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Chapitre 221 – Œil pour œil

Je te le ferai payer, Mo Tianyun ! Je vais devenir plus fort sur le front à Cang Lang, et je reviendrai… Tu ne paies rien pour attendre !

Mo Tianji partit enfin. Il avait l’intention, au départ, d’aller trouver son père et de lui parler avant de partir, mais il ne parvint pas à rencontrer Mo Xingchen après maintes tentatives. On lui répondit à chaque fois qu’il était occupé, ce qui revenait à lui faire savoir qu’il ne voulait pas le voir. Vu qu’il devait à présent partir et que son père refusait de le contacter, il s’était résolu…

Contre toute attente, ce fut Mo Tianyun qui vint lui souhaiter au revoir au nom du clan. Les deux frères se fixèrent l’un l’autre sans piper mot.

Le groupe qui allait accompagner le jeune stratège attendait calmement à la porte du clan en disant au revoir aux autres membres présents. Une jeune guerrière à la silhouette délicate, à l’avant du groupe, avait alors le regard tourné vers Mo Tianyun…

Le cadet serra les dents et marcha à côté de son aîné. « Allons par là en discutant. »

« Je te souhaite bon voyage, second frère ! » dit Mo Tianji en souriant d’un air satisfait. « Voulais-tu me parler de quelque chose ? »

« Oh, rien d’important, je voulais juste te faire savoir une chose. » Le stratège resta silencieux un moment avant de murmurer : « Ouvre bien tes oreilles et écoute-moi, Mo Tianyun ! »

Celui-ci répliqua rageusement : « Qu’est-ce que tu as dit ? ! »

« Écoute-moi bien ! » Mo Tianji dit d’un air glacial : « Je savais déjà que Lan Mei était un de tes agents lorsqu’elle fut envoyée sous mes ordres, il y a trois ans de ça ! »

Son aîné eut aussitôt l’air effrayé : « Espèce de… ! »

« Parle moins fort ! » Le cadet lui adressa un sourire polaire. « Non seulement je sais qu’elle est un de tes agents, mais je sais aussi que tu es dingue d’elle ! Et je sais même qu’elle ta donné un fils ! Le problème, c’est que vous n’êtes pas marié alors tout ça doit rester secret… »

Mo Tianyun pâlit et les coins de ses yeux tressaillirent.

« Tu aimes beaucoup cette femme, et tu adores ton gamin… Il est si innocent et adorable ! Je l’aime moi-même beaucoup… » Il se lécha les lèvres et dit : « Souviens-toi bien, Mo Tianyun, que si quoi que ce soit arrive à Xiao Wu pendant mon absence, tu retrouveras ta nana à la Maison de la Lanterne Rouge ! Je placerai certainement mon sceau sur son corps ! Je suis sûr que tes ennemis seraient alors très intéressés d’apprendre qu’elle se trouve là-bas ! »

Le visage de l’aîné tyrannique perdit toute couleur.

La Maison de la Lanterne Rouge était un bordel célèbre dans les Trois Cieux Intermédiaires, et les disciples de tous les clans s’y rendaient périodiquement. Mo Tianyun aimait ses conquêtes, mais pas au point d’être incapable de s’en séparer ; cependant, il y avait aussi la façon dont ça devait arriver. L’humiliation de la voir vendue à la Lanterne lui ferait probablement perdre la raison.

Mo Tianji se délecta de la réaction de son frère et dit lentement : « Il y a aussi ton fils… Il a toujours suivi sa mère depuis sa naissance. Ha ha, je te promets… qu’il vivra très bien. »

Sa propre expression révéla une pointe de folie tandis qu’il sourit : « Je n’ai pas non plus envie de te faire une chose pareille… Tu comprends, à présent ? »

Les yeux de Mo Tianyun s’injectèrent de sang : « As-tu l’intention de mourir avec une fleur morte et des rêves brisés, Mo Tianji ? »

Ce dernier répondit nonchalamment : « Xiao Wu n’est pas une fleur ! Ah, et ne t’embête pas à organiser des recherches ; ton fils n’est déjà plus ici. Ne t’inquiète pas, tant que Xiao Wu est saine et sauve, la mère et le fils le seront aussi ! »

L’aîné rugit sourdement : « Mais c’est ton propre neveu ! »

« Tu ne me vois pas comme ton frère, alors pourquoi devrais-je le voir comme mon neveu ? » Le stratège lui sourit chaleureusement : « Pourquoi es-tu toujours aussi naïf, Mo Tianyun ? »

Ensuite, Mo Tianji recula d’un pas, puis d’un autre et au cinquième, il pointa soudainement le doigt droit vers le nez de son aîné. Il tapota deux fois dans l’air et dit tranquillement : « Souviens-toi de ce que je t’ai dit, grand-frère ! Espérons que rien de fâcheux n’arrive, hmm ? »

Une fois cela dit, il se retourna aussitôt et hurla : « Allons-y ! » Il sauta sur son cheval et éclata d’un rire qui résonna alentour. Trois cents cavaliers galopèrent comme un seul homme en soulevant un nuage noir sur leur passage !

Personne ne regarda en arrière.

La guerrière, Lan Mei, avait remarqué le visage pâle de son amant tout à l’heure, mais avant qu’elle n’ait eu le temps de réagir, elle dut suivre le groupe et disparut en un clin d’œil.

Mo Tianyun resta silencieusement à la porte, les muscles du visage tressaillant nerveusement. Un long moment plus tard, il frappa la porte du poing et la réduisit en pièces ! Il haleta bruyamment, le regard indigné, et dit d’une voix basse : « Faites immédiatement annuler la mission dans la cour intérieure ! »

Le garde derrière lui fut stupéfait : « Hein ? Jeune maître aîné… »

« Faites ce que je dis ! » Mo Tianyun se retourna et hurla furieusement : « Vous êtes sourd ou quoi ? »

Le pauvre garde pâlit et acquiesça répétitivement, avant de se retourner et de filer comme si tous les démons de l’enfer étaient à ses fesses.

Mo Tianyun hyperventila de furie et regarda dans la direction prise par les cavaliers : « Mo Tianji ! Je te tuerai ! »

Son cadet, au loin, affichait une expression déchirée. Il n’avait pas voulu se servir d’une tactique pareille mais à ce moment, il n’avait pas d’autre choix… Il ne pouvait faire autrement que de l’utiliser !

Il avait déjà prévu de mettre la main sur Lan Mei il y a trois ans, au même moment où le conflit entre les deux frères s’intensifia.

L’aîné était persuadé que son petit frère ignorait ce que représentait la jeune femme pour lui, et elle aurait été une espionne parfaite, complètement dévouée à sa cause ! Il ne s’attendait pas à ce que le stratège la prenne à son service pour cette même raison !

Il l’avait engagée pour mettre en place ce ‘dernier recours’ et maintenant qu’il l’avait utilisé, c’était œil pour œil, dent pour dent !

Mo Qingwu allait être encore plus seule avec le départ de son second grand-frère…

Elle tint chaque jour le fourreau élimé contre elle, et elle le garda même pour aller dormir. Elle serrait fermement dans ses petits bras ce vieux fourreau troué qui était à présent sa seule consolation. La tristesse qui recouvrait son visage attrista grandement son entourage.

« Fourreau, est-ce que le sabre te manque ? »

« Fourreau, est-ce que frère Chu Yang te manque ? »

« Fourreau, veux-tu t’en aller d’ici ? »

« Fourreau… Je n’ai que toi à mes côtés… »

« Frère Chu Yang… Quand est-ce que tu viendras… »

*****

Pendant ce temps, le Chu Yang en question se dévouait corps et âme à un entraînement brutal !

Luo Kedi et Rui Butong réussirent à percer. Luo Kedi se classa cinquième, et Rui Butong fut dégoûté car il ne perça qu’une heure après lui… Il dut tout de même se résoudre à sa place de dernier.

La corvée de lavage de sous-vêtements d’un mois tomba donc sur les épaules du futur bandit solitaire, Rui Butong.

Le pauvre hère grimaçait à présent chaque jour.

Gu Duxing et Chu Yang l’épargnaient un peu, mais Luo Kedi et Ji Mo profitaient énormément de la situation. Ils s’assuraient que leurs chaussettes soient absolument immondes, chaque jour, avant de les lancer sur son lit…

Rui Butong se faisait gazer à mort…

Le pire était que ces deux vauriens fainéantaient tout le temps dans ses parages d’un air satisfait.

« Sixième, laisse-moi t’entendre dire ‘troisième frère’. »

« Sixième, laisse-moi t’entendre dire ‘cinquième frère’. »

« Bien… »

« Bien… »

« Sixième, tu as fini de laver ces chaussettes ? Troisième frère veut te donner quelques conseils dans les arts martiaux… »

« Sixième, tu as fini de laver ces chaussettes ? Cinquième frère veut faire un duel avec toi… »

Rui Butong fut bombardé de coups physiques et psychologiques… Et sous la torture de ces deux lascars, sa culture atteignit de nouveaux records…

Chu Yang, quant à lui, progressait à une vitesse qui avait de quoi dégoûter !

Ce salopard risquait sa vie pour cultiver davantage !

Après avoir percé au niveau de maître martial de troisième rang, il commença à défier tout le monde ; il se battait contre tout le monde, à commencer par Rui Butong, et ce au moins cinq fois par jour !

De plus, il avait demandé à ses frères de ne pas retenir leurs coups !

Ainsi, il se fit rosser à chaque combat mais quelles que soient ses plaies, il bondissait comme un cabri après un peu moins d’une heure et enchaînait avec le prochain match !

Sa capacité à encaisser des coups terrifia ses compagnons !

Ils avaient beau avoir le plaisir de démolir ce grand-frère à chaque fois, son endurance inarrêtable était vraiment trop… perturbante !

Ils se disaient tous les quatre qu’à sa place, ils ne pourraient certainement pas supporter autant de coups !

Et de plus, l’adolescent semblait progresser à chaque combat. Il se montrait plus agile, avait un meilleur jeu de jambe et une culture plus haute, ce qui leur donnait une impression différente à chaque fois qu’ils l’affrontaient.

Jamais ils n’avaient entendu parler d’un type aussi étrange, pas plus qu’ils n’en avaient vu.

Le Fourbe souffrait le martyre. Il se battait à chaque fois comme un diable et apprenait tout ce qu’il pouvait de ses amis, pour atteindre lentement un nouveau de compréhension dans les arts martiaux !

Cela étant, ses quatre frères étaient alors des Aïeuls Martiaux, et lui faisaient ressentir une grande pression à chaque fois !

Il approcha rapidement de l’illumination sous cette pression terrible, et sa vitesse de progression donna à Gu Duxing et compagnie une toute nouvelle définition du mot ‘terreur’.

Il y a quinze jours à peine, Chu Yang n’était qu’au quatrième rang mais à présent, il était à l’apogée du septième rang !

Les différents états d’illumination qu’il avait déjà vécus dans sa vie passée l’aidèrent certes à progresser plus rapidement que la normale, mais c’était une vitesse assez rapide pour effrayer les autres !

De plus, ce qui rendait vraiment dingues Gu Duxing et les autres, c’était que le jeune homme avait l’air de concevoir lentement une nouvelle technique de combat ; il avait précédemment compris le principe de la Douceur de la Force de l’Eau, et il commençait à présent à l’intégrer peu à peu dans ses mouvements et ses techniques.

Le genre de technique de combat qui en découlait était très difficile à affronter.

Si ses frères n’avaient pas une puissance martiale largement supérieure à la sienne, il les battrait sans le moindre doute. Un Aïeul de second ou troisième rang perdrait absolument face à lui.

Avec ce grand-frère qui les remontait peu à peu, Gu Duxing et les autres éprouvaient également une énorme pression !

Si quelqu’un partant du niveau de Guerrier Martial de troisième rang parvenait, contre toute attente, à rattraper un Aïeul de septième ou huitième rang… Ils perdraient trop de face ! Et c’est pourquoi ils s’étaient spontanément mis à s’entraîner comme si leurs vies en dépendaient…

Et c’est ainsi que leurs journées se succédèrent, dans cette routine monotone…

Le temps se rafraîchit de plus en plus.

Le Pavillon Butian avait bien bénéficié des derniers mois. En plus de leurs entraînements ininterrompus, ils avaient réuni de nouvelles recrues, et discrètement établi un réseau d’espionnage dans le pays. Il n’y avait d’ailleurs eu aucun problème au niveau domestique.

Tie Butian avait été très occupé depuis son couronnement, au point qu’il ne pouvait trouver le temps d’aller au Pavillon.

Aux yeux du peuple, le Pavillon s’était modéré et pour d’innombrables personnes ‘attentionnées’, c’était la preuve que le Roi des Enfers Chu avait perdu ses faveurs et allait perdre sa position. Les commérages se répandirent dans la Citadelle, et ceux que le Pavillon angoissait auparavant étaient à présent très heureux.

Ce jour-là, après avoir fini de cultiver, Chu Yang atteignit le niveau de Maître Martial de huitième rang. Il regarda ses amis s’entraînant férocement et ne put s’empêcher de s’interroger.

Il sourit et demanda : « Dites les gars, vous ne vous ennuyez pas après ce mois d’entraînement non-stop sans mettre le pied dehors ? Ce soir, c’est moi qui régale ! Alors, où voulez-vous aller ? »

Peut-être attendait-il le bon moment pour se rendre à cet endroit ?

« J’veux aller boire du vin avec les filles, boire du vin avec les filles… ! » cria comme un dingue Ji Mo, les yeux brillants. « Je veux trouver de jolies nanas et parler de la vie avec… »

Luo Kedi, Gu Duxing et Rui Butong reculèrent tous au même moment. Ils regardèrent tous alentour comme pour dire : Ne me regardez pas, je ne connais pas ce type…

Wazouille
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13 thoughts on “DNC Chapitre 221

  1. merci pour le chapitre .
    Par contre petite remarque , parfois le dialogue entre les frères Mo est confus sur qui dit quoi.

  2. Merci pour le chapitre.
    PS:À ce train là le clan Mo va s’effondrer avant que Chu n’ait pu faire quoi que se soit…

  3. désoler pour mon commentaire qui arrive en retard,je suis désoler pour ta sœur,on a tous connue la perte d’un proche et c’est jamais facile de le vivre en tout cas je te présente mes plus sincères condoléances ainsi qu’à ta famille

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