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Chapitre 48 : Partenaires 1/5

 

– Merci, vous nous avez encore sauvés, lança Kang Hajin.

– C’est plutôt vous, qui m’avez sauvé… Sans votre intervention, je serais déjà mort, lui fit observer Yu Ilhan.

– Vous admettrez tout de même que si cette chose n’était pas morte, nous aurions de toute façon péri en l’absence d’échappatoire. Alors, j’insiste, nous vous devons de sincères remerciements.

Yu Ilhan le trouva quelque peu borné, mais il vit aussitôt une occasion d’en profiter.

– Alors, je peux prendre ça ? demanda-t-il en désignant la pierre magique de Reta Kar’iha.

Non, bien sûr, c’était trop en demander. D’un autre côté, pour quoi serait passé Kang Hajin à revenir sur ses propres paroles ? Il devait le remercier… Et puis, Yu Ilhan avait tué seul le monstre.

– … Bien. Na Yuna, je suppose que tu n’as rien contre ? assentit-il.

– Je peux avoir ton numéro de portable, maintenant ?!

– Non, lui répondit froidement Yu Ilhan.

– Huh. Encore une fois, je me fais rejeter. À quoi me sert ma beauté ? Je suis la femme la plus belle du monde ! s’offusqua la jeune fille.

Il était vrai qu’elle était sublime, même pour lui qui ne s’intéressait en principe qu’aux anges. Était-ce naturel ou suite à la bénédiction de la déesse de la beauté, une seule chose lui semblait certaine : elle ne l’avait pas choisie pour rien. Elle avait réellement de quoi être fière, mais c’était bien précisément cet aspect-là qui le dérangeait.

– Il y a autre chose à faire, avant de décoller ? demanda-t-il alors à Herta.

– Probablement, mais pour l’instant, je crois qu’il est important qu’on prenne un moment pour se reposer. Tu en as beaucoup fait, lui conseilla-t-elle.

– Et tu ne crains pas qu’un autre tyran arrive ?

– J’imagine que tu plaisantes, mais en vérité, je le crains effectivement. Il va falloir sceller ce donjon, puis je discuterai avec les autres pour voir quelles sortes de quêtes divines on peut y introniser.

– Bien…

– Ok…

Après quoi, il lâcha un éclat de rire discret, auquel il s’efforça de trouver une raison absurde afin de ne surtout pas brusquer Herta. Et sa raison, en vérité, était effectivement absurde. Cependant, Herta en avait en ce jour bien assez fait pour ne pas en être tenue pour responsable.

– On peut au moins faire la route ensemble, hein ? l’interpella à nouveau Na Yuna.

– Si tu veux, consentit-il finalement à dire.

Afin d’éviter l’expérience désagréable qu’il avait fait avec Kang Mirae, Yu Ilhan avait cette fois quitté le groupe de sa propre initiative, aussi ses talents de dissimulation ne tarderaient-ils pas à faire effet.

– Je vais me jeter une de ces mousses, dès que je retrouverai Mirae ! se satisfit-elle.

– J’imagine que ça doit intéresser quelqu’un, lui rétorqua Yu Ilhan.

– Oppa, tu viens boire un coup avec moi, hein ?

– Tu vois pas que je suis occupé, là ? balança à son tour Kang Hajin.

– Décidément, personne ne veut de moi, aujourd’hui…

N’allait-elle donc jamais s’épuiser ? C’était à se demander si le véritable secret de sa beauté ne résidait pas dans son tempérament juvénile… Rapidement et au contraire de sa première réaction, elle commença à l’amuser.

– Allez, c’est quoi, ton nom ? revint-elle à la charge.

– Hmm…

Elle parlait tellement fort qu’il lui semblait qu’elle allait le perdre de vue à chaque seconde, mais en dépit de toutes ses tentatives, elle résistait. Il devint ainsi nerveux.

– J’ai demandé à Feyta, mais elle m’a répondu qu’elle tenait à sa vie…

– Oui, si on pouvait éviter les prises de catch divines, ça m’arrangerait assez, confirma Feyta, tout en regardant Herta du coin de l’œil.

– Continue comme ça, et on va monter encore un cran au-dessus, grogna l’intéressée.

Tandis que les deux anges commencèrent à argumenter, Yu Ilhan profita d’un moment de répit pour réfléchir. Kang Mirae connaissait déjà son nom, et l’un était son frère, l’autre son amie. Au final, à quoi pouvait bien servir de le leur cacher ?

– Je m’appelle Yu Ilhan.

– C’est joli ! estima aussitôt Na Yuna.

Ce n’était pas une experte en conventions sociales, c’en était la reine… Ainsi, il décida de ne même pas considérer le compliment. Kang Hajin était habitué aux excentricités de la jeune fille, puisqu’il la connaissait, en vérité, depuis son plus jeune âge. Mais de voir Yu Ilhan aussi insensible à son charme eut tôt fait de le troubler lui aussi. Restait à espérer qu’elle ne fasse pas de l’idée de le séduire son objectif de vie… C’était un risque à courir, avec elle.

– Mais pourquoi tu recules, comme ça ? Je vais pas te manger… Enfin, sauf si tu me le demandes ?

– Ça me gêne, je… recule, s’il te plaît, bégaya Yu Ilhan.

– Sinon quoi ? s’amusa-t-elle.

Elle prenait décidément goût à la discussion… cet animal étrange avait tout au moins le mérite de constituer un caractère nouveau. Restait à espérer qu’elle finisse par s’en lasser, car à être ainsi rejetée, et manquant de s’étouffer à chaque nouvelle crise de rire, Kang Hajin craignait qu’elle ne finisse par réellement disjoncter.

Enfin, ils se mirent en route et arrivèrent face au vortex, où les attendaient un groupe lourdement armé…

– Herta ! lança l’un de ses individus.

– Ainsi donc, vous voilà, observa-t-elle. Bonjour.

– Votre rapport.

Les cieux avaient déjà dû avoir eu vent du contexte autour duquel Yu Ilhan avait joué sa vie, car le groupe était exclusivement composé d’anges. Ils étaient tous en armure, mais celle qui avait ordonné à Herta de s’exprimer, à en juger de par sa réaction et l’aura qui se dégageait de son armure, devait être d’un grade nettement plus élevé.

– Et moi, je compte pour des prunes parce que je suis nouvelle ? s’indigna Feyta.

– Silence ! lui aboya celle qui écoutait Herta.

Puis, une fois tous les éléments en sa possession, elle se tourna vers notre héros.

– Jeune humain répondant au nom de Yu Ilhan, il va être complexe de vous récompenser céans.

– Ce n’est pas grave, la rassura-t-il. Nous verrons ça plus tard.

Herta avait eu beau le prévenir, ce n’était certainement pas en ce but qu’il l’avait sauvée.

– Cet incident est pris très au sérieux par les cieux, sachez-le. À ce titre, nous allons devoir vous emprunter Herta quelques temps durant, l’informa cette fois l’ange en armure.

– Je comprends.

– Alors, je vais vous demander à tous de me suivre hors du donjon afin que nous le scellions, même si cela ne pourra être que temporaire.

Une fois au dehors, les anges se mirent au travail et Yu Ilhan tomba une fois de plus dans ses pensées.

Y a-t-il d’autres donjons du genre ? J’imagine qu’il y en aura en tous cas d’autres… Qui l’a créé…. Et pourquoi ?

Hélas, à conjecturer en hypothèses, on n’allait jamais très loin. Finalement, lui n’avait jamais vécu que pour survivre. Les grands échafaudages des dieux ne l’intéressaient nullement. Toutefois… Le sourire de Reta Kar’iha, peu avant sa mort, le troublait encore. Enfin, après un moment, les travaux sur le vortex furent terminés, le remplaçant par une épaisse porte métallique.

– C’est désormais officiel : la Terre est le monde avec les plus grandes variables, ce qui limite l’influence de Dieu. D’autres anges vont donc être amenés à assister les terriens, annonça l’ange en armure. Et… Yu Ilhan ?

– Euh… Oui ?

– Lita souhaite vous voir plus que tout au monde. La voir ainsi souffrir me cause beaucoup de peine.

– Vraiment… ? s’étonna-t-il.

Il en vint à bénir son casque, qui pouvait encore et contre toute attente masquer les rougeurs de la gêne. À quel point, au juste, pouvait-elle s’être entichée de lui pour que chaque ange lui en parle ? C’est alors qu’il réalisa quelque chose.

– Attendez ! Ça veut dire que…

– Je vous souhaite bonne chance, Yu Ilhan, l’interrompit-elle. Herta reviendra dès que nous en aurons terminé. Feyta, vous venez aussi avec nous.

– Mais je dois…

Elle non plus n’eut pas l’occasion de terminer sa phrase, tirée par un gantelet de fer.

– Elle aurait tout de même pu me prévenir, lâcha enfin Yu Ilhan après un long silence.

– Tu sembles proche des anges ? s’interloqua Kang Hajin.

– Bon, on s’en va Hajin-oppa et Ilhan-oppa ? s’impatienta Na Yuna.

– Ouais… consentit le premier.

– Je ne suis pas ton oppa, et je n’ai aucune envie de te connaître. On n’a pas élevé les cochons ensemble, s’offusqua le second.

C’était comme couper le courant qui l’électrisait tant. Cette fois, elle se vexa pour de bon… Sans pour autant songer à cesser de lui parler. Arrivés à l’aéroport, elle le perdit enfin de vue et n’eut plus pour seul espoir que celui de le revoir. Quand ? Dieu seul le savait…

Nostra
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