DNC Chapitre 218
DNC Chapitre 220

Chapitre 219 – Un coup dur

« Je ne veux pas menacer le clan ! Je veux juste que Qingwu puisse vivre une meilleure vie que celle qui l’attend ! » Mo Tianji fit un pas en avant et s’agenouilla devant Mo Xingchen. « Père, s’il vous plaît, par égard au propriétaire de ce sabre… Protégez Xiao Wu… »

Le coup était risqué, mais le clan protégerait la petite tant qu’elle aurait le sabre et, bien que son train de vie soit incomparable à celui qu’elle eut pu avoir par le passé, sa vie serait malgré tout bien plus agréable.

Et puis, qui oserait prendre le cadeau de son bienfaiteur ? La bonté, l’amitié et la piété filiale étaient des valeurs cardinales au sein du Continent des Neuf Cieux. Restait à espérer que son père s’y tiendrait !

Le patriarche sembla en proie à une lutte interne tandis que des murmures s’élevèrent dans la salle. Ils devinrent tout à coup plus audibles alors que tous les membres de l’assemblée débattirent entre eux.

« Tu es trop naïf, second frère. »

« Crois-tu vraiment notre petite sœur capable de conserver ce sabre ? » Mo Tianyun ricana. « Je ne sais pas si tu l’aimes ou si tu veux la blesser, à vouloir qu’elle le garde… »

« Que veux-tu dire par là ? » dit froidement Mo Tianji. « C’est à Père d’en décider ! Il doit encore rendre sa décision, alors pourquoi la ramènes-tu ? Peut-être que… Tu louches même sur le sabre de ta petite sœur ?! »

« Je ne suis pas aussi mauvais que ça ! » L’aîné ricana et se tourna vers son père. « Père, je pense que notre petite sœur ne devrait pas garder ce sabre ! »

« Elle est encore petite, elle n’est pas assez forte pour protéger cette arme ! La lui remettre reviendrait à la mettre en danger, et à permettre à nos ennemis de s’en emparer ! Ce sabre serait alors utilisé contre nous, et nous porterait un coup dévastateur ! »

Le chef du clan resta silencieux.

« Père ! Pouvez-vous supporter de voir Xiao Wu non seulement infirme, mais aussi en danger à cause d’un sabre ? » dit-il avec inquiétude et sincérité. « Pensez-y, Père, s’il vous plaît… »

« Mo Tianyun, tu dis des inepties ! Si le clan assure sa protection, comment pourrait-elle être en danger ? » dit rageusement Mo Tianji. « De plus, ce sabre est un cadeau de son bienfaiteur ; veux-tu que notre clan Mo devienne un clan d’ingrats sans cœur ? »

« Ingrats ? Huh ! C’est de ne pas prendre soin du cadeau d’un bienfaiteur qui serait ingrat, Mo Tianji ! » répliqua férocement Mo Tianyun. « Et comment ça, sans cœur ? Tu penses peut-être que notre clan Mo est sans cœur ? »

Le cadet ricana : « Au final, tout le monde sait très bien qui est ingrat et cruel ! Tu traites notre petite sœur aussi durement alors qu’elle n’a que neuf ans et demi ! »

« Mais ses Trois Méridiens Yin sont détruits ! Je ne fais que la protéger ! » dit furieusement l’aîné. « Ne juge pas aussi méchamment les autres comme ça ! Tout le monde dans ce grand hall est loyal envers le clan, et aime Xiao Wu autant que toi ! »

« N’oublie pas que le nom de notre petite sœur est gravé sur ce sabre ! C’est la volonté divine ! » dit le jeune stratège d’un air imposant. « Veux-tu vraiment aller à l’encontre des cieux ? »

Tout le monde changea d’expression !

Tout le monde accordait la plus grande révérence envers les cieux, et ce depuis des temps immémoriaux. Qui oserait aller à leur encontre ?

« Ce n’est qu’une coïncidence ! » Mo Tianyun sourit froidement : « On retrouve les deux idéogrammes formant mon prénom, tian yun, sur des textes antiques rédigés il y a dix mille ans ! Devrais-je pour autant exécuter la volonté des cieux ? » (NdT Tian yun 天云 = nuage du ciel)

Mo Tianji s’emporta : « Toi, exécuter la volonté divine ? »

Les deux jeunes maîtres s’opposèrent férocement l’un l’autre, les yeux brillants. Même une personne toujours calme comme Mo Tianji avait un regard haineux… Les deux frères se donnèrent ainsi en spectacle devant le chef de clan, devant tous les doyens, devant des membres importants et devant les tablettes ancestrales ! Une rixe pouvait éclater à tout moment !

Mo Xingcheng frappa la table du poing et dit rageusement : « Assez ! Vous voulez vous rebeller, tous les deux ? N’avez-vous pas honte, en tant que frères, de vous montrer aussi méprisables devant tout le monde ? Asseyez-vous ! »

Les deux frères s’échangèrent un regard amer et, en grognant, ils se rassirent chacun de son côté.

Mo Xingchen voulut avoir l’avis des doyens : « Chers doyens, ce sabre… »

« Ce sabre est un objet précieux, comment pourrait-on le laisser entre les mains d’une petite fille infirme ? » Mo Wuxin roula des yeux et dit nonchalamment : « Vous êtes le chef de clan, vous savez tout de même comment régler ce genre de situation, non ? »

« Doyen ! » Mo Tianji put à peine croire ce qu’il venait d’entendre. Comment ce doyen avait-il pu dire une chose pareille ?

« Pas la peine d’en rajouter ! » Mo Wuxin grogna et dit : « Nous n’avons pas d’autres choix. Si Mo Qingwu n’était pas infirme, elle aurait pu conserver ce sabre sans problèmes ; cependant, ça n’est plus le cas. Elle n’a plus de futur actuellement, alors pourquoi devrions-nous lui laisser la meilleure ressource ? »

« Bien que ce sabre lui ait été offert par son bienfaiteur, elle reste un membre de notre clan et donc, en d’autres termes, ce bienfaiteur a fait un cadeau à notre clan. Nous ne faisons absolument pas preuve d’ingratitude en en prenant soin à sa place ! »

Mo Wuxin ouvrit les yeux et un rayon de lumière froid y scintilla. Il ricana en direction de Mo Tianji. « Tu as une objection à faire, Tianji ? »

Ce dernier se leva : « Oui, et une grosse ! »

Le jeune homme ignorait pourquoi il était si agité aujourd’hui. « Ce sabre n’appartient pas au clan Mo, il appartient à ma petite sœur ! À Mo Qingwu ! »

« Insolant ! » Le vieux doyen se leva et le gifla avant de dire férocement : « Sors ! »

Le jeune stratège serra les dents et regarda son père d’un air indigné : « Père ! »

« Sors ! » Mo Wuxin leva la main, et un puissant vent en surgit tout à coup, envoyant bouler Mo Tianji avant qu’il ait une chance de dire quoi que ce soit.

Il retomba un peu plus loin dans un gros boum, et continua de hurler : « Ce sabre appartient à ma petite sœur ! Notre clan Mo ne peut pas faire une chose pareille ! Doyens, père, réfléchissez-y bien ; le monde entier se moquera de nous… »

« Faites-le taire ! » dit froidement Mo Wuxin.

Mo Tianyun dit : « En. » Il fit aussitôt un signe de la main, et deux personnes sortirent. Dehors, Mo Tianji hurla tout à coup : « Vous allez tous le regretter ! » Il se tut aussitôt après et ne fit plus un bruit.

Le doyen jeta un regard à la petite Mo Qingwu. « Mo Qingwu, acceptes-tu que le clan protège ce sabre à ta place ? »

La petite le regarda avec appréhension. Elle se mordit la lèvre en se retenant de pleurer : « Mais… Mais c’est le mien… »

« Insolente ! Ne fais-tu pas partie du clan Mo ? » Mo Wuxin remua la main : « C’est décidé ! Pour compenser sa perte, Mo Qingwu pourra maintenir quelques menus avantages de ses précédentes conditions de vie. »

Mo Xingchen soupira et dit : « Que la volonté des ancêtres soit faite. »

Mo Qingwu se leva obstinément : « C’est mon sabre… » Elle se mordit la lèvre et dit doucement, mais fermement : « C’est le mien ! Frère Chu me l’a donné… »

Mais personne ne lui prêta attention…

Si le bienfaiteur qui lui avait fait ce cadeau avait été un super maître des Trois Cieux Supérieurs, les choses auraient été différentes… Mais comment un grand clan des Trois Cieux Intermédiaires pourrait s’intéresser à un type bizarre des trois Cieux Inférieurs ?

Mo Xingchen soupira et dit : « Renvoyez la petite demoiselle. »

« Père ! » Qingwu gémit soudainement, et se recroquevilla au sol de désespoir. « Rendez-moi mon sabre, rendez-moi mon sabre… »

Le patriarche était livide. Le bord de son visage tressaillait, mais il conservait le silence.

Les deux nourrices vinrent ramasser la petite. « Rentrons, mademoiselle. »

« Je veux mon sabre ! » Le regard de Qingwu s’éteignit soudainement tandis qu’elle regarda son père, et elle murmura : « Mon sabre… »

« Renvoyez-la ! » hurla Mo Wuxin qui s’en alla après avoir secoué la manche.

Les deux nourrices usèrent prudemment de leur force et la firent sortir en la portant.

« Mon sabre ! Mon sabre… » Les pieds au-dessus du sol, Qingwu se débattit violemment en gémissant. « Père… Père… Si vous ne me rendez pas mon sabre… Pourriez-vous me donner le fourreau ? Donnez-moi le fourreau, d’accord ? D’accord ? Bouhouhou… »

Ses pleurs s’éloignèrent de plus en plus.

Le chef de clan soupira, et le fourreau vibra immédiatement avant de voler vers l’extérieur tel un dragon volant, et atterrit entre les bras de la petite…

Elle pleurait à chaudes larmes quand ses yeux brillèrent, et elle tint fermement le fourreau contre elle. Elle ferma les yeux et pressa l’objet contre son petit visage. Les larmes coulaient sur ses joues comme de la pluie, et son petit cœur était très douloureux…

Frère Chu Yang… Je suis désolée, j’ai perdu le sabre que tu m’as donné…

Frère Chu Yang… Tu me manques tellement, je suis si malheureuse…. Bouhouhou…

Elle se remémora subitement la nuit où le Fourbe avait tenu son visage et lui avait dit : « Xiao Wu, souviens-toi que si un jour, plus personne ne t’aime, moi je t’aimerai encore… »

« Frère Chu Yang… » Mo Qingwu pleura tristement…

Un feu ardent commença à luire dans le regard de Mo Tianyun tandis qu’il regarda sa sœur partir. Il jeta un œil au halo rouge étincelant du sabre que tenait son père. « Père, ce sabre… »

Mo Xingchen répondit nonchalamment : « Mieux vaut que tu oublies ce sabre. »

L’aîné baissa la tête. « En. »

Le patriarche regarda silencieusement son aîné un long moment, puis il soupira et dit : « Yun’er… »

« Oui, Père. »

« Ce n’est pas un mal, pour quelqu’un de puissant, d’être un peu cruel. C’est même une nécessité pour un chef. Mais… » Il continua solennellement : « Mais il y a de nombreuses choses dans la vie que tu ne devrais pas pas complètement rejeter. »

Mo Tianyun resta silencieux un long moment et dit : « Je ne l’oublierai pas, Père.. »

Mo Xingchen soupira. Il voulut rajouter quelque chose, mais il finit par s’abstenir. Un long moment plus tard, il dit avec mélancolie : « Trois talents divins sont apparus dans notre clan à la même génération, et ils étaient tous les trois des descendants directs ! Tianyun est sournois et brutal sous son apparence de meneur, Tianji est prudent et calculateur, et Qinwu était la meilleure candidate pour la position de Poussière Rouge Noble… J’étais sûr qu’avec de telles bénédictions, le clan Mo allait directement monter dans les Trois Cieux Supérieurs ! Je n’arrive pas à croire que cette joie ait duré moins de trois ans… »

 

Wazouille
Les derniers articles par Wazouille (tout voir)
DNC Chapitre 218
DNC Chapitre 220

Related Posts

13 thoughts on “DNC Chapitre 219

  1. Merci pour le chapitre.
    PS : Bon, maintenant on sait que le clan Mo se fera forcément annihilé un jour.

  2. Merci pour le chapitre
    Le clan Mo voué à disparaître!! Comment ils ont osé prendre le sabre de la petite Wu !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com