MoL : Chapitre 10

MoL : Chapitre 9
MoL : Chapitre 11

Chapitre 10 – Les détails ignorés

 

Zorian ouvrit les yeux d’un seul coup, une douleur aiguë dans l’estomac. Son corps tout entier se convulsa en réaction à l’objet qui venait de lui tomber dessus ; ce fut ce qui l’éveilla brusquement, la moindre trace de somnolence parfaitement dissipée.

— Bonj –

— Non, ce n’est pas un bon jour, l’interrompit Zorian. Comment pourrait-ce être un bon jour ? Je me suis à nouveau fait tuer ! Bouffé par un ver géant, cette fois ! Et s’éveiller de la sorte commence vraiment à me taper sur le système ! La boucle temporelle n’aurait-elle pas pu commencer un jour plus tard ?!

Il fixa sa petite sœur de manière expectative.  Elle lui rendit son regard, confuse et probablement un peu effrayée.

— Euh, quoi ? répondit-elle finalement, un peu hésitante.

Zorian lui attrapa rapidement les jambes et la retourna comme un sac pour la balancer hors de son lit. Elle rencontra le sol dans un bruit sourd en offrant un couinement indigne ; Zorian bondit lui aussi hors du lit pour répondre à la violence qu’elle pourrait avoir envie d’employer désormais. Mais plutôt que d’attendre, ayant retenu la leçon des fois précédentes, il se précipita vers la salle de bains avant qu’elle ne puisse mettre son plan à exécution.

Elle réalisa rapidement ce qu’il faisait mais le temps qu’elle arrive, il avait déjà verrouillé derrière lui. Les cris d’une Kirielle outragée étaient une douce mélopée à ses oreilles, plus encore lorsqu’ils attirèrent l’attention de leur mère qui vint la sermonner.

Peut-être que c’était un bon jour, finalement.

 

___

 

Les trains… Zorian ne les avait jamais vraiment aimés pour commencer mais il commençait à développer une détestable haine depuis qu’il était pris dans cette boucle. Voyager en train une fois par mois était presque aussi dérangeant que Kirielle qui lui sautait dessus à chaque recommencement. Il avait caressé l’idée de tuer le temps en conversant avec Ibery pour qu’elle soit habituée à lui lorsqu’il viendrait demander le job mais oublia ça au bout d’un moment. Principalement parce qu’il possédait un projet bien plus intéressant sur lequel travailler – maîtriser tous les exercices de mise en forme du livre d’Ilsa afin de pouvoir la pousser à le prendre comme disciple. Les sorts de la librairie étaient utiles mais se débarrasser de Xvim n’avait pas de prix.

Il ne serait pas à Cyoria quand viendrait l’invasion, d’ailleurs. Pas cette fois et aucune des fois à venir. Même s’il devait révéler son secret à Zach à cause de ça, il prendrait le premier train au départ de la ville la veille de chaque festival d’été. Il savait que la chose la plus intelligente et pertinente à faire serait de rester en ville pour noter ce qui s’y passait – comment l’invasion progressait et ce qu’il pouvait faire pour l’arrêter. Il le savait mais… c’était trop pour lui. Et pas uniquement parce que s’impliquer dans ces affaires-là avait l’air de le mener irrémédiablement à la mort, d’ailleurs. Les montagnes russes émotionnelles liées à l’évacuation étaient très difficiles à supporter mais il ne s’agissait que d’un symptôme du vrai problème. Il lutta avec ses propres pensées pendant un moment en tentant d’identifier la racine du vrai problème. Chaque raison à laquelle il pouvait penser lui semblait… fausse.

Et puis les engrenages s’emboîtèrent. C’était l’impuissance. Chaque fois que ses pensées le menaient à se souvenir de l’invasion, il ne pouvait balayer la notion que les forces auxquelles il faisait face étaient largement au-delà de ce qu’il pouvait gérer et que la seule raison pour laquelle il avait survécu… c’était une chance simple et stupide. Ce qui le frappa, c’était que ses plus récentes morts pouvaient très bien être une allégorie pour l’invasion toute entière. Alors, tu as repoussé une meute de loups meurtriers, atteint un abri, aidé à maîtriser une embuscade de traîtres et tu pensais que le pire était derrière toi ? Non, stupide gamin, un ver géant va sortir soudainement du sol pour t’arracher la tête ! Comment était-on seulement supposé combattre un truc pareil ? Comment Zorian était-il censé faire pour combattre un truc pareil ?

Peut-être qu’il ne devait pas. Beaucoup de choses concernant l’invasion avaient l’air… improbables. Presque autant que Zach devenant un super prodige en l’espace d’un été, Zorian capable d’apprendre 15 exercices du livre d’Ilsa en moins d’un mois ou la réalité du voyage temporel. Et si la théorie du troisième voyageur était correcte et que cette personne était le cerveau derrière l’invasion ? Tout prendrait du sens. Et puis, ça poserait également son lot de questions… Par exemple, pourquoi ce voyageur hostile ne s’était-il pas déjà occupée de Zach ? La liche avait déjà prouvé qu’il était parfaitement possible de blesser des gens comme lui et Zorian et travaillait déjà pour les forces ennemies.

Quoi qu’il en fut, il prévoyait de s’impliquer dans la lutte contre l’invasion seulement après avoir fait l’acquisition de magies plus sérieuses, ou après s’être suffisamment calmé pour se sentir émotionnellement capable de faire face à la situation. Ce qui arriverait en premier. Ce n’était pas comme s’il pouvait étudier l’invasion en détail s’il passait son temps à mourir au tout début de l’attaque, de toute façon.

Au bout du temps qu’il fallait, le train arriva à Cyoria et Zorian entreprit sa longue marche en direction de l’académie. Il n’était pas pressé, cette fois, parce qu’il avait finalement dégoté un sort lui permettant de se protéger de la pluie lors de la dernière boucle et avait hâte de l’essayer. Bon, il avait en réalité trouvé plusieurs sorts de protection mais il s’agissait du seul dans ses cordes ; il ne pouvait pas lancer les autres. Ce n’était pas grave, cela dit : la barrière anti-pluie était le seul des sorts adapté à ses besoins en offrant une protection complète au prix d’un entretien en mana ahurissant. Il pouvait comprendre pourquoi le coût en mana était un problème majeur pour toute personne désireuse d’utiliser le sort de manière prolongée mais il n’en avait besoin que pour une heure ou deux au beau milieu de Cyoria, où le mana abondait.

Et puis, être enfermé dans une sphère invisible qui repoussait l’eau était largement plus impressionnant que les barrières plus subtiles et sophistiquées. La barrière fonctionnait sur l’eau en général et pas uniquement la pluie alors il n’avait même pas à s’inquiéter des flaques susceptibles de tremper ses chaussures. Voir l’eau sur la route se séparer à droite et à gauche sur son passage comme s’il était un émissaire divin était profondément amusant. Amusant et très bon pour son ego, chose dont il avait vraiment besoin après avoir été si parfaitement surclassé pendant l’invasion précédente.

Il n’allait probablement jamais réutiliser ce sort une fois sorti de la boucle temporelle, un parapluie faisant tout aussi bien l’affaire pour un coût en mana nul mais trouver une boutique qui en vendait le long de sa route habituelle s’était avéré plus que difficile. Ce qui, maintenant qu’il y pensait, suggérait qu’il allait probablement utiliser ce sort de temps en temps, puisque ce n’était sans doute pas la dernière fois qu’il aurait besoin d’un parapluie sans en trouver.

Il secoua la tête. Il ne devrait vraiment pas rêver sur ce qu’il ferait une fois hors de la boucle temporelle car ce n’était visiblement pas pour tout de suite. Il devait se concentrer sur le présent… et mec, ça avait l’air étrange, considérant sa situation. Qu’est-ce qu’il allait dire à Zach ? Il était sincèrement tenté de tout lui avouer pour tenter de sortir de cette merde ensemble ; deux têtes ne valaient-elles pas mieux qu’une ? Même si l’autre tête était celle de Zach et qu’il était peut-être impulsif, il ne pouvait pas être arrivé si loin sans l’avoir sur les épaules. Il n’était pas parfaitement confortable avec cette idée, cela dit – il suspectait fortement que Zach cachait encore des choses et il détestait charger sans savoir dans quoi il allait rentrer.

Il décida d’attendre de voir comment Zach allait interagir avec lui dans cette boucle avant de décider.

 

___

— Zorian ! Par ici !

Zorian tourna la tête vers un Benisek joyeux qui agitait la main dans sa direction comme un lunatique en se demandant ce qu’il devait faire. Il n’avait pas spécialement envie de lui parler… Benisek était peut-être son ami le plus proche parmi les élèves mais il pouvait parfois être aussi sacrément énervant ; de plus, ce n’était pas comme s’il pouvait raconter à Zorian des choses qu’il ne savait pas déjà. Au bout du compte, il soupira, vaincu ; il décida de s’avancer vers son ami qui souriait d’une oreille à l’autre. Boucle ou pas, il se sentirait mal de snober quelqu’un si heureux de le voir, d’autant que ce quelqu’un et lui avaient partagé un sacré paquet de trucs par le passé.

Il trouva intéressant que Benisek fut présent à la cafétéria cette fois car ce n’était pas le schéma habituel au début des boucles. Ce genre de choses se produisait sans cesse mais c’était prévisible – il y avait au moins deux voyageurs temporels en liberté dans la boucle, capables de changer des choses cruciales comme anodines – mais il était surprenant de voir un si gros changement aussi tôt. Zorian n’était arrivé à Cyoria que la veille. Il fallait habituellement une semaine complète avant que les choses se mettent petit à petit à quitter les rails routiniers, et même dans ce cas, la plupart de ce qu’il vivait se répétait. La plupart des professeurs suivant un plan précis d’enseignement duquel Zorian ne parvenait pas les faire dévier, par exemple. Pour autant qu’il le sût, Fortov venait le trouver à chaque fois pour lui demander de l’aider avec le rash même si l’accident avec Ibery n’avait lieu que vers la fin de la boucle. Ce qui, maintenant qu’il y pensait, suggérant que l’accident n’était pas si accidentel, après tout. C’était plutôt suspect pour un acte involontaire de se répéter invariablement en restant insensible aux modifications de la boucle…

— Tu viens d’arriver à Cyoria, n’est-ce pas ? s’excita Benisek au moment où Zorian s’installa en face de lui.

Zorian acquiesça de manière hésitante. Benisek ne s’enflammait à ce point que lorsqu’il parlait d’une fille canon ou quand il venait d’apprendre une information croustillante. En espérant qu’il s’agisse de le deuxième option ou Zorian se levait et partait illico.

— Tu ne vas tellement pas y croire ! reprit Benisek, toujours incapable de tenir en place. Tu sais, Zach. Tu le connais hein ? Zach Noveda, le dernier hériter de la famille Noveda ? Il était avec nous en cours, les deux dernières années.

Bien sûr, c’était Zach. Il aurait vraiment dû s’en douter.

— Évidemment que je le connais, répondit Zorian. Il est… difficile à oublier.

— Il est… ? sourcilla Benisek avant de secouer la tête. Je veux dire, bien sûr qu’il l’est ! Je ne m’attendais par contre pas à ce que toi, tu t’en souviennes. Il est après tout un déchet en matière de magie et tu n’as jamais vraiment interagi avec lui.

Zorian haussa les épaules. Pour dire la vérité, il ne lui arrivait que trop rarement d’oublier un nom même s’il n’avait rencontré une personne qu’une seule fois ou deux ou s’il ne les avait pas revus depuis des lustres. Même avant la boucle temporelle, Zorian aurait immédiatement su de qui Benisek parlait.

— Peu importe, continua Benisek. Zach s’est enfui de sa maison familiale hier.

— Euh, quoi ? s’étonna Zorian sans trop y croire. Comment ça, enfui ? Pourquoi aurait-il besoin de s’enfuir de sa propre maison ?

— Bonne question, hein ? reprit Benisek. Apparemment, il s’est engueulé avec ses tuteurs légaux et le tout aurait escaladé jusqu’à se terminer par un duel magique débridé. Un duel que, merde, Zach a gagné ! La moitié du manoir est tombée en ruines et Zach s’est enfui vers la ville. On doit toujours découvrir où il se cache, ils le cherchent partout !

— Hm, ouah, lâcha simplement Zorian, perdu ; mais qu’est-ce que c’était encore que ça ?

— Tu l’as dit. Je ne suis pas sûr de croire l’histoire officielle, par contre. Je veux dire, tu imagines Zach s’occuper de son tuteur comme on le prétend ? Tesen Zveri est un mage du 7ème cercle, je crois, et Zach vient à peine de passer sa certification de justesse ! Par contre, quelque chose a bien démoli la maison Noveda…

— Comment peux-tu être sûr de ça ? s’enquit Zorian.

— C’est affiché en première page de tous les journaux. Et puis tout le monde ne parle que de ça. Je ne peux pas imaginer qu’un de nos camarades de classe soit impliqué dans un truc aussi gros. Toi, tu en penses quoi, Zorian ?

— Ben… Je ne sais honnêtement pas quoi en penser, avoua Zorian.

Et il était sincère. Il ne doutait pas une seconde que Zach fut capable de rosser son tuteur, 7ème cercle ou pas – l’homme était avant tout un politicien, pas un mage de combat – mais pourquoi aurait-il fait ça ? C’était le début de la boucle, qu’est-ce qui pouvait avoir changé aussi vite pour le pousser à… ?

— Je suppose qu’il ne viendra pas en classe, cette fois, murmura Zorian un peu trop haut.

Même s’il ne se serait pas plus étonné que ça de voir Zach se pointer en classe le plus naturellement du monde un jour ou l’autre.

— J’en doute, en effet, se mit à rire Benisek.

— Il a tué quelqu’un ? demanda Zorian d’un coup, ce à quoi Benisek répondit en secouant la tête. Alors, il n’a rien fait de si grave, finalement. Quel est le pire qui puisse lui arriver s’il se rend ?

— Eh bien… Tesen ne doit pas être très content en ce moment et il est trop influent pour être ignoré. Même par Zach, répondit Benisek. Attaquer l’un des Anciens d’Eldemar est en soi un crime sérieux et Tesen pourrait vraiment pourrir la vie de Zach s’il le voulait. Non pas que je le pense parce que ça ne ferait qu’attirer encore plus d’attention sur sa défaite. Toute cette histoire est un scandale politique géant pour lui. Je suppose que Zach va revenir après un mois ou deux, après s’être refroidi la tête. Et Tesen va alors être magnanime avec lui et tout lui pardonner.

Zorian resta silencieux. Zach lui avait dit qu’il était rare qu’il passe une boucle à Cyoria et encore plus rare qu’il fréquente la salle de classe. À la lumière de cette information, il était stupide de sa part de s’attendre à ce que Zach soit de retour dans cette boucle. Zach avait trouvé Zorian intéressant mais pas si intéressant… Pourtant, c’était quand même sacrément étrange : s’il avait voulu partir pour s’occuper de ses affaires, n’aurait-il pas pu simplement sortir de chez lui comme il le faisait habituellement ? Qui l’aurait arrêté ? Son tuteur ? Pourquoi aurait-il fait ça ? L’homme était bien occupé avec ses propres affaires et n’en avait jamais eu rien faire des absences répétées de Zach les deux années précédentes, pas plus que de ses résultats catastrophiques.

Il n’y avait pas de réponse évidente. Zorian ne se sentait pas de traquer Zach : il ne l’aurait probablement pas trouvé et il avait des buts plus proches à atteindre.

Comme se débarrasser des serres sans merci de Xvim. Qu’est-ce qui pouvait bien être plus important que ça ?

 

___

 

Le reste de la boucle fut plaisant et sans évènement majeur. Pas de Zach ; il ne s’était jamais montré à l’école et personne n’avait réussi à le trouver. Après une semaine, les journaux cessèrent de parler de l’histoire, aucun développement ne justifiant d’en écrire plus et les rumeurs qui circulaient parmi les étudiants moururent peu après. De son côté, Zorian se lança à corps perdu dans la maîtrise des exercices du livre d’Ilsa. Il négligea virtuellement tout le reste, sautant même des cours quand il pensait pouvoir le faire. Akoja était furieuse : il ruinait le taux de présence de la classe et même Ilsa le prit à part un jour pour lui en parler. Heureusement, Zorian était capable d’obtenir la meilleure note à chaque examen malgré ses absences répétées et ses résultats noyèrent quelque peu l’impact des critiques de la déléguée. Finalement, il parvint à convaincre Ilsa qu’il travaillait sur un projet personnel qui lui prenait la plupart de son temps… et qu’il ne sautait pas les cours comme le prétendait Akoja. Il lui assura que ce projet serait fini d’ici la fin du mois et qu’il retournerait en classe régulièrement après le festival d’été. Elle lui fit promettre qu’il lui montrerait les résultats de son projet personnel une fois celui-ci terminé et il fut entièrement d’accord.

Sa concentration presque stupide donna des résultats rapides – il maîtrisa à la fois la lévitation verticale et la position fixe avant la fin de la boucle. Il ne s’embêta pas à montrer les résultats à Xvim, qui continuait à le faire travailler sur le crayon tournoyant ; il n’aurait sans doute eu aucune réaction positive. Rien ne semblait plaire à ce monsieur.

Lors de l’invasion, il n’était pas en ville, naturellement. Sans l’anneau de Zach, il aurait été encore moins utile en combat que la fois passée et il n’aurait pas tenu longtemps au milieu de tout ça. Il s’assura de continuer chaque jour les entraînements qu’il avait commencés avec Zach, espérant un jour développer la maîtrise de ses sorts jusqu’à un lancer réflexe comme le faisait Zach. Probablement quelques années plus tard, bien sûr mais ça ne voulait pas dire qu’il devait paresser et ne pas devenir meilleur petit à petit. Il ne quitta pas la ville en train comme il le faisait habituellement – il était parti à pieds via l’une des collines surplombant la cité afin de l’observer de là.

Assister au déroulement de l’invasion depuis un point de vue surélevé n’était pas seulement une taxe bien moins lourde sur les nerfs de Zorian qu’en être en plein milieu, c’était également une source d’informations. Il était intéressant de voir comment l’attaque se déroulait de façon large. Il semble qu’il s’agissait d’une invasion en plusieurs étapes, la première étant bien sûr le barrage d’artillerie déguisé. Les flammes explosives ciblaient principalement les bâtiments importants – la mairie, la base militaire locale, et un groupe de bâtiments que Zorian n’identifia pas. L’académie n’apparaissait pas comme une cible prioritaire, peut-être parce que les envahisseurs désiraient la conserver plus ou moins intacte. Mis à part l’explosion initiale, les zones d’impact avaient l’air de donner naissance à des élémentaires de feu qu’il fallait gérer. Heureusement, bon nombre de bâtiments en Cyoria étaient modérément protégés contre le feu : Zorian ne doutait pas une seconde que dans le cas contraire, la majeure partie de la ville serait en train de brûler à l’heure qu’il était. Une fois que les élémentaires de feu eurent bénéficié de quelques minutes pour semer la panique, des monstres se mirent à se déverser des égouts et après qu’ils eurent dévasté la ville de bon cœur, les mages ennemis firent leur apparition.

La bataille faisait encore rage lorsque l’heure fatidique arriva. Tout devint noir autour de Zorian.

Toutes choses considérées, l’armée de monstres était la partie la moins destructrice de l’invasion – s’il pouvait d’une façon ou d’une autre empêcher le barrage d’artillerie d’amputer la ville de ses défenses en premier lieu ou se débarrasser d’une grande partie des mages ennemis qui suivaient la vague de monstres… Eh bien, ça vaudrait le coup d’essayer quand il aurait finalement quelques tours dans son sac.

Les trois boucles suivantes se déroulèrent essentiellement de la même façon, jusqu’à Zach qui défiait son tuteur pour s’enfuir sous le couvert de la nuit. Apparemment, ce n’était pas une occurrence isolée mais ce qui semblait être devenu une routine répétitive. Les détails exacts variaient mais à chaque fois, il rossait Tesen avant de prendre la fuite pour dieu savait où. Malheureusement, Zorian ne put rien trouver de substantiel à propos de Tesen – le personnage était un politicien de haute volée et on ne pouvait pas l’approcher. Rien, dans les sources publiquement accessibles, ne permettait d’expliquer l’hostilité apparente de Zach envers son tuteur.

Son travail sur le livre d’Ilsa progressait de manière stable mais il commençait à en devenir franchement malade. Il n’y avait qu’un certain nombre d’exercices qu’il pouvait pratiquer avant de perdre tout enthousiasme. D’ailleurs, Ilsa disait que la plupart des étudiants finissaient la troisième année avec un maximum de 6 exercices maîtrisés et Zorian avait déjà passé ce stade – une chose qu’il attribuait à sa concentration hors-norme en la matière. Combien d’étudiants pouvaient se vanter de mettre tout leur esprit pendant des mois entiers dans ces exercices de mise en forme pour de vulgaires variations ? Trop de choses nécessitaient l’attention des élèves, et ces variations arrivaient sans doute tout en bas de la liste.

Pour cette raison, il était actuellement dans le bureau d’Ilsa, tentant de voir s’il pourrait tirer quelque chose d’elle sans avoir maîtrisé le livre entier.

— Que puis-je faire pour vous, monsieur Kazinski ?

— Eh bien, je suis un peu inquiet concernant le programme que vous avez abordé lors du premier cours, expliqua Zorian. J’ai peur de ne rien pouvoir y apprendre puisque je possède déjà de très bonnes bases sur tout ce dont vous avez parlé.

Ilsa leva un sourcil. Eh, ça avait marché avec Kyron, pourquoi pas avec elle également ?

— Je vois, fit-elle après une seconde de silence. Cela vous dérangerait-il si je vous faisais passer quelques tests rapides afin de me confirmer ça ?

Confiant qu’il pouvait répondez positivement à tout ce qu’elle lui demanderait de faire, Zorian accepta. Ilsa se mit alors à fouiller dans ses tiroirs et en tira deux formulaires différents. L’un était la copie exacte du même test qu’elle avait fait passer à la classe entière juste avant le festival d’été et fut rempli en moins de 10 minutes, Zorian ne se reposant que sur sa mémoire brute. L’autre était injustement difficile : il couvrait d’avantages de sujets avancés qui n’avaient jamais été abordés en cours. Zorian parvint à en remplir un quart avant la fin du temps imparti et il était à peu près certain que la plupart des réponses n’étaient pas correctes.

Ilsa survola les deux tests avec hâte et acquiesça.

— Vos connaissances théoriques sont parsemées de lacunes, lâcha-t-elle en un soupir théâtral, ce qui força Zorian à se retenir de grimacer face à cette connerie : elle lui avait volontairement donné un deuxième test dans le seul but de le faire échouer ! Voilà… Je vais vous donner une liste de livres additionnels à lire pendant votre temps libre.

Deux minutes plus tard, Zorian fut mis dehors sans tambours ni trompettes, un morceau de papier entre les mains. Il jeta un œil à la liste des titres de livres, très tenté de l’incinérer sur-le-champ. Il devait commencer son travail sur les variations de l’exercice de production de chaleur, de toute façon. Mais il n’en fit rien : il ne se laisserait pas vaincre si facilement ! S’il était capable de survivre aux méthodes de Xvim depuis tout ce temps, il pouvait définitivement lire quelques livres et manuels théoriques. Il reviendrait. Elle pouvait en être certaine.

 

___

 

— Bonjour, mon frère ! Résonna une voix désespérément joyeuse quelque part au-dessus de lui. Bonjour, bonjour, bonjour !

— Bonjour, Kiri, répondit Zorian sur un ton plaisant. Merci de m’avoir réveillé.

Kirielle le regarda d’un air bête pendant quelques secondes avant de soupire de déception face à ce manque de réaction et descendit d’elle-même. Putain, il aurait dû tenter ça des mois plus tôt.

— T’es pas drôle, l’accusa-t-elle.

Zorian se contenta d’acquiescer, totalement d’accord.

— Maman veut te parler, rajouta sa petite sœur. Dis tu peux me montrer de la magie avant d’y aller ? S’il te plaîîîîît ? »

Eh bien… Pourquoi pas ? Il lança rapidement le sort de lanterne flottante, provoquant l’apparition d’un orbe lumineux qui fit deux fois le tour de la pièce et répéta son geste deux fois, donnant naissance à des boules de lumière d’une couleur différente à chaque fois.

Les livres qu’Ilsa lui avait conseillé de lire étaient pour la plupart emplis de conneries inutiles mais ils lui avaient appris une chose plutôt intéressante. Toutes ces variations qu’il apprenait ne servaient apparemment pas qu’à faire progresser ses talents de mise en forme du mana – ils lui permettaient également de comprendre comment ajuster certains sorts à son goût. La même variation de l’exercice de variation de la lumière lui permettait également de changer la couleur de l’orbe produit par le sort structuré de la lanterne flottante. Maîtriser un grand nombre d’exercices traitant de la lumière rendraient également, à ce qu’il avait lu, les invocations basées sur la lumière plus puissantes et moins coûteuses en mana. Le même principe s’appliquait aux autres groupes de sorts également… Les exercices de feu amélioraient sa maîtrise du feu et la puissance des invocations de feu, la lévitation lui permettait de progresser au niveau des sorts impliquant la télékinésie. Il fut nettement moins ennuyé d’avoir à parcourir ces volumes une fois qu’il l’eut découvert. Merde, s’ils étaient si utiles, il allait voir s’il ne pouvait pas dégoter d’autres livres du genre quand il serait arrivé à court de ceux qu’Ilsa avait à lui conseiller.

— Encore ! Encore ! supplia Kiri.

Distrayant Kirielle avec quelques orbes supplémentaires, Zorian se glissa subrepticement hors de sa chambre et se rendit à la salle de bains avant que Kirielle n’eut réalisé ce qui se passait. Pourquoi était-elle si décidée à y aller avant lui, de toute façon ? C’était horriblement mesquin, même pour Kirielle. Il allait devoir lui demander lors de l’un de ses recommencements.

Malheureusement, il oublia plus ou moins qu’il avait empli sa chambre de lumières colorées lorsqu’Ilsa arriva pour lui rendre visite, aussi l’invita-t-il machinalement à y entrer. Il agita rapidement ses mains devant lui pour les faire disparaître mais il était trop tard – elle avait vu et le regardait d’un air curieux.

— Ce n’est pas tout à fait un sort de deuxième année, ça, fit-elle remarquer, le regard plongé dans celui de Zorian.

— Daimen est un bon professeur quand il le veut bien, inventa Zorian avec un large sourire, se reposant sans honte sur la renommée de son frère pour expliquer ses propres talents. Enseigner des sorts du premier cercle à des mages non-certifiés était illégal mais si Zorian avait un jour appris quelque chose, c’était que Daimen pouvait s’en sortir quoi qu’il arrive.

— Et tu arrives à produire autre chose que de la lumière blanche, nota Ilsa. Impressionnant. Je suppose que ça va être facile pour toi, dans ce cas.

Elle lui tendit le parchemin familier et Zorian fut sur le point de le submerger de mana pour en briser le sceau quand il réalisa que quelque chose clochait. Ilsa l’étudiait tel un faucon, attentive et alerte. Elle n’avait jamais montré un tel intérêt lors de l’ouverture du parchemin auparavant, alors qu’est-ce qui rendait cette fois spéciale ? Il observa le parchemin pendant quelques secondes, incapable d’y voir la moindre différence. Même les symboles sur le sceau étaient familiers. Mais attends voir…

Quelques secondes plus tard, il se souvint où il avait vu ces symboles et eut d’un seul coup envie de frapper sa tête contre un mur. Comment… Pourquoi… Ces petits salopards…

Il le faisait mal, depuis le début ! Tout ce temps, il y injectait simplement du mana afin de le briser alors qu’il aurait dû, à la place, infuser le mana à l’aide d’une mise en forme spécifique afin de le faire tomber, intact ! C’est ce qui était écrit, carrément sur ce bordel de sceau ! Il fallait un meilleur contrôle du mana qu’il l’imaginait mais ce n’était rien qu’il ne fut incapable de faire, même avant la boucle temporelle. Tout ce temps, il avait pensé que ces symboles étaient purement décoratifs alors qu’il s’agissait d’instructions. Des instructions écrites dans une forme obscure, mais quand bien même. Comment avait-il pu manquer ça ?

Il dirigea son mana afin de le faire couler le long des lignes du sceau et ce dernier sauta sans opposer aucune résistance.

— Bien joué, commenta Ilsa avec un sourire. Peu d’étudiants possèdent un tel contrôle sur leur mana à ce niveau. Je vois quelqu’un qui marche dans les pas de Daimen.

Zorian lui rendit son sourire poliment. Ne pas grimacer, ne pas grimacer…

— Malheureusement, je suis un peu pressée alors nous allons devoir continuer cette conversation plus tard, rajouta-t-elle. Rendez-moi visite dans mon bureau lorsque vous arriverez à Cyoria. Maintenant, parlons de vos options…

 

___

 

Ilsa le regarda en silence. Il lui rendit son regard, qui descendit bientôt vers les deux tests remplis, posés sur son bureau avant de remonter vers Zorian, cette fois sur un ton plein scrutateur. Celui-ci restait toujours silencieux.

Ça faisait vraiment du bien de sidérer quelqu’un comme elle. Apparemment, Ilsa n’était pas aussi imperturbable face à des compétences improbables que l’était Xvim.

— Je dois l’admettre, je ne m’attendais pas à ce niveau de connaissances et de mise en forme quand je vous ai dit de venir me voir, déclara la professeure d’un air pensif. Ce deuxième test que je vous ai donné se trouve être celui que je demande aux étudiants de passer en fin de troisième année et vous ne vous êtes trompée que pour deux des réponses. En plus de ça, vous connaissez dix variations des trois bases, ce qui est astronomique pour un étudiant à peine sorti de sa deuxième année.

Elle tapota son crayon contre le bureau, perdu dans ses pensées.

— Vous êtes peut-être un peu trop en avance pour ce que je prévois d’enseigner à votre groupe cette année, admit-elle finalement. Mon cours sert essentiellement à s’assurer que les étudiants ne partent pas avec des lacunes évidentes. Je m’assure également de leur enseigner quelques sorts annexes dont tous les mages ont besoin. Vous avez largement dépassé ce stade… Que vais-je faire de vous ?

— Transférez-moi ? tenta Zorian. Volez cet étudiant prometteur à Xvim ?

Elle se mit à rire.

— Désolée, annonça-t-elle. Vous êtes bon mais pas à ce point-. D’ailleurs… Vous devriez être plus à l’aise avec lui que la plupart de ses vict – pupilles. Avec le talent que vous avez…

— Vous seriez surprise du peu de différence que ça représente pour lui, soupira Zorian.

— Oh, allez, monsieur Kazinski, vous n’avez même pas eu une seule session en sa compagnie, gloussa Ilsa. Je suis sûr que les rumeurs que vous pourriez avoir entendu sont exagérées.

— Bien, confirma Zorian, incapable de s’empêcher de lever les yeux au ciel. Pouvez-vous au moins m’accorder une autorisation écrite pour manquer vos cours ? Vous l’avez dit, je n’ai rien à y apprendre, de toute façon.

Ce n’était pas exactement ce qui intéressait Zorian mais c’était toujours mieux que rien. Ça lui accorderait des périodes de temps libre au cours de la semaine, ce qui n’était pas terriblement utile au sein d’une boucle temporelle – où il pouvait simplement se permettre de manquer les cours, autorisation ou pas – mais deviendrait utile une fois qu’il en serait sorti, s’il en sortait. D’ailleurs, une autorisation écrite forcerait Akoja à cesser de chouiner, au minimum.

— Non, trancha Ilsa. J’ai besoin de vous en classe, ne serait-ce que pour motiver le reste de élèves. Ne vous en faites pas, je vais m’assurer que vous ne vous ennuyiez pas durant les cours.

Merde. Peut-être qu’il n’aurait pas dû lui demander ça.

— Pendant qu’on y est, je vais vous demander une faveur, continua-t-elle. Je suis personnellement trop occupée pour vous enseigner quoi que ce soit personnellement mais je vais voir si je peux trouver un professeur disposé à vous dispenser des cours particuliers. Y a-t-il un domaine qui vous intéresse particulièrement ? Personnellement, je vous recommanderais de vous pencher sur la divination ou l’altération mais tout dépend de vous.

— Formulation de sorts, affirma Zorian sur un ton ferme.

— Oh ? Ambitieux, réagit Ilsa. C’est un sujet difficile. Et vos talents concernant la mise en forme du mana ne vous aideront pas, j’en ai peur.

— J’en suis certain, confirma Zorian, que la formulation avait fasciné depuis qu’il avait commencé à apprendre la magie ; il n’allait absolument pas laisser passer ce genre d’opportunité en or.

— Très bien, dans ce cas, soupira Ilsa en haussant les épaules. Je n’y vois aucun problème. Je suis sûre que Miss Boole sera extatique avec un tel talent, si déterminé et ambitieux.

Miss Boole ? Comme dans Nora Boole, la maniaque aux cheveux oranges qui s’attendait à ce qu’ils lisent 12 livres par semaine et leur donnait des tests de 60 questions à tous les cours ? Zorian résista d’urgence à l’envie de soupirer. Pourquoi ne pouvait-il pas avoir un mentor normal, juste pour une seule fois ?

Raka
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12 thoughts on “MoL : Chapitre 10

  1. Depuis le début j’ai résisté pour avoir au moins 10 chapitres à lire, je trouve que c’est plus facile d’entrer dans l’histoire. Et vu le mini teaser que tu avais fait, j’étais plutôt sûr que j’allais aimer.
    Le premier chapitre m’a appris 1 chose : c’est un vrai chapitre de bouquin, niveau longueur 😀 Par contre j’ai moyen accroché sur le style « d’écriture » de ce premier chapitre, je l’ai même trouvé long, lourd parfois, beaucoup de dialogue sans réel cadre.Je voyais pas trop le truc avancer, ni vers où d’ailleurs. (rien à voir avec la traduction 😉 ) Un trop pressé d’avancer dans l’histoire peut-être ? Faudra que je le relise plus tard pour me faire un deuxième avis, car là je parle de ça après avoir lu les 10. Et ça prend un peu de temps, à mon plus grand plaisir ! Car c’est le seul chapitre qui m’a donné cette impression négative.
    Un peu pressé j’avoue, car dans le thème boucle temporelle, j’avais adoré « All you need is Kill ». Bon le film tiré de ça m’a fait mal au c..oeur (Edge of Tomorrow), mais le livre et le manga étaient magnifiques.
    Puis j’ai envie de me faire un deuxième avis sur ce premier chapitre car j’ai dévoré les autres. Tout en faisant des pauses pour réfléchir à l’histoire. Et comme tu viens de tout lire, c’est plus frais, et des détails des chapitres précédents te reviennent en mémoire. Un régal quoi. La dernière fois par exemple dans ce chapitre quand je me suis dit que Zach faisait exprès de revenir de temps en temps pour voir si le camarade avec qui il avait passé du temps dans des boucles précédentes avait progressé. Ce qui voudrait dire que ce camarade serait aussi dans la même boucle que lui. Et puis il doit aussi partir de cet endroit pour devenir plus fort. Passer toutes les boucles à l’école doit le limiter dans sa croissance. A un moment donné, Zorian aussi va devoir faire des boucles en dehors de l’école.
    Du coup j’attends avec impatience leur prochaine rencontre, car je ne vois pas trop comment Zorian pourra lui cacher qu’il revient, à moins de se limiter mais sans pouvoir progresser correctement.
    Comme j’attends aussi qu’il creuse la piste de « j’parle de l’attaque à quelqu’un le matin et j’me fait buté le soir même, c’est bizarre… »
    En tout cas une histoire de boucle temporelle dans cet univers me plait beaucoup, et je suis vraiment sous le charme de Mother of Learning.
    Bref, j’plane encore sur mon nuage, merci Raka pour cette énième découverte de qualité.
    J’espère que tu me pardonneras, car je vais aller de ce pas lire le chapitre 11. J’ai trop de temps libre et de questions dans MOL pour pouvoir résister. Surtout qu’il n’y a « que 108 » (X4) chapitres ! Je vais suivre le lien que tu as laissé dans la description. Mais mon onglet Xiaowaz restera ouvert comme toujours, actualisé au moins matin et soir ! :p

    En y réfléchissant, je vous dois une bonne partie de mes compétences dans la langue de Shakespeare. A force de lire DNC, Overgearded and co en VA, j’me suis amélioré en lecture et compréhension. Mais c’est pas la même quand faut passer à l’oral ^^ Bien que ça aide aussi…

    Alors, merci pour tout 😉

    1. Merci beaucoup pour cette analyse. Je n’ai rien à en dire d’autre.
      Mis à part « Et comme tu viens de tout lire, c’est plus frais, et des détails des chapitres précédents te reviennent en mémoire. »

      Tu vas comprendre quand tu te rendras compte à la deuxième lecture qu’il y a des points chapitres 2-3-4 qui prennent du sens chapitre 105 ! C’est affolant.

      1. Le côté « trop de dialogues et l’histoire qui n’avance pas », c’est lié à la construction du monde. C’est fait pour donner une profondeur au monde. Il s’y passe des choses, tout n’est pas lié 100% du temps à ce que vis le MC et à son aventure, les gens ont une vie à côté, etc. J’aime beaucoup, personnellement, ça laisse le temps de souffler entre deux parties plus importantes, de réfléchir à ce qu’il s’est passé, notamment, sans avoir besoin de se concentrer sur un truc important juste derrière. Je trouve que c’est très bien géré.

  2. Mais ce foreshadowing putain!!! C’est vrai qu’en relisant cette oeuvre on se rend vraiment compte d’à quel point l’auteur avait vraiment TOUT prévu depuis le début et c’est juste génial, encore merci pour ta traduction et hâte qu’elle rattrape l’ancienne trad^^

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