SSN Chapitre 198
SSN Chapitre 200

Chapitre 199 : Trahnet 4/5

 

– Vous et vos idées foireuses… c’est quoi, votre moyen ? ironisa le conseiller suprême Shelt, toujours sous le choc.

– Je pense pouvoir persuader l’administrateur de se rallier à notre projet, expliqua le professeur Toppler.

– Alors qu’il n’a plus le moindre souvenir ? Vous êtes en train de perdre la boule !

– Absolument pas. Maintenant qu’il a toutes les clés en main, il faut lui demander de réinitialiser le système.

– On ne peut pas raisonner avec lui, vous le savez mieux que personne ! Il va tous nous tuer !

– Je le persuaderai. Nous n’avons aucune autre option.

– Bon sang… grogna Shelt. Je vais devoir en référer au conseil.

– Merde au conseil. Nous avons trop tergiversé, il est temps d’agir. Je pars pour la Terre.

– … Bon ! Je vous tiens pour personnellement responsable de toute cette situation, alors c’est à vous de trouver une solution. Gardes ! Libérez le professeur.

– Je vous remercie. Soldats, préparez mon vaisseau, leur dit-il immédiatement.

 


 

Une fois le seigneur dimensionnel défait, l’Hahn eut tôt fait de reprendre son cours, absorbant jusqu’au château de glace dans son lit. À la vérité, les hydres toujours occupées à cracher du feu l’avaient un peu aidé. Quant à Woojin, il absorba toutes les âmes aux alentours afin de se reconstituer une réserve d’énergie. Il ne resta plus alors d’Isaz qu’une marque au sol, qu’il tapa du pied.

– Je t’avais dit, que je te tuerais… lâcha-t-il.

Comment un simple élémentaire aurait-il pu résister au pouvoir de Gehen ? D’autant plus qu’il avait enfin atteint le niveau 99, grâce à l’extermination des monstres. Celle-ci touchant à sa fin, Jaenis vint le rejoindre.

– Alors ? L’Exécuteur ? lui demanda-t-il directement.

Même en inspectant sa fenêtre de statut, il ne vit rien de particulier, sinon l’augmentation de ses attributs.

– Je ne sais pas trop… avoua Woojin. Enfin, on dirait que ça n’a aucun lien avec mon niveau. Il doit me falloir le reste… Mais j’ai assez de points, attends une seconde.

Dans le magasin dimensionnel, il acheta tous les ingrédients nécessaires à la confection de la Gloire de Gehen, qu’il plaça aussitôt dans le cube d’artisanat, en compagnie de la relique sacrée d’Aria. La tiare changea progressivement d’apparence, prenant des teintes noires et la forme d’une couronne surplombée de piques, avec en guise de joyau un crâne miniature fait d’os. Le dernier élément de l’ensemble d’équipements de Gehen construit, il le porta aussitôt. L’effet complet se révéla enfin.

Sa valeur de contrôle vint crever le plafond, lui permettant d’avoir une armée squelette jusqu’à cinq fois plus importantes. Il pouvait aussi, entre autres sorts, lancer le champ mortel, qui offrait de nets avantages de combat à ses serviteurs. Enfin, une lueur d’espoir se présentait. Elle était pourtant loin d’être suffisante.

– Ça ne fonctionne pas… Putain ! s’agaça-t-il.

– Pour obtenir l’Exécuteur, tu dois récupérer le code maître de la Terre, commença à Jaenis.

– Tais-toi !

Alors qu’il pensait avoir gravi toutes les épreuves qui se présentaient face à lui, un nouvel obstacle, une véritable montagne, s’était dressée. Naturellement, il était furieux. Jaenis s’en tint alors au silence, le laissant reprendre son calme. Il le connaissait bien, en qualité d’enseignant.

– Bon… fit finalement Woojin après une énième inspiration. On va aller le chercher.

– Je salue ta persistance, le complimenta Jaenis avant de disparaître.

Kang Woojin regarda un peu autour de lui. Séoul était en ruines… tout ce qu’il avait cherché à éviter s’était finalement réalisé. Il ne restait plus que des gravats et des centaines de milliers de morts, toutes races confondues. Étrangement, cette atmosphère de chaos lui réchauffa un peu le cœur.

– Levez-vous, mes fidèles serviteurs… ordonna-t-il aux squelettes en devenir.

Aussitôt assignés aux différents chevaliers noirs, la plus grosse des formations vint à sa rencontre.

– Mon Roi, le salua celui à sa tête.

– Ah, Kiba. On se revoit bientôt, lui répondit Woojin. Pour le moment, retourne avec les autres dans la chambre d’invocation.

– Bien, maître…

Une explosion un peu plus loin le surprit soudainement. C’était Ryong, qui venait de se poser, ou peut-être plutôt de s’effondrer. Il avait un air mauvais, de ceux qu’on pouvait avoir lors d’une défaite. Woojin l’envoya donc regagner son calme avec ses autres familiers, suivi de près par Dolsae, après une petite danse agitée autour de son maître.

– Maître, je retourne sur la forteresse, lui expliqua Vivie, à l’évidence un peu secouée par la violence du combat qui venait de se dérouler.

– Repose-toi, concéda-t-il.

Restait à trouver un indice sur l’Exécuteur… Ou pas. Il avait bien sa petite idée sur la façon de procéder.

 


 

Le vaisseau du professeur vint atterrir sur des terres désolées et l’atmosphère était chargée d’une épaisse fumée noire qui ne se dissipa que quelques secondes durant. En de nombreux endroits déjà, l’air n’était tout simplement plus respirable, aussi fut-ce en combinaison spatiale qu’il posa le pied. Les soldats du vaisseau Léon, posé non-loin, vinrent aussitôt l’accueillir. Parmi eux se tenait un homme à la stature assez imposante et à la barbe finement taillé. Son air sévère ne laissait aucun doute, il appartenait au corps d’armée.

– Bonjour, Capitaine Léon. Ce qui m’amène, c’est… commença Toppler.

– J’ai déjà lu le rapport des fossiles, professeur. Ne me faites pas chier avec vos discours soporifiques, lui répondit froidement son interlocuteur.

– Alors, c’est parfait. Nous n’avons pas une seconde à perdre, Capitaine Léon, se satisfit Toppler.

– Le portail qui vous mènera à la cible est prêt, lui expliqua-t-il.

– Bien. Je vais faire court : j’y vais, je le convaincs, et vous vous préparez à l’évacuer.

– Et on peut savoir pourquoi on ne le récupère pas dès maintenant ?

– Parce qu’on ne sait pas encore si on peut le considérer comme un véritable allié. Je… Il est possible qu’il devienne violent. Je dois tout faire pour le persuader.

– Vous autres civils et vos plans foireux… Enfin, soit. Mais magnez-vous, la concentration énergétique commence à devenir inquiétante. L’administrateur dimensionnel va bientôt arriver, j’en suis persuadé, lâcha le Capitaine Léon d’un air un peu inquiet.

– Je vais tout faire pour. Où est-il, exactement ? demanda alors Toppler.

– À la gare de Séoul. Les relevés sont très mauvais dans la zone, j’aime autant vous prévenir. On estime la perte énergétique là-bas à 28%.

– C’est compris, Capitaine.

– Vous allez faire quoi, s’il refuse ?

– Je crois que c’est pour ça que vous êtes là, non ? S’il refuse la manière passive, nous lui forcerons la main.

 


 

Jung Minchan avait quantité de choses à dire à son maître de guilde et Roi. Après la mort d’Isaz, le Japon, qui s’y était allié, avait envoyé une requête officielle auprès d’Alandal, demandant explications, réparations et où figurait noir sur blanc la menace de prévenir l’O.N.U. Il craignait surtout que le Japon ne décide de leur déclarer la guerre, mais il craignait plus encore que Kang Woojin ne décide de leur déclarer. Et vue l’humeur dans laquelle il semblait être, il se contenta de le saluer en silence tandis qu’il alla s’isoler.

– Qu’est-ce qu’il a… ? lâcha-t-il malgré lui.

– Pour le moment, il vaudrait mieux le laisser seul, lui répondit Vivie.

Du tempérament si jovial de Vivie, il ne restait en cet instant qu’un vague souvenir. Woojin alla trouver non pas sa famille, mais Kim Kangjul, toujours sagement installé sur son tabouret. En guise de salutations, il lui mit un coup en pleine gueule.

– Mais… balbutia l’éveillé sans comprendre.

– Je dois rencontrer les lunatiques de service. Démerde-toi pour que ça se fasse, lui ordonna Woojin en le balançant cette fois contre le mur.

– Hmpf ! C’est à la vierge sacré terrienne qu’il faut demander, pas à moi !

Furieux qu’il ait osé ne serait-ce que mentionner l’existence de Sooah, Woojin l’agrippa à la gorge et commença à serrer.

– Un mot de plus, et je te jure que…

– Le… le dieu terrien… Il est chez eux… l’interrompit péniblement Kim Kangjul.

Il comprit soudain l’intérêt qui semblait l’animer pour Sooah. Le code maître de la Terre dépendait autant de sa sœur que de lui-même… C’était peut-être comme ça qu’il pourrait enfin détruire les liens entre les dimensions. Ou, tout au moins, sauver sa sœur.

– Comment dois-je m’y prendre pour aller dans le monde lunaire ? lui demanda alors Woojin, qui avait déjà recherché dans le magasin dimensionnel tous les moyens envisageables.

Kim Kangjul, libéré de l’étreinte de fer du nécromancien, reprit son souffle quelques instants avant de s’exprimer.

– Je vous l’ai déjà expliqué, il faut attendre qu’ils vous… se coupa-t-il.

Un bruit de pas calme leur parvint jusqu’aux oreilles. C’était ceux du professeur Toppler, qui entra dans la cellule en leur compagnie.

– Vous voulez allez dans le monde lunaire ? Je vais vous y guider, lui lança directement celui-ci.

– Si le dieu terrien s’y trouve, je le tuerai, l’avertit Woojin.

– De toute façon, vous ne pourrez pas vous rendre là-bas sans mon intervention, alors je vous conseille de m’écouter, lui répondit Toppler.

– Toutes les personnes qui m’ont agacé aujourd’hui sont mortes. Tu veux t’ajouter à la liste ?

– Je vous y amènerai. Mais avant, vous devez m’écouter.

– Rien ne m’y force. Je peux par contre te forcer à…

– C’est au sujet des dimensions. Je vous révèlerai toute la vérité, l’interrompt le professeur.

– Encore des paroles absconses ?

– Non, je souhaite vous en révéler l’origine, tout comme des donjons.

– Ah, je vois, on fait dans la pure connerie, là, ironisa Woojin.

– Ne souhaitez-vous pas connaître la véritable nature de Trahnet ?! cria Toppler, en proie à une crainte qui grignotait du terrain.

– Écoute-moi bien, vieux con. La seule chose que je veux, c’est un donjon qui me mènera dans le monde lunaire, alors exécute-toi ou je le ferai à ta place.

– Il n’existe aucun donjon là-bas, avoua Toppler.

– Merde ! Eh bien, il n’y a qu’à m’y invoquer ! On ne m’a jamais demandé mon avis avant ! explosa Woojin, cette fois parfaitement hors de lui.

– Je regrette, mais les voyages dimensionnels y sont impossibles. Par contre… je connais une autre méthode.

– Grmpf… Laquelle ?

– Il faut vous déconnecter.

L’annonce tomba comme une massue sur Woojin. Il regarda le professeur d’un air absent.

– Maintenant que j’ai votre attention, continua celui-ci, écoutez et retenez bien tout ce que je vais vous dire. Trahnet n’est pas un démon, c’est un système. Trah.net est à l’origine des voyages entre les planètes, et le seul et unique espoir de survie de l’humanité.

Nostra
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