors qu’il allait commencer à s’impatienter, un rayon de lumière traversa soudainement les ténèbres… Comme si la coquille de noirceur s’était soudainement fissurée et laissait la lueur du soleil la balayer.

De nombreux autres rayons suivirent l’apparition du premier, et le vent hurlant s’affaiblit également peu à peu jusqu’à disparaître.

Le jeune homme leva la tête vers le ciel, qui s’était éclairci, et poussa un soupir de soulagement. Il se redressa prudemment et jeta un coup d’œil autour de lui. Il découvrit aussitôt la caravane, qui commençait déjà se réorganiser, à seulement quelques centaines de mètres de là. Il se mit aussitôt à courir précipitamment dans sa direction.

Alors qu’il approchait du convoi, il vit le visage gras et joyeux de Duo Ma.

Ce dernier fit quelques pas vers lui et dit avec un soupir de soulagement : « Monsieur Yao Yan, tout va bien ? J’ai vraiment eu peur quand je ne vous ai pas trouvé tout à l’heure. »

L’adolescent sourit en voyant la joie de son interlocuteur, et il secoua la tête : « Je vais bien, j’ai juste été quelque peu imprudent et me suis un peu laissé emporter par le vent. » Bien que le gros homme se soit davantage inquiété de perdre sa puissance que lui, il était tout de même relativement normal par rapport à certains habitants du Territoire Sinistre.

« Vous avez été emporté ? Vous avez vraiment de la chance de ne pas vous être perdu dans la plaine alors. » Le gros marchand dit avec un grand sourire : « Montez d’abord dans la calèche, monsieur Yao Yan. Je dois encore trouver une place aux biens qui ont été décaissés par la tempête avant qu’on ne puisse partir. »

Le jeune alchimiste opina du chef et observa sans rien dire les mercenaires qui rangeaient leurs affaires. Une fois à bord de la calèche, il s’y assit en tailleurs comme pour s’entraîner, mais cependant, il se mit à soupirer. La stupeur était encore présente dans son regard baissé… Il murmura en son for intérieur : Alors c’est ça la puissance du Hall des Âmes ? Ils sont effectivement terrifiants…

La voix de Yao Lao résonna lentement en lui : « Hmm, mais ça ne se passe pas tout le temps comme ça. Comme je t’ai dit la dernière fois, le Hall des Âmes a des techniques spécifiquement utilisées contre les corps spirituels. D’ailleurs, la plupart d’entre eux sont incapables de se servir de Dou Qi. Certains, comme ceux qui possèdent une flamme particulière et les ont raffinés en une ‘flamme de vie’, s’en sortent mieux face à eux. Pour ma part, je me suis servi de la Flamme Glaçant les Os pour leur échapper ; sans elle, j’aurais certainement fini comme ce pauvre type que tu as vu. »

« Je pense que les techniques dont ils se servent n’ont pas l’air d’être liées par les contraintes des techniques de Dou et du Dou Qi. » dit le Da Dou Shi avec hésitation en se souvenant de cette chaîne noire bizarre. Il pouvait se permettre d’évoquer cette théorie, car il savait que bien que les corps spirituels ne puissent pas se servir de Dou Qi, ce dernier leur infligeait également moins de dégâts. Cependant, la chaîne avait eu l’air de faire fondre le corps spirituel rouge, ce qui était une réaction intense et stupéfiante…

Le vieux maître dit : « Hmm, c’est effectivement l’impression que j’ai eue lorsque je me suis retrouvé face à eux. Bon cela dit, je n’ai pas vraiment eu le loisir de regarder en détail, mais maintenant que j’y pense, leurs techniques sont vraiment différentes des autres… Je crains que ça soit aussi pour ça que les corps spirituels sont aussi faibles que des bébés face à eux. »

« Cela étant, tu n’as pas besoin de t’inquiéter à leur sujet. Ils ne devraient pas pouvoir nous repérer tant que je me montre le moins possible. Ce dont tu as besoin à présent, c’est de devenir plus fort avant qu’ils ne nous retrouvent ! Autrement, nous risquons de partager le même sort que ce pauvre type de tout à l’heure. » ajouta-t-il gravement.

« En. » Après cette rencontre dans la Tempête Noire, le sentiment d’urgence que Xiao Yan éprouvait été devenu bien plus intense. De plus, la méthode d’attaque particulière de cet agent du Hall des Âmes l’inquiétait un peu. Après tout, c’est ce qu’on ignore qui nous terrifie le plus.

« Cependant, nous pouvons peut-être nous arrêter une journée dans cette Ville de la Marque Noire. Tu devrais trouver ce dont tu as besoin aux enchères qui y tiendront lieu. De plus, ces enchères sont incomparables à celles que tu as pu voir dans l’Empire Jia Ma. Ça te sera une expérience enrichissante que d’y aller. Cependant… As-tu assez d’argent avec toi ? Tu auras du mal à faire quoi que ce soit dans le Territoire Sinistre sans un rond. » lui dit le vieillard en souriant.

Le jeune homme resta perplexe avant de répondre : « Ah, je crois qu’il me reste encore plus de cent mille pièces d’or. Ce sont les dividendes sur la vente des produits médicinaux à Wutan. »

« Plus de cent milles ? » Yao Lao resta coi avant de dire d’un air désarmé : « C’est à peine suffisant pour te permettre de vivre dans la région, alors n’espère pas pouvoir acheter quoi que ce soit aux enchères avec ça. »

Son disciple se frotta la tête, embarrassé, et rit amèrement : « Si ça n’est vraiment pas faisable, on peut toujours aller acheter des ingrédients, raffiner quelques pilules médicinales et les mettre en vente. Un alchimiste à sec, ça n’existe pas ! »

Le vieux maître ajouta en souriant : « Nous pouvons aussi mettre un peu d’essence de Lion Améthyste aux enchères, ou peut-être encore quelques graines de Lotus de Feu. Rien que ces menus objets feront sensation dans ce Territoire Sinistre. Les experts à la méthode de Qi à l’affinité feu se battront même pour les avoir. »

« Ce n’est pas faisable. L’essence de Lion Améthyste est la nourriture que le Python aux Sept Couleurs Avalant les Cieux préfère ; si je n’en ai pas, cette petite bête ne m’obéira pas. Que ferais-je alors ? Quant aux graines de Lotus de Feu, je n’en ai plus que onze… Je suis déjà agacé qu’il y en ait aussi peu, alors pourquoi en vendrais-je… » marmonna l’adolescent en roulant des yeux.

Il sourit et dit : « Je pense que je vais raffiner quelques pilules et les mettre en vente. De toute façon, je suis un alchimiste capable de raffiner une pilule de quatrième rang. Je ne pense pas qu’un alchimiste de ce niveau court les rues, même dans cette région. »

Yao Lao se moqua un peu : « Ça court les rues ? Comment peux-tu penser une chose pareille ? Avec ton statut d’alchimiste de quatrième rang, tu serais traité comme un personnage de haut rang dans n’importe quelle faction. En fait, tu serais aussi bien traité qu’un Dou Wang. »

« Hé hé, c’est encore mieux. » ricana le jeune alchimiste. Il entendit alors des bruits de pas approcher de la calèche, et cessa aussitôt de parler avec son maître pour fermer les yeux et baisser la tête comme un vieux moine en pleine méditation.

Le convoi de Duo Ma, après la tempête, ne rencontra pas d’autres problèmes. Le surlendemain, aux alentours de midi, de la végétation luxuriante troubla enfin la monotonie des plaines noires à l’horizon. Les gardes, habitués aux escortes dans la région, ne purent s’empêcher de pousser un soupir de soulagement à cette vue. Tant qu’ils quittaient la plaine, ils seraient bien plus en sécurité ; les villes étaient tenues par différentes factions et tant qu’ils leur versaient un tribut suffisant, ils ne se feraient ni dépouillés ni tués. Après tout, ces factions n’allaient pas tuer une poule aux œufs d’or.

Bien sûr, rien n’était gravé dans le marbre… Autrement, la région du Territoire Sinistre ne mériterait pas sa réputation de zone la plus chaotique du continent.

Le Da Dou Shi tira les rideaux de la calèche et jeta un œil à la caravane qui sortait lentement des plaines avant de pousser, lui aussi, un soupir de soulagement.

« Ké ké, c’est une chance que nous ne soyons pas tombés sur ces sinistres bandits, cette fois. Je suis parvenu à préserver mes marchandises, et personne n’a été blessé ou tué. J’ai économisé beaucoup d’argent en évitant de devoir payer des compensations pour les morts ! » Le gros marchand se mit à sourire comme s’il avait été débarrassé d’un lourd fardeau. Transporter des marchandises à travers les grandes plaines revenait à jouer sa vie ; il suffisait d’être malchanceux pour se faire tuer… Il n’était pas facile de gagner sa vie sur le Territoire Sinistre.

Duo Ma sortit un sac de pièces d’or de sa poche intérieur et la tendit à son jeune hôte avec un sourire amer : « J’y pense ; voici votre récompense, monsieur Yao Yan, bien qu’elle ne reflète pas votre valeur en tant que Da Dou Shi… »

Xiao Yan ne refusa pas arrogamment la récompense du marchand. Il empoigna la bourse et la soupesa ; à vue de nez, elle devait contenir cinq mille pièces d’or, peu ou prou. « Je crains que sans vous pour montrer le chemin, j’aurais pu marcher une dizaine de jours dans les plaines sans pour autant parvenir à en sortir. Cette somme est déjà bien suffisante. »

« Merci beaucoup, monsieur Yao Yan. » Le gros homme hocha la tête, puis il lui remit la carte détaillée qu’il possédait. Il dit à voix basse : « Je pense que pour un nouvel arrivant dans cette région, c’est la meilleure récompense qui soit. »

Le jeune homme plissa les yeux, hocha lentement la tête et l’accepta.

Dou Ma rit doucement : « Hé hé, vous êtes encore jeune et déjà si puissant, monsieur Yao Yan ! Vous avez d’avoir un bon talent à l’entraînement, mais cela étant, faites attention dans ce Territoire Sinistre. Il vaut mieux que vous ne laissiez pas les autres s’apercevoir que vous êtes nouveau ici, au risque de vous attirer des ennuis. »

« Merci pour cet avertissement. »

Une fois que le convoi sortit des grandes plaines, il réduisit peu à peu sa vitesse. Il suivit une route montagneuse deux heures durant, dépassa une montagne et arriva dans l’après-midi à son pied, où la silhouette d’une énorme ville formée à partir de gros rochers apparut partiellement. On pouvait vaguement voir de nombreux points noirs se concentraient à ses énormes portes comme des fourmis.

Duo Ma se tint sur la calèche et observa la ville en souriant à l’adolescent à côté de lui : « Ké ké, voici la Ville de la Marque Noire, monsieur Xiao Yan. De nombreuses factions et autant d’experts vont accourir en ville ces deux prochains jours à cause des enchères. Il y a toujours un objet unique qui tient lieu d’attraction chaque année et il paraît que l’année dernière, c’était un rouleau contenant une technique de Dou de rang Di. À l’époque, diverses factions se sont presque battues durant les enchères pour l’obtenir et si l’organisateur n’avait pas été eu la force de les contenir, ça aurait fini en farce. »

Le jeune alchimiste sentit le coin de sa bouche tressaillir : « Une technique de Dou de rang Di… » Effectivement, de nombreux objets et des trésors uniques circulaient dans cette région sans foi ni loi. Il serait impossible de voir une technique de Dou de si haut niveau dans l’Empire Jia Ma.

« Allons-y. » Le gros marchand fit un signe de la main et la caravane fonça vers les portes en soulevant des nuages de poussière.

Le Da Dou Shi observa la ville dont ils se rapprochaient de plus en plus, et il murmura : « J’espère que je ne serais pas déçu. » Il éprouvait de la curiosité, et avait quelques attentes de cette ville colossale.

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10 thoughts on “BTTH Chapitre 386

  1. Vers la fin du chapitre le marchand appel notre cher alchimiste Xiao Yan. Il n’aurait pas dû l’appeler Yao Yan ?

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