LVL1S : Chapitre 118

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Chapitre 118

 

Je n’avais aucune idée du temps que j’avais déjà passé à créer ma planète de 1000 km. Ma propre planète.

Naturellement, je connaissais les mathématiques derrière tout ça. Une planète d’un diamètre de 1000 km possédait un volume de 4 188 789 330 km³. Selon la densité du fer et des calculs basiques, la planète devait peser plus ou moins 3,23 x 1016 tonnes, ce qui, selon Lena, était une masse extravagante.

La raison pour laquelle nous avions basé nos calculs sur le fer ? La plupart des planètes étaient formées de matériaux encore plus denses et nous l’avions fait pour calculer les conditions minimales.

Au moins, je n’avais pas eu à créer la totalité de la planète avec ma compétence. Notre plan passait par l’utilisation des drones.

Gnoss avait proposé d’utiliser les astéroïdes proches pour m’aider à former la planète et Lena avait travaillé sur les détails de la mise en œuvre.

Ces nouveaux drones possédaient une durée de vie de six mois grâce à notre dernier générateur à positron. Lena m’avait tout d’abord fait fabriquer une centaine d’androïdes qui allaient ensuite être utilisés pour la fabrication des drones spatiaux. Le projet était, dans son ensemble, supervisé par Gnoss pendant que Thanatos me collait comme mon ombre. À un moment, je choisis simplement de l’ignorer, totalement pris dans la création d’androïdes.

Après tout ça, nous avions créé le noyau de la planète. Composé d’un mélange d’alliages incroyablement denses que j’avais créés dans ce but, il était compressé par Lena afin de faire fusionner le tout. Et c’était une étape plutôt facile pour elle, considérant ses connaissances en physique quantique. Au bout d’un moment, notre cœur avait une densité et une résistance telle qu’il ne se serait pas dissout même si je l’avais balancé dans le soleil. Bien entendu, c’était en grande partie dû aux matériaux que j’avais fournis ; après tout, la plupart étaient d’une rareté extrême dans l’univers et posséder une planète avec un tel cœur n’avait été possible que grâce à moi.

« Johra, le noyau va être lancé. 10, 9… »

Une gigantesque sphère d’un millier de kilomètres de diamètre flottait dans l’espace. Nous avions eu besoin d’une année complète afin d’en venir à bout mais le noyau était finalement terminé.

« Bonjour tout le monde ! Je suis Zaïra ! »

« Quoi ? Lena, tu as réussi à amener Zaïra ? »

« Ha ha ha… Non, mais je savais que tu poserais la question. En réalité, puisque mes deux filles partagent en grande partie le même code, j’ai réussi à dériver le code source de Lena et l’insérer dans le noyau de la planète. Après tout, il a été créé de telle façon que… Laisse tomber. Elle va aider à la création de la planète. Elle est bien plus compétente pour ça que Lena, qui est une IA de combat. D’ailleurs, cette nouvelle Zaïra va changer de nom dès qu’elle aura acquis la conscience d’elle-même après avoir terminé sa séquence de démarrage. »

Lena grommela tout bas suite à l’explication de Gnoss.

« Ce n’est pas que je ne suis pas bonne à ça, je voulais juste une sœur alors j’ai donné une partie de mon code. »

« Initialisation terminée. Bonjour tout le monde, je m’appelle Lara. J’ai bien élu domicile dans ce noyau. »

« Eh bien, ravi de te rencontrer, Lara. Je laisse la planète entre tes mains. »

« Oui, créons la plus merveilleuse planète de tout l’univers. »

« C’est un bon plan. Ce serait effectivement un succès phénoménal. »

« Johra, tu voudrais choisir un nom pour cette planète ? »

Cette question que Lara venait de me poser venait tout à coup de devenir la source de mon plus gros dilemme.

« Lara, peux-tu me laisser un peu de temps pour y réfléchir ? »

« Bien sûr. Il reste 364 jours, 19 heures et 16 minutes avant l’achèvement. »

Depuis ce jour, mes soucis m’accompagnèrent. Je passai de nombreuses nuits blanches, éveillé et fumant en réfléchissant au nom que je désirais donner à cette planète.

« Ce serait bien d’éviter le terme Nécro, cette fois. Je pense que c’est en partie pour ça que la ville a été détruite, au bout du compte. Il faut que je trouve un nom qui parle du futur, de la joie et de la prospérité… »

« Johra, désires-tu entendre quelques suggestions ? »

Lena, qui me voyait lutter si difficilement, offrit son aide et je n’avais aucune raison de refuser.

« Bien sûr, essayons. »

« Je pensais à quelque chose sur le thème de l’Atlantide, Eden ou Utopia. »

« Attends ! Utopia ? C’est un bon nom, j’adopte ! »

J’aimais le fait que ce nom se référait à la création d’une société parfaite. En science, en économie, en politique, ce serait parfait sur tous les plans.

« Parfait, parfait. On fait comme ça. »

« Cool, je vais le faire savoir à tout le monde. »

Peu après, j’entendis l’avis de tout le monde sur le sujet.

« Utopia ? C’est bien. »

« Que signifie Utopia, Lena ? »

Lena me retransmit la vidéo de tous ceux à qui elle avait annoncé la nouvelle.

« Génial. Je suis content qu’ils aiment. »

« Bien sûr, ton choix ne peut pas être mauvais. »

Ainsi se décida le nom de la planète : Utopia. Nous allions nous battre pour créer un monde parfait.

N’est-ce pas le rêve de nombreuses personnes ? Créer leur propre monde et y régner comme un dieu…

Un mois plus tard, les drones s’étaient avérés utiles en s’attachant à des astéroïdes à proximité pour les guider jusqu’à la collision avec le noyau de notre planète.

« Alors tout ce que j’ai à faire, c’est de résister à l’impact initial grâce au bouclier Rohim, puis de lentement faire fusionner ces gros astéroïdes avec le noyau ? »

« C’est à peu près ça. C’est en réalité un peu plus complexe mais les drones s’occuperont de la vitesse d’approche afin de laisser suffisamment de temps entre les collisions. Tu pourras assimiler tranquillement les astéroïdes et je peux te montrer le processus complet sur cet hologramme en trois dimensions. »

Tout en expliquant à Lara ce qu’elle devait faire, Lena me montra une projection des 300 mini-collisions prévues au cours des six mois à venir. Selon un calcul complexe, elle prenait en compte chaque variable pour ne laisser aucune chance au hasard.

« Je n’y comprends pas grand-chose. Gnoss… Est-ce que ça ira ? »

« Oui, laisse-moi faire. Par contre, s’il y a une urgence, nous compterons sur ta capacité à créer des positrons. »

« Pourquoi donc ? »

« Une situation d’urgence. Des positrons devraient être capable de résoudre à peu près n’importe quoi. »

« Tu penses que… »

« Oui. Si, pour une raison quelconque, l’imprévu arrive – une collision prématurée ou un astéroïde plus gros que les autres, nous devrons utiliser le canon Extinction. »

« Donc, tout sera sous le contrôle de Lara ? »

« Oui. Même si ce n’est qu’une théorie et que je ne m’y attends pas vraiment. Pourtant, il est bon d’être préparé parce que même entre mes compétences de calcul et celles de Lena, nous ne pouvons pas tout prédire avec 100% de certitude. »

Je secouai la tête en observant le canon Extinction.

« J’espère simplement que nous n’aurons jamais à utiliser ce truc. »

« Ne t’en fais pas, nous allons avancer lentement et avec prudence. Nous avons déjà aligné plus d’astéroïdes que nécessaire, et nous avons 300% de la masse demandée par le collier. »

« Parfait. Ton plan m’a l’air bien ficelé. »

« Eh bien, si les dieux ne s’en mêlent pas, tout se passera bien. »

« Alors… Tu t’attends à ce qu’ils fassent leur apparition ? »

« En vérité, je n’en ai aucune idée. »

« Ah oui ? »

« Oui. Il est normal que les dieux soient restreints de toute interaction avec le monde mortel, Utopia est différent. La création d’une planète qui hébergera la vie qui va générer de la Grâce Divine est une chose d’une importance capitale pour les dieux. Si une grande quantité de Grâce est impliquée alors même la hiérarchie actuelle des dieux pourrait être chamboulée. »

« Vraiment ? Les nouveaux mondes créent beaucoup de Grâce ? »

« Oui. Et ils doivent tous être en train d’en regarder la création avec attention. À nous deux, nous pouvons définitivement mener le projet à terme et créer une planète capable de créer la vie, ce qui résultera en une nouvelle source de Grâce. Si c’est dans leur intérêt, ils pourraient choisir d’intervenir. »

« Donc, s’ils veulent devenir des parasites, ils vont avoir besoin de l’autorisation du propriétaire ? »

« Bien entendu. Nous sommes les créateurs et même les dieux ne peuvent rien y faire. »

« Ha ha ha ! Devenir le propriétaire et avoir des dieux locataires, qu’est-ce que j’aime ça ! »

« Tu sais de quoi tu parles, Johra, huhuhu ! »

Je serrai la main de Gnoss et nous partageâmes un rire machiavélique. Nous n’avions alors pas le début de la moindre idée à ce moment-là de l’impact qu’allait avoir cette poignée de main à l’avenir. Non, peut-être un tel résultat avait-il déjà été prédéterminé. J’étais le seul être capable de créer une planète de mes mains, une telle planète si efficace et à pouvoir devenir un dieu ce faisant. »

En rétrospective, la quête donnée par ce collier damné était un peu trop parfaite pour moi. Si j’avais pris le temps de m’arrêter pour y réfléchir, peut-être que j’aurais pu discuter de mes soupçons avec Gnoss et que j’aurais pu déterrer ce qui semblait trop idéal. Cela dit, la vérité était que je n’avais pas douté du processus une seule seconde même après avoir entendu les mises en gardes que j’avais reçues dans mes rêves. J’avais déjà mis en place un mode d’emploi menant à la destruction de l’univers.

Six mois plus tard, la première collision des plus gros astéroïdes se produisit.

« Astéroïde A01021 va passer la limite de Roche dans dix secondes. »

En entendant cette terminologie scientifique, je ne pus m’empêcher de me tourner vers Gnoss.

« La limite de Roche ? »

« 10… 9… 8…7… »

« C’est la distance en-dessous de laquelle un objet n’est plus capable d’échapper à son attraction et commence à se disloquer sous l’effet des marées, notamment. »

L’astéroïde faisait une centaine de kilomètres de diamètre et commençait déjà à se disloquer en une multitude de plus petits morceaux. Une dizaine d’heures plus tard, le processus était terminé et ce qui était jadis l’astéroïde formait maintenant une fine surface autour du noyau de la planète, lui donnant une légère couleur rougeâtre.

« La température du noyau est actuellement de 3 000 degrés. La surface est maintenant à 1 000 degrés. Initialisation de la seconde collision. »

« Hmm…il semble que nous ayons un léger problème. »

« Quoi ? Gnoss, que se passe-t-il ? »

« Eh bien… »

Raka
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9 thoughts on “LVL1S : Chapitre 118

  1. Il ne crée plus une planète mis un soleil je pari lol

    Ps : il en fait quoi de s première femme le temps jouant son cours on dois bien être proche si ce n’est même avoir dépasser la date de la mort de larchiliche

  2. Ps2 je suis sur que j’avais bien raison au final jorha est metatron ils vont nous sortir une connerie à la retour vers le futur mixer à du papillon theorie

  3. Merci pour le chapitre !
    Il avait pas dit qu’il rentrera dans 6 mois, il risque d’être en retard si sa dure 1 an pour la planète x)

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