LDO : Chapitre 37

LDO : Chapitre 36
LDO : Chapitre 38

Chapitre 37     L’origine du mal

 

 

– Une pierre plus puissante que les autres ? Mais oui ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?

Tandis que dans un vent de panique, les trois cultivateurs qui restaient ne savaient plus comment ils devaient réagir, je vis ceux qui restaient se faire happer par un courant putride et pourrir sur place.

– Ils ne sont plus que trois !

Le super zombie arrivait déjà et bondit dans ma direction, prêt à retomber sur moi et m’asséner des coups de ces griffes qui avaient l’air encore plus énormes vues de près.

– La… La pierre !

J’étais prêt à le balancer dans le temps, mais soudain, ma volonté flancha. Si je pouvais récupérer sa pierre, alors je pourrais détruire cette formation défensive ; mais comment le combattre ? Il était bien plus puissant que moi !

Cela dit, j’avais des atouts, même sans le savoir.

Sans que je ne le veuille, ma lance de glace et ma lance de foudre se matérialisèrent.

– H… Hein ?!

J’ai pris l’initiative, Osumba. Tu me pardonneras.

– Oh.

Deux paires d’yeux s’ouvrirent, une sur chaque lance. Elles se mirent à tournoyer et le zombie, toujours en plein saut, ne put les esquiver et il retomba dessus, s’empalant dans le torse et l’abdomen. Il retombe lourdement sur le sol devant moi en hurlant, non pas de douleur mais de frustration.

– Il est si résistant !

Il se relevait déjà et comme les cultivateurs toujours en vie un peu plus loin se regardaient en se lançant des regards interrogateurs, je fus bien obligé de prendre les devants.

Waad extirpa les lances du monstre en sortant par son dos et éclaboussant une large zone d’un sang rouge sombre, presque noir, qui fuma en touchant le sol. Le boss des zombies ne sembla pas se préoccuper de ses blessures et plia les jambes pour bondir à nouveau dans ma direction.

Et trois mètres à peine nous séparaient. Ce bond allait être fatal.

Une flèche enflamme vola dans sa direction en passant par-dessus mon épaule et le percuta en plein dans sa bouche ouverte, pour ressortir par sa nuque. Le monstre fut déstabilisé par l’impact et ne put pas bondir, puis prit feu du cou à la tête et lutta pour essayer d’extirper la flèche coincée, se brûlant les mains au passage.

Il n’avait clairement pas mal, mais le feu devait le déranger, de façon instinctive. Quelque part, il devait savoir qu’il y était sensible, cadavre décrépit qu’il était.

Mais je ne perdis pas de temps et en profitai pour libérer le Bagua du Taiji. Tandis que Waad le transperça à nouveau dans le torse et l’abdomen, laissant derrière lui des traces d’engelures et de brûlure électrique, plusieurs lances de ténèbres jaillirent et décrivirent une courbe rapide pour venir le clouer au sol.

Tout ça prend un peu de temps à expliquer, mais il venait de se faire mitrailler en moins de trois secondes et était désormais un peu plus proche de la passoire qu’avant. Il hurla encore en secouant la tête, cherchant à éventer le feu pour l’éteindre. Mais il s’agissait d’un feu magique, et il ne pouvait pas être annihilé aussi facilement.

Alors, abandonnant cette idée et sa tête déjà bien entamée par les flammes, il se secoua et attrapa mes projectiles ténébreux pour tenter de les briser. Ils craquèrent et des fissures apparurent à leur surface mais le temps qu’ils ne cèdent, Waad lui avait offert un troisième service, lui transperçant les cuisses de part en part et ressortant de l’autre côté.

– Allez, on le tient.

Dai Lin était confiante et décocha une flèche de plus, qui vint percuter le zombie directement dans le bas-ventre, enflammant toute sa zone abdominale. Il ressemblait maintenant à une torche viva… mort-vivante.

Les cultivateurs toujours peu désireux de s’en mêler se tenaient à distance et malgré le regard froid que leur adressa Dai Lin, ils ne bougèrent pas.

Le zombie, sans doute résigné à son destin de rôti, leva la tête et me regarda avec des orbites désormais vides sous lesquelles on pouvait apercevoir un crâne noirci. Il balança son bras en avant et un vent obscur se mit à souffler dans ma direction.

En même temps, ma tunique se mit à briller plus intensément que jamais. Le danger était imminent !

– At… Attention !!

À ce moment, les cultivateurs inconnus réagirent pour tenter de me prévenir. Étaient-ils idiots ? Je connaissais cette attaque, je l’avais vu l’utiliser à plusieurs reprises un peu plus tôt.

Je voulus esquiver en me jetant de côté mais c’était sans compter sur la rapidité de la vague noire qui arrivait vers moi. Je pus de justesse sentir un souffle le long de mon corps tandis que j’atterrissais sur la terre morte, un peu plus loin.

– Fiou… Il a bien failli m’avoir…

Des gouttes de sueur froides me perlèrent dans le dos. Soudain, je sentis une légère douleur dans mon pied gauche. Elle devint rapidement plus vive et lorsque je baissais les yeux pour observer ce qu’il se passait, je vis que ma chair était en train de pourrir jusqu’au milieu du mollet ! Il ne restait plus que les os !

– Aaaaaah !

Réalisant ce qu’il se passait, je hurlais de rage et de douleur. Mes os n’étant plus attachés par les tendons, les muscles et la chair, tombèrent rapidement au sol pour ne me laisser qu’un moignon putride sous le genou. Il ne saignait même pas…

Osumba ! Tu…

Ta jambe !!

zZ…

Je sentis qu’ils souffraient en même temps que moi. Évidemment, ils vivaient dans mon corps et ça avait dû foutre une sacrée pagaille de perdre la moitié d’une jambe.

J’étais en colère. Fou, furieux, à bout. Je venais de perdre l’usage d’une jambe et le mort-vivant s’apprêtait à attaquer une fois de plus, toujours cloué au sol mais ayant conservé l’usage de ses bras. Sans y réfléchir à deux fois, j’activais la rune Qos et lui infusai autant de qi temporel que j’en avais à disposition. Je ne pouvais pas viser, couché par terre et souffrant le martyr, les nerfs à vifs – ceux qui n’avaient pas pourri – et la tête à l’envers.

Mais je fis de mon mieux. Une flèche vola vers le zombie mais manqua son bras et le toucha en plein milieu du front, embrasant sa tête encore plus. Il n’avait même plus de peau sur le crâne et ressemblait maintenant à ce héros que j’avais un jour vu dans un magazine, …Ghost Rider, ou un truc du genre.

Un vortex bleu crépitant s’ouvrit entre moi et ma cible et absorba l’attaque qu’il venait de lancer. Il ondula sous la puissance de ce qu’il venait de laisser passer vers une époque inconnue mais tint bon, même s’il perdit en intensité et diminua en taille.

Le zombie parvint enfin à exploser ses entraves et se releva, véritable barbecue sur pattes. Il n’était maintenant plus qu’un squelette enflammé et une fois son cerveau grillé, j’étais sûr qu’il serait bel et bien mort. C’était toujours comme ça, dans les histoires de zombies.

Il tituba en effet dans ma direction, comme s’il était désormais incapable de contrôler parfaitement ses mouvements. Waad l’assaillit une fois de plus mais à cause de ma blessure, les lances de qi vibrèrent et avaient perdu en puissance. Elles éclatèrent au moment où elles touchèrent leur cible, sans lui faire le moindre mal.

Je me retournai et me mis à ramper dans sa direction. Une autre flèche vola, mais traversa littéralement sa cage thoracique dont une bonne partie de la chair avait déjà coulé, totalement fondue. Je pouvais voir, là où se trouvait un cœur à moitié brûlé, une pierre brillante, d’un noir profond aux reflets violacés.

– La… La pierre…

Monstre titubant et Osumba rampant, nous nous approchâmes l’un de l’autre sous les yeux des cultivateurs décidément convaincus de rester à l’écart et de Dai Lin frustrée de ne pas pouvoir toucher sa cible.

Ce qui restait de mon vortex Qos avança en même temps que moi, à la limite de mon Bagua. Le zombie finit par arriver à bout de force et sans doute le cerveau en surchauffe, s’effondra tout bonnement juste au moment où il touchait mon vortex.

Sa tête passa à travers et disparu tandis que le reste de son corps tomba au sol, brûlant comme un feu de joie sur ces terres désolées.

– Osumba !!

Dai Lin accourut vers moi une fois certaine que le corps ne bougeait plus et voulut se pencher sur moi pour inspecter ma blessure. À ce moment, la formation défensive ondula et trois zombies en sortirent. Ils se dirigèrent immédiatement vers nous.

– On s’en occupe ! Je ne sais pas qui vous êtes, mais vous nous avez sauvé la vie ! Laissez-nous le menu fretin !

Le chef du groupe et les deux autres survivants se jetèrent sur les nouveaux venus et commencèrent à les assaillir afin de s’en débarrasser rapidement. Pendant ce temps, Dai Lin observait ma blessure.

– Tu… Tu as vraiment perdu une partie de ta jambe !

J’avais mal. Très mal. Mais je lui adressai tout de même un sourire fier.

– Je t’ai protégé. Je suis l’homme, après tout. Tant que tu n’as rien, ce n’est pas grave. Tu m’as déjà dit qu’il existait des techniques secrètes permettant de réparer des parties du corps manquantes comme celle-ci, non ?

– Euh… Oui, mais…

Elle baissa les yeux et hésita un peu avant de continuer.

– Je ne sais pas si cette blessure magique peut être traitée aussi facilement. Si tu te l’étais faite trancher proprement par une lame, alors oui, on aurait pu la recoller ! Mais… Ta jambe a disparu ! Tu n’as plus rien d’autre que quelques os sous le genou !

– Ha ha…

Mon rire était nerveux. Elle venait de m’avouer de but en blanc que je pourrais peut-être ne pas récupérer ma jambe !

Mais ce n’était pas ce qui m’inquiétait. Une telle technique devait bien exister dans ce monde fou ! Je retrouverais ma jambe un jour ou l’autre, même si je devais trouver un moyen de la faire repousser, je le ferais !

Même si je devais essayer de remonter le temps, je…

– Eh ?

Secouant la tête, je me rendis compte que je pensais à une chose terriblement dangereuse et dont je ne possédais pas la connaissance. Je n’avais aucune rune m’assurant que je pourrais faire remonter le temps à ma jambe pour qu’elle se retrouve telle qu’elle était avant l’accident.

Enfin, il y avait autre chose à faire, pour l’heure.

Rampant vers le cadavre brûlant toujours d’un feu intense, je vis la pierre spirituelle briller dans les restes du cadavre. Je ne pouvais pas y mettre la main ceci dit, la chaleur qui s’en dégageait même à plusieurs dizaines de centimètres m’en dissuadait clairement.

Dai Lin comprit ce que je voulais et elle effectua un geste des doigts, rassembla ses mains et le feu s’éteignit comme par enchantement.

– Il suffisait de demander. Ne va pas te brûler…

Le squelette carbonisé n’était même plus chaud ! Comme s’il était là depuis des semaines, je pus simplement y passer la main et m’emparer de son énorme pierre spirituelle de mort.

Elle était aussi grosse que mon poing et bien que d’un noir intense, elle brillait sous les faibles rayons du soleil qui peinaient à arriver jusque-là.

– Et maintenant…

Maintenant, répète ces mouvements. Il s’agit d’une technique permettant de briser des sceaux et des formations en utilisant le même type de qi que celui qui a été utilisé pour l’ériger.

Dans mon esprit, plusieurs gestes défilèrent et se gravèrent dans ma mémoire, comme si je les avais toujours connus.

– Il faut que je m’approche de cette formation.

J’étais blessé, ne pouvais plus marcher et grinçait des dents mais mon regard résolu sembla presque convaincre Dai Lin qui ne savait pas si elle devait m’écouter ou non.

Mais comme je faisais déjà mine de ramper seul dans cette direction, elle finit par m’aider à me lever et en m’appuyant sur son épaule, je pus avancer tant bien que mal pour me retrouver à quelques centimètres de ce mur invisible et infranchissable, ondulant et vibrant d’un noir violacé intense sous certains angles.

On aurait dit la surface d’une bulle de savon géante, transparente mais irisée, et laissant défiler une couleur de temps en temps lorsque la lumière passait à travers l’épais brouillard qui couvrait la zone.

– C’est le moment de vérité.

Je sortis toutes les pierres que j’avais accumulées, et en l’ajoutant à la dernière en date, je les posais toutes au sol, contre la barrière.

Pendant ce temps, les cultivateurs me regardaient faire de loi, incapables de comprendre ce que je faisais mais n’osant pas m’interrompre. Après tout, j’avais anéanti ce monstre qui avait réduit à néant les trois quarts de leur équipe de choc.

Je rassemblai mes mains en un geste d’incantation qui me permit de tirer sur le qi de mort contenu dans ces pierres. Rapidement, un nuage noir violacé se forma face à moi et tournoya sous mon contrôle avant de s’élargir pour devenir une porte de plus de deux mètres de large et quatre mètres de haut, qui s’incrusta directement dans la formation pour y créer une brèche.

– Qu… C’était quoi, ça ?!

Les cultivateurs inconnus étaient bouche bée. Il était connu et reconnu, avéré depuis la nuit des temps que cette formation était infranchissable, qu’elle ne pouvait pas même être légèrement ébréchée ou affaiblie par plusieurs attaques simultanées du stade des Fondations. Et pourtant, je venais, seul, d’y ouvrir une porte sans fournir le moindre effort.

– Il faut qu’on prévienne le patriarche !

– Oui ! Vous deux, rentrez ! Je reste ici pour voir ce qu’il va se passer !

Les deux cultivateurs les plus faibles firent demi-tour et partirent en courant, le plus rapidement possible, loin de ces terres mortes. Celui qui restait, le chef, s’installa jambes croisées afin de m’observer de loin. Je ne savais toujours pas pourquoi il ne voulait pas approcher mais finalement, ce n’était pas plus mal ; je n’avais pas besoin d’une autre tête à surveiller et à garder en vie. Il était peut-être fort du haut de ses huit niveaux terrestres, mais l’endroit où j’allais entrer…

– Dai Lin, tu restes ici. J’y vais seul.

Je savais que j’avais en moi plusieurs des aides les plus précieuses que j’aurais pu désirer en ce monde et que je pourrais faire quelque chose pour sceller le qi de mort de ce lieu. Mais si je devais en plus surveiller Dai Lin, je ne pourrais qu’être perturbé dans ma tâche.

– Quoi ? Pas question, je viens avec.

Je lui lançai alors un regard terrible. Lourd de sens, c’était comme si je lui reprochais tous les malheurs du monde. Elle comprit que c’était important pour moi car elle hésita un instant mais elle finit par secouer la tête.

– Non. Je viens avec. Tu n’entres pas seul, blessé comme tu l’es. C’est suicidaire. On ne sait même pas ce qu’il y a, là-dedans. Et s’il y avait un monstre encore plus puissant ? Du genre capable de t’écraser d’un doigt ? Je pourrais alors peut-être le retarder et te permettre de fuir, et…

– Il n’y a rien de tel là-dedans, juste un sceau affaibli et un…

Soudain, avant que je puisse finir ma phrase, un hurlement… Non, un grondement tonitruant retentit. C’était comme si cent coups de tonnerre et cent vagues furieuses s’abattaient en même temps sur une côte malmenée par la tempête. On aurait dit le cri de cent lions, de cent tigres et de cent serpents, tous réunis en un seul !

– …Et un… Et un… Euh… Et un truc qui hurle… Merde, quoi ?!

– C’était quoi, ça, Osumba ?! Il y a quoi, là-dedans ?!

Soudain, la brèche s’agrandit, et comme si j’avais ouvert un trou dans un ballon de baudruche, la totalité de ce qui s’avérait être un gigantesque dôme invisible se rétracta et implosa, en l’espace de quelques souffles à peine.

La formation avait disparu, juste comme ça, comme si le moindre trou à sa surface avait pour effet de la déstabiliser au point de la détruire.

Et en même temps qu’elle disparut, je pus voir au-delà, une chose qui n’était pas apparente auparavant, comme si la formation la masquait, comme si… Comme si…

Avant que je puisse trouver une comparaison potable et continuer à penser à ce à quoi ressemblait la formation de défense, je compris.

Ce que je voyais, c’était une boule de lumière noire violacée, flottant à deux mètres du sol, à quelques centaines de mètres de nous. Des runes magiques lumineuses flottaient autour et tournaient rapidement dans tous les sens en réprimant son pouvoir mais de temps en temps, un vague noire violacée s’en échappait, comme si la source avait trouvé de petites failles à exploiter.

– L’origine du mal !

Dai Lin était parfaitement consciente de ce qu’était cette boule de lumière.

Quant à moi, j’en savais plus. Il s’agissait de…

Le qi de mort… C’est bien ça. Le sceau est faible et de temps en temps, il laisse filtrer du qi. La formation a disparu, il faut que tu te dépêches avant que d’autres arrivent et cherchent à s’emparer de ce qi de mort ! Il faut que tu le scelles à tout prix ! Regarde bien ! Voilà comment faire !

Dans mon esprit défilèrent à nouveau plusieurs séquences donnant vie à une technique très spéciale permettant de puiser, à cette fin uniquement, tout le qi se trouvant dans le sol et venant de l’Arbre Immortel. En rassemblant toutes les affinités, cette technique permettait de reconstituer le qi primordial de Lumière et celui des Ténèbres afin de sceller toute forme de qi pour l’éternité.

Enfin, l’éternité, jusqu’à ce que le sceau faiblisse, hein ? C’était ça, le truc ?

Bon, pour des dizaines de millions d’années au moins. C’était ça de gagné.

– La formation ? Il suffit de la recréer derrière nous. Après tout, tu l’as bien créée pour protéger le sceau, n’est-ce pas ?

Hein ? Pas du tout ! Le sceau est intouchable ! Même des cultivateurs quasi-divins ne peuvent rien lui faire ! Il n’y avait pas besoin de formation. Non, cette formation de défense a été créée par le qi de mort lui-même, afin de pouvoir se propager en paix, sans que quiconque ne cherche à l’en empêcher.

– Hah. Tu dis ça comme si un qi pouvait être intelligent.

…Intelligent… Non, pas vraiment. Instinctif, plutôt. Comme un animal sauvage.

– Oh… Je vois. Mais alors… C’était quoi, ce hurlement ?! Parce que là… Si ce qi est responsable de cette formation afin de se défendre, qui nous dit qu’il n’y a pas également… Je ne sais pas, un gardien ?

Un gardien ?! Tu veux dire, comme…

Avant qu’il ne termine sa phrase, le sol craqua et une immense fissure de plus de cent mètres s’ouvrit sous l’origine du mal.

Une énorme griffe blanche osseuse en sortit, suivit d’une autre et rapidement, la créature qui s’en hissait sortit sa tête.

– Un… Un dragon ?!

Il y avait un putain de dragon dont la tête était plus grosse que moi qui sortait du sol ! Et non content d’être une créature des mythes et des légendes, il avait l’air tout ce qu’il y avait de plus mort ! Ou plutôt… zombifié. Sa chair se décollait de sa peau, et sa langue pendait de sa gueule ouverte dont les joues ne pouvaient plus retenir la chute constante ! Langue qui était d’ailleurs composée de plusieurs tentacules, chacun se terminant par une tête de mort-vivant comme celui qui m’avait privé de la moitié de ma jambe !

– Oh, merde.

– Osumba ?! C’est… C’est quoi, ça !?!

Dai Lin paniqua, et il fallait dire que… moi aussi. Et je me mis à paniquer encore plus juste après ce que Xinlong s’apprêtait à dire.

Il… Il… Un monstre au stade de l’Âme Immortelle ! Il s’agit là d’une créature au sommet de la cultivation Céleste ! Nous…

– Nous sommes morts !

Il s’agissait là d’une créature quasi-divine. Comment aurais-je pu avoir la moindre chance ? Je ne pouvais même pas espérer fuir avec ma jambe en vrac, et même si j’avais pu… il ne m’aurais sans doute pas laissé faire.

– Awa, si j’avais su que ça allait se finir comme ça… je ne serais jamais venu ici.

Osumba. Je suis désolé. Nous…

…..zZmM ? Qu’est-ce donc ? Une énergie formidable ?

Dada venait enfin de se réveiller. Il n’avait même pas daigné se manifester lorsque j’avais perdu ma jambe, mais l’énergie absolue dégagée par une créature se situant au même niveau que lui, un concentré de qi de mort créé directement par la source du qi lui-même, c’était une autre histoire.

Oh ? Il a l’air puissant, ce monstre, eh. Haha. Bon courage. Mm ? Tiens, tu as perdu un pied ?

Et il me disait ça comme ça.

Si j’avais eu la force mentale de le faire, j’aurais pu être totalement perplexe par sa réaction. Mais face à ce dragon de plus de dix mètres de haut qui finissait de sortir paresseusement de son trou en nous fixant de ses orbites noires, je n’avais plus aucune volonté. C’était comme… comme un lapin face à un serpent. Comme si je savais au fond de moi que quoi que je fasse, c’était inutile.

Oui, Dada, nous sommes face à la source du qi de mort. Nous avons détruit la barrière de protection mais… il restait un gardien, malheureusement. Nous allons tous mourir, à moins que tu ne nous aides. Nous aurons alors peut-être une chance.

Que je vous aide ? Pff… La flemme. Tu ne vois donc pas que je suis parfaitement bien installé, là ?

Je retourne dormir.

…Si Osumba meurt…

Je ne mourrai pas. Je sortirai et trouverai un autre endroit où dormir.

Hm. Penses-tu que ce soit aussi facile ?

…Peu importe. Je verrai à ce moment. En attendant, c’est trop fatigant d’y penser.

Si Osumba meurt, je mourrai aussi. Tu ne voulais pas m’affronter encore, prendre ta revanche ?

…Hmm… Moui. M’enfin, ce n’est pas si grave, hein. Je dormirai, à la place.

Dada ne voulait pas entendre raison et se rendormit, juste comme ça. Je pus le sentir fermer les yeux après avoir lancé un regard plein de sens aux deux vieux, un regard qui disait qu’il ne fallait surtout plus le réveiller avant qu’il ne termine sa sieste.

Mais le dragon venait de sortir totalement de son trou, et ce dernier se referma rapidement. Il poussa un autre hurlement à faire craquer les cieux et trembler la terre, et frappa le sol de l’une de ses pattes.

Instantanément, Dai Lin et moi fûmes projetés plus de cinq cent mètres en arrière, et avant que l’onde de choc ne nous touche ! Il ne s’agissait là que de l’énergie qui s’était dégagée de son léger coup de patte. Lorsque l’onde de choc nous atteignit, je sentis plusieurs os se briser en moi et je ms mis à cracher une gerbe de sang, rapidement imité par Dai Lin, avant de nous voir projetés plus de deux kilomètres plus loin.

Et même là, en relevant péniblement la tête, je pus voir le gardien de la source déjà à quelques dizaines de mètres de nous, une espèce de sourire carnassier sur sa gueule décharnée, comme si après s’être éveillé d’un très long sommeil, il ne cherchait qu’à s’amuser un peu avec ses proies impuissantes avant de les détruire.

À nouveau, Dada s’éveilla. Mais cette fois, ce fut d’une drôle de façon. Je sentis sa colère monter en moi, comme s’il était prêt à m’exploser de l’intérieur rien que pour pouvoir se calmer.

Mais il ne ferait pas ça à son lieu de repos favori, n’est-ce pas ? Hein ?

Et il hurla, par ma bouche. Ce fut la sensation la plus étrange de toute ma vie ; lorsque je levai la tête vers le ciel, les yeux grands ouverts et les larmes de détresse coulant le long de mes joues, c’était définitivement étrange.

– Aaaah !! Tu m’as réveillé une deuxième fois en deux minutes !! Tu cherches à mourir !!

Et perdant toute force, ce que je vis fut la scène la plus étrange de toute ma vie.

Tombant à nouveau au sol, le nez planté vers le ciel et totalement impuissant, je vis une énorme créature ressemblant à un griffon et à un dragon, à un oiseau et à un Phoenix, arborant des plumes multicolores et iridescentes, dorées, argentés par endroits, et donc la tête se finissait par ce qui ressemblait à un bec mais aussi à une gueule de crocodile…

Une créature ailée de plus de dix mètres de hauteur volait au-dessus de moi, sans même battre des ailes et observait le dragon mort-vivant avec des yeux injectés de sang.

– D… Dada ? Tu…

 


 

Et maintenant ?

Un combat mortel se dessine-t-il ?

Même avec un fin pareille, on pourrait imaginer que non. M’enfin, à vous de me le dire, que préférez-vous ?

Il va se le faire ou pas ? Il va y arriver, s’il le fait ?

Et Osumba ? Il a perdu une jambe, quand même. Va falloir que vous régliez le souci à un moment. Oui, oui. Vous.

Raka
Les derniers articles par Raka (tout voir)
LDO : Chapitre 36
LDO : Chapitre 38

Related Posts

14 thoughts on “LDO : Chapitre 37

  1. Merci pour le chap !
    Pour le prochain j’espère voir un aperçu de la puissance de Dada face au dragon dans un combat épique mais court dù à sa puissance écrasante
    Et pour la jambe d’Osumba pourquoi pas être soigné par le patriarche en échange d’avoir scellé le qi de la mort grâce à un rituel chamanique qui ferait progresser l’histoire en ouvrant la 5ème porte de qi temporel

  2. Merci pour ce chapitre !

    Osumba le poissard ! Non vraiment ! Déjà, il perd une jambe suite à son combat contre le boss des mort-vivant mais en plus, il doit maintenant faire face à un dragon mort-vivant qui est ,en plus, une demi-divinité. Bref, que du bonheur pour lui XD !

    Pour la suite, je dirai que s’en suivra un combat intense entre Dada et le dragon mort-vivant. Je pense que Dada sortira vainqueur mais assez mal en point vu qu’il a quand même en face une créature au même stade que lui.

    Pour Osumba, je dirai qu’à la suite de ce combat, il pourrait demander au chef des cultivateurs s’il ne connaîtrait pas une technique permettant à celui-ci de retrouver sa jambe perdu. Sinon, demander des informations sur une personne susceptible de pouvoir l’aider.

    Bref, voilà mes suppositions pour la suite ^^.

  3. je dirai tout simplement que le dragon est intimidé et ce soumet. Ce qui permettra a osumba de le bouffer et d’en même grâce a l’aide des vieux de réparer sa jambe et d’ouvrir une porte. ensuite il refermera tout simplement le sceau

  4. j’imagine mal ce flemmard de dada se lancer dans un combat épique je propose que le dragon soit un descendant de dada s’étant fait corrompre par le ki de mort et qui une fois battu ce transformerais en allier peut être même un familier (éventuellement Hawaii) quand a la jambe d’osumba pourquoi ne pas faire que Waad devienne la jambe de Osumba un peu comme dans le manga Ajin mais en plus noir (désolée pour la petit blague c’est de l’humour noir)

  5. Osumba va faire la rencontre du Hibou de la Mort, ce dernier faisant partie des 3 Chouettes cachées

  6. Après un combat de boss épique, à coup d’ultra laser et de kamehameha, Dai Lin se retrouve désintégrée excepté sa jambe, ce qui permet à Osumba de greffer cette dernière, et ça tombe bien elle est de la bonne couleur 😀 ! Et en allant plus loin, dans le processus de greffe, l’esprit de la jambe de Dai Lin se retrouve dans le dantian d’Osumba, mais vue qu’on parle d’un pied, ça ne mène pas bien loin…

    Sinon sur le combat en lui même, je verrai bien que le combat amène les deux créatures à percer la voûte du monde souterrain, libérant ainsi l’accès au monde extérieur, réduisant peut être au passage quelques bâtiments de la guilde des assassins, histoire de bien les disposer 🙂

    Et bien entendu, merci pour ce chapitre ^^

    1. Alors là, la première partie va loin mdrrrr
      Je pense pas faire ça, non ! En toute honnêteté xD

  7. Merci pour le chapitre
    Je dirais que pendant le combat les vieux disent a ossumba de sceller le QI ce qui tue la source d’énergie du dragon donc est battue dada lui en veux et ossumba lui dit que c’est pour qu’il retourne à sa sieste plus vite ce qui le calme et lui fait cadeau d’une régénération rapide de toute ces blessures mais que une fois faut pas abuser non plus lol

  8. Merci pour le chapitre !

    Comme le dragon des songes, il pourrait sceller le Qi de mort pour réduire la puissance du dragon puisqu’il a plus de source de QI. 

    Pour sa jambe, hm, il peut essaye de ce nourrir de noyau de QI de mort du dragon qui leur permettra de débloquer un QI secondaire au ténèbres. Avec ce QI, il pourrait régénérer sa jambe entièrement ou à moitie permettant au moins de marché le temps qu’il trouve un moyen. De plus, ce QI de mort peut faire servir à renforcer les mort-vivants qu’il ressuscite, etc,…

Répondre à Storm Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Social Media Auto Publish Powered By : XYZScripts.com