DNC Chapitre 286
DNC Chapitre 288

Vous pensiez que Chu Yang était déjà très haut dans le game du troll ? Vous n’avez encore rien vu 😀

Bonne lecture !

 

 

Chapitre 287 – Partir à temps

 

Le symbole d’un soleil était gravé sur la lame. Chu Yang le connaissait évidemment très bien, puisque c’était lui qui l’avait sculpté.

Mais à ce moment, il se comporta comme s’il venait de découvrir un nouveau monde. Il regarda la lame amoureusement et rechignait à la rendre. Il ferma les yeux d’euphorie et resta silencieux un long moment.

Il rendit enfin le sabre au bout d’un moment et dit : « Merci de m’avoir fait confiance, frère Ao. »

Ao Xieyun répondit : « Pas besoin d’être aussi formel, frère Chu. Je me suis juste emparé du sabre ; vous pouvez le garder et l’étudier quelques jours si vous voulez. »

L’adolescent rit à gorge déployée et secoua la tête plusieurs fois. Il pensa  : Tu te battrais probablement à mort avec moi si je l’emportais réellement avec moi !

Le jeune maître Ao reprit enfin le sabre et sourit : « Je l’ai un peu étudié à l’instant pour découvrir le secret qu’il renferme, mais je n’ai rien trouvé. Auriez-vous des conseils à me donner, frère Chu ? »

« Je n’en ai aucun. » Lui répondit le jeune homme franchement. « Mais j’ai entendu dire que le Sabre Solaire ne démontrerait toute sa puissance que lorsqu’il est en présence de l’Épée Lunaire. Cependant… La légende est si vieille qu’elle en est invérifiable. »

Une lueur traversa tout à coup les yeux d’Ao Xieyun, et il dit d’un air entendu : « Vous avez raison. »

Du coup, les trois hommes repartirent côte à côte.

En chemin, ils virent des drapeaux claquer au vent ; Diwu Qingrou avait fait sa grande entrée.

Le tournoi s’étant terminé, il était naturellement venu jeter un oeil.

Le convoi tout entier s’arrêta immédiatement dans une grande clameur, et les soldats s’écartèrent de part et d’autre pour révéler une calèche tirée par des chevaux.

Les rideaux du véhicule s’ouvrirent et ils y virent le Premier Ministre, assis avec un air nonchalant.

Ce dernier fronça les sourcils en voyant les trois gaillards avancer bien droit avec des expressions mystérieuses.

Il resta dans sa calèche et dit froidement : « Alors c’est le jeune maître Ao et les deux jeunes maîtres Chu. »

Cette phrase sèche secoua le Fourbe.

Diwu Qingrou avait mélangé l’ordre de ses salutations. S’il avait accepté l’identité de Chu Yang, il aurait dit : « Alors ce sont les deux maîtres Chu et le jeune maître Ao. »

Mais il a salué Ao Xieyun avant moi.

Qu’est ce que ça veut dire… ?

Son expression ne changea pas, mais il prit immédiatement une décision : les deux ‘jeunes maîtres Chu’ devaient disparaître dès qu’ils auraient disparu du regard du premier ministre ! Ils n’allaient pas attendre l’apparition de l’Épée Lunaire.

Autrement, il serait trop tard pour fuir !

Les trois jeunes hommes sourirent et saluèrent le ministre. « Premier Ministre Diwu. »

Ce dernier sourit et dit : « On dirait que le clan Ao a obtenu le Sabre Solaire. Félicitations, jeune maître Ao ! »

« Nous avons simplement eu de la chance. » Dit humblement Ao Xieyun. « Nous ne savons pas encore si nous arriverons à dévoiler les secrets qu’il renferme… Comme vous le savez, c’est loin d’être simple. »

Diwu Qingrou rit bruyamment en fixant le sabre entre les mains du jeune maître : « Ha ha, je suis sûr que vous en êtes capable ! »

Il éprouvait une haine incommensurable envers ce sabre qui avait ravagé la capitale, mais il éprouvait également une certaine curiosité à son égard.

Ao Xieyun sourit et lui tendit le sabre sans hésiter. « Je vous en prie, jetez-y un oeil, Premier Ministre. » Yun Wutian alla récupérer l’arme et la donna à son supérieur.

Le premier ministre s’en saisit, brandit le sabre et l’arme d’un des gardes près de la calèche fut tranché en deux dans un bruit à peine audible.

« C’est vraiment un bon sabre ! » Le complimenta Diwu Qingrou. Il remarqua aussitôt le symbole du soleil sur sa lame et plissa les yeux. Il réfléchit un temps et laissant Yin Wutian rendre le sabre.

« Je vous en prie, continuez votre route, trois chers maîtres. Je dois me rendre au palais impérial voir l’étendue des dégâts. Je rendrai définitivement visite au jeune maître Ao quand j’aurai le temps. » Il sourit : « Quand allez-vous repartir, jeunes maîtres Chu ? »

« Nous repartirons le moment venu. » Chu Yang sourit doucement : « Mais nous allons encore vous déranger un peu pour le moment, Premier Ministre. »

« Ha ha… Vous êtes trop poli, jeune maître Chu. » Le premier ministre sourit et dit : « J’ai hâte de pouvoir discuter et boire avec vous lorsque vous serez libre. »

Le jeune homme sourit : « Certainement. »

« Je vous laisse à présent. »

Ensuite, le groupe de cinq hommes s’écarta pour laisser passer la caravane de Diwu Qingrou.

L’adolescent marcha en compagnie d’Ao Xieyun et de Gu Duxing comme si de rien n’était, mais il avait la légère impression qu’un regard intense était rivé sur son dos, et cette impression perdura un très long moment.

Ce genre de sensation lui donna la chair de poule.

Le Fourbe ne voulait pas s’arrêter et Ao Xieyun craignait d’être assailli sur la route, aussi rentrèrent-ils aux Appartements Célestes à la vitesse de l’éclair. Les deux jeunes maîtres Chu retournèrent dans leur suite.

Une fois la porte close, Chu Yang dit gravement : « Nous devons disparaître sur-le-champ ! »

« Il a percé notre couverture à jour ? » Demanda Gu Duxing.

« Pas nécessairement. Eut-ce été le cas qu’il nous aurait fait capturer illico. » Dit le jeune homme. « Cependant, Diwu Qingrou a utilisé ses relations pour enquêter sur nos identités ces derniers jours… »

« Dans ce cas, les Appartements Célestes sont probablement encerclés par ses espions. » Dit l’épéiste. « Comment allons-nous sortir ? »

« De la même façon que nous sommes arrivés. » L’adolescent se dirigea vers la fenêtre et souleva doucement les rideaux pour regarder à l’extérieur.

Il pouvait voir de nombreuses personnes dans différents endroits fixer intensément leurs fenêtres. Cependant, ces personnes semblaient très ordinaires, et elle avait une sorte d’aura hostile singulière particulièrement puissante.

« Si j’étais Diwu Qingrou… » Chu Yuang sourit et dit doucement : « … Si je n’arrivais pas à confirmer l’identité de mes adversaires, je les espionnerais temporairement en attendant d’autres informations, d’autant qu’ils pensent m’avoir berné. S’ils voulaient s’échapper, ils le feraient assurément de nuit. »

Gu Duxing dit à voix basse : « Alors nous n’avons pas besoin d’attendre la tombée de la nuit ? »

« Exactement, nous devons partir immédiatement. » Répondit nonchalamment son jeune ami.

L’épéiste réfléchit d’un air songeur : « As-tu besoin d’écrire une lettre à Diwu Qingrou ? Comme de toute façon, le jeune maître Chu doit partir, ça ne me paraît pas une mauvaise idée que de lui écrire une lettre pour lui porter un coup. »

« Mieux vaut ne rien lui écrire. » Le Fourbe fit deux pas et dit : « Ça le rendrait furieux qu’on puisse s’en tirer et s’en vanter, et ce serait néfaste pour la suite de notre plan. De plus, même s’il est certain que nous ne sommes pas qui nous prétendons être, il n’oserait pas supposer que le Roi des Enfers Chu est venu lui-même… Attends un peu… oh ? »

Tout à coup, ses yeux s’illuminèrent ; il se tut rapidement, frappa des mains et dit : « Mais oui ! Je dois écrire une lettre à Diwu Qingrou ! »

Gu Duxing avait le tournis : mais tu ne viens pas de dire qu’il valait mieux ne pas le faire ? Pourquoi approuves-tu cette idée à présent ?

« Diwu Qingrou pense que je suis comme lui et ignore sûrement que j’aime me vanter à chaque fois que j’ai le dessus. Du coup, ça ne correspondrait pas à l’image qu’il a de moi que je me comporte mesquinement ! Et il remarquerait que je ne laisserais pas une lettre pareille si j’étais réellement le Roi des Enfers Chu. Mais si je lui laisse intentionnellement cette lettre… Que crois-tu qu’il penserait ? »

L’épéiste sourit et dit : « Il se mettrait à douter encore plus, bien sûr. »

Le jeune homme rit : « Et c’est exactement ce que je veux ! »

Gu Duxing prépara leurs affaires pendant que l’adolescent écrivit une lettre chaleureuse. Ensuite, il la glissa dans une enveloppe sur laquelle il nota : ‘Cher Premier Ministre Diwu, Chu Yang vous remercie.’

Il jeta aussitôt son pinceau et rit à gorge déployée.

Il attira ensuite l’épéiste devant un miroir, et ils se grimèrent avec attention.

Quelques instants plus tard, le Fourbe enroula horizontalement la couette du lit, et la plaça sur une chaise qu’il posa devant les rideaux. Il l’arrangea même de sorte que, de l’extérieur, elle ressemble à quelqu’un réfléchissant à la fenêtre.

Ils s’en allèrent alors en plastronnant.

Diwu Qingrou arriva au palais impériale et tomba sur une scène misérable. Son expression était morose, et il ne put prononcer le moindre mot avant un très long moment.

Il finit par demander, à voix basse : « Est-ce que Sa Majesté va bien ? »

Han Buchu, à ses côtés,  dit avec inquiétude : « Sa Majesté est saine et sauve, mais je crains que ses sentiments à votre encontre, après cet incident, soit… Je crains qu’il ne soit encore plus mécontent. »

« Ce n’est rien. » Dit nonchalamment le Premier Ministre. « Allons dans le palais royal voir si on peut encore récupérer quelque chose. »

À ce moment précis, un groupe de soldats courut hâtivement vers eux depuis une autre route, accompagné par un eunuque grassouillet qui chevauchait arrogamment un cheval. Il dit avec une voix similaire à celle d’un canard en rut à qui on aurait donné un petit coup de bâton : « Sa Majesté nous a ordonné de faire l’inventaire de tous les biens du palais… »

Di Wu Qingrou le regarda calmement un moment et dit : « Si Sa Majesté vous a envoyé ici, alors nous allons juste laisser quelques soldats monter la garde. Nous leur laisserons s’en occuper. »

Yin Wutian regarda froidement l’eunuque et cracha à terre. « Ça doit être bien d’être un eunuque ! On est assis confortablement à cheval et on a pas à s’inquiéter de s’écraser les bijoux ! »

Han Buchu s’étouffa de rire.

Cet eunuque, du nom de Lu Renjia, était le directeur général du palais impérial. Il était grossier et bien qu’il soit un peu enrobé, il adorait danser. Il s’amusait souvent à danser avec les domestiques et comme il avait toujours une haute opinion de lui-même, il se donna un surnom digne d’une star de ballet : le Phénix du Rêve Nocturne.

Han Buchu, en apprenant ce nom, avait dit : « Il mérite vraiment de porter ce surnom : les phénix vivent toujours en couple et ce Lu Renjia tient le rôle des deux sexes. C’est très attentionné de sa part… »

Cette blague lui avait obtenu le titre de ‘meilleur comédien du Grand Zhao’ dans l’entourage du Premier Ministre et, pour cette raison, le ‘phénix du rêve nocturne’ le haïssait de toutes ses forces.

Il avait traité Han Buchu de bâtard dans son dos. Il s’imagine peut-être qu’il est malin, mais les trois idéogrammes de son nom ne laissent pas de doute. Il ne peut pas crier. (NdT jeu de mots sur l’homonymie de son nom avec 喊不出). Il ne peut pas crier quand il atteint l’orgasme. Il n’a vraiment pas de quoi être aussi complaisant.

Cette canaille était peut-être un eunuque, mais elle s’opposait à Diwu Qingrou… Par conséquent, l’entourage de ce dernier ne s’entendait pas avec elle.

Une fois qu’il eut donné son ordre, le Premier Ministre fit directement demi-tour et s’en alla, n’ayant absolument aucune envie de discuter avec l’eunuque.

Lu Renjia ricana et pointa le doigt dans sa direction. « Pourquoi frimes-tu ? Hmmp ! » Dit-il en avec douceur en boudant comme une jeune fille, ce qui ne manqua pas de donner la chair de poule aux gens autour de lui.

Le petit homme pâle et grassouillet leva ensuite le bras et dit d’une voix aiguë : « Allons-y~ ! »

Un long moment plus tard, on entendit tout à coup un cri inhumain retentir depuis les ruines du palais. « Enfoiré de Diwu Qingrou. Le trésor royal est vide, vide… »

Ses cris stridents et misérables ressemblaient à ceux d’un animal.

Wazouille
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