MoL : Chapitre 31
Chapitre 33 - Portails

Chapitre 32 – Alternatives

 

Malgré la proclamation d’Alanic, qui disait qu’il allait interroger le prisonnier, il ne descendit pas immédiatement dans le donjon sous le temple. Au lieu de ça, il fouilla dans une armoire pleine de potions tandis que Zorian digérait lentement les révélations du jour, choisissant de rester avec lui pour l’instant. Il n’était pas d’humeur à répondre aux questions que Lukav n’allait pas manquer de lui poser une fois qu’il serait sorti et Alanic avait l’air du genre à dire clairement s’il trouvait quelqu’un dérangeant. Et comme il n’en faisait rien, Zorian en conclut qu’il avait l’autorisation tacite de rester là.

Il y avait un morceau de sort qui se propageait en se réparant, dans son âme. Une part de lui s’émerveillait face à l’expertise magique précise de la personne ou de la chose qui avait créé le système de la boucle temporelle mais la plus grande part ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui pouvait bien exactement être gravé dans son âme. La description d’Alanic et l’incapacité de Lukav à identifier le sort malgré un rituel avancé peignaient une image bien trop complexe et vivante pour être un simple sort d’identification et de marquage.

C’était important, il pouvait le sentir – il avait besoin de savoir comment fonctionnait le marqueur au plut tôt. D’une part parce que s’il existait une espèce d’effet hostile inclus, prêt à foutre la misère une fois que Zorian aurait fait quelque chose considéré comme une condition d’activation exotique, il voulait le savoir. Sans même parler du fait que ce morceau de sort pouvait très bien être une clé pour comprendre la boucle temporelle. Quels secrets pouvaient bien être verrouillés dans son âme ? Kael avait avancé que quel que fût le sort qui avait été placé sur l’âme de Zach pour initier la boucle, il possédait toutes sortes de sécurités et de conditions inhérentes à son fonctionnement et tandis que le marqueur n’était clairement pas la source de la magie elle-même, il semblait être le candidat idéal pour contenir ces protections. Peut-être le manuel d’instruction du voyage dans le temps était-il encodé quelque part dans sa structure ? Probablement rien d’aussi pratique, mais quand même.

Une chose le dérangeait grandement – s’il y avait un marqueur dans son âme qui l’identifiait comme un voyageur temporel, pourquoi diable Robe Rouge ne l’avait-il pas encore retrouvé ? Son ennemi était un expert en magie de l’âme, après tout. Zorian trouvait difficile de croire qu’il ignorait le mécanisme du marqueur. En gardant ça à l’esprit, il aurait dû avoir bien peu de mal à localiser chaque voyageur, Zorian inclus. Pourtant, il ne l’avait pas fait. Pourquoi ?

— Monsieur Zosk ? commença-t-il. Pourriez-vous m’accorder un moment, s’il vous plaît ?

— Appelle-moi Alanic, répondit le prêtre en cessant d’inspecter son armoire à potions, d’un soupir ennuyé, qui donna l’impression d’être dirigé vers sa tâche plus que vers son invité. Qu’y a-t-il ?

— Je sais que vous avez dit que nous en parlerions demain mais j’aimerais juste savoir à quel point il est difficile de localiser un marqueur comme le mien. À quel point serait-il difficile pour vous de me pister et me retrouver grâce à la meilleure magie dont vous disposez ?

— En pistant ton marqueur ? Presque impossible, trancha Alanic. Il me faudrait la clé d’origine du marqueur du sort pour en définir un critère de recherche correct. Ce qui est dans ton âme est bien trop complexe pour quelque autre condition que ce soit.

Zorian fronça les sourcils.

— Posséder une copie de mon marqueur ne permettrait-il pas de résoudre ceci ?

— Eh bien, oui mais… ça demanderait que tu te trouves exactement à côté de moi et que tu te concentres sur le sort. Un sort de recherche qui nécessite ta présence et ta participation est techniquement inutile, ne penses-tu pas ? demanda-t-il avant de regarder Zorian d’un air étrange. Mais ce que tu te demandes vraiment, ce n’est pas si tu peux traquer la personne à qui appartient ce fragment, mais si elle peut te traquer, n’est-ce pas, jeune homme ?

— Appelez-moi Zorian, répondit le jeune homme – si le prêtre lui permettait d’être si familier avec lui, il aurait la même courtoisie. Et oui, c’est exactement ce qui m’inquiète. Serait-il vraiment facile à un autre possesseur du marqueur de me retrouver ?

Alanic s’approcha de la bibliothèque la plus proche et en tira un livre brun avant de le tendre à Zorian.

— Le sort que tu cherches se trouve page 43.

Zorian feuilleta rapidement à travers le livre jusqu’à arriver à la page indiquée. Le sort en question n’était pas une invocation, un sort structuré, mais une invocation d’une dizaine de minutes. Il permettait au lanceur de localiser un marqueur spécifique en se basant sur une copie en leur possession et possédait une portée absolument ahurissante. Si Zorian lisait correctement, le sort pouvait situer n’importe quelle copie du marqueur dans un rayon qui dépassait largement les frontières d’Eldemar !

Ouais, ok, ce n’était pas le sort le moins cher en mana. Il nécessitait tant de mana que Zorian n’aurait pas été capable de le lancer du tout avant la boucle temporelle et même maintenant, après trois ans en son sein, il lui faudrait sacrifier une bonne partie de ses réserves. Mais quand même, pour un sort à portée nationale, c’était accessible de façon choquante. Il supposa que le critère ultra précis de recherche permettait au sort d’être très économe ; vraiment, le seul point faible de ce sort serait peut-être l’obligatoire pour le lanceur de posséder une copie du marqueur, imprimée sur un objet, et cette partie devrait être légèrement retravaillée pour que la référence soit lue directement dans une âme plutôt que sur un objet physique.

Zorian doutait sincèrement que Robe Rouge fût incapable de produire une modification si mineure.

— Je pourrais être retrouvé d’un bout à l’autre du pays, marmonna Zorian sans trop y croire.

— Oui, le rappela à l’ordre Alanic. Peut-être même plus loin encore. Je ne prétends pas posséder une connaissance infuse sur les sorts de traque et il pourrait très bien exister une version avec une portée beaucoup plus grande. Il est surprenant que tu insistes à ce point pour le conserver en toi. J’espère que tu as une bonne raison de laisser une cible géante dessinée sur ton âme.

— Urgh. Je ne suis pas ravi de cette situation, mais oui. J’ai vraiment une excellente raison. J’aimerais aussi lancer ce sort moi-même afin de voir combien d’autres personnes me reviennent en résultat, mais on peut voir ça demain. Je vous ai déjà suffisamment retardé, vous avez un interrogatoire à mener.

— Malheureusement, il semble que je sois à court de potions de vérité, râla le prêtre contrarié en jetant un regard de plus vers son armoire à potions. Ennuyeux. Elles ne sont pas en vente libre et il va falloir des jours pour que Lukav m’en produise une fournée. On dirait que je ne vais interroger personne, aujourd’hui.

Oh. Zorian était d’accord avec Alanic, c’était contraignant. Il voulait savoir qui avait payé ce mercenaire, peut-être encore plus que le prêtre. Il s’imagina offrir ses services d’empathe mais balaya rapidement l’idée. Mis à part le fait qu’Alanic put se méfier de Zorian et refuser de l’aider avec ses problèmes d’âme, il n’était même pas sûr de l’aide qu’il pourrait définitivement apporter. Ses compétences en lecture dans les pensées étaient encore très peu fiables et il se sentirait plutôt stupide s’il se prétendait mage mental pour échouer lamentablement ensuite. Il valait mieux tester ça lors d’une autre boucle, une fois que ses pouvoirs télépathiques se seraient améliorés.

— Peu importe. Je vais trouver quelque chose. Je crains de devoir reporter notre rendez-vous d’un jour ou deux à cause de ceci, cela dit. J’enverrai un message à Lukav une fois que j’aurai tout réglé de mon côté. Entendu ?

— Bien sûr, fit Zorian en haussant les épaules. Juste… Ne mourrez pas entre temps. Quiconque veut votre mort, à vous et à Lukav, m’a l’air de vouloir y consacrer énormément de ressources et je suppose que cette personne n’est pas près d’arrêter.

— Il en va de même pour toi, Zorian, pouffa Alanic. Tu sembles posséder la capacité naturelle de te trouver au bon endroit et au bon moment. C’est suspect, ça. Si je me trouvais à la place de l’ennemi, je m’assurerais définitivement de m’occuper de toi avant de retenter quoi que ce soit d’autre. Et sans vouloir t’offenser mais tu m’as tout l’air d’être une proie bien plus tendre que moi.

Ne trouvant rien à redire à cette conclusion, Zorian souhaita bonne fortune au prêtre, discuta rapidement avec Lukav à l’extérieur pour le tenir informé de tout ce qui s’était passé et retourna dans sa chambre, à l’auberge. Il allait dormir sur toutes ces informations avant de décider quoi que ce soit.

 

___

 

Disposant des quelques jours qui suivirent pour ses propres activités, Zorian décida de rendre visite à Lac d’Argent afin de voir si cette vieille sorcière capricieuse était de meilleure humeur et plus disposée à l’aider, cette fois. Le problème, c’était qu’il ne parvint plus à trouver son cottage. Sa mémoire était extrêmement bonne et il se souvenait de l’endroit exact grâce aux point d’intérêts environnementaux mais quand il arriva physiquement à l’emplacement où aurait dû se trouver la maison, elle n’y était pas. Pas de cottage, pas de sorcière, pas de n’importe quoi. Pour autant qu’il pouvait le dire, ce n’était pas une illusion, et aucune barrière ne jouait avec ses sens pour l’empêcher de voir ce qui devait être vu – aucune infiltration mentale non plus. Son désenchantement de large zone de révéla aucun brouillis visuel et il traversait la zone sans se faire physiquement perturber.

Bordel, comment était-ce possible ? Une astuce dimensionnelle, peut-être ? Comment une dimension de poche qui pouvait interagir avec la réalité sous certaines conditions uniquement ?

Peu importait la mécanique exacte du problème, il n’allait clairement pas atteindre la sorcière sans qu’elle l’y eût invité. Considérant qu’il lui avait fallu plusieurs jours d’errance la fois précédente et une expérience de mort imminente pour attirer son attention, il décida de ne plus insister avec elle et de trouver quelque chose d’autre à faire.

Par exemple, enquêter sur les autres mages disparus. Il était vrai qu’Alanic semblait être sa meilleure piste à ce moment, il ne ferait pas de mal de vérifier les autres endroits également. Aussi, tout en attendant que le prêtre le contacte, Zorian s’introduisit dans chacune des maisons de ses cibles avant de les percer de divers sorts de divination de son arsenal. La connaissance qu’il avait tirée de la petite escapade avec Gurey s’avéra utile, plusieurs de ces maisons protégées contre la divination et l’intrusion et sans ce sort de téléportation localisée, il aurait eu un mal fou à passer.

Ce qu’il découvrit ne l’avança pas énormément, cela dit, mais lui permit de répondre à une question – les attaquants avaient effectivement été actifs bien avant le début de la boucle. Deux des maisons montraient des signes de lutte et les sorts de divination dataient ces signes de plus d’un mois dans le passé. En plus de ça, la maison de la vieille herboriste spécialiste en anti-malédictions avait l’air immaculée à première vue mais Zorian y détecta facilement la preuve d’une magie de réparation utilisée sur les meubles et des éclaboussures de sang nettoyées à la va-vite sur les murs. Ces deux traces-là dataient de trois jours avant le début de la boucle temporelle.

Zorian remercia silencieusement Halsush pour son enseignement en divination – sans lui, il n’aurait jamais été capable d’affirmer tout ça avec un tel degré de certitude.

Il s’assura également de chercher dans ces maisons tout ce qui aurait pu l’intéresser personnellement tant qu’il y était, sans grand succès. L’herboriste possédait des notes intactes quant à son commerce anti-malédiction – Zorian les empocha même s’il ne pouvait rien en faire pour l’instant. Elle avait également tenu un journal plutôt complet qui définissait les endroits où trouver des plantes rares dans la forêt proche ainsi que des détails sur des recettes personnelles et secrètes. Zorian laissa ça de côté pour l’heure mais garda à l’esprit qu’il devrait montrer ça à Kael un jour ou l’autre et voir s’il pouvait en tirer quoi que ce fût. La tour mise à sac s’avéra de pas l’avoir été de façon parfaite et Zorian parvint à trouver deux compartiments secrets que les attaquants avaient manqués. L’un deux contenait trois bâtons de combat de haute qualité et une pile de baguettes d’explosion. Dans l’autre se trouvait une pile de grimoires emplis de sorts de combat – spécifiquement du genre impossible à acquérir par voir légale car ils étaient bien trop efficaces et mortels au goût de la Guilde des Mages. Naturellement, Zorian fit main basse sur ce trésor pour son utilisation personnelle. Il trouva quelques autres choses intéressantes dans les autres maisons mais rien qu’il ne jugeât bon de prendre immédiatement. Ce type obsédé par la famille, par exemple, possédait des montagnes et des montagnes de journaux et de livres dédiés aux liens d’âme, aux créatures magiques et à la magie relative aux familiers. C’était intéressant mais pas utile dans l’immédiat.

Au bout du compte, il fallut cinq jours à Alanic pour le contacter à nouveau. Si Lukav n’avait pas insisté sur le fait que le prêtre était vivant et en bonne santé, simplement occupé à quelque chose d’exotique, Zorian aurait craint que les ennemis n’eussent mené leur sinistre tâche à bien.

Quoi qu’il en fût, Zorian se trouva bientôt assis devant Alanic, prêt à enfin discuter.

— Désolé de t’avoir fait attendre, dit Alanic. Je crains que les confessions que j’ai pu forcer de la bouche de mon prisonnier aient eu des conséquences bien plus importantes que celles que j’avais initialement prévu.

— Oh ? Et je suppose que vous ne pouvez pas me dire de quoi il s’agit ? demanda Zorian.

— J’ai bien peur que non. Ce n’est pas une chose avec laquelle tu devrais t’encombrer les épaules, lui répondit le prêtre en le rabaissant d’un regard froid.

— Bien, bien, j’ai compris, concéda Zorian en levant les mains.

En réalité, ça importait peu parce que Zorian savait déjà ce que le prêtre avait découvert. Alors que ce dernier semblait posséder une espèce de défense naturelle contre la magie mentale, ce n’était pas le cas de Lukav. Zorian avait simplement harcelé l’expert en transformation à propos du prisonnier et lu dans ses pensées tout ce à quoi il refusait de répondre.

En réalité, le mage que Zorian avait neutralisé avait été embauché par nul autre que Vazen – l’homme que Gurey voulait voler lors de la boucle précédente. Pire, le prisonnier semblait n’être qu’un sous-fifre lui-même, le dirigeant réel étant quelqu’un de bien plus haut placé dans la hiérarchie locale. Quelqu’un capable d’interférer avec les enquêtes de police et celles de la Guilde.

C’était certainement des informations intéressantes et Zorian suspectait Vazen désormais. Il avait conclu un accord avec une entreprise de Cyoria et il était parfaitement possible qu’il fût connecté aux envahisseurs, d’une quelconque façon. Il prévoyait de toute façon d’aller jeter un œil à ces documents, et ils venaient d’acquérir une toute nouvelle importance.

— Bien, acquiesça Alanic. Par quoi veux-tu commencer ?

— Eh bien, tout d’abord, j’aimerais savoir si vous pouviez m’aider me défendre contre ce genre d’attaques mentales à l’avenir, commença Zorian.

— Pourquoi ne pourrais-je pas être capable de t’aider avec ça ? demanda Alanic avec curiosité en penchant légèrement la tête sur le côté.

— On m’a dit que les lanceurs de sorts qui ne possèdent pas un certain degré de perception de l’âme peuvent uniquement lancer les plus basiques des sorts de l’âme, expliqua Zorian.

Et suite à ses essais avec les sorts de Kael, il savait que c’était majoritairement vrai – le seul sort qu’il avait réussi à apprendre de sa part était celui qui l’abritait de la perception de l’âme des nécromanciens et Kael prétendait que c’était un jeu d’enfant.

— Ah, vous avez parlé à un nécromancien, je vois, dit Alanic.

— Ça… me paraissait être le plus logique, hésita Zorian. J’avais un souci avec mon âme, et il était un mage de l’âme.

— Hmpf. Les nécromanciens, cracha Alanic en souffrant apparemment rien qu’en prononçant le mot. Ils ont l’habitude de cibler les gens avec leurs sorts, alors bien sûr qu’ils considèrent la perception de l’âme comme une nécessité quotidienne. Si tu voulais juste entourer ton âme de quelques protections, il n’y avait pas besoin d’aller si loin.

Oh, c’était pour ça qu’il parvenait à lancer le sort d’invisibilité et pas le reste de l’arsenal de Kael ?

— Même pour d’autres choses, il est possible de se servir de longs rituels afin de contourner cette obligation. Je crois que tu as déjà expérimenté ce genre de rituel avec Lukav. Ne te laisse pas avoir par son manque de talent – Lukav n’est qu’un débutant dans cette branche de la magie et si tu te dévoues assez dans la discipline, tu pourrais devenir bien plus impressionnant que lui.

— Mais je ne vais jamais progresser au-delà de rituels longts et peu pratiques sans une vision de l’âme, c’est ça ? soupira Zorian.

— Oui, soupira Alanic comme pour se moquer. Mais ce qu’on appelle vision de l’âme est une grande tentation. Elle rend la magie de l’âme trop facile. Pour le bien de ton âme immortelle, je t’implore de te détourner de ce chemin. Il n’est pas nécessaire d’aller si loin pour te protéger.

— Je vois, dit simplement Zorian. Par curiosité, possédez-vous une perception de l’âme ?

Pour la première fois depuis que Zorian le connaissait, Alanic eut l’air mal à l’aise.

— Oui. Mais c’est… différent.

Évidemment que ça l’est, pensa Zorian. Fais ce que je dis et pas ce que je fais, comme ça l’a toujours été.

Sans donner voix à ses pensées, il demanda à Alanic ce qu’il allait exactement lui enseigner.

— Il existe deux façons de faire, pour ce que je vois, dit Alanic en reprenant ses esprits. Option une, je t’apprends comment effectuer une pléthore de rituels protecteurs pour annuler les sorts de l’âme hostiles. Ils sont, comme tu l’as dit, peu pratiques, les pratiquer peut prendre jusqu’à deux heures dans certains cas et préparer un rituel n’est pas simple. Leur durée d’effet est longue, par contre. Des semaines si vous les effectuez correctement. L’avantage de cette voie, vous possèderez un moyen de vous défendre immédiatement – je suis certain que tu pourras y arriver directement, je t’ai ai vu à l’œuvre avec la magie. Et puis, certains des rituels te permettront d’affecter d’autres âmes que la tienne, bien qu’aucun de ceux que je compte t’enseigner ne fonctionnera sur une cible qui n’est pas consentante.

— Et le désavantage, c’est que si je me fais surprendre par l’ennemi, je ne pourrai pas me protéger dans un geste simple, termina Zorian.

— Exactement. C’est là que vient l’option deux. Avec l’aide de certains exercices de méditation et des potions spéciales, je peux t’apprendre à ressentir ta propre âme. Si tu peaufine cette compétence au niveau requis, ça te permettra de lancer n’importe quel sort de l’âme en te ciblant. Tu seras capable de la protéger et de l’analyser grâce à d’autres sorts et ça pourrait même te permettre de repérer de façon passive si quelqu’un tente de faire quelque chose à ton âme.

— J’aime cette option, avoua Zorian.

— Je me doutais que ce serait le cas, pouffa Alanic. Le problème alors, c’est que cette option ne prend pas la forme d’une amélioration rapide. Il te faudra des mois pour atteindre des niveaux corrects et en assumant que tu aies la patience et la volonté requises pour effectuer les exercices chaque jour pendant des mois.

— J’ai ça.

— Nous verrons. Je devrais aussi préciser que jusqu’à ce que tu maîtrises la compétence pour ressentir ton âme, cette option te laisseras à la merci de la magie comme tu l’es actuellement.

— Ouais, c’est un peu dangereux, admit Zorian.

Pourtant, la seconde option avait l’air bien plus utile et pratique que la première. Peut-être que s’il n’était pas coincé dans la boucle temporelle, il aurait pâli à l’idée de passer des mois à effectuer des exercices pour ça, mais maintenant… ça avait le goût d’un pari.

— Je suppose que je ne peux pas choisir les deux options en même temps ?

— Toutes deux demandent des compétences d’une certaine façon qui leur est propre et je ne te crois pas capable de jongler avec les deux efficacement, dit Alanic sur un ton neutre.

— Je vois.

Zorian allait rendre visite au prêtre lors d’une boucle future de toute façon, alors il aurait toujours le loisir de choisir une autre option.

— Que dites-vous de ça ? Vous m’enseignez la base des rituels, ce que je peux comprendre tel que je suis actuellement, et nous passerons immédiatement sur l’option détection de mon âme.

— Je suppose que je pourrai vivre avec ça. Mais tu dois comprendre que les bases des rituels ne vont pas t’aider, précisa Alanic.

— Ce n’est pas grave. Je suis principalement intéressé par l’option deux, de toute façon. Je veux connaître les bases des rituels parce que je veux tout de même lancer le sort de pistage du marqueur que vous m’avez montré et le modifier afin qu’il fonctionne à la chose attachée à mon âme. Ce travail va probablement demander une certaine connaissance en magie de l’âme.

— Probablement, confirma Alanic.

— Bien. Maintenant, nous arrivons à la partie ça passe ou ça casse, soupira Zorian en fixant Alanic d’un air étrange. Que me demandez-vous exactement en échange de tout ça ?

Alanic leva les yeux au ciel.

— Ne sois pas si dramatique, mon garçon. Enseigner aux gens à se défendre contre les nécromanciens et les esprits hostiles est une part de mon serment, pour autant que je puisse être concerné. Je prendrais une classe entière si tant de gens étaient intéressés. Malheureusement, ce genre de menace est regardé à la légère et considéré comme un problème mineur dans les retombées de la Guerre des Nécromanciens. Alors si oui, je vais t’apprendre une chose ou deux, ça ne va pas s’avérer vraiment onéreux. Lukav m’a dit que tu savais te téléporter ?

— C’est le cas, en effet.

— Excellent. Je pensais t’envoyer de temps en temps délivrer des messages à certains de mes contacts les plus distants. Rien de difficile ou dangereux – juste aller délivrer lettres et colis gratuitement.

Une demi-heure plus tard, Zorian était parvenu à atteindre une espèce d’accord avec Alanic.

Mais par-dessous tout, il trouvait le prêtre très généreux – il demandait principalement que Zorian fasse preuve de dévouement ou il en aurait fini avec les leçons aussi vite que ça. Particulièrement, il devait venir au temple tous les matins avec une ponctualité sans faille et montrer assiduité et enthousiasme. Oh, et y avait aussi ce truc qui le forçait à jouer les coursiers de temps à autre, ce qui importait peu à Zorian – il prenait ça pour un entraînement à la téléportation plus que comme une corvée.

— Eh bien, finit par dire Alanic en s’appuyant sur le dossier de sa chaise. Maintenant que nous sommes d’accord, on peut commencer avec la première leçon.

— Quoi, maintenant ? se surprit à demander Zorian.

— Y a-t-il une raison de commencer plus tard ?

— Non, non, je suis juste étonné. La plupart de mes professeurs précédents étaient… eh bien, peu importe. Par quoi commençons-nous ?

 

___

 

Durant les deux semaines qui s’ensuivirent, Zorian continua à enquêter sur les autres disparitions tout en apprenant d’Alanic. Il absorba les bases des rituels sur la protection de l’âme en quelques jours et passa immédiatement aux exercices de méditation nécessaires au développement de la vision personnelle de l’âme, pour en découvrir deux choses. Premièrement, les exercices de méditation étaient, incroyablement et de façon assommante, ennuyants. Pas étonnant que l’homme se fût inquiété que Zorian ne se montrât pas assez dévoué, il pouvait parfaitement imaginer quelqu’un d’autre abandonner ça en quelques jours à peine. Mais non, Zorian était plus fort que ça… d’ailleurs, il avait vraiment besoin de cette compétence.

Deuxièmement, ces potions spéciales dont Alanic avait fait mention ? Ce que le prêtre n’avait pas précisé la première fois – et d’ailleurs ne l’avait pas fait tant que Zorian ne l’eût pas découvert tout seul – était leur nature puissamment hallucinogène. Presqu’immédiatement après en avoir bue une, Zorian fut assailli par une cacophonie de visions et d’odeurs étranges et incompréhensibles, de sons devenus distordus et méconnaissables et ses pensées avaient dégénéré en un bouillon chaotique. C’était une expérience profondément déplaisante et une fois que Zorian eût enfin cessé de baver sur le sol du temple (cette enflure aurait au moins pu lui mettre un coussin sous la tête ! – il sentit un désir irrésistible d’en coller une à Alanic, directement au coin du nez. Il l’avait drogué jusqu’à l’extrême limite et ne s’en sentait même pas coupable, prétendant que sans l’aide de ces potions, le processus entier pourrait prendre des années. Zorian devrait en boire une par semaine, apparemment.

C’était bien, tout ça, mais ça n’expliquait toujours pas pourquoi il ne l’avait pas prévenu de ce qui allait se passer une fois la potion ingurgitée. Personnellement, Zorian suspectait une perversion sadique.

Mis à part l’incident de potion, il n’y avait que très peu de détails qu’il avait omis de considérer en acceptant l’offre d’Alanic.

Alanic était un prêtre. Les prêtres étaient généralement des personnes très pieuses. Il était attendu qu’ils se montrent très ennuyés par les individus ne s’intéressant pas à leur religion ou dont la compréhension du dogme était parsemée de lacunes. Et avec Zorian présent chaque soir au temple, il était vraiment trop demandé à Alanic de ne pas remarquer à quel point les connaissances religieuses de Zorian pouvaient être… lacunaires.

La bonne nouvelle ? Alanic n’allait pas se débarrasser de lui à cause de ça. La mauvaise, par contre… il prit sur lui de parfaire ce manquement dans l’instruction de son nouvel élève. Aussi, non seulement Zorian dût-il souffrir des exercices de méditation ennuyants à mourir sur une base quotidienne mais ils étaient désormais entrecoupés de longs sermons à propos des dieux, des anges, des esprits et de la place de l’humain dans l’ordre naturel des choses.

Que le ciel lui vienne en aide. Ou pas, supposa-t-il. Il doutait que les anges pussent avoir leur lot de compassion pour une personne dans sa position.

— Et ainsi, avec la preuve que les dieux se sont tus impossible à nier et le fait inévitable que les miracles n’allaient plus avoir lieu, le Triumvirat Sacré décida d’alléger les limitations sur la magie de l’âme – une décision qui ne fit rien pour refaire parler les dieux mais qui allait avoir des conséquences très, très négatives. Mais je vois que tu commences à perdre ta concentration, alors nous continuerons ça demain.

Dieu merci. Zorian quitta rapidement le temple avant que le prêtre put avoir une chance de changer d’avis.

Il était à peine à moitié dehors lorsqu’il réalisa qu’il s’apprêtait à se jeter dans une embuscade.

Ce qui lui mit la puce à l’oreille fut ce corbeau. Il avait l’air normal même s’il était curieusement assez brave pour ne pas fuir à son approche. Zorian avait cependant pris l’habitude d’analyser les esprits de tous les animaux qu’il voyait, comme entraînement, de façon automatique, et l’oiseau en question n’en possédait pas. Une alarme sonna immédiatement dans sa tête et il s’arrêta, étendant son sens spirituel au maximum.

Dans la seconde qui suivit, il se jeta de côté, évitant de peu une volée de balles qui déchira l’air à l’endroit où il s’était trouvé précédemment. Presque par réflexe, il tira deux missiles en succession rapide ; l’un vers le corbeau mort-vivant qui venait de prendre son envol pendant son esquive de la pluie de balles – il n’avait pas besoin que cette chose vienne lui picorer les yeux pendant qu’il était occupé ailleurs – et un autre droit dans les airs, apparemment vers… rien du tout. Celui-là était ce que Taiven appelait un hurleur, un missile produisant un cri puissant et strident en voyageant dans les airs. Zorian espérait que le bruit allait faire hésiter les attaquants au moins pour un moment mais son vrai but était d’attirer l’attention d’Alanic pour lui faire comprendre qu’un combat avait lieu à l’extérieur du temple.

Vous savez, juste au cas où le bruit de la fusillade n’avait pas été assez clair comme ça.

Le premier missile percuta le corbeau, qui explosa en une pluie de plumes et de chair – mais pas de sang. Le second n’eut pas vraiment d’effet sur les ennemis et Zorian fut obligé d’ériger immédiatement un bouclier devant lui pour encaisser un rayon de force brute avant de se faire clouer sur place par un rideau incessant de balles. Il dut concéder la moitié de ses réserves de mana pour renforcer le bouclier, qui tint bon malgré les attaques.

Heureusement, ses ennemis possédaient franchement un esprit tactique fini à la pisse – apparemment, l’escouade entière dépensa toutes ses munitions sur le barrage initial et durent tous recharger en même temps. Zorian en profita aussitôt pour bondir derrière un arbre proche, devint invisible et quitta les lieux aussi vite qu’il le pouvait sans briser son illusion.

Et ce fut une bonne chose parce que l’arbre derrière lequel il se tenait deux secondes plus tôt devint la cible d’une énorme boule de feu qui le réduisit en charbon de bois et fit des choses horribles à tout ce qui l’entourait.

Ces gens ne reculaient vraiment devant rien, hein ?

Traquant les mouvements de ses ennemis grâce à son esprit, Zorian put comprendre qu’il n’avait pas réussi à les duper. Ils savaient qu’il n’était pas mort et ils venaient le chercher. Bon, ben, il était temps de mettre en pratique la meilleure partie du courage et de se téléporter en sécurité !

Quelques secondes plus tard, il soupira de résignation. Bien sûr qu’ils avaient érigé une barrière anti téléportation autour de la zone. Eh bien, si c’était comme ça qu’ils voulaient jouer, ainsi soit-il ! Fermant les yeux, il localisa l’homme arme le plus proche, se connecta à son esprit et lui envoya la meilleure déferlante télépathique dont il était capable.

Il sentit sa cible s’arrêter immédiatement mais il avait apparemment échoué à lui faire perdre conscience. Peu importait. Il se déconnecta et répéta l’opération avec le suivant. Il ricana sauvagement en sentant l’esprit de l’homme perdre pied lorsqu’il tomba dans les pommes.

Puis, il continua, vers le reste des attaquants, un après l’autre. Deux tiers étaient assez résistants pour ne pas succomber et rester confus pendant quelques secondes seulement, état de perplexité précurseur d’une violente migraine qui durerait le reste de la journée. Le tiers restant acceptèrent bien malgré eux l’invitation de Zorian à se rendre au pays des rêves. Malheureusement, le mage qui les couvrait avait compris ce qui se passait et protégea son esprit contre cette tactique brutale. Pourtant, même si Zorian ne les abattit pas tous, il parvint à stopper net leur élan et à les ralentir.

Ça lui avait coûté, cela dit. Ses pouvoirs télépathiques, aussi exotiques fussent-ils, restaient de la magie… et comme toute magie, ils utilisaient du mana pour fonctionner. Son empathie et son sens spirituel ne semblait rien coûter qu’il put détecter et établir un lien télépathique avec un autre esprit était trivial. Même pour lui, c’était une dépense si maigre qu’il ne la considérait même pas. Mais les attaques télépathiques dont il venait de bombarder ses ennemis ? Elles étaient incroyablement bon marché également pour leur effet, mais il en avait utilisé tant en succession si rapide… Il était presque à plat.

Il espérait évidemment qu’Alanic sortit son cul de prêtre bientôt, de préférence avant que le mage parvint à rallier ses forces et à relancer un assaut.

Soudain, comme Zorian était sur le point de se mettre à bombarder les lieux de pièges comme un taré, un autre groupe se téléporta et son cœur loupa un battement. Putain, c’était bien sa foutue chanc – Attends, ne se mettaient-ils pas à combattre l’ennemi ? Apparemment, Alanic avait appelé la cavalerie.

Le son des tirs et les éclats lumineux des sorts emplirent une nouvelle fois les cieux mais cette fois, Zorian n’en était plus la cible. Il décida sagement de rester sur le côté, essentiellement à court de mana et peur désireux qu’un des nouveaux arrivants ne le prenne pour un ennemi et lui colle une balle dans la tête avant de lui demander de s’expliquer.

Dix minutes plus tard, les bruits se calmèrent et Zorian put retourner vers le temple. Il y trouva Alanic en compagnie d’un groupe de quatre hommes composé de mages de combat de la Guilde et d’un petit contingent de soldat d’Eldemar. Il fut immédiatement questionné quant à son rôle dans cette bataille mais le fait qu’Alanic se portait garant pour lui aida à convaincre le chef du groupe de ne pas le traîne à la Guilde pour un interrogatoire plus poussé. Apparemment, Alanic savait tirer les bonnes ficelles au sein de la Guilde des Mages.

Zorian s’inquiéta du fait que les attaquants pussent parler de ses capacités télépathiques mais apparemment, ils étaient persuadés d’être sous l’effet d’un sort de zone plutôt qu’une attaque télépathique. Le chef de la force de la Guilde lui conseilla même de ne plus essayer de faire face à une situation telle que celle-là seul. Alanic, cependant, posa sur lui un regard plus sévère. Zorian n’était pas sûr de la raison de ce comportement ; parce qu’il avait compris qu’il y avait quelque chose d’étrange à propos de l’histoire dans son ensemble ou parce qu’il désapprouvait l’approche douce de Zorian… Il savait, d’après leurs conversations précédentes, qu’Alanic croyait en une justice implacable et frappait au cœur des menaces aussi efficacement que possible et il était peut-être simplement contrarié que Zorian n’eût pas cherché à utiliser quelque chose de plus létal.

Il reçut finalement la permission de quitter les lieux, on lui recommanda de quitter son logement actuel à Knyazov Dveri pour le moment, et il put enfin abattre une retraite ultime vers sa chambre de l’auberge.

 

___

 

Lorsque Zorian atteignit sa chambre, il se sentait tellement vidé qu’il ne voulait plus rien faire d’autre que s’écrouler sur son lit pour dormir jusqu’au lendemain. Ç’avait été… intense. Il pensait qu’il s’était habitué à se voir plongé dans des situations de vie ou de mort mais il n’était visiblement pas encore près du bon état d’esprit pour ça. L’interrogatoire qui s’ensuivit n’avait pas non plus été très plaisant et il suspectait qu’il avait un peu trop poussé les limites de son esprit sur la dernière attaque parce qu’il sentait ses pensées légèrement embourbées, à défaut d’un autre terme, même en prenant sa fatigue en compte.

Mais non, il ne pouvait pas encore s’assoupir. Ce jour était particulier : il avait enfin réussi à modifier le sort de traque de marqueur avec l’aide d’Alanic et il voulait le tester sans attendre. Ses réserves de mana avaient repris du poil de la bête depuis son combat et il était paré pour un test. Il sortit rapidement l’une des potions anti-faiblesse qu’il avait concoctées la semaine passée et la descendit d’une traite. Sa tête s’éclaircit presque aussitôt et il entama la création du cercle pour le rituel à l’aide de sel et de quartz en poudre.

Après avoir consciencieusement tracé le cercle et vérifié trois fois l’absence d’erreur, il démarra lentement le rituel tout en restait alerte pour ne pas échouer ; après tout, il devait lui fournir une grande portion de ses réserves de mana dans tous les cas.

Au moment où il récita la dernière ligne du rituel, Zorian reçut immédiatement une espèce de conscience des localisations et de la distance de tous les marqueurs à portée du sort.

Les deux.

L’un d’eux était au centre de sa conscience, c’était lui, bien sûr. L’autre était loin au sud, près de la frontière sud d’Eldemar.

Zorian admit librement qu’il ne s’attendait pas à ça. Il s’était attendu à ce que le sort localise trois marqueurs, ou simplement un seul, lui-même. Comment pouvait-il n’en exister que deux ? L’un des autres voyageurs était-il hors de portée ? Avait-il mal interprété quelque chose ?

Il devrait répéter le rituel à différents intervalles de temps pour voir si un autre marqueur apparaîtrait. Au tout début de la prochaine boucle, certainement. Mais si le nombre de marqueurs s’entêtait à rester deux, alors ça signifierait qu’au moins un des deux autres voyageurs ne possédait pas le marqueur. Robe Rouge, probablement, parce que Zorian était certain que Zach en possédait un. Ce qui aurait le mérite d’expliquer pourquoi Robe Rouge n’avait pas tracé une ligne droite vers lui pour l’attaquer immédiatement après avoir réalisé son existence, et pourquoi il avait ressenti le besoin de demander à Zorian combien il existait de voyageurs à part eux.

Mais ça signifierait qu’il était devenu un voyageur temporel au travers d’un autre mécanisme, n’est-ce pas ?

— Rien ne peut jamais être simple dans cette histoire, hein ? soupira-t-il en se frottant les yeux.

Aucune importance. Ses buts immédiats restaient les mêmes suite à cette nouvelle complication – apprendre comment se protéger, devenir un meilleur combattant, et polir sa magie mentale en quelque chose d’utilisable et de fiable. Son esprit rejoua la bataille dans laquelle il avait été happée plus tôt dans la journée et il finit par acquiescer pour lui-même. Ses performances n’étaient pas parfaites mais il s’en était sorti en vie et la croissance de ses compétences était indéniable.

Malgré tous les problèmes rencontrés, il semblait bien parti pour atteindre ses buts.

Raka
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6 thoughts on “MoL : Chapitre 32

  1. Merci pour le chapitre, et au pire tu décides de sortir les chapitres le mercredi et comme ça quand ils sortent le mardi tu peux dire que tu es en avance.

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