Rebirth - Chapitre 2

Bonjour à tous et bienvenue sur cette nouvelle traduction de Rebirth of the Thief Who Roamed The World !

Je vais faire une introduction un poil épaisse et je m’en excuse, mais je vais y insérer la légende que je vais utiliser, aussi elle sera assez utile je pense. Si des changements doivent survenir de ce côté-là, je vous tiendrai bien évidemment au courant.

Enfin, pour ceux qui se poseraient la question ou autre, non, ce n’est pas la traduction de Mistral, c’est bien ma propre traduction. Il y a donc des éléments qui vont être différents etc. Je ne m’appuie pas ou peu sur sa traduction (dans le cas de ce chapitre, c’est du 100% Althan).

 

En vous souhaitant une bonne lecture par la suite.

 

Légende :

Cette couleur correspond à mon petit speech en entête.

Cette couleur correspond aux pensées du MC, Nie Yan.

Cette couleur correspond aux pensées du personnage dont le paragraphe parle (mais pas le MC qui a sa propre couleur).

Cette couleur correspond à la narration du jeu et/ou de l’histoire.

Cette couleur, bien entendu, sert pour mes NdT 🙂

L’italique correspond aux termes de jeux-vidéos et aux sorts. Je considère que le personnage était un gamer (vous avez vu l’utilisation, là?), il y a certains termes qu’il utilise naturellement plutôt qu’une traduction. Comme farmer, kitter, aggro etc.

[Les crochets] correspondent aux stats et caractéristiques des objets/personnages.

« Les guillemets » correspondent aux dialogues (je ne vous apprends rien).

Les apostrophes ‘ correspondent à des guillemets internent aux phrases. Par exemple : Il lui avait dit ‘Ramène tes fesses !’ avant de décamper.

{Les accolades} servent pour les onomatopées

Les chiffres en gras indiquent les valeurs de dégâts, etc.

 

 

Chapitre 1 : Renaissance

 

[Né dans la souffrance. La souffrance mène à la mort.

Les désirs de chacun mènent à l’amertume.

L’amertume nous éloigne de nos désirs.

Être incapable d’obtenir ce qu’on désir mène à la souffrance.]

Dans le bouddhisme, il y a Huits Souffrances, ou Dukkha, parmi les Quatre Nobles Vérités. Notre protagoniste a connu pas moins de cinq d’entre elles durant sa vie. Sa biographie, dès sa naissance, n’a quasiment été qu’un enchainement de tragédies. Heureusement, c’était un court enchainement, puisqu’il n’a vécu que jusqu’à l’âge de 28 ans avant de faire face à sa mortalité.

Peut-être que sa vie se devait de s’achever à ce moment. Cependant, à cet instant précis, le destin avait décidé d’un dernier retournement.

Nie Yan s’était retourné. Une sensation d’humidité provenait de son dos alors que ses vêtements se collaient à sa peau. C’était une sensation désagréable. Il se rappelait vaguement avoir été touché dans le dos par une arme à feu avant de s’effondrer au sol. Son sang s’était échappé de sa blessure, inondant le sol.

Serait-ce la mort ? Il était allongé, calmement, à l’endroit où il s’était effondré. Que ça se passe aussi silencieusement, aussi calmement… Pourrait-ce être considéré comme une mort paisible ?

Il s’était embusqué pendant cinq jours complets face aux portes du Manoir de Cao XU. Là, il avait attendu avec beaucoup d’anticipation que sa cible apparaisse. Juste au moment où Cao Xu allait disparaître de son champ de vision en montant dans son véhicule, Nie Yan avait appuyé sur la gâchette. Utilisant un fusil de sniper, il avait invité une balle à se loger dans le crâne de Cao Xu.

{Bang !}

Du sang avait teinté le sol. Regardant à travers sa lunette depuis sa cachette, il avait remarqué le trou dans la tête de sa cible ainsi que le sang en coulant rapidement.

Le regard de Cao Xu était resté un moment dans le vide avant de s’éteindre progressivement.

Rejouant cet évènement dans sa tête, Nie Yan avait ressenti un incomparable plaisir dans son cœur en se remémorant le passage où la balle avait traversé la matière grise de son ennemi. Naturellement, cette sensation de délice venait du fait qu’il avait assouvi sa vengeance.

Cao Xu avait vécu une vie splendide et glorieuse, et pourtant, il était mort des mains d’un inconnu comme Nie Yan. Même s’il devenait un fantôme après ça, Nie Yan n’en aurait cure. Face à la mort, tous étaient égaux. Même s’il avait assez de richesses pour défier une nation, ça ne lui avait pas permis de sauver sa vie.

Il avait accompli tellement de méfaits… Ça serait difficile pour lui de reposer en paix dans l’outremonde.

Au même moment où sa cervelle avait commencé à s’étaler au sol, Nie Yan avait réalisé quelque chose. Sa vision de la vie avait subi une transformation complète. Donc tout une vie peut se terminer avec une simple balle. Peut-être que le lendemain, des photos apparaitraient à la première page des journaux. Le titre serait surement « Le millionnaire Cao Xu assassiné ! ». En-dessous, un énorme portrait de Nie Yan de face et de profil avec son numéro de prisonnier  serait affiché, mettant un visage sur le nom qui serait acclamé par les gens du peuple.

Immédiatement après son assassinat, les gardes du corps de Cao Xu avaient découvert l’emplacement de la cachette de Nie Yan et s’étaient lancés à sa poursuite. Ils lui avaient tiré dessus et une seule et unique balle l’avait atteint dans le dos.

Il avait senti une effroyable douleur. ‘C’est donc ce qu’on ressent quand on se fait tirer dessus…’ Son cœur s’était graduellement refroidi alors que sa force vitale quittait son corps.

Je suis sur le point de mourir ? Ça avait été sa pensée alors qu’il avait tenté de rire. Il voulait rire de sa faible espérance de vie. Il se moquait de cette vie qu’avait été la sienne, pleine de confusion et d’hésitations. Ce n’était que sur le seuil de la mort qu’il avait finalement réalisé sa propre réalité.

Peu de temps après cette épiphanie, des larmes avaient commencé à couler le long de ses joues.

La profonde animosité qu’il avait ressentie envers ses parents avait déjà cessé d’exister. Les évènements de son passé défilaient dans sa tête, comme une sorte de film. La seule chose qu’il désirait désormais dans le peu de temps qu’il lui restait était de la voir sourire une dernière fois.

Elle était une ancienne camarade de classe au lycée. Mais maintenant, elle était déjà fiancée à quelqu’un, et pourtant son élégante silhouette et son teint raffiné étaient gravés à jamais dans la mémoire de Nie Yan. Avec le passage du temps, son image était devenue de plus en plus inoubliable. Il se demandait… Quand elle apprendra ma mort, et la façon dont j’ai pris la vie de Cao Xu avec moi, comment réagira-t’elle ? Soupirera-t’elle ? Ou peut-être… versera-t’elle une larme de regret ?

Les anciens souvenirs du passé semblaient s’être libérés de leurs entraves et avaient commencé à se déverser dans son esprit. Il était plein de regrets. Des fois, quand on réalise enfin ou que l’on comprend la vérité à propos de quelque chose… il est déjà trop tard pour y faire quoi que ce soit. Durant sa vie, il avait vraiment accumulé trop de regrets et trop de désirs inassouvis…

Nie Yan avait tendu la main pour n’attraper au final que de l’air, espérant atteindre quelque chose d’autre… Cependant, pour son malheur, tout semblait être devenu hors de sa portée. Hélas, sa vie avait déjà atteint sa limite, et devant lui ne subsistait plus qu’un éternel abysse.

Les remords et les regrets ressemblaient à une dague qui coupait sans arrêt son cœur ; la douleur dans sa poitrine était insupportable.

Quels maux ai-je bien pu commettre dans ma vie précédente pour que les Cieux me tourmentent et me punissent ainsi ?!

Les griefs de Nie Yan s’étaient élevés jusqu’aux cieux. Il était hargneux et maussade. Il avait crié sa rage dans son esprit alors que des larmes continuaient à ruisseler sur son visage.

Ce moment semblait avoir duré une éternité, et il était totalement ignorant du temps qui s’était écoulé. Finalement, il avait réussi à calmer son esprit et était graduellement devenu serein.

Son esprit était toujours actif alors qu’il semblait revenir à lui…Se peut-il… ? Est-ce la mort ? Peut-être que je suis sous la forme d’un esprit maintenant ?

Pendant un long moment, il avait ressenti des picotements dans ses doigts, mais surtout, ils semblaient réels. Pourquoi, après tout ce temps, pourquoi est-ce que je suis toujours conscient ? Il s’était immédiatement mis en position assise. En observant ses alentours, il avait eu un regard surpris, avec un sentiment de perte totale.

Pourrait-ce être… ? Je suis dans l’outremonde ?

Sa vision floutée s’était rapidement stabilisée, et alors qu’il avait regardé autour de lui, il avait pu identifier quelques vieux objets : un lit en bois, une chaise, et un sol visiblement en mauvais état.

Quel est cet endroit ? Je ne suis pas vraiment mort ?

Il avait l’impression d’être dans un rêve, un sentiment d’illusion. Il avait commencé par toucher son dos ; sa main entière était humide et poisseuse. Cependant, alors qu’il l’avait ramenée devant ses yeux, ce n’était pas une main couverte de sang qui s’était présentée à lui, mais plutôt une main couverte de sueur. La sensation d’humidité qu’il avait ressentie auparavant était due à ses vêtements imbibés de sa propre sueur.

Qu’est ce que c’est que ce bordel ?

N’ai-je pas perdu une grande quantité de sang ? Il se souvenait vaguement que son sang avait été de couleur rouge. Comme du vin rouge, si ce n’était cet éclat de rouge vermeille ; c’était la couleur de sa vie qui s’échappait de son corps.

Il avait ressenti de la douleur lorsqu’il s’était pincé. Ce n’est donc pas un rêve. Ne me dis pas… que l’assassinat de Cao Xu était un rêve, lui aussi ?

Pourquoi est-ce que ça avait l’air aussi réel ?

C’était la même chose que dans Le Rêve Du Papillon dans lequel Zhuang Zhuo, lorsqu’il se réveille, se demande : « Suis Zhuang Zhuo qui a rêvé qu’il était un papillon, ou bien un papillon qui a rêvé qu’il était Zhuang Zuo ? »

Comment puis-je déterminer lequel est le rêve et lequel est la réalité ?

Il avait observé ses alentours avec une pointe de doute. Il y avait trop de questions dont il n’avait pas la réponse.

Avec son esprit un peu moins embrumé, il avait pu distinguer plus nettement à travers la lumière tamisée de la pièce le lit en bois mal dégrossi, la chaise et le bureau. Près du mur se trouvait une horloge ancienne de 2 mètres de haut que son père aimait décrire avec exagération comme ‘une antiquité hors de prix’.

{Tick Tock Tick Tock}

Le son qu’elle produisait se répercutait dans le silence de la pièce. Nie Yan se rappelait que cette horloge n’avait jamais été à l’heure, pas même une fois.

C’était comme si ses souvenirs du passé avait été rangés dans un vieil album photo et que celui-ci avait lentement commencé à s’ouvrir.

Cette pièce me semble familière. N’est-ce pas la maison dans laquelle j’ai vécu quand j’étais au lycée ?

A travers l’interstice entre les deux rideaux de la fenêtre, le soleil brillait vaillamment dans le ciel. Il avait senti une sensation de picotement quand les rayons de l’astre lui étaient rentrés dans les yeux, causant une violente contraction de ses pupilles. C’était une sorte de réveil vers la réalité.

Je suis toujours en vie… Nie Yan avait tendu sa main en avant. En jetant un coup d’œil à la souplesse de sa peau, et la légère immaturité dans le teint pâle de celle-ci, typique de la jeunesse, il avait pensé.

Je… Qu’est-ce qui se passe ? Suis-je moi-même d’il y a dix ans dans le passé, ou bien suis-je moi-même de dix ans dans le futur ? Il s’était gratté la tête en se posant la question.

Alignant son train de pensées, quelques fragments de sa mémoire avaient commencé à émerger. Graduellement, ils étaient devenus plus précis et plus distincts.

C’était l’année où il avait eu dix-huit ans. C’était les vacances d’été et ses parents n’étaient pas à la maison. Il avait développé une fièvre de 40°C et avait été sur le point de mourir à cause de celle-ci… Seule la chance lui avait permis d’en réchapper.

Pendant ce temps, ses parents lui avaient laissé un peu d’argent et étaient immédiatement partis sans dire au revoir. Ils n’étaient pas rentrés à la maison, même après deux ou trois mois, et il était dans l’incapacité de les joindre par téléphone. C’était comme s’ils avaient disparu sans laisser de traces. A l’époque, il avait cru que ses parents ne voulaient plus de lui. Il était alarmé…terrifié… effrayé. Toutes sortes d’émotions avaient commencé à se répandre dans son cœur et l’avaient écrasé. Cette expérience avait laissé un profond trauma dans son cœur. Il était devenu timide, effrayé par la moindre brise. Il avait dû attendre ses vingt-cinq ans révolus avant de pouvoir commencer à corriger ce trait de personnalité.

Ce n’était qu’après avoir grandi qu’il avait découvert que ses parents ne l’avaient pas abandonné par choix. En fait, ils avaient emprunté de l’argent à des amis et de la famille pour commencer une activité de contrebande à la frontière du pays. A l’époque, le pays avait urgemment besoin d’un type de métal appelé polonium ; qui s’était révélé être une puissante ressource stratégique. A la suite de la découverte des propriétés du métal et de son utilisation potentielle, les gouvernements avaient rapidement placé des restrictions sur son exportation tout en commençant à exploiter la ressource pour leur propre usage. La façon dont ses parents avaient découverts leur source avait toujours été un mystère pour Nie Yan. Cependant, à la fin, ils avaient réussi à importer en cachette le métal noir dans leur pays, le vendant au gouvernement pour plusieurs milliers de fois le prix auquel ils l’avaient acheté. Ainsi, ils avaient obtenu une énorme somme d’argent.

A l’époque, leur situation était plutôt stressante et ils étaient sur les nerfs. C’est pourquoi Nie Yan avait été dans l’incapacité de les contacter par téléphone. De plus, leur mission était classée secret-défense. Si une quelconque information sur celle-ci avait pu s’échapper, cela aurait pu les précipiter vers leur mort. En conséquence, le malentendu entre Nie Yan et ses parents avait construit un mur entre eux. Il avait fallu plusieurs années pour que son père lui révèle la vérité, et seulement à ce moment-là Nie Yan leur avait pardonné.

C’était cette année-là que son père avait gagné sa première véritable entrée d’argent qui lui avait permis d’établir une entreprise de fonderie. De plus, il s’était accaparé et avait complété plusieurs gros projets, augmentant ainsi la réputation de son entreprise de façon importante. En résolvant la crise économique dans laquelle se trouvait sa famille, il avait pu transférer Nie Yan dans un lycée au cœur de la ville.

Est-ce possible ? Ai-je vraiment remonté le temps ?

Je peux recommencer depuis le début ?

La situation émotionnelle de Nie Yan était difficile à décrire sur le moment. C’était un mélange de joie, de surprise et d’appréhension nerveuse, sans qu’une ne réussisse à prendre le dessus sur les autres. Il était effrayé que tout ce qui l’entourait ne soit qu’un rêve.

Il s’était levé de son lit pour ouvrir le rideau de la fenêtre. Des rayons de soleil s’étaient alors précipités dans la pièce pour l’inonder de lumière et de chaleur. La sensation de chaleur sur sa peau l’avait alors clairement informé qu’à ce moment présent, il n’était pas en train de rêver.

Il avait alors penché sa tête pour voir que, proche du bord de la fenêtre, se trouvaient ses livres de cours, arrangés proprement sur sa table : mécaniques théorique, automatisation, langue, mathématiques avancés, développement d’I.A, et ainsi de suite…

Il avait alors parcouru quelques pages. Les caractères familiers étaient aussi limpides que la rosée. En plus de ses souvenirs du passé, cela lui avait permis de régénérer son esprit. Ces cahiers de classe représentaient sa jeunesse passée. Après avoir atteint sa dernière année de lycée, il avait été transféré dans une classe dans un lycée du centre-ville. Les projets que son père avait entrepris avaient été des succès, et à partir de ce point, tout désir matériel qu’il avait pu avoir avaient été satisfaits. C’était le début de son ascension au rang de fils d’un entrepreneur à succès, ce qui l’avait rendu paresseux et oisif. Lorsqu’il était arrivé à la fin de ses années de lycée, ses notes étaient devenues catastrophiques. Après quoi, son père avait dépensé d’énormes sommes pour lui permettre d’entrer dans une université cotée. Seulement… arrivé à la fin de ses études, il n’avait absolument rien appris. Il avait gâché chacune de ses journées à rester assis oisivement.

Lorsqu’il avait eu vingt-cinq ans, l’entreprise de son père avait commencé à souffrir des attaques de Cao Xu Century Financial Group. Plusieurs amis de la famille, qui étaient aussi des confidents de confiance, avaient été soudoyés par Cao Xu pour trahir le père de Nie Yan. Ainsi, l’entreprise avait rencontré plusieurs soucis en rapide succession… L’argent, une fois de plus, était devenu un souci pour sa famille. Son père s’était alors suicidé par overdose et sa mère était tombée gravement malade à cause du chagrin. Elle avait fini par mourir des suites de ses peines. C’était seulement après avoir souffert de la perte de ses deux parents que Nie Yan avait recommencé à faire des progrès dans ses études, étudiant par lui-même de nombreux sujets. Cependant, il était trop tard pour lui. Il avait manqué trop d’opportunités.

A l’époque plein de désirs, Nie Yan s’était préparé à se tailler une part du gâteau dans ce monde pour lui-même. Cependant, comment Cao Xu aurait-il pu permettre au fils de son ancien ennemi de faire son retour sur scène ? A force de machinations, pas une seule entreprise n’avait alors accepté de l’engager, laissant Nie Yan dans la misère la plus totale. S’il n’avait pas joué au jeu en Réalité Virtuelle Conviction, réussissant ainsi à gagner à peine de quoi survivre en vendant des objets dans le jeu, il n’aurait même pas été capable de se payer un repas.

Il n’avait alors eu aucun espoir de pouvoir vaincre Cao Xu avec une ascension triomphale tel les héros des contes. Cependant, c’est quand un chien est acculé qu’il est le plus susceptible de mordre. Etant dans l’impasse, la décision finale de Nie Yan avait été d’emporter Cao Xu dans la tombe avec lui. Le son de son fusil sniper tirant une balle à travers le réseau neuronal de son ennemi avait réussi à libérer toute sa haine et son ressentiment.

Comme sa destinée avait semblé étincelante et brillante, Cao Xu n’avait probablement jamais imaginé que sa vie se terminerait de cette manière.

Nie Yan avait alors cru qu’il allait mourir, sans jamais avoir envisagé pour une seule seconde que le Temps lui jouerait un tour et le renverrait à ses vacances d’été de sa seconde année de lycée avec tous ses souvenirs.

Et bien qu’il soit toujours dans l’incapacité de joindre ses parents, il pouvait au moins être certain qu’ils étaient vivants. Rien que cette pensée lui avait empli ses yeux de larmes.

Quand un fils voulait pourvoir aux besoins de ses parents mais que ceux-ci étaient déjà morts… Personne d’autre ne pouvait comprendre l’amertume dans le cœur de Nie Yan.

Les Cieux lui avaient  donné une autre chance. Plus jamais il ne serait confus et agirait dans l’indécision.

Il faudrait encore une vingtaine de jours avant que ses parents ne reviennent chez eux. Comme c’était les vacances d’été, il n’avait pas d’autre choix que de rester chez lui.

Cette année… durant la seconde moitié du semestre de ma deuxième année de lycée, si je me souviens bien, le jeu en Réalité Virtuelle Conviction venait juste d’apparaître sur le marché. Nie Yan se rappelait distinctement des innombrables entreprises et groupes financiers qui avaient établis leur présence dans Conviction suite à sa montée en popularité durant son année de lancement. Ils avaient déversé des sommes gargantuesques dans le développement du jeu. C’était essentiellement dû à ces investissements que le jeu était devenu le second monde de l’humanité.

Après être entré au lycée du centre-ville, son meilleur ami lui avait finalement présenté le jeu, mais à ce moment-là, il s’était déjà écoulé tout un semestre. Hélas, beaucoup de personnes avaient déjà atteint un haut niveau. Il avait donc raté la meilleure période pour commencer à gagner des niveaux. Laissé pour compte, il n’avait pas eu d’autre choix que d’essayer de les rattraper avec toute sa volonté.

Les pages racornies de son album photo – sa mémoire – s’étaient tournées une fois de plus, révélant des couleurs chatoyantes. Les moments les plus inoubliables de sa vie étaient quasiment tous issus du temps qu’il avait passé sur le jeu. Il en était venu à connaître tellement de personnes qui étaient devenues ses amis dans le jeu. Dans les jours les plus sombres de sa vie, seuls Conviction et ses amis in game lui avaient permis de tenir.

Avant d’assassiner Cao Xu, Nie Yan avait été le fier possesseur d’un Grand Voleur de niveau 180+. Cela dit, il était loin d’avoir atteint le sommet,  ne pouvant qu’à peine être considéré comme un expert.

Tout en se rappelant tout ça, Nie Yan s’était souvenu qu’il y avait une carte bancaire contenant toutes ses économies dans son tiroir.

J’ai suffisamment d’argent pour pouvoir acheter un casque de Réalité Virtuelle ! C’était la première chose qu’il avait pensé après que son souvenir se soit manifesté. Ouvrant son tiroir, il avait commencé à retourner ses affaires pour la trouver. Si ses souvenirs étaient bons, il était supposé y avoir deux mille crédits à l’intérieur ; un crédit était équivalent à un yuan. Cet argent était le fruit d’années d’économies faite sur la nourriture et les vêtements. A l’époque, il voulait absolument s’acheter le modèle d’ordinateur X3 le plus avancé. Cependant, lorsqu’il avait réussi à économiser suffisamment, le Modèle X3 était devenu obsolète. Naturellement, son argent de poche avait significativement augmenté une fois que son père avait réussi à monter son entreprise. Du fait qu’il voulait se rattraper de son absence envers son fils, il lui avait acheté pratiquement tout ce qu’il pouvait désirer. Si quelque chose avait un prix, il l’achetait à son fils.

Nie Yan avait actuellement dix-huit ans. Cependant, il possédait l’âme de son ancien lui de vingt-huit ans. Tout pourrait recommencer à nouveau. Désormais, un nouveau chapitre de sa vie était sur le point de commencer. Mais sans suffisamment de capital, il ne serait pas en mesure d’accomplir quoi que ce soit. Donc il avait décidé de commencer par le jeu. Utilisant son expérience passée, devenir un joueur professionnel et gagner un peu d’argent ne serait pas un souci.

Il se souvenait du temps où les premiers casques de Réalité Virtuelle avaient commencé à apparaître sur le marché. Afin de gonfler leur base de joueurs, les prix avaient été exceptionnellement abordables. Il y avait trois modèles de base, les Modèle A, B et C. Chacun d’entre eux avec une configuration unique. Le niveau d’immersion dans la Réalité Virtuelle allait de 76% à 98%. Pour la somme de 1300 crédits, on pouvait se permettre d’acheter le Modèle d’entrée de gamme. Avec la somme dont Nie Yan était pourvu, c’était donc suffisant pour acheter le modèle le moins cher.

Il pouvait clairement et distinctement se rappeler de nombreux objets et choses dans le jeu. S’il recommençait à nouveau, ça ne serait pas difficile pour lui d’obtenir quelques résultats.

Plaçant sa carte bancaire dans sa poche, il avait tourné son regard vers le livre de mathématiques avancées sur son bureau. Comme si la Volonté de Dieu elle-même était entrée en action, celui-ci avait légèrement tremblé et le bord d’un billet de cent yuans était apparu d’entre les pages. A ce moment, il s’était souvenu plusieurs choses qui s’étaient mises à flotter dans sa mémoire.

Soudainement, il s’était rappelé que sa première rencontrer avec Xie Yao s’était produite ce même jour. Il avait pris le billet de cent yuans et avait quitté la maison pour aller acheter des médicaments à la pharmacie.

Xie Yao était sa camarade de classe durant son année de terminale au lycée, ainsi que la plus belle fille de la classe. Une fois de plus, il s’était remémoré les évènements passés, et un segment de sa vie qu’il ne pouvait pas supporter de regarder sans trembler de frustration lui était apparu. Après presque une décennie, Xie Yao et l’étudiant de génie dans la même classe qu’elle, Liu Riu, étaient tombés amoureux ; les deux tourtereaux avaient déménagé sur la Lune. Seulement après que Nie Yan et Xie Yao ait communiqué plusieurs fois par téléphone avait-il appris qu’elle n’était pas le moins du monde heureuse. Lorsque l’évocation de leur année de lycée était apparue dans leurs conversations, ils avaient tous les deux soupirés, pleins de regrets.

S’il avait été un petit peu plus courageux… S’il n’avait pas était un couard face à Xie Yao. Peut-être qu’ils n’auraient pas raté leur chance…

Des fois… il y a des décisions ou des manques de décisions qui peuvent peser sur le cœur de quelqu’un pendant tout une vie. Ils deviennent des regrets impossibles à apaiser.

A l’époque, Xie Yao aimait toujours porter une jupe blanche. Pure et magnifique, son apparence était restée gravée dans la mémoire de Nie Yan, ainsi que dans son cœur. Cette sorte d’attente mélancolique était comme le son d’une flûte lointaine sur un coucher de soleil calme et tranquille…

En jetant un coup d’œil à la vieille horloge mal réglée, les aiguilles pointant sur trois heures, Nie Yan avait pensé ‘Il y a encore un espoir !’. Il avait alors ramassé le billet et s’était précipité dans les escaliers avant de passer la porte de chez lui.

Sa famille habitait dans un quartier de banlieue. Il était particulièrement morne. Une rue minable qui n’était pas le moins du monde spacieuse dans laquelle le vent qui soufflait faisait voltiger des montagnes de poussières. Contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, beaucoup d’arbres étaient présents de chaque côté de la rue. Sous le soleil brûlant, ils restaient fournis et florissants, amenant de l’ombre tout autour d’eux…

Accueilli par une chaude après-midi d’été, Nie Yan n’avait pas aperçu le moindre passant. Les voitures étaient rares et seulement visibles au loin… Occasionnellement, une ou deux aérovoitures pouvaient être aperçues… (NdT : je m’excuse pour les anglophones, mais aérovoiture était la traduction la plus logique, même si moi aussi, ça me perce le coeur)

Par le passé, Nie Yan avait détesté cette ville de tout son être. Cependant, après sa réincarnation, alors qu’il avait été une nouvelle fois confronté à ce paysage, il n’avait ressenti ni haine ni dégoût. Au contraire, il avait ressenti un étrange sentiment de familiarité. C’était le lieu dans lequel il avait vécu quand il avait dix-huit ans.

Avant qu’il n’atteigne l’âge de vingt-cinq ans, il était timide et faible, et ce n’était pas étranger à son lieu d’habitation. Il n’était qu’un petit garçon d’une petite ville dont les parents étaient devenus nouvellement riches, et à cause de ça, il avait été transféré dans le lycée du centre-ville. Originellement, durant sa première et deuxième année de lycée, ses notes avaient été exceptionnelles. Cependant, à la fin, ça avait été l’inverse total. Il avait aussi régulièrement attiré la moquerie des gens avec sa façon de s’habiller avec des vêtements proches de son corps. En ajoutant les évènements de cet été, avec l’abandon de ses parents, cela l’avait amené à avoir une très faible estime de lui tout en lui faisant perdre tout sens de sécurité. Le temps qu’il se retrouve dans son nouvel environnement en terminal, il était devenu ce chétif garçon timide et mal dans sa peau. S’il n’avait pas eu plusieurs bons amis, il n’était pas certain qu’il n’aurait pas été victime d’une crise de nerfs.

Cependant, le passé était le passé. Présentement, il n’avait jamais envisagé pouvoir revenir là où tout avait commencé. Cette fois-ci, il s’était promis à lui-même de ne jamais répéter les erreurs de sa vie passée.

Il s’était alors mis à courir vers la pharmacie.

Les bâtiments environnants avaient un air minable et il n’y avait pas de signe d’activité humaine… A la suite de la rapide expansion de la population et de l’urbanisation, les gens des petites villes avaient migré vers les grandes métropoles. Et les zones dans les bordures de ces métropoles s’étaient vues diminuer en population de façon drastique. Après une centaine d’années, cette zone serait vraisemblablement détruite et deviendrait à nouveau un terrain vague…

L’école est par là, et de l’autre côté le supermarché… Comme un vieux canasson qui connaissait le chemin de l’écurie, Nie Yan avait jeté un coup d’œil aux bâtiments autour de lui avec un air familier. Son état d’esprit était devenu de plus en plus optimiste. Je suis de retour ! Je suis vraiment de retour !

Par le passé, il avait toujours gardé beaucoup de ressentiments envers son destin tragique et injuste. Cependant, il était désormais reconnaissant envers les Cieux.

Je vais recommencer une nouvelle fois ! Et je vais le faire bien cette fois ! Il avait été tenté de crier ces mots de toutes ses forces, repoussant ses années de misères et hurlant sa joie de tout son cœur.

AlthanMaiel
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Rebirth - Chapitre 2

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21 thoughts on “Rebirth – Chapitre 1

  1. Bonjour

    Je souhaiterais savoir si tu étais au courant qu’il existe déjà une traduction de ce novel. Et si ça n’allait pas t’engendrer des problèmes de droits de traductions ou autres ?

  2. la VA actuellement est au chap 365
    s’est un melange entre un DNC et SW
    Les chap sont allez long comme EER

  3. Il y aura peut etre personne pour me repondre mais je vien de commencer le ln et jvoudrais savoir il vit en appartement ou dans une maison ???

  4. Le truc des couleurs pour savoir qui parle qui pense et qui fais quoi c’est …. de la merde… !
    Le problème des traducteurs de LN c’est qu’ils n’ont jamais lu de livre de leurs vie, on se retrouve donc a chaque fois avec un récit « indigeste » a lire …
    Problème des temps utilisé pour la narration, problème de narration passive et donc absence totale de dynamisme. Des notes de traduction qui n’ont rien a faire dans le récit etc etc etc

    1. Allez hop puisque je suis d’humeur a perdre un peu de mon précieux temps, profitons en pour éduquer les roturiers de la traduction 😉

      Voila la correction corrigé du premier paragraphe ! (Correction faite par un PRO !)

      Né dans la souffrance. La souffrance mène à la mort.
      Les désirs de chacun mènent à l’amertume.
      L’amertume nous éloigne de nos désirs.
      Être incapable d’obtenir ce qu’on désir mène à la souffrance.
      (On enlève les espaces entre ses 4 phrases et les crochets qui sont inutiles !)
      ((Ensuite on les mets en italiques !))

      Maintenant voyons la correction de cette première longue phrase bien merdique :

      Dans le bouddhisme, il y a Huits Souffrances, ou Dukkha, parmi les Quatre Nobles Vérités. Notre protagoniste a connu pas moins de cinq d’entre elles durant sa vie. Sa biographie, dès sa naissance, n’a quasiment été qu’un enchainement de tragédies. Heureusement, c’était un court enchainement, puisqu’il n’a vécu que jusqu’à l’âge de 28 ans avant de faire face à sa mortalité.

      Ce caca infame devrait être :

      De sa naissance a sa mort a 28ans, Nie Yan a traversé 5 des 8 états de souffrances raconté dans les textes sacrées du bouddhisme.

      Et ouai vous pouvez constater que 69% des mots on était purgé ! Et la on a un TEXTE CLAIR DYNAMIQUE ET SURTOUT LISIBLE !!

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