LVL1S : Chapitre 41
LVL1S : Chapitre 43

Chapitre 42

 

« M’avez-vous appelé, dame Valenor ? »

« Hm, n’oublie pas qu’il est quand même roi, l’appeler par son nom n’est-il pas un peu trop familier ? »

« Um… Je suis d’accord et je ferai plus attention. Roi des Nains Inor, rassemble tes meilleurs maçons, ton Seigneur en a besoin. »

« Oui ! Ils arriveront sous peu ! »

Valenor avait transmis mes souhaits sans en avoir été ordonnée. Je lui tapotai l’échine pour lui signifier que j’appréciais son initiative.

« Johra, ne fais pas ça, c’est un endroit très sensible. Je pourrais éternuer ou tousser parce que ça me chatouille et finir par carboniser Inor. »

« Hihic. »

Inor se figea sous la surprise et la terreur.

« Excuse-moi, Roi des Nains. »

« S’il te plait, ne m’incinère pas ! Il y a tant d’alcools que je veux encore tester ! Hahaha ! »

Heureusement, Inor était un Roi facile à vivre. Il me parla de son obsession concernant la boisson et m’entretint même d’histoires parlant des façons dont il avait ignoré les avances de jolies femmes en faveur de l’une ou l’autre nouvelle bière. Ses histoires ne furent coupées net que lorsque les maçons arrivèrent dans le hall.

« Ce sont eux ? Tes maçons les plus talentueux ? »

Celui avec la barbe naine la plus fournie marchait devant les autres et répondit d’un ton hautain.

« Nous avez-vous demandés ? Nous ne nous impliquons que dans les projets de grande envergure et notre tarif n’est pas à prendre à la légère. »

* Clingglang ! *

Je leur envoyai une pleine poignée de joyaux qui s’éparpillèrent à leurs pieds.

« Considère ça comme une avance. Si tu mènes la tâche confiée à bien, je te récompenserai avec un wagon plein de platine. »

L’un des maçons s’avança pour inspecter les joyaux. Tandis qu’il ramassait une gemme, ses yeux s’élargirent de cupidité. Sans y donner seconde réflexion, il nous lança :

« Quand est-ce qu’on commence ? Allez ! »

Valenor se tourna, leur signalant de monter sur son dos.

« Montez. »

« Hiyap. »

« Woo, on va chevaucher un dragon ! »

La vingtaine de maçons me rejoignirent sur le dos de Valenor, mais alors même que c’était plutôt spacieux là-haut, je trouvais difficile de retenir un fou rire tant nous avions l’air d’insectes rampants sur son échine.

Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? Je peux sentir que tu te retiens de rire.

Ce n’est rien, Valenor. Simplement, ces Nains ont l’air comiques comparés à ta taille. Et puis, tu devrais prendre tes nouveaux passagers en compte et voler moins haut et moins vite.

« Allez les Nains, accrochez-vous bien ! »

* Flap Shuuu *

En quelques secondes, nous avions quitté le Hall du Magma et étions déjà en train de crever les cieux.

* Waaaah ! *

L’un des Nains était déjà tombé, mais Valenor avait fait demi-tour et l’avait attrapé entre ses griffes.

« Ha ha, merci pour le sauvetage. »

Valenor, je sais que c’est dur pour toi, mais ralentis. Je préfèrerais ne pas avoir de morts durant ce voyage.

« Ok, j’ai compris. »

« Longue vie aux Nains ! »

« Putain, j’ai des stalactites dans la barbe ! »

« Sauvez-moi ! »

Même si Valenor faisait des efforts considérables et que nous ne voyagions qu’à un quart de sa vitesse de pointe, les cris et les insultes continuaient de pleuvoir, et durèrent jusqu’à notre arrivée. Une fois dans la Fosse, elle les balança dans le lac sans aucune gêne. Bien entendu, Nymue sortit pour se plaindre.

« Seigneur, pourquoi avoir jeté ces Nains crasseux dans le lac ? Vous ruinez la pureté de mon habitat ! Je ne peux pas l’accepter, veuillez retirer ces ordures, s’il vous plait. »

« Oh, salut toi. Pourquoi ne t’ai-je pas vu ces jours-ci ? »

« Avez-vous simplement besoin de demander ? Ne savez-vous pas ce que je pense de vous en ce moment ? »

« Oh, continue, tiens. Je suis plutôt curieuse. »

La tête géante de Valenor se pencha vers Nymue de façon intimidante.

« Uhm. Ce n’est rien, Ô grande Valenor. »

« Vraiment ? Cela concernait mon partenaire, alors je te le répète, je suis réellement curieuse. »

« Je viens de me souvenir que j’ai quelque chose d’important à faire, veuillez simplement retirer ces Nains ! »

Nymue s’échappa dans les profondeurs du lac.

« Johra, il y a tant de belles femmes dans ton entourage, pourquoi m’avoir choisie, moi ? Il est vrai que je suis tout aussi belle mais je ne suis pas ce que les humains pourraient appeler ‘féminine’. N’est-ce pas un critère de base pour choisir un partenaire chez vous ? »

Je me trouvais dans une position précaire, je pouvais difficilement lui dire que nous nous étions mariés par accident, n’est-ce pas ? Après tout, elle était bien trop effrayante, je ne voulais plus la combattre.

« Ce sont des amis. Je cherchais quelqu’un de puissant et respecté pour femme. »

« Vraiment, Johra, malgré mes milliers d’années de vie, tu arrives à me faire rougir. »

Son grand et blanc visage se rosit légèrement alors qu’elle se montrait gênée en répondant. C’était une mignonnerie qui ne collait pas vraiment avec sa taille. J’y pensais en lui caressant gentiment le flanc.

* Eh Eeeeeeh *

« Non Valenor ! Ne fais pas ça ! Tu vas décimer la Fosse ! »

Je criai de manière désespérée pour tenter de l’empêcher de tousser, ou d’éternuer ou quoi que ce fut qui mènerait à un cataclysme.

« Huoooo, c’est pas passé loin. Johra, je t’ai déjà dit que j’étais trop sensible, ici. »

« Je suis désolé, je ne peux juste pas m’en empêcher, tu es simplement trop adorable. »

« Ha ! Tu es le premier à avoir jamais dit qu’un grand dragon comme moi était adorable ! »

« Roi, nous avons dégelé grâce à l’eau du lac, maintenant, comment devons-nous nous mettre à l’œuvre ? »

Les Nains sortirent de l’eau, peu regardants sur ce qui leur était arrivé.

« Alpeon ! »

« Mon Roi, je suis toujours là et prête à vous servir. »

Près d’elle, les Antilliens et les Hauts-Arachnides attendaient en silence.

« Maçons Nains, vous allez recevoir l’aide de mon peuple afin de construire une résidence pour les Asmodiens, ainsi qu’un palais pour moi-même. »

« Asmodiens ? »

« Oui. Ils campent à l’extérieur, faibles et à la merci de la nature. Veuillez coopérer avec mes insectes et vous concentrer tout d’abord sur la construction d’un logement. »

« Nous suivrons les instructions du Roi. »

« Mais cela prendra du temps avec juste nous vingt. »

« Ne sous-estimez pas mes subordonnés, ils travaillent plus vite et plus efficacement que ce que vous imaginez. »

J’envoyai Tillian gérer les insectes et assister les Nains, et les regardaient partir au travail.

« Alpeon, toi, tu gères notre agenda pour l’entraînement des gobelins. Les plus faibles seront ignorés tandis que les plus forts se verront assigner un peu de Nectar. Essayons de garder leur nombre inférieur à 500. »

« Je ferai ainsi, mon Roi. »

De base, le nombre total des gobelins capturés par Mir s’élevait à 500, mais ils avaient déjà dépassé les 2.000. Leur vitesse de reproduction était extraordinaire, mais je voulais qu’ils évoluent. Et puis, les nourrir n’était pas un problème puisque je devais simplement leur fournir un minimum de Nectar et les plus forts boufferaient les plus faibles. J’espérais simplement que quelques Rois et Commandants allaient faire leur apparition parce qu’ils étaient quand même sacrément pénibles à combattre.

Gnoss, j’ai une question.

Quoi donc ?

Pourquoi les Elfes ont-ils décidé de me trahir et de créer cette gigantesque expédition ?

N’est-ce pas évident ? Tu as donné du Nectar aux Elfes et tu as renvoyé un messager. C’était suffisant pour leur prouver que tu possédais du Nectar sur ces terres.

C’est vraiment tout ?

Je suppose que je sous-estimais la valeur du Nectar, peut-être en le considérant comme acquis puisque je l’avais depuis si longtemps et si facilement. Ses propriétés étaient vraiment magiques et il pouvait être utilisé tant comme nourriture que pour faire évoluer les troupes.

« Valenor, peux-tu m’attendre ici ? »

« Est-ce parce que tu vas voir ton familier Ian ? »

J’acquiesçai.

« …Ok, je reste ici. »

Elle allait dire quelque chose d’autre mais changea d’avis au dernier moment, considérant ma position.

« Ian. »

« Johra. »

Entrant, je remarquai qu’elle était assise avec les genoux repliés, faisant face à l’entrée de la tente.

« Tu es blessée par ma faute ? »

« Tu es mon seul ami. Tout le monde a des collègues, mais je reste seule. Bien sûr, j’ai Mallepi, mais il ne peut pas parler et Gwyn… Nous n’entretenons pas la meilleure des relations. Après que toi et Valenor vous soyez mariés, qu’est-ce qu’il me reste ? »

« … »

Je pensais la comprendre plutôt bien, mais je réalisai alors que je n’avais jamais réellement saisi ce qu’elle avait dans le cœur. Après un long silence, je me décidai à parler.

« Je connais quelques personnes que je souhaite te présenter. Est-ce que tu apprécierais de te faire quelques amis ? »

« Pas intéressée. Ça me suffit si tu es mon seul ami. »

« Bien entendu, nous serons toujours amis, mais… Et si je disparais ? S’il m’arrive un accident ? Au moins, en rencontrant d’autres personnes, tu ne seras pas si seule, même quand je ne suis pas dans le coin. »

« Tu prévois de me laisser seule entre les mains de ces personnes ? »

« Non, je ne ferai jamais ça. Tu es ma seule et unique vraie famille, alors quoi qu’il arrive, toi et moi sommes connectés. Ne vois-tu pas ce que j’ai à l’esprit ? »

« Johra, c’est bas. Comment peux-tu agir ainsi quand tu sais ce que je ressens dans mon cœur ? »

« …Je suis juste un squelette, je ne peux rien y faire. »

« Tu es terriblement mauvais dans les relations humaines, mais je t’apprécie tellement… Qu’est-ce que je dois faire ? Johra… Snifff ! »

Les larmes d’une femme étaient plus terrifiantes que n’importe quelle épée ou magie. Dans ce monde, Ian était la seule qui pouvait me faire ressentir de la douleur, alors que je ne possédais pas de cœur.

« S’il te plait, ne sois pas triste, je m’en fais beaucoup pour toi. Je te présenterai aux autres et tu pourras te faire de nouveaux amis. »

« Je ne sais pas. Je veux rester seule, maintenant. »

Ressentant son besoin d’intimité, je décidai de partir.

Kueeeeek Kueeeeek

Mallepi fourrait sa tête entre mes fémurs en y mettant des coups, me reprochant la tristesse de Ian.

Hmm, que devrais-je faire…

Elle avait l’air malheureuse mais je ne pouvais vraiment rien trouver pour la remotiver.

Je suppose que je vais aller voir Gwyn, elle pourrait peut-être aider.

Elle adorait passer son temps à se promener de fleur en fleur et je lui avais construit un grand et somptueux jardin.

« Gwyn ! »

J’étais évidemment interdit d’entrée alors je l’appelai de loin. Même si je pouvais toujours désactiver mon drain de vie passif, il restait parfois quelques effets secondaires, comme les restes d’un sort actif depuis trop longtemps, et je pouvais quand même ruiner le jardin.

« C’est Mâchouilleur ? Chii Pii »

« Gwyn, comment vas-tu ? »

« Tu ne sais pas qu’on ne se parle plus ? »

« Pourquoi ? Je pense que nous sommes toujours de bons amis, tu n’es plus d’accord ? »

« Non… ? Je t’aime bien aussi, mais je pensais que maintenant que tu es marié, nous n’allions plus nous parler… »

Elle voletait en agitant les bras, une moue sur le visage.

« Pas du tout, Gwyn. Tu as toujours été très chère à mes yeux. »

« C’est vrai ? Tu tiens vraiment à moi-même si tu as un super grand dragon, tu as toujours besoin de moi ? »

« Evidemment, Gwyn. Tu es ma première et ma plus proche amie et ça n’a jamais changé. »

« Vraiment ? Alors je me sens mieux ! »

La façon de penser de Gwyn était simple et directe et m’ouvrait une solution tout aussi facile.

« Mais je pense que Ian souffre. »

« Vraiment ? Tu m’as encouragée alors c’est à mon tour de faire pareil pour elle ! »

Je regardai Gwyn se diriger vers le tipi de Ian, l’encourageant en silence.

Fais. Tu as toujours réussi à me faire sourire et à me faire basculer du côté lumineux, c’est ton plus grand talent.

Je retournai ensuite aux côtés de Valenor.

« Johra, on dirait bien que tes rendez-vous ne se sont pas très bien passés. Je peux faire quelque chose ? »

Je secouai la tête.

« En effet. Il va leur falloir du temps pour aller mieux, on ne peut rien y faire. Concentrons-nous sur les problèmes plus urgents. »

« Tu parles de ce pour quoi tu as envoyé les Antilliens dorés ? »

« En effet. »

J’étais plutôt inquiet. Je les avais déjà envoyés deux jours plus tôt pour rencontrer les Orques Totem et je n’avais toujours reçu aucune réponse.

« Monte. »

Valenor baissa la tête pour me faire escalader son échine.

« Je vais m’y rendre aussi vite que possible. »

« Euh… Ne peut-on pas, tu sais… Voyager un poil moins vite ? Tu ne veux pas un squelette glacé comme mari, n’est-ce pas ? »

« Comment pourrions-nous voyager lentement quand tu t’inquiètes pour la sécurité de ton peuple ? »

* Flap Shuuu *

Elle ignora ma demande et décolla à vive allure, montant à vitesse maximale à très haute altitude. Bien entendu, ma résistance au froid me permettait de tenir bon, mais elle n’empêchait pas l’humidité de l’air de former une couche de glace sur mes os.

* Whoa ! *

Valenor ralentit en plein ciel, au-dessus de l’endroit où les Orques totem étaient supposés habiter.

« Ils ne sont nulle part. »

« C’est vrai. Il y a des signes d’une grande bataille. J’espère juste que ce n’était pas Arin. »

La terre avait été labourée à l’aide de sorts, et en regardant bien, je constatai qu’il s’agissait principalement d’Orques et d’humains.

« Tu penses qu’il y a des survivants ? »

« Pas sûr, laisse-moi vérifier. »

Je parvins tout compte fait à en trouver un qui se cachait dans une tente déchirée et enfouie sous une pile de cadavres.

Libérant le pauvre survivant, je trouvai là un enfant Orque pleurant de manière incontrôlable.

* Pung *

Je lui tendis une bouteille de Nectar que je transportais toujours avec moi, espérant le faire taire.

« C’est le seul survivant ? Il n’a pas l’air d’avoir peur de moi, peut-être qu’il pleure parce qu’il était affamé ? »

Valenor regarda la petite princesse – c’était bien une femelle – que je tenais dans mes bras et que je nourrissais de Nectar comme s’il s’était agi d’un biberon.

Je regardai aux alentours avec ma vue du propriétaire, espérant trouver une trace d’autres survivants ainsi que des signes d’Arin. Cependant, la chaîne de montagnes de Wetheros était incroyablement vaste et il allait prendre un certain temps pour trouver ce que je cherchais.

« Trouvé. Sois sûre de voler lentement cette fois-ci, Valenor. Le bébé Orque est très faible et pourrait mourir. »

« Je sais. »

Elle s’envola et se déplaça cette fois à la vitesse la plus faible que je lui connaissais, mais qui nous permit tout de même de parcourir les 20 km qui nous séparaient d’Arin en peu de temps. Le groupe qui la poursuivait était un peu étrange, mais je pus voir qu’elle n’était pas blessée.

« Par ici, Valenor. Descends vers Arin ! »

« Aucun problème. »

Raka
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